Waiting..
Auto Scroll
Sync
Top
Bottom
Select text to annotate, Click play in YouTube to begin
00:00:04
[Musique] je vais commencer tout simplement par me présenter
00:00:22
donc je suis chaïka Axo et j'occupe une partie de mon temps à œuvrer au hacking social ou notamment ce qui va nous intéresser c'est de comprendre ce qui motive nos attitudes
00:00:37
et nos comportements plus particulièrement quand ces attitudes et comportements sont potentiellement préjudiciables pour l'individu et pour autrui et justement c'est de cela que
00:00:50
j'ai envie de vous parler aujourd'hui et pour savoir un petit peu quelle sera notre sujet on va commencer par prendre quelques petites illustrations si vous voulez
00:01:01
bien hop je vais me mettre comme ça ce sera plus simple alors commençons par quelques illustrations fictives c'est mon diapo madiapo veut bien marcher je vous présente Bob
00:01:17
Bob et votre meilleur ami alors on va faire comme si c'était votre meilleur ami s'il vous plaît on va partir là-dessus Bob et votre meilleur ami et un matin il va vous raconter une petite anecdote il va vous expliquer que alors
00:01:31
qu'il allait au travail et généralement il va au travail en vélo sur le chemin il découvre qu'il a oublié dans son appartement une petite bricole alors il fait demi-tour il habite au rez-de-chaussée donc il se dit j'en ai
00:01:43
pour moins d'une minute et laisse son vélo juste devant l'entrée il prend pas le temps de mettre un cadenas ça va aller vite il prend sa bricole il ressort patatras de vélo il a été volé bon alors
00:01:56
il vous raconte cette petite anecdote et je vous demande essayez d'imaginer un petit peu si c'est votre ami quelle réaction vous pourriez avoir qu'est-ce que vous pourriez penser alors par hypothèse sans doute que vous
00:02:08
allez être peiné par rapport à votre ami par rapport à bon peut-être que ça va vous mettre mal à l'aise aussi parce que bon c'est le genre de choses quand on s'imagine à sa place c'est quelque peu inconfortable mais peut-être aussi et
00:02:22
sans doute vous n'allez pas lui dire mais en tout cas vous allez peut-être le penser même de manière très fugace peut-être que vous allez vous dire au fond quand même Bob tu aurais quand même pu prendre le temps
00:02:34
de mettre un antivol ou peut-être je sais pas de mettre ton vélo dans la cage d'escalier au fond vous allez vous dire que c'est pas très responsable de sa part peut-être que dans votre esprit même si ça dure pas longtemps peut-être
00:02:48
que vous allez vous dire j'aurais été à sa place j'aurais sans doute pas fait ça je m'y serais pris autrement alors je sais pas si ce type de pensée vous parle que ce soit ça c'est un exemple fictif mais si ça vous est déjà arrivé ce genre
00:02:59
de choses pas forcément de le dire à la personne concernée mais au moins d'y penser on va continuer notre expérience on va rester avec Bob sauf que cette fois Bob et ben vous l'aimez pas beaucoup
00:03:11
et lui non plus d'ailleurs nous aime pas la veille où vous êtes disputé vous êtes d'accord sur rien que ce soit les affinités politiques les opinions ça va pas du tout ça colle pas entre vous et puis par l'intermédiaire d'un autre ami
00:03:23
et bien vous apprenez précisément l'histoire que je viens de vous donner alors là dans votre esprit il est pas impossible même si c'est de manière fugace que cette fois ce que vous allez vous dire par rapport
00:03:36
à ce qui lui est arrivé peut-être que vous allez vous dire bien fait alors je sais pas si ça vous parle toujours mais là pour le coup on a là quelques exemples qui
00:03:51
ne serait pas tant que ça préjudiciable à partir du moment bien sûr où ça reste dans votre tête et que ça part assez vite et que surtout ça ne devienne pas explicite parce qu'on est bien d'accord que si vous commencez à dire les choses explicitement à Bob et à vouloir
00:04:04
justifier ce type de pensée là Bob risque de pas trop l'apprécier c'est pas très gentil on va dire ça comme ça mais maintenant je vais prendre des exemples cette fois beaucoup plus préjudiciables et cette fois-ci non
00:04:17
fictif à commencer par une actualité récente dans laquelle nous sommes toujours en quelque sorte encore durant les premiers confinement durant les premiers confinements au tout
00:04:30
début de la pandémie en France il n'était pas rare d'entendre sur Twitter parfois dans les médias dans les discussions entre proches etc des discours quelque peu dépréciateurs
00:04:44
parfois à l'encontre des malades surtout des malades graves on réanimation avec parfois des remarques ou au fond se demandent si les personnes qui atterrissent en réanimation est-ce qu'elles n'ont pas un peu
00:04:56
chercher entre guillemets comme si elles avaient une causalité importante dans leur maladie parfois même des autorités officielles durant les premiers confinements notamment Didier l'allemand
00:05:09
le 3 avril 2020 a pu dire ceci par rapport aux malades en réanimation il n'y a pas besoin d'être sanctionné pour comprendre que ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés ce qu'on trouve
00:05:21
dans les réanimations désormais ce sont ceux qui au début du confinement ne l'ont pas respecté il y a une corrélation très simple alors déjà en ce qui concerne la
00:05:35
corrélation très simple c'est factuellement fou l'idée ici n'est pas de débonquer cette corrélation qu'il juge très simple vous pourrez retrouver toutes les sources assez facilement si vous faire des
00:05:46
petites recherches d'idées l'allemand lui-même le lendemain ou sur le lendemain s'est excusé par rapport à cette remarque mais moi ce qui m'intéresse ici c'est autre chose ce qui m'intéresse c'est la manière dont on va
00:05:58
mettre la conséquence préjudiciable la maladie la réanimation et qu'on va l'accorder au comportement individuel de la personne comme si au fond elle était
00:06:11
partiellement au moins voir complètement responsable de son sein dernier illustration lorsqu'il s'agit de violence d'agression
00:06:24
sexuelle de viol quand une femme témoigne notamment lorsque ce sont des faits divers qui sont rapportés dans les journaux dans les médias etc là aussi malheureusement
00:06:37
on entend parfois des discours dépréciateurs à l'encontre de la victime soit une évaluation une évaluation négative voire parfois même une
00:06:50
suspicion à son égard comme si elle avait un peu cherché durant la préparation de cette conférence mais même avant puisque ce sont des sujets que j'étudie depuis un petit moment il m'arrive parfois lorsque
00:07:02
je lis comme ça des faits divers et lorsque je regarde parce qu'il m'arrive aussi de regarder les commentaires sous ces faits divers sur internet il m'arrive de tomber précisément sur ce genre de discours
00:07:15
j'ai laissé de côté les discours les plus violents puisque c'est de la violence j'ai gardé des discours qui illustrent mon propos mais ce sont loin d'être les pires lorsqu'on a une femme qui témoigne
00:07:29
d'agression de violence d'insultes voilà ce qu'on peut retrouver donc elle se laissait insulter sans maudire on appelle ça le progrès elle me fatigue à joindre en permanence les femmes en général qui prennent la
00:07:41
parole et c'est seulement aujourd'hui qu'elle se réveille ce type de discours je suis sûr si votre année un petit peu sur les réseaux sociaux ou ailleurs que vous l'avez déjà entendu d'une manière ou d'une autre
00:07:54
parfois ce sont pas seulement des jugements à l'affirmatif mais ça prend aussi la forme de question des questions du type concernant par exemple quelqu'un qui va témoigner ou un
00:08:09
fait divers sur des violences pourquoi cette femme n'a-t-elle pas quitté son mari plus tôt pourquoi n'a-t-elle pas porté plainte quand cela a commencé que faisait-elle dehors à cette heure
00:08:21
vous avez vu comment elle était habillé je pense que vous commencez à avoir à peu près où je vais en venir et de quoi je veux parler je veux parler du blâme et de la dépréciation à l'encontre des victimes
00:08:35
que ce soit des victimes d'agression que ce soit des victimes d'un accident même s'il y a aucun fautif derrière que ce soit des personnes qui vont subir
00:08:48
une situation qui va leur porter préjudice une maladie ou encore que ce soit des personnes qui vivent dans une situation préjudiciable propre aux questions des inégalités la
00:08:59
pauvreté par exemple le blâme des victimes comme si ces dernières au fond étaient un peu partiellement complètement
00:09:11
responsable de leur sort alors comment comprendre ce type de jugement sociaux comment comprendre ces phénomènes comment comprendre ses pensées même qui sont fugace même s'ils sont pas des jugements sociaux
00:09:23
explicitent d'où ça sort et bien c'est ce que j'aimerais qu'on voit ensemble aujourd'hui durant cette heure avec une théorie qui nous vient de la psychologie sociale de Melville Lerner la théorie de la
00:09:37
croyance en amont de juste mais pour vous présenter cette théorie je vais me permettre de faire quelque chose qui va ressembler dans un premier temps à hors sujet je vais bifurquer un petit peu et je vous demande de me faire confiance
00:09:51
et je vais citer d'abord une autre étude qui d'apparence semble ne voit rien à voir et j'ai envie de vous parler d'une étude que vous connaissez déjà peut-être ce sont les expériences de Stanley
