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[Musique] alors on va parler aujourd'hui de contrefactuelle de futurs non advenues de possibles évidemment ça fait très largement écoute au thème de cette nuit
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alors cette réflexion a été menée avec un collègue et ami pour ceux que j'ai mis les ouvrages pierre singer vélo il faut l'imaginer à côté de moi en fait ce soir donc pierre singervais nous on s'est intéressé pendant des années un
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raisonnement ordinaire très banal auquel tous ont recours quotidiennement c'est le suivant si tel ou tel événement n'avait pas eu lieu qu'est-ce que cela aurait changé au cours de l'histoire
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ce raisonnement là son nom ça avance c'est raisonnement contre factuel c'est une question que nous nous posons tous pour apprécier un fait pour évaluer l'impact d'un phénomène ou la pertinence
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de nos propres choix que on les regrette ou au contraire on s'en félicite en gros mobilise ce raisonnement pour donner du sens à nos vies les psychologues ont démontré son importance dans les processus notamment de la prise de
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décision on hésite entre plusieurs options dans l'apparition de développement des émotions comme le regret le sentiment d'injustice ou contraire de soulagement et de satisfaction chaque fois vous comparez ce qui a été avec ce qui aurait pu avoir été
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en fait cette question contre factuelle elle issue de cette enquête il apparaît que on la retrouve un peu partout dans le monde sous différentes formes cette omniprésence du contrat actuel en
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réalité elle n'étonne pas puisque si on change un peu de discipline les spécialistes des neurosciences estiment que c'est un mode de raisonnement qui serait propre à l'espèce humaine qui se logerait quelque part dans le cortex
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orbitofrontal et ce qui est intéressant pour nous c'est surtout qu'il traduit le rôle de l'imagination dans la saisie de réel pour se saisir du rêve on a besoin en fait d'imaginer et notamment lycée
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travaux des neurosciences il jouait un rôle fondamental dans l'apprentissage alors c'est intéressant pour nous ici nous ce qu'au fond ça veut dire que pour apprendre il faut qu'on se retrouve dans une situation d'incertitude on a besoin d'incertitude pour développer de
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nouvelles formes de connaissances alors dans un tout autre genre le philosophe Henri Bergson a défini de cette manière cette caractéristique dans les termes suivants que je vous ai mis sur le powerpoint l'homme ne peut exercer sa
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faculté de pensée sans se représenter un avenir incertain qui veille sa crainte et son espérance donc au fond ça c'est un tranquillité c'est incertitude qui nous distinguerait des autres espèces
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alors s'affirmation on peut la mettre un peu en cause vous savez qu'aujourd'hui de plus en plus de chercheurs discutent cette idée d'une séparation absolue entre les humains et les non-humains mais nous ce qu'on peut retenir ici c'est qu'on a fait ici un raisonnement
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un mécanisme de pensée très ample et très profond ce raisonnement on va il va prendre des formes très diverses selon les sociétés mais il va prendre aussi des formes diverses au sein d'une même société si
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on prend la nôtre il va prendre des formes différentes chez les historiens les sociologues les économistes mais aussi et très souvent présents chez les artistes et les écrivains ils s'en sont tout emparés à travers le genre de
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lucronie à partir du milieu du 19e siècle et ce type de raisonnement vous le trouvez beaucoup aussi dans la poésie je vous ai mis ici une citation de Charles Baudelaire qui au milieu du XIXe siècle dans cette curiosité esthétique dit je cite l'imagination et la reine du
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vrai et le possible est une des provinces du vrai je vous ai mis d'autres citations sympathiques que vous pouvez lire pendant que je parle en réalité ce qui est intéressant pour nous
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aujourd'hui c'est que loin de lacer les auteurs de littérature au cinéma cette question contre factuelle sans même de plus en plus les fasciniers on assiste en réalité depuis une vingtaine d'années à une montée en force des productions
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contrefactuelle cette question inspire des écrivains comme Philippe Roth dans le complot contre l'Amérique en 2004 qui imagine la victoire du célèbre aviateur Charles Lindberg contre Roosevelt en 1940 et
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fait basculer le pays dans le fasciste on le retrouve aussi au cinéma comme je vous ai mis le deuxième film glorious Bastard de Quentin Tarantino qui relate l'assassinat de Hitler dans un cinéma en 1944 par des chasseurs de nazis
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certains d'entre vous ont peut-être regardé once upon a time in Hollywood du même Tarantino cette semaine dans lequel Sharon Tate meurt pas ces deux exemples ont l'air très fantaisistes mais en réalité il traite des points historiques importants pour
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le premier il nous souligne un phénomène oublié qui est la montée réelle de l'antisémitisme aux États-Unis pendant les années 30-40 et contre actuel ça permet de rendre ça beaucoup plus sensible et beaucoup d'autres films que vous connaissez sans doute comme
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yesterday en 2019 vous savez les Beatles qui disparaissent des blockbusters comme X-Men des of future past sont aussi des productions qui jouent du SI et si on
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intègre la bande dessinée ou les jeux vidéo qui en sont friand on voit bien qu'on a faire un véritable phénomène culturel de grande ampleur je vous ai mis ici un extrait de bande dessinée et puis un interrogation sur les liens
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entre chroniques et jeux vidéo alors ce qui nous intéresse ici c'est que la multiplication de ces productions culturelles d'inspiration contre factuelle s'explique en partie par la conjoncture actuelle c'est-à-dire par
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l'air du temps dans lequel on est ce type de raisonnement très vraisemblablement il est favorisé par la période d'incertitude donc le mot est là que nous traversons une période marquée mais ça vous commencez à le savoir par
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la confusion croissante entre réel et fiction par l'accélération de la mondialisation ladite fin des grandes idéologies celle également l'idée de progrès ce qu'on appelle la crise du futur avec cette
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difficulté qu'on a à se projeter dans l'avenir la prise de conscience du dérèglement climatique et puis le surgissement d'événements apparemment inexplicable comme la pandémie mondiale du covid 19 ça c'est ce qu'on disait il
