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Alors là, je peux vous assurer que les recherches  qui viennent du monde entier sont incroyables et   ces recherches nous montrent quoi ? Et bien  que quand les deux parents sont empathiques,   c'est une très très longue étude de Riane Koc, une  jeune chercheuse hollandaise qui nous montre que,   c'est une étude de six semaines d'âge de l'enfant  à 8 ans, quand les deux parents sont empathiques,  
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toute la substance du cerveau se développe et  on a un épaississement du cortex préfrontal qui   est la partie la plus importante que nous avons  dans notre cerveau. Donc nous savons maintenant   que l'empathie modifie structurellement le  cerveau. L'empathie peut se travailler et   peut se développer. Ce n'est pas parce  qu'on a eu une enfance justement avec  
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beaucoup beaucoup d'humiliations comme la très  grande majorité des adultes à l'heure actuelle,   qu'on ne peut pas devenir empathique.  Oui on peut devenir empathique en   justement recevant de l'empathie et en  travaillant justement sur nos émotions. Certains ne vous connaissent peut-être pas encore.  Vous êtes pédiatre, conférencière, autrice,   spécialisée dans les neurosciences affectives et  sociales. C'est ce qu'on peut du coup voir parmi  
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vos vidéos et aussi interviews, de conférences  passionnantes que j'invite nos auditeurs et   internautes à aller visionner mais au-delà de ce  qu'on peut voir comme ça en tapant votre nom dans   un moteur de recherche, est ce que vous pouvez  vous présenter ? Qui vous êtes, qu'est ce qui vous   anime ? Pourquoi vous faites tout ça aujourd'hui  ? Alors moi, j'ai choisi d'être pédiatre pour  
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m'occuper des enfants et en étant pédiatre, j'ai  été très très bouleversée et choquée quand j'étais   tout jeune de voir dans les services de pédiatrie,  tous ces enfants maltraités. Je n'imaginais   absolument pas ça. Donc c'est une question  extrêmement importante qui taraude tous les   pédiatres. Ca m'a toujours toujours préoccupée et  le jour où j'ai rencontré en maternité, des femmes  
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qui m'ont dit qu'elles avaient pu être vraiment  en relation affective avec leur bébé sans aucun   problème, je me suis dit qu'il faut que je creuse  cette question là. Donc c'est comme ça que je me   suis formée en haptonomie. Et en étant enseignante  en haptonomie, j'enseignais à des psychiatres,  
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à d'autres médecins, pédiatres, gynécologues  et puis des sages-femmes, des puéricultrices,   des éducateurs. On m'avait chargée de tout  ce qui était relation parents enfant jusqu'à   l'adolescence. Ca, c'était au 20e siècle et donc  l'haptonomie, c'est vraiment l'affectivité et le   contact affectif et je voulais être au top des  connaissances. Au 20e siècle, il n'y avait pas  
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grand chose et puis fin du 20e est arrivé.  Antonio Damasio, le premier qui a décrit le   circuit cérébral des émotions, et puis début du  21e siècle est sorti toutes les recherches en   neurosciences affectives et sociales, choses  qu'on ne connaissait pas du tout et j'ai été   émerveillée. J'ai été bouleversée de voir ce que  faisait les chercheurs, qu'ils avaient découvert  
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des choses qu'on sait tous intuitivement, mais là  c'était prouvé scientifiquement et donc là, je me   suis dit c'est passionnant donc j'ai commencé à  transmettre ça en enseignant à l'haptonomie et   j'ai vu que mes collègues médecins n'étaient pas  du tout du tout au courant. Donc j'ai commencé   à creuser le sujet, à travailler ça et  puis un jour, je me suis qu'il fallait   que j'en fasse un livre pour mes collègues.  Je pensais que ce serait pour mes collègues,  
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c'est tout. J'ai été très surprise de voir que les  éditeurs, ça ne les intéressait pas du tout. Ils   m'ont dit "c'est invendable ce que vous faites.  Ca n'intéressera personne." Bon voilà et puis donc   je m'étais dit "bon bah tant pis". Mon manuscrit  était dans un tiroir pendant très très longtemps   et puis un jour une de mes patientes, quand on est  à l'hôpital, quand c'est le premier rendez vous,  
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on ne connaît pas ses patients, je commence  ma consultation et elle me dit "vous savez,   je suis éditrice. Ce que vous me dites, ça  m'intéresse beaucoup. Vous devriez écrire."   Je lui ai dit "je l'ai écrit". Elle était éditrice  chez Robert Laffont. Donc je lui ai envoyé mon   manuscrit et trois jours après, elle m'a dit "je  le publie". Donc vous voyez que c'est vraiment   la rencontre avec cette jeune femme qui était  enceinte qui m'a permise de publier ce livre.  