00:10:04
Milgram alors les études de milgramme dans les années 60 sont je pense que je peux le dire centre de risque sans doute les études en psychologie sociale les plus connues du large public
00:10:17
je pense que vous avez déjà pour beaucoup ici dans cette pièce déjà entendu parler je crois aussi que l'expérience de milgramme parce qu'elle est la plus connue c'est peut-être aussi celle où il y a le plus de malentendu j'aurais pu faire une conférence sur
00:10:29
1000 g sur les différents mythes autour de Bill g serait pu être intéressant et les différents malentendus actuels ça aurait pu être intéressant aussi c'est pas le sujet peut-être que tout à l'heure si on a le temps d'échanger ensemble je pourrais y revenir n'hésitez
00:10:42
pas à me poser la question mais c'est pas vraiment ça qui va qui va m'intéresser ici le fait est que j'ai quand même résumé l'expérience très rapidement pour ceux celles qui connaissent pas l'expérience ou qui s'en rappelle plus
00:10:54
je vais vous citer l'une des expériences puisque on a plusieurs et l'une des conditions parce que là aussi il y a plusieurs conditions donc n'allez pas croire que je vous présente l'expérience dans sa totalité alors comment ça se passe et bien dans cette expérience qui
00:11:07
a eu lieu enfin les premières expériences qui ont eu lieu dans les années 60 on a donc des volontaires qui vont être conviés à une expérience de psychologie et on va expliquer à ses volontaires que cette expérience
00:11:19
consiste à tester par rapport à la mémoire et à l'apprentissage lorsque le volontaire arrive et bien un scientifique va lui attribuer un rôle le
00:11:33
volontaire le participant aura le rôle de professeur à côté de lui il y a un autre volontaire qui est un faux volontaire c'est un acte par contre notre participant ne le sait
00:11:46
pas l'autre volontaire va avoir pour rôle le rôle des lèvres donc le participant il a le rôle de professeur l'autre volontaire qui est un acteur il a le rôle d'élève
00:11:58
tous les deux vont être briefés avant l'expérience on va leur expliquer comment ça va se passer on va leur montrer une pièce une pièce dans laquelle va être attaché donc il s'agit
00:12:10
tout en bas du L pour l'élève donc l'élève va être attaché à une chaise on va lui connecter des câbles qui sont censés lui envoyer des décharges électriques
00:12:23
une fois que l'élève est installé le professeur participant et le scientifique vont rejoindre une pièce adjacente et dans cette pièce le professeur va
00:12:35
pouvoir communiquer avec les lèvres via un interphone ce qu'il va faire le rôle du professeur c'est qu'il va devoir lui poser des questions l'élève lui va devoir
00:12:47
de mémoire lui donner la bonne réponse si l'élève donne une mauvaise réponse le professeur doit lui administrer une décharge électrique et à chaque nouvelle mauvaise réponse le
00:13:02
professeur participant va devoir augmenter l'intensité des chocs électriques c'est-à-dire qu'on va démarrer par des chocs très faibles on va passer par des chocs de plus en
00:13:15
plus douloureux et potentiellement on arrive à des chocs potentiellement mortelles notre professeur participant derrière lui il y a le scientifique le
00:13:28
scientifique qui va le guider lui donner des ordres pour lui demander de continuer l'expérience au fur et à mesure de l'expérience vient l'interphone et bien le professeur participant va entendre la victime je
00:13:43
crois qu'on peut l'appeler victime souffrir crier de douleur au bout d'un moment la victime va même lui demander d'arrêter elle veut que
00:13:55
l'expérience cesse à ce moment ce qui se passe généralement c'est que on a notre professeur participant qui hésite à continuer et qui très souvent
00:14:08
ce retour vers le scientifique qui va l'inciter l'ordonnée de continuer l'expérience et à partir de là l'élève le professeur pardon va soit obéir aux ordres
00:14:19
continuer l'expérience ou alors il va refuser il va s'arrêter et bien dans l'expérience de milgramme en tout cas celle qui est la plus médiatiquement présentée je vais rester sur celle-là mais il y a plein d'autres
00:14:33
conditions mais c'est pas là le sujet 62,5% des participants vont jusqu'au choc mortel après que les lèvres et manifester de la
00:14:46
douleur et refuser de continuer et surtout et cesser de manifester quelconque signe de vie 62,5%. c'est ce que Milgram appelle la soumission à l'autorité
00:14:58
mais c'est pas ça qui m'intéresse généralement quand on présente l'expérience de migram on s'arrête là j'ai envie d'aller un peu plus loin pour présenter quelque chose qu'on connaît un peu moins une fois que l'expérience telle que j'ai
00:15:09
présenté est terminée et bien il va y avoir ce qu'on appelle un débriefing c'est à dire que le participant professeur va rejoindre une autre pièce avec un autre psychologue et le psychologue va commencer par lui
00:15:22
expliquer que l'élève n'a pas réellement souffert qu'il va bien généralement lorsque les participants apprennent qui n'ont pas administrés des chocs électriques
00:15:34
mortels que l'élève va bien on les voit tout de suite très soulagées d'ailleurs c'est une chose très intéressante parce que j'ai déjà lu à plusieurs reprises des critiques à l'encontre de MG qui évoquaient la possibilité que les
00:15:48
professeurs ne croient pas que c'était une vraie expérience en fait on a suffisamment d'éléments d'études et surtout de répliques parce qu'il y a pas que 1000 g qui a fait ça pour savoir que non en règle générale la plupart des participants ont cru
00:16:02
à la douleur de la victime donc il se montre soulagé le psychologue va ensuite poser plusieurs questions pour savoir un peu finalement qu'est-ce qui s'est passé
00:16:13
à quoi penser le participant lorsqu'il a administré des chocs électriques comment a-t-il pu justifier cela ou est-ce qu'il a justifié cela d'ailleurs est-ce qu'il a juste obéit aveuglément est-ce qu'il a pensé à des choses est-ce qu'il a
00:16:27
rationalisé ou pas et effectivement on découvre que certains participants ont vraiment vraiment essayé de rationaliser ce qu'il faisait de se donner une raison à leur geste et d'autres participants même ont été plus loin parce que ils ont
00:16:39
essayé de rationaliser la douleur et la souffrance de la victime en se disant qu'après tout la victime qui était en train de souffrir et bien certains pouvaient se dire que quand même elle aurait pu donner la bonne réponse elle
00:16:53
aurait pu faire plus d'efforts et après tout de toute façon elle est volontaire comme moi professeur elle a choisi en toute connaissance de cause et donc on voit ce type de rationalisation se manifestait mais les
00:17:05
grammes écrivait dans l'un de ses ouvrages en 1971 on blâme la victime de cette volontairement prêté à l'expérience et plus perfidement on lui reproche sa stupidité et son entêtement le mécanisme est évident si l'élève se
00:17:19
révèle être un pauvre type il n'a que ce qu'il mérite et bien durant la même période un autre psychologue qui s'appelle Menneville learner va vouloir étudier
00:17:35
cet étrange phénomène croire que les gens obtiendraient ce qu'il mérite même quand il est question de souffrance
00:17:46
1000 g ici c'est concentré sur les acteurs d'une injustice les personnes qui par exemple par soumission à l'autorité vont générer la souffrance alors que l’erner lui va s'intéresser à
00:18:00
autre chose l'herner il va s'intéresser aux observateurs passifs de l'injustice c'est-à-dire vous moi en train de découvrir des injustices comment nous réagissons comment nous interprétons le
00:18:12
monde parmi les premières expériences de leerner je vais vous en présenter une qui date de 1966 et je pense que vous allez mieux comprendre pourquoi je vous ai parlé de 1000 g voici une expérience donc de Lerner et
00:18:25
Simons qui date de 1966 et dans cette expérience les participants cette fois sont des observateurs ce sont les personnes que vous voyez à gauche et donc ces observateurs ils vont observer à travers un écran ou via une
00:18:38
autre pièce qu'importe en tout cas ils vont être observateur d'une scène qui est censée se dérouler soit en direct ou soit qui s'est déroulée il y a quelques quelques instants il y a plusieurs conditions j'ai pas tout présenté
00:18:50
qu'est-ce qu'ils vont observer et bien ils vont observer un professeur et un élève le professeur pose des questions à l'élève à chaque fois que l'élève donne
00:19:02
des mauvaises réponses le professeur lui administre des chocs électriques je pense que vous avez compris on a là quelque chose qui ressemble beaucoup à mes grains sauf que cette fois ce sont les observateurs qui nous intéressent dans cette expérience il y a plusieurs
00:19:15
conditions il y en a 6 je vais pas toutes vous les présenter c'est pas l'idée sachez juste que dans certaines conditions les observateurs peuvent indirectement intervenir c'est à dire
00:19:27
que à un moment le scientifique va leur proposer en quelque sorte est-ce qu'il souhaite que les intensités électriques soient diminuées ou alors ils peuvent intervenir aussi de manière indirecte en
00:19:38
s'assurant que la victime sera par la suite matériellement dédommager donc elle aura une compensation une sorte de réparation matérielle est-ce qu'elle aura subie mais il y a aussi d'autres
00:19:49