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y a deux ans avec Pierre maintenant faudrait rajouter l'Ukraine vous voyez chaque année en fait apporte son lot de d'événements inexplicable et vous noterez qu'on ne peut pas s'empêcher de penser sur le mode de vie et si le laboratoire de one c'est les masques
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sont les prix des bonnes en matière de régulation environnementale etc etc le signe omniprésent autrement dit le moment semblait propice pour que les historiennes existent rien parce que moi je suis historien s'empare de cette
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question qui les concerne en premier chef que ce serait-il passé si c'est une question d'histoireien on parle du passé venons-en à nos historiens évidemment je prends les plus connus comme ça tous les
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connaît un peu si vous connaissez pas c'est vraiment pas grave alors en réalité les historiens se méfient de ce raisonnement et plus exactement il utilise fréquemment mais de façon
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implicite comme s'ils en avaient un peu honte bien souvent il dit je ne voudrais pas rentrer dans et puis en fait ils le font comme s'il s'agissait d'un exercice littéraire fantaisiste qui controviendrait aux règles de la
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discipline alors revenons-en à notre Fernand bretelle dans son grand œuvre qui est la Méditerranée le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II donc le plus grand historien français en tout cas reconnu comme tel il refait
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l'histoire avec des six sans jamais expliciter cette démarche au moins une quinzaine de fois et un chercheur en littérature qui a répertorié tous ces tous ces usages alors brûle surtout pour mesurer l'impact des grands hommes et
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l'importance des structures donc je vous ai mis le petit extrait l'Europe sache cheminant d'elle-même vers la construction d'un vaste État ce qui aurait pu changer avec le destin différent de Charles Quint c'est la figuration du jeu impérial non le jeu
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lui-même vous noterez que c'est assez bien écrit au passage ce qui fait que quand un historien en fait évoque dans son ouvrage le rôle décisif ou secondaire d'un personnage le caractère inévitable d'un conflit une
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occasion manquée un dramévité chaque fois en fait il a imaginé un autre devenir historique chaque fois il a fait les contrefaies actuelles implicites sur lequel repose son analyse
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alors cette méfiance des historiens professionnels évidemment elle n'est pas complètement injustifiée de regarder ça histoire contre factuelle n'est pas un exemple de risque pour le chercheur à évidence bien des récits de
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ce type pose problème ce qui se perd dans les spéculations métaphysiques ce qui estiment que tout est hasard ceux qui se fonde sur une causalité trop simple du type cyclaire n'avait pas existé il y aurait pas eu une seconde guerre mondiale cela n'est pas très
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utilisé je ne parle pas encore de ceux qui font intervenir des extraterrestres en plein Second Empire pour faire gagner la France contre face aux Allemands qui est l'objet d'un roman assez célèbre de
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dit de steampunk le contrefactuelle dans ces cas-là révèle surtout les défauts de l'enquête ou du raisonnement du chercheur alors faut préciser un peu à quel moment ce qui va être intéressant ou pas en fait c'est un genre particulier
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d'histoire contre factuelle qui pose problème à l'historien je suis qu'on connaît a priori le mieux c'est l'histoire alternative les uchronites en fait dès qu'on imagine ce qui aurait pu advenir loin au-delà du point de
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bifurcation on bascule dans autre chose parce qu'il faut bien comprendre c'est que pour nous cette autre chose n'est pas dénué un intérêt est-ce qu'on dit simplement c'est que pour l'historien on sort de son domaine mais pour les
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littéraires et le romancier c'est une ressource magnifique puisque le lecteur donc vous a priori sauf si vous êtes auteur consiste à être amener à comparer en permanence l'histoire fictive avec
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l'histoire réellement venue il y a une dimension participative beaucoup plus forte que qu'un autre type décrit alors je vous donne juste un exemple dans cet orage de Louis Napoléon Geoffroy château Napoléon la coquette du monde qui est
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une des premières uchronies en tant que tel dans cette histoire donc alternative qui est fausse Napoléon survit 1832 et multiplie les conquêtes et à l'occasion de l'une d'elles il passe devant une petite île
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Sainte-Hélène et là il va pas bien ils sont pas personnes comprend dans son dans son équipe et qu'est-ce qui se passe finalement mais détruisez-moi cette île il détruit c'est une personne comprend sauf évidemment le lecteur qui lui connaît l'histoire réelle qui fait ce jeu de comparaison vous voyez à
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travers ce type de clin d'oeil uchronis apparaît comme un texte brisé qui provoque une distinction entre le réel et la fiction invitant le lecteur à prendre part au récit par son imagination
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peut également devenir un outil moral on le voit aussi beaucoup dans le débat actuel pour les avocats notamment dans lorsqu'il tente d'obtenir des réparations pour les préjudices de l'histoire comme la traite et
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l'esclavage des captifs africains qui est très présent notamment notre Atlantique le raisonnement était résumé par un politique daniette été aux abouklés que je vous ai mis je vous ai mis la citation ici si les Européens
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n'étaient pas si habides dont le raisonnement contractuel l'Afrique aurait eu la peine nécessaire pour se développer toute seule sans être sous-développé par qui que ce soit et sur cette base on a plusieurs experts qui sont livrés à de savant calcul pour
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essayer d'évaluer le montant des dédommagements alors c'est des milliards et des milliards des descendants d'esclaves en imaginant ce qui se serait passé si ces derniers avaient été salariés si on fait chaque esclave avait vu un salaire mais minime ça fait une
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somme énorme qu'il faudrait rembourser un moment un autre la traite et la colonisation donc argument de ces avocats aurait bouleversé ce qu'ils appellent le cours normal de l'histoire et c'est là où l'historien est gêné par cette notion parce qu'il n'y a pas de cours normal de
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l'histoire en empêchant le développement du commerce intracontinent à l'Afrique et en accélérant le développement économique de l'Europe tout ça vous voyez bien ça un intérêt mais pour le chercheur en histoire cette histoire