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Quand ce livre est sorti, je pensais comme m'avait  dit les éditeurs qu'il n'intéresserait personne et   que c'était invendable. Donc j'ai été très très  très surprise de voir qu'en fait, cette question   là intéressait beaucoup beaucoup beaucoup de monde  et donc les gens sont beaucoup beaucoup plus en   avance que beaucoup beaucoup de nos élites pensent  en fait, et beaucoup beaucoup de gens sont prêts  
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à recevoir ce message là. D'accord. Merci pour  cette présentation. Superbe histoire ! En effet,   l'importance des rencontres, on le dit toujours,  c'est une belle illustration. On avait prévu   ensemble de parler plus précisément de l'empathie  dans la relation parents enfant et ma première  
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question était un peu pour poser des bases.  C'est quoi une éducation empathique ? De quoi   on parle quand on parle de ça ? Alors d'abord,  c'est quoi l'empathie ? Ce qu'il faut savoir,   c'est que tous les êtres humains naissent avec de  l'ocytocine. C'est la molécule de l'empathie, donc   de l'affection. Pour pouvoir aimer, il faut être  empathique et donc à la naissance, nous avons tous  
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cette molécule. Par contre, après qu'est-ce qui se  passe ? La première année de vie, c'est l'année où   les enfants subissent le plus d'humiliations  verbales et physiques et un certain nombre   d'enfants meurent. Beaucoup ne le savent pas,  la première année de vie parce que les parents,   je ne leur en veux pas, ils ne sont pas du tout  accompagnés et que beaucoup de parents disjonctent  
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face aux pleurs de leur enfant. Donc qu'est ce  que ces humiliations verbales et physiques que   subissent beaucoup beaucoup d'enfants dans le  monde entier, à l'heure actuelle, dans tous les   milieux, dans toutes les cultures, dans toutes les  religions ? Eh bien, c'est un stress pour le bébé   et ce stress provoque la sécrétion de cortisol et  le cortisol va empêcher le développement de cette  
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ocytocine donc vous voyez que c'est un très très  gros problème. C'est à dire que nous sommes tous,   nous humains, capables et on est empathique et  ensuite altruiste parce que l'empathie permet   l'altruisme. On a tous cette potentialité en  nous mais elle est réfrénée à cause de toutes les   humiliations verbales et physiques que subissent  des enfants dès la première année de vie et toute  
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la petite enfance. Donc vous voyez que le chantier  est immense d'accompagner et d'aider les parents   parce que l'éducation est extraordinairement  difficile, extraordinairement complexe. L'empathie   ensuite peut se développer et elle peut se  développer si on reçoit de l'empathie. Uniquement   si on reçoit de l'empathie. On peut recevoir de  l'empathie de plusieurs façons, par nous même en  
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étant auto empathique et je vais vous définir  ce que c'est que l'empathie et par les autres,   mais c'est beaucoup plus efficace si on reçoit de  l'empathie par les autres. Alors l'empathie c'est   quoi ? Eh bien c'est le travail sur les émotions  et quand je vous dis ça là en 2021, ça vous paraît   normal et évident mais je peux vous assurer que  la très grande majorité des adultes n'a jamais  
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travaillé sur nos émotions. Au 20e siècle, les  émotions étaient considérés comme quelque chose   de gênant dont il ne fallait pas parler. Oui.  Et surtout les hommes. Moi j'ai eu beaucoup   beaucoup de compassion pour mes frères, les hommes  parce qu'à eux, on leur a dit, dés tout petit,   un homme ça doit être fort. Ca ne doit pas montrer  ses faiblesses. Ca ne doit pas pleurer donc les  
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hommes ont encore beaucoup plus de difficultés  à développer justement leur empathie qui est le   travail sur les émotions. Donc moi, je demande  aux femmes, vraiment, d'aider leur compagnon,   leur mari, leurs collègues hommes pour justement  arriver à une société empathique mais les femmes   aussi ont beaucoup beaucoup de travail à faire.  Donc l'empathie c'est le travail sur les émotions.   L'empathie, c'est sentir ses propres émotions  et les émotions des autres. Ensuite comprendre  