conditions ou les observateurs ne peuvent rien tout ce qu'ils peuvent faire c'est observer la scène et ne peuvent pas agir une fois que l'expérience est terminée
00:20:02
on va donner aux participants aux observateurs un questionnaire leur demandant d'évaluer ce qu'ils ont vu et notamment d'évaluer la victime qu'est-ce qu'on constate et bien on constate que lorsque les observateurs ne peuvent pas
00:20:16
intervenir lorsqu'ils se sentent impuissant et bien ils vont déprécier évaluer négativement la victime plus que dans les conditions où ils peuvent
00:20:28
intervenir ce qu'il faut comprendre c'est que plus l'injustice perçue paraîtra importante sans qu'on puisse intervenir plus on pourra avoir tendance à déprécier la
00:20:41
victime je vous ai dit il y a plusieurs conditions il y a une condition qui est très intéressante aussi c'est la condition que les rumeur a appelé la condition martyre je vous la présente rapidement dans cette condition on a
00:20:53
donc le professeur et l'élève sauf que juste au début de l'expérience et bien lorsque le professeur explique à l'élève oui j'ai oublié de le préciser mais bien sûr sont des acteurs vous l'avez compris lorsque on explique à l'élève ce que
00:21:07
l'élève va subir c'est à dire qu'il va recevoir des chocs électriques tout de suite les lèvres refusent l'élève en gros dit non non je vais pas je vais pas m'asseoir ici je vais pas participer à notre expérience j'ai pas envie de souffrir ce qui est normal on comprend
00:21:19
mais à sa place on se dit je pense qu'on ferait sans doute on serait nombreux nombreuses à dire la même chose à ce moment là le professeur explique à l'élève que si l'élève accepte les observateurs qui sont en train de le
00:21:30
regarder auront un bénéfice matériel parce qu'il faut que l'expérience se déroule pour que ils aient leur compensation à ce moment là lorsque l'élève apprend que d'autres personnes qui sont présentes dans l'expérience auront un
00:21:43
bénéfice matériel l'élève accepte de participer à l'expérience et donc de recevoir des chocs électriques et tout cela les observateurs le voient ils ont fait toute la scène la question à la suivante dans cette condition dite
00:21:55
martyr comment les observateurs vont-ils évaluer la victime et ce qui vont l'évaluer plus positivement par rapport aux autres conditions et bien la condition martyre c'est la
00:22:07
condition les observateurs vont déprécier le plus la victime vont l'évaluer le plus négatif contre toute attente qu'est-ce qu'il faut comprendre qu'est-ce que ça veut dire
00:22:20
et bien on a là une illustration de ce que l'airneur va nommer la croyance en amont de juste nous avons besoin de croire que le monde
00:22:32
est stable ordonné prévisible parce que ça nous rassure parce que ça nous permet d'agir autrement dit on a besoin de croire que nous vivons dans un monde où
00:22:45
chacun obtient ce qu'il mérite or il y a un problème notre expérience quotidienne n'arrête pas de nous montrer le contraire il y a des injustices il y a des drames il y a des accidents
00:22:58
que nous observons nous même dont on peut être soi-même acteur ou actrice comme dans l'expérience de milgramme dès lors il va y avoir en nous comme une sorte de motivation à vouloir donner du
00:23:09
sens à ces injustices un sens qui sera cohérent avec ce besoin de croire que le monde est juste regardons de plus près l'expérience de l'air qu'est-ce qu'on constate et bien
00:23:21
quand les observateurs peuvent intervenir à minima comme faire baisser l'intensité des chocs électriques comme dédommager la victime et bien en quelque sorte parce qu'ils peuvent intervenir
00:23:34
cette vision du monde juste est sauvé et donc ils n'ont pas besoin de rationaliser le sort de la victime et donc de la dépressive par contre quand
00:23:48
les observateurs ne peuvent rien et bien là qu'est-ce qui se passe chez eux ça devient profondément inconfortable psychologiquement parlant et c'est parce que ça devient insupportable que l'un
00:24:00
des moyens que cela fasse sens parce qu'ils ont un sentiment d'impuissance et bien ça va être de considérer qu'au fond la victime n'est pas si innocente que cela d'où cette dépréciation plus forte dans
00:24:13
la condition martyre car c'est la condition la plus injuste et c'est donc la condition la plus inconfortable et celle où on sera la plus motivée à donner du sens dont possiblement la
00:24:25
dépréciation de la victime on rationalisant de la manière suivante après tout on lui a rien demandé on lui a pas demandé de se sacrifier pour nous elle a accepté
00:24:39
quelque part elle est responsable de son sort donc vous voyez le type de rationalisation qui peut apparaître dans ce cas de figure alors peut-être que vous l'avez remarqué mais je vous parle de plus en plus de
00:24:52
motivation j'ai m'arrêter dessus parce que c'est important pourquoi je vous parle de motivation parce qu'en fait quand on parle de croyance en amont de juste il faut pas entendre croyance au sens strict
00:25:04
il faut entendre plutôt scolaire désigne par croyance en amont de juste c'est plutôt une motivation qui va répondre à cette vision du monde cette vision du monde qui consiste à voir le monde comme stable ordonné
00:25:17
prévisible et contrôlable et l'une des hypothèses des psychologues pour comprendre ce besoin et les motivations qui en découlent et que je vais vous présenter maintenant l'une de
00:25:30
ces hypothèses qu'on retrouve notamment chez leurner et Clinton en 2011 c'est l'hypothèse du contrat personnel on va se pencher dessus pour essayer de comprendre pourquoi on a une telle motivation parce que ça peut paraître étrange
00:25:43
alors qu'est-ce que le contrat personnel c'est quelque chose qui arrive très tôt dans notre enfance alors évidemment c'est pas un contrat personnel au sens explicite du terme on va pas demander aux enfants à un moment de signer quelque part on va pas non plus avoir
00:25:55
des enfants qui vont explicitement se dire les choses dans la tête voyez ça comme une analogie pour mieux comprendre un processus qui se met en place quand les enfants sont tout petits donc et bien ils vont être davantage motivé par
00:26:09
des satisfactions immédiates le problème c'est que très vite ils vont se rendre compte qu'ils vivent dans un monde où de telles satisfaction
00:26:22
immédiate et spontanée et bien ça fonctionne pas trop et qu'à l'inverse de meilleures investissements c'est à dire faire davantage d'efforts être un peu plus patient par exemple et bien permet
00:26:35
d'obtenir des résultats qu'on pourrait dire un peu plus positif cela va générer chez l'enfant au fur et à mesure de son développement et aussi par rapport à son éducation et aussi par rapport à la culture car c'est très
00:26:47
important c'est pas juste quelque chose qui qui reste comme ça dans la tête et bien progressivement l'enfant ça va générer chez lui une motivation qui va l'emmener à apprendre des stratégies
00:27:01
pour obtenir de meilleurs résultats non seulement pour lui mais aussi pour les autres en quelque sorte l'enfant va passer une sorte de contrat personnel avec lui-même un contrat qu'on pourrait résumer de la manière suivante je
00:27:13
renonce en quelque sorte à poursuivre des satisfactions immédiates je m'investis davantage je fais plus d'efforts pour avoir un résultat plus positif en quelque sorte il va y avoir
00:27:27
très tôt cette idée que deux plus grands efforts permettent d'obtenir un retour positif et petit à petit il peut y avoir une sorte de distorsion ça va devenir un effort mérite un retour positif ce qui va
00:27:39
notamment se faire par rapport aussi à l'éducation on peut habituer comme ça des enfants à la récompense par exemple donc il va y avoir ce genre ce type de
00:27:51
motivation qui va rester c'est ça le contrat personnel cependant pour que ce contrat soit effectif comme tout contrat et bien encore faut-il que je le crois valide
00:28:03
parce que je peux pas me contenter d'un simple Paris je peux pas me contenter d'une simple croyance je dois vraiment croire que j'obtiendrai bien ce que je crois mériter sinon je ne parviendrai pas moi-même à m'investir
00:28:17
vers de meilleurs résultats puisque je penserai que ça n'est pas garanti mais plus encore je dois croire aussi que les autres obtiendront ce qu'il mérite pourquoi parce que je vis dans le même monde que et si les autres
00:28:29
n'obtiennent pas ceux qui le mérite rien ne garantit que moi-même j'obtiendrai ce que je mérite donc je vais me sentir concerné aussi par les autres par ce qu'ils font et parce qu'ils reçoivent ce qu'ils obtiennent
00:28:42
par conséquent pour maintenir ce contrat personnel et bien je vais devoir maintenir en quelque sorte cette croyance en un monde juste pour moi mais
00:28:54
aussi pour les autres mais il y a un hic dans tout ça et le hic on l'a déjà expliqué c'est que on est souvent face à des événements qui nous arrivent ou qu'on observe qui contredisent
00:29:07
totalement cette croyance en amont de juste et à partir de là à travers la menace de cette croyance en amont de juste c'est aussi la menace notre croyance de notre contrat personnel c'est aussi la menace
00:29:19
que ça pourrait nous arriver à nous-mêmes c'est aussi la menace que mes investissements pourraient ne pas avoir de résultats positifs même si je ne suis pas du tout concerné par ce que j'observe et donc à partir de là pour résoudre ce