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alternative risque d'être contre-productive non seulement elle semble contrevenir aux règles de la discipline historique on a plus de source on part très loin mais en plus en mobilisant pour combler ce qui n'est pas
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advenu des opinions ou des schémas convenus on risque de tarir plus que de stimuler l'imagination historienne simplement ce n'est la qu'une des formes possibles de ce raisonnement et on va en
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voir d'autres la manière dont elles peuvent être utilisées en histoire la manière dont l'incertitude peut devenir un lieu de l'enquête historique on passe à mon quatrième point pour ceux qui prennent des notes
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alors en réalité ce qu'il faut bien comprendre on pourrait revenir en discussion c'est que ce raisonnement là dans la mesure c'est une pensée des relations dans le temps il est indéterminé c'est à dire qu'on peut l'utiliser pour les analyses les plus
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sérieuses comme les plus loufoques et plus scientifiques qui cherchent établir des causalités comme les plus interprétatifs qui essayent de s'immerger dans le passé en question tout dépend en fait de la façon dont le chercheur l'utilise alors en réaction à
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cette version souvent littéraire ce sont développées d'autres usages cette fois beaucoup plus scientifiques ce qui est intéressant c'est que c'est pas tellement les historiens mais les autres chercheurs en sciences sociales qui l'ont mobilisé pour renouveler leur
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propre vision de l'histoire alors parmi ceux-là ils sont extrêmement célèbres le plus important d'entre eux c'est le premier je vous l'ai mis c'est un sociologue qui s'appelle Max Weber qui est le premier à théoriser
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explicitement l'usage de l'approche contrefactuelle dans un petit texte qui s'appelle essai sur la théorie de la science lui il dit que cette analyse elle seule peut conférer à l'histoire un statut de
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science sans cela au fond l'histoire ne fait que balbutier de faux raisonnement sur des faits mal interprétés elle permet de mesurer dit-il la signification historique d'un événement par exemple une bataille pour cela vous
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devez sélectionner une cause par une infinité d'autres et pour prouver l'existence d'une relation entre cette cause et le fait vous devez faire abstraction de celle-ci ou la modifier ce qu'on appelle une expérience imaginaire cette expérience là permet de
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déterminer ce qu'il appelle des possibilités objectives qui selon lui a autorise le chercheur à hiérarchiser des causes et à mesurer la portée historique d'un événement tout ça a été très abstrait on va donner
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un exemple beaucoup plus concret tirer cette fois plutôt des économistes qui ont aussi utilisé cette démarche en histoire l'économiste en question il est également très célèbre il s'appelle
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Robert Fogiel et il a écrit un ouvrage en 1964 sur le chemin de fer et la croissance économique américaine il s'attaque là à une idée classique l'idée au fond que le train aurait été
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indispensable au développement de l'Amérique du Nord une dès qu'on trouve encore aujourd'hui alors pour discuter cette idée qu'est-ce qui fait tout simplement il enlève le train et à la place il met un autre type de transport
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ici les canaux de navigation il fait toute une série de projections statistiques ils montrent au fond que sans le chemin de fer le niveau de croissance aurait été à peu près le même en 1890 donc le train au fond n'a pas un
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impact aussi important c'est une mythologie américaine alors c'est présupposés en réalité à beaucoup de discussions la démonstration est pas complètement convaincante mais aujourd'hui nombre de sociologues et d'économistes utilisent des
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modélisations très sophistiquées de ce raisonnement qui permet de penser un espace des contraintes et un champ des possibles se demander au fond pourquoi le monde est ainsi et pas autrement c'est ça la
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base et ça c'est le point de départ de toute réflexion critique c'est l'un des principaux outils de réflexivité en sciences sociales pourquoi le monde est ainsi et pas autrement alors du côté de l'histoire
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cette démarche permet de remettre au centre du travail des historiens l'imagination ce qui évidemment quand on imagine ce qui n'est pas advenu on essaye de rentrer dans cette zone contrairement à ce qu'on imagine
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spontanément l'imagination n'est pas ennemi de l'histoire elle va avec lui pourquoi parce que la connaissance historique est selon une expression célèbre indirecte indiciaire conjectura
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là alors indirect en fait c'est très simple l'historien n'a pas vécu l'époque qu'il étudie elle lui est étrangère indiciaire parce que du coup l'histoire est une connaissance par trace vous avez
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besoin des archives donc elle est incomplète et conjecturale parce que sur cette base là vous n'avez pas d'autre choix que de recourir à l'imagination pour émettre des hypothèses de travail ça fait que l'histoire souvent on dit que c'est une discipline qui est entre
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science et littérature un statut un peu fou et ce raisonnement contre factuel utilisait certaines conditions peut constituer un outil pertinent parfois nécessaire pour prolonger la réflexion
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hystérieuse alors je reviens pas ici sur les liens de causalité je vais m'intéresser à ce qui concerne plus directement notre thème de ce soir cette démarche permet notamment de lutter
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selon l'expression de Paul Ricard contre la fascination du revolut elle permet de défataliser l'histoire à une vertu très nette c'est qu'au fond on le rappelle que notre passé a été le futur des
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personnages historiques qui ont leur propre perception des événements il s'agit en gros de faire droit à l'incertitude de passer à ne pas faire comme si on connaissait la suite et sachant cette suite celles-ci était
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nécessaire on rouvre le jeu avant la suite des opérations alors un exemple très célèbre je vous ai mis une citation de Mona Ozou donc dans son ouvrage qui s'appelle varen qui traite de la fuite du roi
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Louis XVI le 20 et 21 juin 1791 vous savez on est en pleine révolution française et le roi essaye de fuir pour rejoindre des troupes et arrêter la dynamique révolutionnaire des troupes
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attendaient il aurait certainement pu les lancer contre les révolutionnaires et la jeune assemblée constituante fait le livre est assez fort ce qui est tiré d'un ouvrage qui s'appelle ces grandes journées qu'on fait la France en fait tout le monde a Ozou c'est que c'est le non événement de Varennes qui est un