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pourquoi nous, on a telle émotion. Pourquoi les  autres ont telles émotions et ensuite il y a la   sollicitude empathique qui nous permet de prendre  soin de nos émotions et des autres. Vous voyez,   c'est tout un travail sur les émotions. Vous voyez  qu'il faudrait faire ce travail sur les émotions   et c'est un vrai travail. C'est à dire que ce  que nous montre toutes les études scientifiques,  
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c'est que l'empathie peut se travailler  et peut se développer. Ce n'est pas parce   qu'on a eu une enfance justement avec beaucoup  beaucoup d'humiliations comme la très grande   majorité les adultes à l'heure actuelle,  qu'on ne peut pas devenir empathique. Oui,   on peut devenir empathique en justement recevant  de l'empathie et en travaillant justement sur   nos émotions en développant ce qu'on appelle  nos compétences sociales et émotionnelles.  
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C'est quoi nos compétences sociales émotionnelles  ? Eh bien, c'est d'abord être en connexion avec   nos propres émotions et il n'y a pas 4-5 émotions.  Notre vie affective est très subtile, très riche,   très nuancée mais il faut trouver le juste milieu  et dans mes formations, je me rencontre que la   plupart des adultes, c'est normal, ils ne savent  pas mettre le mot juste pour savoir les exprimer  
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sans aucune culpabilité. Comprendre pourquoi  on a telles émotions et savoir faire face à   nos émotions pour ne pas qu'elles nous envahissent  nous, quand elles sont désagréables et pour ne pas   qu'elles soient délétères pour les autres  aussi. Et une fois qu'on a fait ce travail là,   mais c'est une fois qu'on a fait ce travail là.  Et ce travail là est long, ce n'est pas avec un  
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coup de baguette magique qu'on y arrive. C'est  un travail presque quotidien et à mon avis pour   vraiment le relier à ses émotions, il faut au  moins 2-3 ans d'habitude pour faire face à nos   émotions. Ensuite une fois qu'on a fait ce travail  là, et bien on peut développer nos compétences   sociales. C'est à dire, on sait écouter l'autre,  le comprendre puisque on sait qu'il est traversé  
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lui même par les mêmes émotions et nos émotions  seront liées à nos besoins. Ca c'est très   important et donc développer ses compétences  sociales et émotionnelles, c'est extrêmement   extrêmement important. Là, j'ai beaucoup beaucoup  parlé. Oui mais c'est passionnant. Merci beaucoup.   Oui donc on a vraiment cette logique pour que, si  je mets en tant que parents, pour que mon enfant  
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soit bien, soit épanoui, soit empathique, il faut  que moi même j'ai cette capacité d'empathie pour   lui apporter et pour ça il faut encore avant, je  sois capable de comprendre un peu mes émotions,   capable de les verbaliser qui est une logique  de compréhension aussi de vocabulaire comme   vous le disiez. Ce travail là, comment on le  fait quand enfant, nous même, on n'a pas été  
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éduqué avec seulement ces approches là ? Donc  vous avez bien compris que c'est aux adultes   d'abord de se former pour développer leurs  propres compétences sociales et émotionnelles.   Alors à l'heure actuelle, moi je suis très très  heureuse et très confiante parce qu'en France,   il se passe beaucoup beaucoup de choses. Il y a  de plus en plus de formations pour développer ses  
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compétences sociales et émotionnelles. Il y a la  CNV. Je sais que vous connaissez la CNV. La CNV   vient de Carl Rogers, un psychologue américain du  20e siècle qui n'était pas bien connu en France.   Son élève et collaborateur Marshall Rosenberg  a mis au point une façon d'être pour justement   développer son empathie et avoir une qualité de  relations avec les autres donc pourquoi moi je  
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prône la Communication Non Violente ? Parce  qu'il y a d'autres formations aussi. Parce   que moi je l'ai expérimentée maintenant il y a  très longtemps et parce que, j'ai vu que c'était   extraordinairement puissant et parce que aussi les  formateurs certifiés sont des gens qui ont fait   des années et des années de formation. C'est à  dire que là, ce qui fait très très peur en France,  