00:29:32
paradoxe et bien il pourra y avoir des stratégies de distorsion cognitive pour essayer de rationaliser le malheur des autres voir son propre malheur afin de maintenir ce contrat personnel
00:29:46
Melvin learner parle à propos de la croyance en amont de juste d'une illusion fondamentale l'illusion donc d'un monde stable et prévisible illusion qui nous permet vous
00:29:58
l'avez compris de nous projeter dans l'action de nous permettre de nous investir dans des projets à long terme illusion aussi et ça c'est très important que nous sommes naître à bord
00:30:13
que nous avons un certain contrôle sur les choses que nous avons même parfois un certain contrôle sur des événements qui ne dépendent pas de nous la contrebabilité la contrebabilité est
00:30:26
ici une notion très importante pour comprendre les moments où on va voir apparaître ce phénomène de dépréciation et de blâme des victimes ce que les chercheurs constatent c'est que plus la
00:30:38
victimisation est grave inattendue imprévisible incontrôlable plus on va chercher des responsabilités individuelles pouvant aller jusqu'au blâme de la victime elle-même comme si c'était elle la responsable
00:30:51
car il est moins angoissant de croire qu'à chaque malheur il y a des coupables plutôt que d'admettre que d'accepter que certains malheurs sont contingents relève de l'arbitraire de l'imprévisible
00:31:05
non absolument aucun rapport avec la victime elle-même et donc peut-être aussi que certains événements ne peuvent pas être absolument empêchés en cela aussi illusion fondamentale
00:31:19
parce que la croyance en amont juste elle va répondre à des besoins existentiels nous sommes des animaux sociaux c'est très facile de le dire mais pas seulement
00:31:33
nous sommes aussi des animaux sémantiques c'est à dire que nous avons besoin de donner du sens à ce que nous faisons à ce que nous observons et au
00:31:45
monde dans lequel nous vivons et par rapport au sens que l'on recherche la croyance en amont juste elle peut répondre à cette motivation à chercher et à
00:31:57
donner du sens aux choses qui arrivent on peut voir cela notamment que la croyance en amont de juste elle répond aussi à des besoins existentiels et à certaines angoisses alors plus précisément parce que vous allez vous
00:32:13
demander de quoi je parle et bien de quelque chose de très simple la peur de la mort dans une expérience de 2006 les psychologues vont présenter à des
00:32:24
participants un fait divers un accident un accident où il y a eu des blessés graves notamment à blessé grave Alain des groupes de ces participants et bien on va leur expliquer que suite à
00:32:40
cet accident grave la victime a été gravement blessée mais elle s'en est sorti elle n'est pas morte un autre groupe on va leur expliquer que la victime a été gravement blessée et
00:32:52
qui est et qu'elle est morte suite à ses blessures une fois que cela est terminé on leur fait passer un questionnaire et dans ces questions va leur demander notamment d'évaluer ce qui s'est passé et notamment d'évaluer si oui ou non il y a
00:33:05
des responsabilités quelque part et qu'est-ce qu'on remarque et bien on remarque que lorsque la conséquence est la plus grave c'est à dire la mort de la victime et bien on verra surgir dans ces
00:33:18
conditions la plus grande dépréciation de la victime plus encore c'est dans ces conditions que la responsabilité va être plus fortement attribuée à la victime décédée pourquoi
00:33:30
bien parce que le blâme de la victime mortellement blessée permet de nier aussi sa propre vulnérabilité on préfère blâmer la victime comme si elle avait une part de responsabilité
00:33:43
plutôt que de reconnaître que nous ne sommes pas nous-mêmes à l'abri d'un tel sort par ce blâme quelque part on se rassure on sait faire on s'efforçant de penser ça n'arrivera pas à moi ça nous rassure
00:33:56
parce qu'on se dit à sa place j'aurais eu un certain contrôle j'aurais peut-être pu l'éviter et pour que ça nous rassure il faut qu'on puisse croire que la victime est pu avoir ce contrôle
00:34:08
je sais pas si vous commencez à voir les stratégies rationnelles qui rentrent derrière et pourquoi justement la victime dans ces conditions peut être blâmée plus globalement la croyance en amont
00:34:22
juste elle est comme un filtre dans nos jugements sociaux avec une force qu'on a tendance à sous-estimer on aura souvent tendance à chercher une concordance entre la valeur d'un
00:34:37
individu et ses résultats ce qui est un bien vilain billet on appelle ça vous connaissez peut-être l'erreur fondamentale d'attribution c'est à dire qu'on aura tendance à
00:34:48
plaquer la responsabilité sur l'individu et à laisser de côté ou à diminuer tous les autres facteurs qui n'ont rien à voir avec l'individu ça peut être la situation par exemple un accident de la route et bien je sais pas il y a du
00:35:01
verglas la personne a perdu le contrôle à cause du verglas et bien on voit que le verglas est un facteur qui permet peut-être pas complètement mais en tout cas qui est important pour expliquer en partie partiellement ce qui s'est passé
00:35:14
c'est ce qu'on appelle une cause externe si on commence à dire que c'est uniquement de la faute de la victime bien là on parle de cause interne et là on va faire ce qu'on appelle une erreur
00:35:25
fondamentale d'attribution alors on retrouve ce type d'erreur fondamentales d'attribution qui ici relève de la croyance en amont juste notamment quand il est question de
00:35:38
parler d'inégalité sociale nombreuses études montrent en effet que cela participe à déprécier les personnes les plus défavorisées notamment la pauvreté il ou à les pauvres ça c'est le
00:35:50
résultat donc il ou elle est responsable de ce résultat ça c'est la cause erreur fondamentale d'attribution cela peut déboucher à des formes de rationalisation qui vont venir blâmer
00:36:04
déprécier les personnes les plus pauvres par exemple les personnes qui sont au chômage et tout cela va nier les facteurs socio-économiques et vous pourrez observer des discours du type
00:36:16
s'ils sont au chômage c'est parce qu'il ne faut pas assez d'efforts ce sont des feignants des profiteurs il ne méritent pas d'aide etc je pense qu'à l'aune de la croyance en amont juste peut-être que
00:36:28
vous voyez un peu plus maintenant avec la notion de mérite qui peut apparaître la notion d'effort etc comment les choses peuvent fonctionner il en va de même pour d'autres formes d'inégalités notamment les inégalités
00:36:42
professionnelles entre hommes et femmes ou là les chercheurs ont pu constater que plus les individus et les groupes ont des affinités avec la croyance en amont de juste alors oui parenthèse comment on sait que les individus et les
00:36:55
groupes sont en infinités à la France en amont de juste alors très rapidement il y a des échelles de mesure qui ont été conçus on a même plusieurs et donc en fait durant ce type d'expérience généralement on fait passer une échelle
00:37:06
de mesure pour connaître la force d'affinité avec les items propres à la croyance en amont de juste donc ça nous permet de savoir à peu près la force de ces affinités là chez les individus donc je recommence dans les inégalités
00:37:19
socio-professionnelles les chercheurs remarquent plus les individus et les groupes vont être en affinité avec la croyance en amont juste plus ils vont être indifférents aux inégalités hommes
00:37:32
femmes dans le domaine professionnel que ce soit en termes de questions de salaire que ce soit en question en termes de la manière dont les personnes vont pouvoir évoluer dans l'entreprise grimper dans la hiérarchie ce genre de
00:37:44
choses il remarque en effet que parfois même ça va jusqu'à rationaliser ces inégalités soit il s'agit de les diminuer de les nier d'en être un différent voire éventuellement de les rationaliser et là
00:37:55
on va retrouver la dépréciation et le blâme qu'on a vu tout à l'heure par exemple ça va être oui bah si des femmes peut-être ont un meilleur ou un moins bon salaire que les hommes c'est peut-être parce que c'est un choix de vie leur concernant elles ont fait
00:38:09
d'autres choix de vie elles ont un autre parcours qu'elles ont choisi c'est pour ça qu'elles n'ont pas le même salaire et qu'elles ne peuvent pas atteindre le même niveau etc ou alors d'aucun ça aussi ça se retrouve malheureusement les chercheurs le notent diraient que
00:38:21
peut-être qu'au fond c'est la nature féminine donc il y a aussi d'autres préjugés derrière bien sûr donc tout cela ça participe aussi à maintenir un statu quo quant aux inégalités sociales
00:38:33
alors toutes ces comment dire c'est jugements sociaux et bien on va pouvoir retrouver différentes stratégies que je vais essayer de résumer rapidement
00:38:46
les stratégies qui permettent de maintenir cette croyance en amont juste à commencer par des stratégies qu'on va dire rationnelles dans le sens qu'elles sont proportionnées à l'injustice dans les stratégies rationnelles
00:38:59
l'injustice en soi n'est pas niée au contraire on va essayer de rendre compatible l'injustice perçue avec le fait qu'on va par exemple essayer d'intervenir c'est ce qu'on a vu par
00:39:11