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événement et l'historien doit prendre au sérieux la stratégie du roi parce que souvent on dit moi il a fait n'importe quoi il comprenait rien etc donc elle vous dit ici si Louis XVI ne comprenait pas vraiment l'enjeu de la situation la révolution
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n'était pas encore jouée à ce moment là l'historien dit-elle doit tâcher de réinterpréter les événements sans la certitude que confère la connaissance de la suite des événements lis ça se joue en fait à un quart d'heure à 10 minutes on peut retracer ça très précisément et
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ce faisant il lutte contre ce qu'on appelle la théologie c'est à dire le fait qu'on connaît la suite qui donne l'impression que ce qui est advenu était inévitable et on rentre au contraire dans la complexité la richesse les conflits de ce qui fait la révolution à
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ce moment là l'analyse contre factuelle montre plus largement que les processus sociaux ne sont pas univoques que l'histoire est aussi l'objet de choix d'opportunités de rapports de force entre différents
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groupes d'acteurs elle permet donc au lieu d'avoir une histoire toute droite d'éprouvée un devenir plus irrégulier du cours de l'histoire en réintroduisant des aspérités des tensions des conflits
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et on a là une histoire plus humaine qui bouscule les déterminismes trop lisse ou les fausses continuité des temps alors dans un autre registre cette même approche peut contribuer à se défaire de
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certaines de nos évidences contemporaines vous allez voir en fait c'est un nouveau roi par exemple pour les grandes catégories de l'entendement historique les périodes canoniques les notions comme révolution industrielle qui vont réfléchissez bien
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à chaque fois qu'on parler de révolution industrielle en fait on fait un contrefactuelle on compare avec un modèle type les États-nations alors on a plusieurs exemples mais je vous en ai pris un qui
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traite plutôt de l'arme l'argument est le suivant il a emprunté un sociologue qui s'appelle Emmanuel Wallerstein et qui vous dit la chose suivante si les Français avec comme le projet le gouverneur Dupleix conquit la moitié
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méridionale de l'Inde au XVIIIe siècle l'Union indienne actuelle n'aurait jamais existé et au contraire les savants français anglais ce serait appliqué à expliquer que la civilisation de ravidienne du sud de l'Inde n'a
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strictement rien de commun avec les populations indouins européennes du Nord colonisé par les Britanniques donc on a imaginé au fond deux mondes reconstruits comme radicalement différents la lumière de cette expérience contrefactuelle le
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sociologue constate au fond que les frontières de ce que nous appelons l'Inde n'était pas prédéterminés par la longue histoire de cette région comme on le dit très souvent en réalité l'Inde résulte d'un phénomène contingent et récent qu'est la colonisation
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britannique parce que auparavant on avait une succession plutôt de royaumes il rappelle dans ce cas que c'est bien le présent qui détermine le passé et non l'inverse oui ça c'est un des exemples des usages de ce raisonnement ça monte à
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la dimension construite de l'histoire et ça permet d'ouvrir en permanence les phénomènes historiques je termine avec deux exemples plus précis qu'on a tiré de l'ouvrage on
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va se déplacer un petit peu on en profite pour faire un petit mouvement à l'échelle du monde on va se déplacer en Chine pour montrer un déplacement peut-être plus net un corps de perspective et pour montrer aussi qu'on peut s'appuyer sur les archives ce qu'une critique qu'on
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fait souvent c'est au fond mais ce raisonnement vous obtenez des archives en réalité non alors on va prendre un exemple que les historiens pensent bien connaître et vous sans doute aussi qui est la fameuse révolte des boxeurs chinois en 1900
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cette révolte des boxeurs qui se solde par la défaite face aux grandes puissances mondiales la France la Grande-Bretagne les États-Unis la Russie le Japon l'idée qu'on a souvent c'est que au fond ils ont très facilement
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battu des jeunes rebelles dans le nord-est et l'Empire du Milieu donc pas vraiment de discussion mais si on pose la question contre factuelle et si les Chinois avaient remporté la guerre des boxeurs ça nous invite à revisiter cette
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séquence historique tout d'abord on s'aperçoit dans les archives qu'en fait la question obsède les occidentaux sur place à l'époque en réalité à plusieurs reprises des alliances japonais ont
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failli perdre face au soldat chinois très efficace sur le terrain il subissent même plusieurs défaites militaires on a également d'excellents régiments chinois très bien entraînés qui ne combattent pas les Européens car leur
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chef ont signé traités de PC par équipe puissances étrangères et on a très peur au fond qui se décide à rentrer dans la bagarre donc on a toute une production de futurs non advenu que se passe-t-il si au fond il venait nous attaquer ces futurs Nanat devenus guide les acteurs
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du passé dans les concessions de tianin assiégé par les boxeurs à l'été 1900 en fait les Européens saisit de terreur élabore un plan d'assassinat de leur femme et enfants pour ne pas tomber entre les mains des Chinois
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ces éléments là permettent de reconstituer cet état d'esprit très particulier ce véritable conditionnement psychologique fait de ces anticipations non réalisées qui va expliquer le déchaînement incroyable de violence
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après de la prise de la ville chinoise les étrangers massacres en effet sans raison apparemment en fait on comprend la raison maintenant une partie de la population civile chinoise de 14 juillet 1900 puis dans les jours qui suivent
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mais on peut aller un peu plus loin cette même question contre factuelle est si les Chinois avaient remporté la guerre des boxeurs ça permet de revisiter le cas d'entraînement traditionnel de la guerre avec l'idée qu'au fond il y a des vainqueurs et des
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vaincus qui a l'air d'aller soit comme ça en fait au lendemain du conflit en 1900 une grande partie de la population chinoise ne s'estime pas vaincue c'est ce que montre par exemple les placards et les gravures contrefactuelles et
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c'est un de ces placards que vous voyez ici qui décrit en fait une bataille chinoise qui n'a pas eu lieu du point de vue chinois la grande victoire occidentale reconstruite après coup n'en n'est pas une l'histoire