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c'est qu'à l'heure actuelle, vous avez beaucoup  de gens qui se disent coaches parentaux et tout   mais quand on voit leur formation, moi ça me  fait très très peur. Il y a des formations,   c'est en trois jours qu'on sait accompagner les  parents alors que c'est quelque chose de très   subtil, très compliqué, très difficile de savoir  accompagner les parents. Donc c'est pour ça que   je prône la CNV. Il y a aussi maintenant beaucoup  beaucoup d'associations qui forment les adultes  
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pour développer leurs compétences sociales et  émotionnelles. Vous avez ScholaVie. C'est une   enseignante qui a fondé une association qui  permet de développer les compétences sociales   émotionnelles pour les enseignants parce que les  enseignants, c'est extrêmement important. Vous   avez aussi une association qui s'appelle BE-N-Joy  de Gaëlle Assoune. C'est également une enseignante   qui forme aussi les enseignants pour développer  leur compétences sociales émotionnelles. Vous avez  
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des diplômes universitaires maintenant, pour  des professionnels encore. Vous avez Rebecca   Shanklang qui forme les professionnels  de santé. C'est une psychologue qui est   professeur à Lyon et à Grenoble. C'est un diplôme  universitaire. Vous avez aussi Béatrice Langlois,   une psychologue de santé publique France, qui fait  des formations aussi bien pour les parents que  
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pour les professionnels. Donc tout ça, vous pouvez  les trouver sur internet. Si vous tapez Béatrice   Langlois, vous allez trouver ça aussi. Vous voyez  qu'il y a beaucoup de choses aussi pour développer   ses compétences sociales et émotionnelles. Vous  avez l'association aussi de Frédéric Lenoir qui   s'appelle SEVE Savoir Etre et Vivre Ensemble  et qui forme des adultes pour qu'ils aillent  
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faire des ateliers avec les enfants, pour des  ateliers de philosophie mais qui apprennent aussi   aux enfants la bienveillance et la méditation.  D'accord. Vous voyez, il y a beaucoup beaucoup de   choses et ensuite une nouvelle, santé publique  France fait un coloc au mois de décembre,   donc c'est dans je crois, 15 jours-3 semaines  sur les compétences sociales et émotionnelles.  
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Donc vous voyez que la France est en train de  bouger et je suis très heureuse. Oui ça c'est   super et c'est chouette d'avoir ces repères  là parce que c'est vrai que sur internet,   on trouve de tout et on ne sait pas forcément vers  qui se tourner, même vers quoi se tourner. Est-ce   que c'est du coaching, de la formation. C'est vrai  que c'est assez compliqué. C'est chouette qu'on  
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en parle là parce que justement la box qu'on  prépare avec Osmose est sur la Communication   Non Violente. On pourra mettre du coup dans  notre petit magazine, les ressources dont vous   parlez. Ca pourra guider aussi les parents. Merci  pour ça. Je reviens sur l'éducation empathique,   je ne sais pas si c'est vraiment un terme  adapté, que nous dit les neurosciences par  
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rapport à ça ? Justement vous disiez qu'il y  a ce ressenti qui nous parait peut-être assez   logique mais concrètement, est-ce que des choses  ressortent en termes de neurosciences ? Ah oui,   alors là, je peux vous assurer que les recherches  qui viennent du monde entier sont incroyables et   ces recherches montrent quoi ? Eh bien que  quand les deux parents sont empathiques,   c'est une très longue étude de Rianne Koc, une  jeune chercheuse hollandaise qui nous montre que,  
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c'est une étude de six semaines d'âge de l'enfant  à 8 ans, quand les deux parents sont empathiques,   tout le cerveau, toute la substance du cerveau  se développe et on a un épaississement du cortex   préfrontal qui est la partie la plus importante  que nous avons dans notre cerveau. Donc,   nous savons maintenant que l'empathie modifie  structurellement le cerveau et il y a beaucoup   beaucoup d'autres études à l'heure actuelle,  qui montrent que dès l'âge de trois mois, quand  