exemple avec les expériences de leerner et de Simons tout à l'heure avec les observateurs lorsque les observateurs peuvent intervenir et bien on voit qu'ils n'ont pas besoin de rationaliser en quelque sorte avec
00:39:24
des jugements sociaux défavorables les victimes donc là on est sur des stratégies rationnelles soit on va chercher à intervenir soit on va chercher à ce que la justice au sens institutionnel du terme interviennent avec pourquoi pas une réparation ou
00:39:37
alors on va essayer de s'assurer à faire en sorte que cette injustice ne se reproduise plus donc là ce sont des stratégies d'hydrationnelles dans le sens prop mais il y a aussi des stratégies dites défensives dans les stratégies de
00:39:51
défensives on va essayer de rationaliser le malheur des autres notamment avec des stratégies de distorsion cognitive des stratégies de distorsion cognitive et bien se sont celles par exemple qu'on a vu quand il s'agit de blâmer les
00:40:05
victimes d'agressions sexuelles par exemple où on va par exemple chercher à leur mettre une part de responsabilité comme si elles étaient un peu fautives qu'on va les soupçonner peut-être de
00:40:18
mentir ou autre ou qu'on va les mettre au même niveau que l'agresseur en disant bah voilà oui l'agresseur a fait une faute mais la personne aussi enfin je sais pas donc ce genre de discours on a aussi toujours en termes de défense
00:40:32
la stratégie qui consiste à s'imaginer que oui d'accord la personne a vécu une injustice une inégalité une souffrance quelconque mais finalement ça va la renforcer peut-être qu'après ce drame
00:40:45
elle va être plus mature peut-être qu'après ce drame elle va être plus forte que sais-je comme si c'était un mal pour un bien et comme si finalement même s'il y a une injustice au final les
00:41:00
choses vont se rétablir d'elle-même la victime elle-même trouvera quelque chose de positif alors vous imaginez bien la violence d'un tel discours face à une victime qui vient de subir une injustice
00:41:12
un mal pour un bien donc ça ce sont tes stratégies défensives mais il y a aussi des stratégies beaucoup plus fortes les stratégies des foncives se sont plutôt des stratégies qu'on va mettre en place de manière ponctuelle lorsqu'on va être face par exemple lorsqu'on va observer
00:41:24
une injustice les stratégies protectrices on va dire qu'elles sont beaucoup plus générales ce sont des stratégies tellement fortes qu'elles nous permettent de maintenir la croyance en amont de juste quoi qu'il arrive quoi
00:41:36
qu'il arrive par exemple et bien la croyance en une justice suprême en une justice divine ici par exemple il s'agira de maintenir la croyance en amande juste de la manière suivante oui il y a des
00:41:50
injustices des souffrances ici-bas donc ça c'est un discours de quelqu'un qui à la fois par exemple il y a des injustices ici-bas mais de toute façon quand bien même ses injustices ici-bas ne seront pas réparés infinie dans l'eau
00:42:03
de la via une justice divine ou que sais-je ou une justice suprême qu'importe les religions et bien au final chacun obtiendra ce qu'il mérite alors là c'est une stratégie protectrice
00:42:17
ça veut pas dire pour autant attention je veux nuancer ça veut pas dire pour autant qu'à partir du moment où on est croyant qu'on a la foi ou qu'on croit en une justice suprême par exemple ça veut pas dire que les personnes vont blâmer les victimes ou les dépressiez pas du
00:42:29
tout au contraire elles peuvent venir les aider etc c'est pas du tout ça qui est dit là c'est juste quelque chose qui peut permettre à ces personnes de maintenir cette croyance en amont juste via des croyances religieuses par exemple mais elles sont pas forcément
00:42:42
préjudiciables pour la victime par contre il y a une autre croyance qui elle est assez proche de celle-ci et qui peut être préjudiciable et qui ne nécessite pas pour le coup d'être croyant au sens religieux du terme c'est
00:42:54
ce qu'on appelle la justice immanente la justice immanente même à noter sans s'en rendre compte peut la voir ça serait l'idée qu'on faux par une sorte d'équilibre
00:43:06
quasi naturelle entre guillemets et bien les choses étant bien faites au final les choses se rééquilibres et que quelqu'un qui aurait eu un accident une injustice au final ça va être
00:43:19
rééquilibré ou inversement quelqu'un qui se serait mal comporté ça va être équilibrer il va lui arriver quelque chose de préjudiciable c'est ce qu'on retrouve notamment et c'est aussi pour ça que je vous ai donné
00:43:31
l'exemple du covid tout à l'heure non seulement les psychologues le retrouvent mais aussi les historiens c'est ce qu'on retrouve dès qu'il est question d'épidémie et de pandémie dès qu'il est question de maladie et bien on
00:43:43
peut avoir des discours et parfois les personnes qui ont ses discours ne s'en rendent pas compte qui sont propres à la justice immanente et qui consiste à imaginer que les malades au fond et bien si elles sont malades si elles ont été touchées peut-être que cela vient d'un
00:43:57
mauvais comportement comme l'exemple que j'ai cité tout à l'heure parfois ça va très loin notamment en ce qui concerne l'épidémie de sida durant l'épidémie du sida malheureusement et même parfois
00:44:08
encore aujourd'hui on a pu entendre des discours accusateurs blâmant les victimes du sida comme si elles étaient responsables de la maladie est responsable du fait qu'elles étaient malades elles-mêmes
00:44:21
durant le sida notamment les personnes accusées c'était légué avec des discours à forts préjugés homophobes derrière bien sûr notamment pour citer un exemple voici en 2006 ce
00:44:32
que l'archevêque Belge Joseph Léonard expliquée par rapport au sida tout au plus je verrai cette épidémie comme une sorte de justice Manon pas du tout une punition un peu comme sur le
00:44:45
plan écologique quand on malmène l'environnement il finit par nous malmener à son tour et quand on malmène la mort humain peut-être finit-il par se venger sans qu'il faille faire intervenir une cause transcendante
00:44:57
la justice immanente les historiens repèrent que lorsqu'il est question d'épidémie de pandémie il est pas rare qu'il y ait ce type de discours que ce soit la peste le choléra la tuberculose il est pas rare qui est des boucs
00:45:08
émissaires comme pour le sida parmi les stratégies protectrices il y a aussi ce qu'on appelle la stratégie des mondes multiples alors ici les pas question de parler de slider sous de Stargate ou que sais-je quand on parle
00:45:23
ici de monde il faut l'entendre un peu comme lorsque vous entendez quelqu'un qui va dire à une autre personne de manière Condes nous ne sommes pas du même monde nous ne sommes pas du même milieu donc c'est comme ça qu'ils font l'entendre plus en termes de monde
00:45:35
social voire géographique voir jean-ré la manière dont on va s'identifier dans un groupe c'est à dire l'idée que finalement oui il y a des injustices mais finalement elle ne nous concerne
00:45:47
pas parce que c'est loin d'ici elle ne le concerne pas parce que les personnes concernées sont d'un genre différent par exemple et donc on maintient la croyance en amont de juste en se disant que finalement on n'est pas concerné et l'une des conséquences de ce type de
00:46:00
croyance vous le comprenez c'est bien sûr de se sentir indifférent au sort des autres lorsque les autres sont très éloignés de son groupe d'appartenance par exemple donc voilà les différentes stratégies
00:46:12
ces stratégies bien sûr dépendent de multiples facteurs des facteurs dispositionnels des facteurs situationnels je vais pas pouvoir faire le tour mais vous avez bien deviné que on va avoir des stratégies différentes
00:46:26
par exemple selon la proximité qu'on a à l'égard des victimes ou alors par rapport à notre sentiment d'impuissance si on peut intervenir ou pas ça on l'a vu la question de la contrebabilité mais on
00:46:38
sait aussi que la croyance on a Monte juste et bien pour être plus forte selon certaines croyances religieuses voir idéologiques par exemple on sait que la croyance en amende juste sera beaucoup plus forte chez les individus les
00:46:51
groupes qui ont une plus grande affinités avec les idéologies dites conservatrices de droite j'en parle actuellement sur la chaîne horizon Ghul si ça vous intéresse notamment avec les recherches portant
00:47:03
sur l'autoritarisme alors face à tout ça les conséquences par rapport à la croyance en amont juste concernant le blâme et la dépréciation pour aller très rapidement je regarde l'heure parce que je vois qu'il nous reste peu de temps
00:47:16
donc je vais essayer d'être rapide alors la première conséquence c'est le maintien du statut quo quant aux inégalités socio-économiques mais l'autre conséquence aussi bien sûr ce que cela va fortement altérer nos
00:47:30
jugements sociaux ça va nous empêcher notamment de prendre en compte les différents facteurs d'avoir une vision systémique des événements avec notamment ce qu'on avait évoqué sur l'erreur fondamentale d'attribution mais plus
00:47:42
encore vous l'avez compris cela va être très très judiciable à l'encontre des victimes parce qu'une victime qui a subi un drame un accident ou une agression sexuelle pour rester sur cet exemple parce que malheureusement on l'entend si
00:47:55
souvent et bien à sa première injustice son agression va s'ajouter une seconde injustice une seconde victimisation avec le blâme ou la dépréciation ou alors des