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contre factuelle invite donc en fait pour bien des Chinois et notamment pour les autorités impérielles il va aller mieux selon une lecture qu'on est au confusaine assurer le maintien d'un
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ordre stable dans la durée plutôt que de remporter une simple bataille autrement dit du point de vue chinois ce qu'on estimait être une grande victoire occidentale reconstruite après coup n'en est pas une bien au contraire c'est
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plutôt un coup bien joué de leur part donc cette histoire contre factuelle nous invite à aller au-delà des discours surplombants et à nous défaire d'une vision eurosentrée du développement historique qui voudrait qu'au fond cette victoire était inévitable vous voyez
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bien qu'ici il faut refaire l'histoire pour revenir aux archives comprendre la situation réelle etc etc deuxième exemple on se déplace toujours dans le temps et dans l'espace on va
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aller vers une révolution française qui est celle de février à juin 1848 toujours dans les archives ce même raisonnement peut permettre à l'historien d'appréhender les futurs craints et espérer des acteurs notamment
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pour saisir plus finement et moments d'ouverture de possibles comme les guerres et les périodes révolutionnaires au cours de ces séquences où l'histoire semble hésiter ce cet outil permet
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d'observer ceux qui se joue indépendamment de la connaissance de la suite qui souvent recouvre l'analyse après alors c'est avec ça qu'on va c'est cet exemple là qu'on va développer la partie de la révolution de 848 elle est
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intéressante parce qu'elle a souvent été lu donc sa deuxième révolution 19ème siècle française ils ont été lui à partir de la fin c'est à dire l'avènement de la République l'un des ouvrages les plus célèbres de Maurice agülo parle d'apprentissage de la République donc toute la lecture est
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faite en fonction de cette masse pleuré donc avec Pierre singer vélo on a mobilisé cette analyse qui permettait donc de s'émanciper de cette approche et au fond de prendre en compte tout ce qui précède et qui n'a pas été opérant
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l'historien peut notamment prendre en compte les changements rapides de situations de stratégie et on comprend mieux pourquoi dans les archives les gens parlent de vertige de remous de taux concrètement ça change tout le temps on peut également prendre en compte
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l'expression des futurs autres dont les échos ne cessent de porter ensuite et d'être actualisé après les événements même s'ils n'ont pas eu lieu c'est le cas des espoirs de restauration de la monarchie mais aussi la possibilité d'une réplique démocratique et sociale
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des ouvriers qui n'a pas eu lieu mais qui va nourrir ensuite d'autres révolutions comme la commune etc etc plus largement on voit à ce moment-là un foisonnement d'attente et de promesses qu'on lit dans les innombrables aux pétitions et on comprend qu'on ne peut
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pas comprendre cet événement en ayant simplement en tête la ligne de mire républicaine l'événement est beaucoup plus riche l'histoire vous savez sans doute souvent et souvent écrite par les vainqueurs et a tendance selon la belle
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formule de Walter banyamine a écrasé les potentialités inaccomplies du passé en restituant la parole des perdants de l'histoire la démarche contre factuelle autorise un renversement de perspective et le bas en brèche l'idéologie du
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réalisme en politique selon laquelle il n'y a pas d'alternative alors ce que autrement dit la question des possibles enrichit l'analyse historique et cette
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démarche permet de faire du possible un domaine d'enquête à part entière de l'historien et des sciences sociales on a un nouveau domaine d'étude comprise ainsi et ça sera mon dernier point
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cette démarche peut en dernier lieu renforcer un retour la fonction sociale de l'histoire dans le présent de deux manières c'est-à-dire qu'en fait on va revenir notre constat de départ sur la situation de doute et d'incertitude de que nous traversons comment cette
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démarche au fond peut nous aider à y répondre c'est un thème qu'on trouve souvent dans les conférences un faire face comment faire face que faire face à ça etc alors comment on peut faire avec ça d'abord l'exemple précédent la montrer
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en rouvrant les potentialités du passé cette démarche peut nous permettre de libérer les possibles du futur et donc de réarmer notre capacité d'action aujourd'hui ça donne des outils je reprends toujours Paul ricer à une
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grande partie du futur du passé n'a pas été réalisé les gens d'autrefois ont eu des rêves des désirs des utopies qui constituent une réserve de sens non réalisée et dans lequel certains mouvements sociaux par exemple vont plonger pour donner plus d'importance à
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leurs projets alors cette façon d'agir peut prendre deux formes tout d'abord lutter contre ce que le social Pierre Bourdieu appelle l'amnésie des commencements je le cite l'histoire vous l'avez ici
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ferme l'éventail des possibles à chaque instant on aurait pu ne pas faire du nucléaire on a fait du nucléaire il y a des possibles qui sont révoqués une fois pour toutes plus gravement que si on les interdisait car on les rend impensable
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l'exemple du nucléaire fonctionne assez bien il faut alors dit-il retrouver ces moments de départ restituer les luttes les horizons les tensions et les voix non suivies pour voir que ce qui est présenté après coup
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comme inévitable et le résultat de tension et de choix à un moment donné c'est comme ça qu'on rouvre et qu'on combat le discours de il n'y a pas d'alternative en réalité quand on dit ça on fait comme si les éléments dans lesquels ont été pris aujourd'hui étaient inévitable alors qu'en réalité
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ils sont le fruit à chaque fois de choix et de tension ça c'est la première façon de faire deuxième façon de faire en retrouvant ses possibles du passé en les documentant l'historien peut restituer un ensemble d'expériences qui
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appartiennent à notre histoire pour constituer un ensemble de ressources beaucoup plus vaste et moins simple qu'on imaginez habituellement lorsqu'on se représente le passé c'est ce qui fait par exemple François jarry-je et Alexis
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Vrignon en rappelant que l'événement final de l'imposition d'énergie comme le pétrole ou l'électricité dont on est souvent qu'au fond elle a emporté parce que c'était la meilleure la plus efficace etc en réalité quand on réutilise le moment où elle s'est