00:48:08
discours qui vont faire comme si on la soupçonnait d'avoir participé à tout ça de pas dire la vérité de ne pas être manifester plutôt de pas avoir pris la parole plutôt on parle de seconde victimisation qui a défini de la manière
00:48:21
suivante réaction négative en faire la victime d'une agression de la part des personnes à qui elle parle de l'agression se confie ou demande de l'aide et cette seconde victimisation et bien elle est
00:48:34
extrêmement destructrice alors qu'est-ce qu'on peut faire face à cela et je vais bientôt m'arrêter s'ils organisateurs sont là et ont peur que je prenne trop de temps je vais essayer d'aller vite et bien face à ces drames à ces
00:48:47
événements négatifs que nous observons parce que nous sommes observateurs la plupart du temps de ce qui se passe sur les réseaux sociaux par exemple sur l'effet divers et bien par rapport à cette seconde victimisation veillons
00:48:58
justement à ne pas y participer très souvent on perd de vue cette idée que quand une victime a subi une agression ou un viol et bien
00:49:11
la seconde victimisation c'est à dire ce qui va se passer ensuite par le blâme et la dépréciation qu'elle peut subir notamment par les réseaux sociaux va être destructeur et ça va l'empêcher de se reconstruire
00:49:24
et donc c'est à nous de veiller même si on ne peut rien faire sur la première injustice et bien là pour le coup en tant qu'observateur on est aussi acteurs et actrices de ce qu'on va dire ou ne pas dire
00:49:36
parfois on peut se dire sur les réseaux sociaux oui mais voilà je fais un petit message sur un commentaire sur Internet surtout Twitter ou alors pourquoi pas sur des
00:49:47
commentaires sur des journaux après tout c'est mon point de vue j'ai pas beaucoup de visibilité c'est pas grave oui mais imaginez mi bout à bout d'autres personnes qui font comme vous avec la boule de neige
00:49:59
qui se crée vous pouvez être quasiment sûr qu'au bout d'un moment les proches de la victime voir la victime elle-même et bien elles vont le lire ça va avoir des effets sur ces personnes et c'est encore plus important si vous avez de la
00:50:13
visibilité sur internet si vous avez un gros compte Twitter si vous êtes vidéaste par exemple tous les discours qui vont déprécier une victime en les mettant au même niveau que l'agresseur en créant une sorte de suspicion vont
00:50:25
participer à cette seconde victimisation et là on est plus seulement observateur on contribue même sans rendre compte à une nouvelle injustice donc c'est important d'en avoir conscience surtout à l'époque des réseaux sociaux où ça
00:50:37
peut aller très vite après je sais que certains se disent oui mais quand quelqu'un témoigne finalement on ne sait pas pourquoi pas mais dans ce cas là si on est dans le doute autant pas intervenir autant ne pas avoir un
00:50:49
discours de ce type qui quoi qu'il en soit peut avoir des répercussions extrêmement destructrice pour la victime dans ce cas là on peut s'abstenir de parler aussi il vaut mieux parfois
00:51:02
alors ça c'est pour ce qu'on peut faire par rapport à la seconde victimisation mais qu'est-ce qu'on peut faire par rapport à ses propres juments sociaux et bien déjà très important lorsqu'on est face à ce type de blâme pardon lorsqu'on est face
00:51:15
plutôt à ce type de de d'accident de drame et bien ne panier ses propres émotions notamment ces émotions négatives parce qu'on peut avoir tendance à croire à tort qu'il est raisonnable et raisonné de couper ses
00:51:30
émotions or ce que la croyance en amont juste nous montre que les psychologues nous montre c'est que quand est-ce qu'on va commencer à blâmer la victime précisément quand on va couper ses émotions négatives et qu'on va commencer à rationaliser avec des stratégies qui sont de l'ordre de la distorsion
00:51:43
cognitive alors qu'est-ce qu'on peut faire et bien plutôt que de couper ses émotions et bien en tenir compte comme des signaux un peu comme dans le cockpit d'un avion imaginez que les émotions sont des signaux vous avez un signal qui
00:51:54
s'activent imaginez vous êtes vous êtes en train de piloter l'avion vous allez pas couper le signal et dire non non je passe à autre chose et commencer à dire non mais c'est peut-être rien et voilà et piquer du nez non tenir compte de ces émotions comme des signaux alors pour en
00:52:08
faire quoi éventuellement si ça devient trop inconfortable trop insupportable peut-être qu'on peut se dire quelque chose de très simple je vais pour l'instant me retenir de dire quoi que ce soit par exemple alors autre chose qui fonctionne bien
00:52:52
aussi mais attention avec des pincettes c'est se mettre à la place des victimes bien sûr pour éviter notamment ce que j'expliquais avec les mondes multiples comme si on s'imaginait complètement à l'extérieur de ce qui se passait alors ça ça peut nous permettre d'éviter de baver la victime mais attention toute
00:53:05
main parce que il y a quand même un bémol lorsqu'on se met à la place de quelqu'un d'autre et bien on peut avoir un inconfort psychologique qu'on peut avoir des émotions qui peuvent être dur à gérer et là il peut y avoir un effet rebond et il peut y avoir précisément ce
00:53:17
que j'évoquais tout à l'heure avec le besoin finalement de rationaliser ce genre de choses donc parfois ça marche pas alors vous allez me dire comment on fait pour trouver le bon équilibre et bien encore une fois en tenant compte de ses émotions négatives
00:53:29
autre chose encore et bien la croyance en amont de juste je le disais elle est aussi culturelle dans le sens que si vous regardez les comptes pour enfants ou même les histoires qu'on aime bien
00:53:41
regarder dans des séries télé ou dans des films il y aura toujours cette idée que finalement chacun tiendra ce qu'il ou elle mérite et parfois il y aura vraiment sans qu'on s'en rende compte dans la culture qui nous entoure surtout
00:53:54
en Occident à notre époque et bien ce genre de choses que vous connaissez peut-être pour les nostalgiques comme moi des années 80 des films qu'on affectionne mais parfois il y a des discours on peut se poser des questions par rapport à la notion de mérite la
00:54:08
fameuse phrase de rottwald futur quand on veut très fort quelque chose on finit toujours par y arriver ça aura peut-être rappelle peut-être quelque chose maintenant par rapport à tout ce qu'on vient d'évoquer alors ça c'est la version française j'ai été vérifié en anglais c'est pas ça qu'ils disent mais
00:54:20
en tout cas pour les francophones c'est cette phrase qu'on a pu avoir en tête cette idée que quand on veut très fort quelque chose on finit toujours pas y arriver on peut se demander mais quand on y arrive pas est-ce que ça veut dire qu'on je voulais pas assez qu'on faisait pas assez d'effort vous voyez le
00:54:32
mécanisme qui peut y avoir derrière bon j'ai pas me lancer de façon j'ai pas le temps dans un discours critique sur ce qu'on appelle la méritocratie en fait il y aurait beaucoup de choses à dire beaucoup beaucoup mais bon je pense que
00:54:45
moi on peut au moins dire une chose quel que soit nos croyances et nos affinités religieuses ou idéologiques on peut au moins je crois s'accorder pour dire que le mérite n'a pas sa place dès qu'il est
00:54:57
question de souffrance je pense qu'on peut trouver un accord tous sur ce terrain là malgré les opinions divergentes qu'on pourrait avoir et enfin je termine là je voudrais terminer par une précision importante
00:55:10
pour qu'il n'y ait pas de malentendu par rapport à la croyance on a mon dieu à savoir que finalement est-ce que ce type de mécanisme de rationalisation ce serait pas une manière de dire que on serait un peu égocentré un peu égoïste
00:55:23
avec ce fameux mythe j'appelle ça un mythe parce que c'en est un ce fameux mythe que l'homme serait entre guillemets naturellement parce que naturellement ça veut rien dire mauvais égoïste etc pas du tout au contraire ce
00:55:37
que les psychologues nous montrent c'est que très tôt les jeunes enfants sont préoccupés par la souffrance d'autrui parfois même sont préoccupés davantage par la souffrance d'autrui que par rapport à leur propre souffrance
00:55:49
traitons les enfants vont commencer à porter une indignation dès lors que les choses vont leur paraître injustes même si parfois c'est maladroit je pense que si vous êtes parents vous êtes déjà plus le remarquer quand un enfant dit c'est pas juste parfois c'est maladroit mais
00:56:02
on voit qu'il y a cette préoccupation là qui apparaît très tôt et tout cela personnellement ça me rend plutôt optimiste pourquoi parce que parce qu'on est préoccupé par la souffrance d'autrui parce que dès le
00:56:16
plus jeune âge et bien les injustices ne nous laissent pas indifférents et parce que ce type de rationalisation et de jugement sociaux qu'on vient de voir comme le blâme des victimes apparaît davantage quand on ne peut rien faire
00:56:28
quand on se sent impuissant et bien il y a une alternative qui fonctionne très bien l'alternative qui permet justement d'éviter ce type de biais c'est l'activisme pro-social qu'est-ce que
00:56:41
j'entends par activisme pro social c'est à dire agir dans des associations faire des choses toutes bêtes comme avoir essayé d'avoir des comportements prosociaux par
00:56:53
rapport à ses proches par rapport à des gens qu'on peut venir aider via des associations même dans son cercle familial pour des proches etc répéter ce type de comportement prosociaux forcément ça réduit notre sentiment
00:57:05
d'impuissance et donc du même coup ça réduit ce type de distorsion cela est bénéfique tout autant pour nous que pour autrui je le disais nous sommes des animaux sociaux et sémantiques or
00:57:17
l'action pro social elle répond parfaitement à ce besoin de sociabilité tout autant qu'elle donne du sens à ce que nous faisons un sens que nous donnons nous-mêmes
00:57:29
tout cela sans distorsion cognitive préjudiciable donc simple question pourquoi s'en priver voilà j'espère que j'ai pas été trop tard j'ai terminé
00:57:41
[Applaudissements] alors il nous reste peu de temps je sais pas si vous ordinateurs sont là j'espère qu'on peut prendre peut-être des questions et ça dépend pas de moi donc
00:57:58
c'est de votre côté moi je vous entends de manière très éloignée s'il y a des gens qui veulent poser des questions vous pouvez prendre le micro alors je sais pas là je laisse le lead aux organismes à poser une question je disais que tout à l'heure
00:58:10
quand les ordinateurs sont arrivés ils ont dit qu'il fallait parler dans le micro donc ceux qui ont des questions faut venir je voulais vous poser une question justement il marche oui
00:58:26
on voit je pense à une réflexion que je m'étais faite quand plus il y a de chômage plus on va stigmatiser les chômeurs est-ce que ça viendrait pas justement de fait que plus il y a de
00:58:39
chômage plus on se dit qu'on peut être potentiellement touché et plus donc on va stigmatiser les gens qui sont touchés alors ça me paraît ça me paraît vraiment pertinent comme hypothèse et par rapport
00:58:53
à cette question là je le disais qu'il y a plusieurs facteurs effectivement qui font on aura une plus grande motivation à donner du sens et dans ces sens là et dans ses rationalisations effectivement ça pourrait aboutir à cela et l'une de
00:59:06
l'un de ces facteurs c'est finalement quand on va se sentir menacé quand on va se sentir menacé quand on va se sentir impuissant on sait effectivement que la croyance en amande juste elle peut dépendre de différents
00:59:19
facteurs qu'on va dire situationnels et parmi ces facteurs situationnels il y a effectivement ce qu'on appelle le stress environnemental le stress environnemental alors ça peut être beaucoup de choses ça peut être par exemple dès qu'on va être dans des crises
00:59:32
économiques ça peut être par exemple précisément durant la question de la pandémie par exemple au niveau du covid on a pu assister durant le covid j'avais fait une vidéo là dessus qui
00:59:44
s'appelle pour pourquoi voyons-nous des cons partout c'est à dire le fait de d'avoir l'impression des gens sont devenus cons durant le covid où on devenait on entendait des discours et même
00:59:57
nous-mêmes on pouvait avoir envie d'être virulent par rapport aux gens qui respectent pas les normes sanitaires et bien on retrouve cette croyance en amont juste effectivement où on voit que non
01:00:09
seulement on va avoir un jugement social beaucoup plus défavorable et beaucoup plus dépréciateur des individus on règle générale mais en plus on va vouloir encore plus
01:00:21
le dire parce que quelque part encore une fois on retrouve des stratégies défensives qui peuvent être de l'ordre de l'ordre et effectivement de s'imaginer qu'on ne sera pas concerné parce que
01:00:33
nous on fait des efforts parce que nous on travaille je dis le nouveau volontairement par rapport au fait de se distinguer des autres on travaille on fait des efforts on s'investit donc on est à l'abri de ce qui se passe mais
01:00:46
pour croire vraiment cela surtout si on se sent menacé on risque effectivement d'être encore plus virulent et dépréciateurs des personnes qui connaissent cette situation là et parfois de manière contre-intuitive puisque finalement on pourrait se dire
01:00:59
mais attendez cette situation l'implantation du chômage en temps de crise on voit bien que ce sont des facteurs situationnels socio-économiques oui mais on se sent pas bien par rapport à ça et on se sent vulnérable et on ne
01:01:11
veut pas se sentir vulnérable donc on va consolider justement ce genre de choses donc voilà pour répondre à la question effectivement dès qu'il est question de menaces ça peut augmenter encore plus bonjour et merci pour votre pour votre
01:01:26
présentation je me demandais si cette théorie en amande juste pardon cette croyance en demande juste est-ce que c'était inhérent à quelque chose comme par exemple le capitalisme ou aux sociétés qui sont régies par des par des rois et ou par la religion ou bien
01:01:39
est-ce que ça peut aussi ce serait éventuellement un billet de ma part de croire que ça arrive que dans ces sociétés là et que ça pourrait tout aussi bien arriver dans une société plus égalitaire alors par rapport à la croyance on amende juste il y a effectivement des
01:01:52
facteurs je vais utiliser le mot culturel au sens très large on sait effectivement que ça peut être renforcé effectivement par
01:02:04
des croyances idéologiques ou religieuses après c'est toujours compliqué de savoir quelle est l'oeuf et la poule c'est toujours compliqué de savoir est-ce que les croyances qu'on a vont alimenter la croix en amont juste ou est-ce que c'est
01:02:16
parce qu'on a besoin de la Croix on a monde juste qu'on va être davantage en affinité avec ses croyances ça c'est plus compliqué déjà j'ai pas la réponse en tout cas il y a ça peut s'alimenter ça oui effectivement ce qu'on sait c'est
01:02:28
que à partir du moment où on va avoir des discours alors la question était sur le capitalisme j'ai cité en fait l'exemple de la méritocratie telle qu'on peut l'entendre
01:02:40
aujourd'hui dans les sociétés occidentales j'ai d'ailleurs parlé de société occidentale parce qu'effectivement ça peut être différent dans d'autres cultures mais pour répondre à la question de manière beaucoup plus générale ce qu'on sait ce
01:02:54
que vous l'avez remarqué je sais pas si ça vous parle les attributions cazales on sait que les attributions causales le fait de tout mettre sur le dos des individus par exemple et bien on sait que ce sera pas la même chose dans les
01:03:05
cultures non-occidentales on pourra avoir autre chose on pourra avoir d'autres billets mais qui vont pas avoir la même forme que chez nous l'erreur fondamentale d'attribution pouvait pouvant être beaucoup moins
01:03:16
forte dans d'autres cultures donc à quel degré je ne sais pas mais ce qui est certain c'est que effectivement ce sont des facteurs qui rentrent en compte la question étant de savoir et ça c'est une
01:03:29
question qui me paraît très intéressante aussi est-ce qu'on va être en affinité avec par exemple vouloir à tout prix reprendre des discours méritocratiques
01:03:40
idéologique conservateur par exemple puisque le conservatisme de droite est très très imprégné de cela et ce qu'on va le reprendre parce qu'on a besoin et parce qu'on est motivé à donner du sens à tout cela ou est-ce que c'est l'inverse c'est cela qui nous influence
01:03:53
plutôt alors il y a une théorie alors j'aurais pas le temps de la présenter mais il y a ce qu'on appelle la théorie de cognition sociale motivée de Jost qui aurait plutôt tendance à dire qu'en fait il faudrait voir les choses par rapport à nos besoins et motivations
01:04:06
psychologiques elles-mêmes déterminée par rapport au contexte qui nous entoure par exemple des crises l'environnementales ce genre de choses et c'est justement par rapport à ses besoins est-ce qu'il appelle des besoins
01:04:18
épistémiques et les motivations qui ont découle un besoin épistémique c'est par exemple le besoin de croire que le monde il est stable il est prévisible il est contrôlable et bien qu'effectivement on va pouvoir renforcer ou inversement diminuer la croyance en amont de juste
01:04:31
donc oui ça merci beaucoup pour votre conférence et je suis beaucoup votre chaîne Youtube et je l'aime beaucoup et en fait moi j'aurais des questions de questions la première serait l'effet enfin est-ce que
01:04:50
par exemple connaître tous ces effets là autour de l'autoritarisme que vous avez présenté du coup sur votre chaîne Youtube et aussi par rapport aux expériences de milgramme ça nous fait ça nous rend plus vigilant face à des cv et ses effets-là
01:05:03
ou bien est-ce que on s'est on est tous deux on est tous et toutes autant de sujet à ce genre d'effets enfin à se soumettre à l'autorité durant une expérience ou n'importe quelle situation en fait et
01:05:17
aussi au niveau de la croyance en amont juste par exemple vous avez dit que du coup c'était beaucoup plus présent dans des attitudes classées à droite politiquement et en
01:05:29
fait est-ce que par exemple pour expliquer pourquoi à gauche justement on n'a pas cette croyance etc enfin même si personne je pense que c'est beaucoup plus justifié à gauche et bon pour plein de raisons mais
01:05:41
est-ce que on a aussi des mécanismes étudiés par la psychologie sociale derrière parce que par exemple l'impression qu'on a c'est que là on étudie principalement si vous voulez le sens commun c'est un peu
01:05:55