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imposée ça n'allait absolument pas de soi et qu'au même moment d'autres innovations avaient eu lieu pour le XIXe siècle il étudie lui au même moment on avait des innovations dans le domaine d'attraction hydraulique de la traction animale tu aurais pu fournir un des
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ressources permettant également le même développement économique tout cela vous dit François Jarry permet d'aller à l'encontre des discours sur l'inélutabilité de telle ou telle solution ou l'impossibilité de tel autre et de repenser des pistes qui avaient
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été trop vite déconsidérés alors que probablement ils ont du sens pour nous aujourd'hui dans le cadre des débats qu'on se pose actuellement on appelle la fonction réflexive mais et puis ça sera mon dernier point
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on peut aussi profiter de la dimension qu'on a pas eu là mais on va l'avoir dans 5 minutes interactive de cette analyse contrefactuelle qui possède une fonction pédagogique les enseignants
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ignorent pas les étudiants n'ont plus elle avait étudiant et recours spontanément parfois non sans malice pour les déstabiliser en fait le raisonnement la question contre factuel favorise le dialogue et plus précisément
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la coproduction d'une histoire interactive et vivante avec Pierre on a mis en place ce qu'on appelait des ateliers d'histoire partagée qui sont fondés sur des questions de ce type et sur un échange avec la salle les questions sont souvent
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que serait le monde sans la traite atlantique et l'esclavage ou et si le roi Louis XVI avait réussi à s'enfuir en juin 1791 sur cette base s'ouvre un espace inédit entre ce qui a eu lieu et ce qui aurait pu advenir ou tous ces
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éléments sont en jeu des plus loufoques ou plus sérieux on est dans un espace ni vrai ni faux donc un espace de discussion et d'interprétation ou la parole des participants peut mieux se faire entendre parce qu'elle n'est pas juger chacun alors apporte son savoir
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son ignorance ses impressions pour participer à la discussion sur l'histoire la frontière entre bon et mosva et les élèves s'estompe tout le monde a le droit de jouer et de se tromper quant à l'historien qui
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participe à la discussion pour lui c'est un exercice périlleux parce qu'en fait il perd le contrôle du récit mais il ne peut pas se départir de sa rigueur méthodologique la démarche pousse à assumer une
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dimension réflective de l'histoire comme une oeuvre ouverte que le lecteur ou l'auditeur contribue contribue à produire et les participants en général retrouvent en jouant sérieusement la dimension expérimentale de l'histoire
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bien son et retrouve les grands raisonnements des historiens d'ailleurs donc c'est à la fois rassurant pour eux et moins pour le collège ce dispositif peut favoriser ainsi un débat de type démocratique en mettant en oeuvre une discussion collective où chacun peut
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prendre la parole sans que les connaissances soient avant de soigner mais sans qu'elle se trouve pour autant placée dans une position surplombante un révolutionnaire de 1789 qui s'appelle Joseph jakoto avait théorisé une forme
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de pédagogie similaire que le philosophe Jacques Rancière a redécouvert récemment cette pédagogie postule l'égalité des intelligences et considère que l'éducation comme la liberté ne se donne pas mais ce conquiert et la démarche
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contrefactuelle induit vous le voyez bien une forme d'appropriation individuelle et collective du matériau historique et du questionnement historien cette forme de débat au moment où s'exprime à la fois dans la société
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une demande d'information déclarification un besoin de distinguer le vrai du faux de manière non binaire et des modes d'échange plus horizontaux peut aussi être une manière de répondre aux inquiétudes contemporaines par
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lesquelles j'ai commencé une fois saisi c'est logique et ses enjeux vous voyez bien l'étude des possibles du passé permet de déplacer la frontière trop nette entre histoire et littérature réelle et fiction contingence déterminisme et également
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entre celui qui sait et l'ignorance en ce sens cette question des possibles à partir de plein droit à l'enquête historique en s'ouvrant vous incertitudes du passé sans rien abandonner de son exigence d'analyse
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bien au contraire elle peut être à l'origine d'une histoire tout aussi documentée mais plus ouverte pluriel des fatalisé capable de contribuer d'une manière renouvelée à l'intellection du
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présent et je vous remercie [Applaudissements] n'hésitez pas c'est toujours les premières les plus difficiles et après c'est un sujet où tout le monde peut participer c'est ça qui est assez
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intéressant bonsoir et merci pour la présentation j'ai une question assez simple pour le coup quel serait selon vous en fait les limites de ce raisonnement contre factuel en histoire ou même manière
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générale en sciences sociales voilà alors les ça va dépendre en fait de la discipline en histoire la conclusion à laquelle on est arrivé avec Pierre c'est qu'en gros il faut passer la nuit de
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trop point du point de vue on s'éloigne plus on va le remplir avec autre chose et puis on va basculer sur autre chose mais pour certaines disciplines notamment l'économie ou la sociologie qui recourt à des modèles d'analyse des
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statistiques ça vaut aussi pour la climatologie et autres faites dès que vous utilisez un modèle vous produisez des contrefactuelles dans ce cas là ils peuvent être portés sur des échelles beaucoup plus grandes ils sont valables tant qui dépendent du modèle de départ
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donc là on peut être sur des échelles de d'une décennie d'un siècle voire au-delà à propos de est-ce que c'est bien ce que vous disais dites quelque chose qui viennent du
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méthodes de l'historiographie parce que quand je prends celle qui souriographie je pense par exemple quels ont les événements les plus importants qui ont des personnages historiques les plus importants et j'ai le sens que ce que
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vous dites c'est quelque chose qui est plus méthodique comment est-ce qu'on fait l'histoire est-ce que c'est ça complètement en fait il y a deux il y a deux versions celle que j'ai appelé lucrony elle s'appuie souvent sur cette
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image de grands hommes de grands événements etc et c'est celle qui marche le mieux et c'est normal parce que pour marcher faut qu'elle s'appuie sur une culture scolaire minimale donc on va retrouver les éléments types d'une grande histoire universelle donc c'est