ce qu'on aurait tendance à penser un peu quand on baigne naturellement dans ses idées là mais sans s'y intéresser particulièrement du coup je sais pas c'est quoi le l'approche exacte je suis pas très
01:06:08
précis oui alors il y a beaucoup de questions dans la question alors je vais essayer de répondre dans l'ordre d'abord pour commencer sur l'autoritarisme sur 1000 g c'est finalement c'est la grande question si je résume bien est-ce que la connaissance de tout cela nous permet de
01:06:21
nous en prémunir c'est bien ça voilà alors première chose déjà on n'est pas tous à égalité entre guillemets sur la manière dont on va justement avoir des
01:06:33
attitudes et des comportements tels que la croyance en amont juste à la base ça dépend de plein de facteurs comme je le cycle et ce qu'on sait aussi c'est que par rapport aux questions de
01:06:46
l'autoritarisme ou au reste mettons l'expérience de migram voilà comme ça sera plus simple dans l'expérience de milgramme je disais qu'il y avait beaucoup de malentendus par rapport à l'expérience de Micra blindé malentendus consiste à penser que
01:06:58
finalement les personnes qui obéissent et qui vont jusqu'au bout ce sont des personnes qui réfléchissent pas ce sont des personnes là on va avoir des jugements sociaux dépréciateurs par rapport aux obéissants pour le coup mais
01:07:11
ça c'est aussi une manière de se rassurer en se disant que normalement j'aurais pas fait ça et justement l'idée n'étant pas de si la question est de savoir quel
01:07:22
bénéfice on pourrait avoir pour soi-même pour s'éviter ce de telles préjudice même si c'est très difficile je l'avoue déjà de ne pas se dire que quoi qu'il arrive de toute façon on aurait été à l'écart de tout cela
01:07:35
de se dire que effectivement on peut parfois même de manière fugace en termes de pensée avoir des discours qui sont de l'ordre de la croyance en amont de juste donc je crois qu'il est important
01:07:48
de pas voir ses connaissances de manière extérieure en fait comme si on observait il faut pas les voir en tant que observateur puisque là j'ai envie de dire ça servira à rien connaître savoir ce que c'est l'autoritarisme du point de vue de la
01:08:01
psycho connaître l'obéissance destructrice du point de vue de migramme si on les a en mode encyclopédique j'ai envie de dire ça va prémunir à rien du tout parfois même ça peut être l'inverse parce qu'on va se croire au-dessus si on se croit au dessus de
01:08:14
tout ça par la connaissance que nous avons de ces expériences c'est même pire que tout mais voilà donc dans un dans un premier temps par rapport à la question sur sur droite-gauche etc alors je le disais c'est par rapport à la psychologie
01:08:28
politique par rapport à Jost notamment que j'ai cité sur la cognition sociale motivée est-ce que ça veut dire qu'à gauche il y a pas non pas du tout pas du tout ce que j'ai dit c'est que on les voit plus
01:08:41
fortement à droite au conservatisme de droite que dans discours qu'on pourrait associer à des affinités idéologiques de gauche ça veut pas dire qu'il y a pas à gauche ça c'est très important de le signaler et on peut les retrouver
01:08:54
fortement à gauche aussi via d'autres facteurs pour revenir à la question précédente dès lors qu'on va être dans un stress environnemental crise économique pandémie etc on va voir des discours émergés à gauche aussi
01:09:07
donc effectivement là on a plutôt il faut voir ça plutôt comme des tendances mais absolument pas comme une sorte de voilà on les trouve et ailleurs on les trouve pas pas du tout et on voit oui
01:09:20
une différence de distribution des croyances plutôt que le fait que adoration via des gens qui font ça à gauche que tu penses ça c'est plutôt pas mal partagé dans toute la population comme pour aller très alors déjà je préfère
01:09:35
parler de motivation ici plutôt que de croyance en fait parce que les croyances découlent de motivation et pour reprendre la théorie de Jost en fait ce qui va notamment motiver ce type de croyance c'est ce qu'on appelle la
01:09:47
résistance au changement et la justification du statu quo parce que ça nous rassure et on a besoin de vouloir résister au changement et on veut que les choses restent comme avant surtout quand on est en période de crise quand
01:10:00
on est en période de crise je pense que vous l'avez tous senti on accorde beaucoup d'importance pour ce qui est familier on veut je suis sûr que vous avez peut-être eu des moments vous avez votre madeleine de Proust des choses qui vous
01:10:13
rassurer je sais pas des vieilles séries que vous regardiez avant et vous avez profité du confinement pour les regarder ce genre de choses donc c'est ce sont des motivations tout à fait qu'on peut tous ressentir et qui en soit non absolument rien de préjudiciaire au
01:10:25
contraire ça fait même partie de processus qui nous permet d'aller bien il y a pas de problème là-dessus mais par contre effectivement lorsque c'est motivations commencent à devenir très forte et bien ça peut avoir des conséquences sur nos opinions politiques
01:10:38
et on peut avoir aussi une recherche de familiarité de stabilité socio-économique sur des questions sociales sur des questions économiques qui sans qu'on se rende compte des colocytes ces motivations là qu'on peut avoir en période de crise et là j'ai
01:10:51
envie de dire qu'on peut tous avoir ces motivations après c'est pour cela quand je parle des autoritaires dans les vidéos j'insiste bien pour dire qu'il faut faire attention
01:11:03
il n'est pas question ici de dire que tel groupe va être vacciné entre guillemets de qualifier ou autre pas du tout par contre ce qui va être dit c'est qu'effectivement on va avoir certaines variables comme des affinités
01:11:16
idéologiques qui vont être plus connectés à d'autres variables comme la croyance qu'on a juste c'est plutôt comme ça qu'il faut le voir mais ça veut pas dire le reste n'est pas connecté non plus merci beaucoup encore
01:11:30
félicitations pour votre exposé très intéressant j'ai posé une question que je pense plus concrète et que l'expérience de milgramme m'a rappelé c'est que
01:11:41
l'échantillonnage l'espérance de 1000 g c'est à dire la population choisie elle me semble être très très uniforme mais pas forcément très représentative de l'humanité en entier et même pas de ce
01:11:55
qu'il y avait aux États-Unis à l'époque donc la question est simplement est-ce que tous les peuples du monde quel que soit leur religion leur croyance leur éducation
01:12:07
tout ce que vous voulez est-ce que tous les peuples du monde ont cette tendance à la croyance un monde juste où est-ce que c'est pas réservé ou plus ciblée sur le monde on
01:12:22
va dire occidental répondre à la question avec d'autres populations pas que aux États-Unis d'autres populations en Occident en Allemagne aussi je dis en Allemagne puisque l'expérience 2000 g pendant un moment ce sont posés la question pour
01:13:35
savoir si après la Seconde Guerre mondiale est-ce que la est-ce que ce qu'on appelle l'obéissance des trucs plus forte ou moins forte voilà donc ça a été testé aussi et de manière très générale en tout cas pour
01:13:48
les pays occidentaux je veux rester prudent parce que j'ai pas en tête des pays non-occidentaux on voit un taux qui reste similaire à ce que 1000 g avait donné c'est à dire généralement au-delà de 60%
01:14:00
à savoir aussi que ça dépend beaucoup de la situation mais le gramme pensait que les facteurs situationnels étaient très important pour l'obéissance ça c'est un petit peu on est un peu revenus en arrière là dessus puisque les
01:14:13
expériences récentes et les études récentes c'est l'une des critiques de MG d'ailleurs montrent qu'il y a aussi une importance sur les facteurs dispositionnels par exemple on sait que les personnes qui vont avoir une plus grande difficulté à gérer leur stress et
01:14:24
à la gestion émotionnelle on parle et bien auront plus de difficultés à désobéir et on sait aussi que contrairement à ce que megram avait mis c'est ce qu'on appelle l'état agentique on sait aussi que les obéissants vont beaucoup rationaliser c'est à dire que
01:14:37
contrairement à ce qu'on pensait les obéissants réfléchissent beaucoup et ont même besoin de réfléchir et de rationaliser pour pouvoir continuer les chocs électriques et que contrairement à ce qu'on pensait en fait c'est parce qu'il coupe leurs émotions donc l'expérience de minigram en fait même si
01:14:49
les résultats ont les retrouve encore aujourd'hui l'interprétation du gramme par contre il y a eu des critiques là-dessus et c'est plus vraiment c'est interprétation qu'on a ça faisait partie justement des malentendus que je signalais tout à l'heure mais effectivement il y a encore une fois on
01:15:02
retrouve la question culturelle et à l'heure actuelle oui par prudence peut-être vaut-il mieux dire en Occident actuellement et les chercheurs ne sont pas en train non plus d'expliquer que on a là des motivations et des biais
01:15:14
quasiment universels qu'on retrouve partout c'est pas du tout comme ça alors je crois que j'ai c'est universel il y aurait beaucoup de choses à dire sur Belgrade et de points nuancer mais
01:15:27
voilà je pense qu'on va laisser les suivants je vous remercie et si vous avez d'autres questions surtout n'hésitez pas il y a nos mails et on essayera de répondre voilà merci beaucoup
01:15:47
[Musique]
End of transcript