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pour ça qu'à chaque fois vous allez retrouver Jésus-Christ l'Empire romain Hitler Napoléon c'est toujours la même ligne dans ces cadres dans ces cas-là le contrat actuel qu'on sait à dire si il avait autrement s'il
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était pas mort etc quel aurait été le flux de l'histoire là on est dans une version très pauvre de l'histoire c'est l'histoire des grands hommes c'est sur des grands événements c'est celle contre laquelle c'est battu toute l'histori
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depuis les annales dans des années 30 nous ce qu'on a voulu montrer avec Pierre sagralou c'est que indépendamment de cette question là le même raisonnement peut être utile au contraire pour montrer une histoire qui
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est celle des hommes et des femmes du passé qui ont des manières de voir différentes dont les cheminements ne sont pas tout fait etc etc le même raisonnement peut nourrir une réflexion très pauvre sur l'histoire ou une
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réflexion contraire très riche et renouvelée c'est ça qu'on a voulu signaler après moi ce que j'aime bien c'est que comme c'est un raisonnement que tout le monde peut mobiliser c'est un lieu à partir duquel on peut facilement basculer avec quelqu'un qui
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n'a pas forcément une formation en histoire sur des réflexions assez élaborées ensemble et c'est ce que je trouve assez plaisant dans cet outil je vais prendre de la suite alors puisque effectivement moi
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issu plutôt de l'éducation populaire vos ateliers d'histoire partagée ça me parle parce qu'on fait aussi des ateliers justement d'écriture d'anticipation ou du coup inventer de nouveaux imaginaires et de nouveaux mondes possibles pour
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Iris no alternative pour la pour renverser ces préciposer et cette naturalisation des de l'histoire donc j'aurais aimé que vous me donniez un peu plus de d'infos sur ces ateliers
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d'histoire partagée si vous en faites régulièrement auprès de qui alors nous au début on avait commencé à en faire plutôt dans les festivals donc en gros c'est très simple c'est comme ici sauf que c'est vous qui parlez et c'est pas
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forcément moins fatiguant pour nous on met la question que ce serait-il passé si on part toujours de choses que les gens connaissent à priori si Louis XVI avait réussi à partir on donne les informations de base sous la forme de
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chronologie et puis on dit bah qu'est-ce que vous en pensez donc en général ça fait comme maintenant là j'en parle pas trop et puis au bout de deux minutes ça dénoue une parole donc il y a plein de choses qui sortent et nous on a prévu
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des slides qui vont alimenter certains types d'analyses plutôt que d'autres mais qui vont alimenter en historien les gens peuvent dire ce qu'ils veulent et nous on dit toujours voilà les historiens ils ont montré ça ils ont montré que si en fait certains ont tel
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hypothèse d'autres tel autre etc et donc ça lance comme ça un débat et alors ce qui est intéressant c'est que certains peuvent vous dire oui mais là moi je vous crois pas donc on est obligé de discuter qu'est-ce que c'est qu'une source un travail etc d'autres vont dire
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bah moi dans ma famille donc on commence à rentrer dans des histoires plus individuelles qui rappelle que l'histoire c'est aussi quelque chose qui est vécu par tout le monde donc ça ça donne un type d'échange comme ça assez riche et à la fin on arrête et on arrive
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aux conclusions sur le cadre varen ce qui est très intéressant c'est que à tous les coups le public retrouve les hypothèses les grandes hypothèses de histographie la marxiste la furet et l'ouverture globale contemporaine à tous les coups donc on leur dit vous voyez
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ces raisonnements comprenant comme très compliqué élaboré en fait ça correspond à des types de raisonnement assez simple après on l'a proposé dans des classes de troisième puissance et terminale et là depuis 3 ans c'est ce qui est présenté
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ici dans les clubs dans les groupes d'histoire on a un collègue du secondaire et un chercheur qui travaille ensemble qui dessine ensemble une question contractuelle qui est liée au programme le rectorat accepte de CD6 séances et
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compte c'est ces séances les élèves essayent de répondre à la question en allant en bibliothèque en s'informant en discutant exactement comme vous m'avez dit tout à l'heure à partir de quand c'est trop loin à partir de quand c'est intéressant qu'est-ce que donc du coup
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ça fait une réflexion épistémologique même de haut vol qui sont très concrètes qui fait que les élèves se forment assez bien à l'histoire et une restitution chaque année en Sorbonne devant 300 300 élèves
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qui viennent et pour l'instant c'est un dispositif dont les collègues sont extrêmement contents donc là le dernier on a des élèves qui en première étaient capables de comprendre une société coloniale
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l'excellence de blanc de métisse la pluralité des régimes de source la différence entre un journal intime et une source juridique ils avaient produit un faux journal intime en ayant une discussion sur enfin bon voilà c'est
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assez stimulant en fait comme comme des marches donc nous on continue parce que on trouve ça intéressant non c'est le l'association s'appelle f93 ça c'est oui si on est oui on est invité
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etc bonsoir bonsoir je suis derrière j'ai une question concernant les flous de l'histoire est-ce que vous êtes intéressé à ça c'est à dire qu'on connaît le une date de départ on connaît
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la séquence ce qui se passe à partir de ce qui se passe 5 ans après et entre les deux ben il y a des historiens qui émettent des hypothèses est-ce que vous considérez que c'est du contrefactuelle ces hypothèses là est-ce que ça peut être des hypothèses différentes selon
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l'historien et est-ce que vous êtes intéressé justement à ce fou de l'histoire ou finalement qu'on est le début on connaît la fin mais pas ce qui se passe en fait le contre actuel plus exactement c'est un moyen de s'emparer de ces
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hypothèses et les assumer d'aller un peu plus loin juste un exemple très concret je sais pas si vous connaissez ce ce livre très célèbre qui est devenu un film très célèbre qui s'appelle Le Retour de Martin Guerre c'est quelque
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chose c'est l'histoire d'un quelqu'un qui arrive dans un village et qui usurpe la place d'un autre avec l'accord tacite de sa femme ce qui permet à sa femme d'éviter de perdre son propre
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domaine donc c'est un affaire du jour passion assez célèbre et alors le livre est génial si vous avez l'occasion de le lire n'hésitez pas le film c'est que Gérard Depardieu qui est aussi très connu et en fait ce que dit donc c'est
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une expérience elle dit en fait quand je dis dans mes archives je n'étais obligé de demander qu'est-ce que ce serait passé qu'est-ce que ce serait passé si ne serait-ce que pour identifier
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l'usurpation et elle dit elle elle parle de laboratoire de l'historien en fait et c'est normal c'est il y a ce que vous dites il y a le point A et le point B mais même dans un point A vous prenez vos sources vos sources elles sont trouées sous les comprendre ce qui s'est passé autour de vos sources vous êtes
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obligé de faire des raisonnements de type contre factuels donc elle elle dit voilà j'étais obligé de me demander qu'est-ce qui se serait passé si elle avait refusé de le reconnaître qu'est-ce qui se serait passé si le village on les avait reconnus peut-être que le village des a reconnu pourquoi est-ce qu'ils ont accepté qu'est-ce qui
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fait que le il y a eu un consentement tacite parce que ça arrangeait tout le monde etc etc etc donc c'est un type de raisonnement qui valide ce que vous appelez le flou de l'histoire le caractère hypothétique et qui pousse à
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le mener plus loin en fait tout simplement ça se voit comme réponse ou bah vous irez lire Le Retour de Martin Guerre je sais pas si elle est vraiment d'ordre
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historique mais je me demandais est-ce qu'il y aurait pas un risque assez structures contractuelle pour l'humanité de s'enfermer dans une sorte de d'illusion et qui la pousserait a
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toujours réfléchir à ce qui aurait pu se passer sans vraiment se concentrer sur peut-être la réalité des faits historiques du déroulement de l'histoire très importante mais c'est ça qui est bien aussi que ce sujet à chaque fois les gens disent une question je suis pas sûr d'être dans le dessus en fait on y
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est toujours dans une question très importante on peut on peut répondre quasiment à l'inverse vous ne pouvez pas saisir le réel sans faire des projections contre actuelles si on veut être noyé dedans vous êtes obligé de comparer en permanence ce qui a été avec
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ce qui aurait pu avoir lieu si vous voulez établir un fait une série d'événements vous êtes obligés d'établir une scène non fait ne serait-ce que pour leur donner de la consistance le risque que vous décrivez c'est ce que j'avais appelé Luc Rosny c'est action développe
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des raisons contre factuels les univers contre factuels fermés sur eux-mêmes à ce moment là on s'enferme dans une boucle qui est nourri en plus que de soi-même donc elle est moins intéressante mais tant que c'est le mis
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en oeuvre par des romanciers des littéraires des spécialistes de jeux vidéo qui vous disent que ce n'est de la fille que de la fiction ce n'est pas grave faites ce grave c'est quand on fait comme si cette fiction était vrai c'est ça le problème mais tant qu'on
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vous dit c'est pas vrai on fait n'importe quoi on réfléchit sérieusement tout va bien mais pour se saisir du réel vous êtes obligé de faire des comparaisons avec ce qui aurait pu avoir
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lieu là c'est tourné vers l'histoire mais est-ce que vous faites un pont avec la méthode des scénarios qu'on utilise pas alors là c'est le dimanche on est tourné vers le passé mais vers le futur je vois
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des ressemblances avec les méthodes des scénarios et fortiori relire des scénarios qui ont été écrits à 30 ans peut-être que la démarche contre factuelle pourrait servir à acquérir pas
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mal de choses merci deux choses dans votre question et de choses un peu différentes maintenant on imagine ce qui se pourrait se passer dans 10 20 30 mon pour l'instant faut reconnaître que les
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scénarios sont pas super optimistes bon on espère que ça sera pas le cas ça l'historien c'est pas tellement son domaine il va vous dire moi le savoir que j'apporte il vous donne pas des clés pour l'avenir c'est à vous de vous débrouiller en fait ce qu'on vous
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apporte c'est des outils pour élargir ce qu'on estime être notre passé mettre en doute des certitudes comme ce que j'ai dit pour l'Inde ça fonctionne avec d'autres exemples si vous voulez tout à l'heure pour fonction de siècle ou autre
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et puis après bah c'est c'est des sociétés humaines donc c'est aux humains entre eux de réfléchir à se débrouiller pour mener leur avenir ça c'est le premier point le deuxième point qui est très intéressant c'est ce que vous dites
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c'est les prospectives qui ont été faits dans les années 70 dans les années 50 là il est très important travaux qui sont en ce moment notamment sur les projections scientifiques en URSS dans les années 35 ans quelle est la
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perception du futur d'engraisses là on rentre dans le domaine de l'histoire parce qu'on va être on essaye de comprendre comment une société a imaginé un futur et même s'il n'a pas eu lieu ce qu'il faut bien comprendre c'est que les sociétés en question s'organiser en
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fonction de ce futur donc c'est les a bien fait agir c'est intéressant c'est pas parce que ça n'a pas eu lieu ça n'a pas d'effet concret sur la vie des gens et je pense que nous aujourd'hui on est encore là-dedans on vit dans des anticipations qui font qu'on agit d'une façon plutôt
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que d'une autre qui se révèleront probablement fausse dans quelques années et c'est ça les deux c'est un petit différence alors en revanche une fois qu'on comprend ces projections des on va dire socialiste dans les années 30 ça
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permet de nous replacer notre situation actuelle et nous dire bon ben nous quelles sont les projections qu'on fait qui nous paraissent hyper sérieuses qui vont se révéler absurdes fausses incompréhensible dans 10 ans c'est ce que l'on appelle la réflexivité ce qu'on
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commence à sortir un peu du bain dans lequel on est se dire bon alors qu'est-ce qui se passe où est-ce qu'on va comment ça se situe etc c'est là où l'histoire peut être utile c'est une capacité de réflexion mise en cause de
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réarmement de l'esprit critique en tout cas c'est de la façon dont on la présente et dont la conçoit je tiens vraiment à vous remercier Monsieur delermoz pour cette conférence et merci pour toutes ces questions merci à vous
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[Applaudissements] [Musique]
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