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une mère est empathique, alors ça m'agace que les  études soit tout le temps faites avec des mères,   quand une mère est empathique déjà entre 3 et 6  mois, le cerveau de l'enfant se modifie de façon   positive donc quand la mère est empathique.  Ensuite on a d'autres études également. On a   des études aussi de Duane Lubic qui est une  chercheuse américaine, qui nous montre que  
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quand la mère soutient et encourage son enfant,  ça c'est autre chose que l'empathie, le soutien   et l'encouragement, et bien on a une augmentation  par deux de l'hippocampe. L'hippocampe est une   structure cérébrale que nous avons qui est dédiée  à la mémoire et à l'apprentissage. Donc nous avons   beaucoup beaucoup beaucoup d'études extrêmement  poussées de très très grands chercheurs qui  
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viennent du monde entier et qui nous montrent  que l'empathie agit sur les molécules cérébrales,   sur les neurones, sur les synapses qui  sont les liaisons entre les deux neurones,   sur les circuits neuronaux, sur les structures  cérébrales, même sur l'expression des gènes, même   sur les télomères des chromosomes et sur l'axe qui  nous permet de résister au stress. Donc ces études  
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sont très très poussées. Ce n'est pas du tout que  l'IRM, vous voyez. Moi je ne suis pas du tout une   chercheuse mais j'ai lu ces études et je peux vous  assurer que moi j'étais émerveillée. Ce sont des   études extraordinairement poussées donc maintenant  nous savons qu'il faut faire ça. Donc il ne faut   pas dépenser son argent et son temps à refaire  les études en France, parce qu'on est un pays   quand même très arrogant. Il ne faut pas perdre  son temps et son argent. Il faut maintenant former  
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d'abord les professionnels de l'enfance à faire  une formation très poussée. Une vraie formation   et moi, je pense que quand les professeurs de  l'enfance seront formés, ils pourront vraiment   accompagner les parents. Vous voyez ? C'est  comme ça que je vois l'évolution que je souhaite,   que je rêve que l'évolution se fasse en France.  C'est d'abord aux professionnels de l'enfance  
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d'être formés pour accompagner les parents. Alors  en effet, c'est super intéressant de voir pousser   toutes ces études. Ca conforte en effet dans ce  côté un petit peu intuitif. Est ce que ça peut   aussi faire peur et être très culpabilisant  de se dire "mince du coup, si je n'ai pas  
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été suffisamment empathique avec mon bébé  parce que je n'ai pas supporté les pleurs,   parce que j'étais fatiguée, parce que c'était dur,  est-ce que ce que c'est irrémédiable ? Qu'est ce   que vous pourriez dire à ce genre de parents ?  Comment je vois les choses ? Je vais vous parler   de moi. Au 20e siècle, on n'avait pas toutes  ces études. J'ai dit beaucoup de bêtises aux  
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parents parce qu'on ne savait pas ça donc j'ai  aucune culpabilité car on ne le savait pas. Donc,   les parents doivent se dire que nous avons la  chance extraordinaire d'être au 21e siècle,   et de savoir ça . Donc ne pas culpabiliser  puisque on ne le savait pas avant. Par contre,   il faut se dire que ça ne va pas se faire  d'un coup de baguette magique comme j'ai   dit tout à l'heure et qu'il va falloir du temps.  Quand on prend l'exemple de la Suède qui a eu une  
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loi il y a 42 ans contre les violences verbales et  physiques, vis à vis des enfants, ils ont mis une   génération. Donc il va falloir une génération et  ça va se faire avec du temps. Donc il ne faut pas   du tout du tout se culpabiliser. C'est à dire que  je le redis, l'éducation, c'est la chose la plus   complexe, la plus difficile. Tout le monde fait  des erreurs et on en fait tout le temps, tout le  
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temps dans le domaine éducatif. Il faut juste  le reconnaître. C'est à dire qu'avec l'enfant,   quand on a eu un mot de trop, un geste pas  adéquat, eh bien on dira à l'enfant "excuse moi,   j'étais fatigué, je vais tâcher de m'améliorer"  et puis c'est tout. Vous voyez ? C'est extrêmement   éducatif de reconnaître ses erreurs. Ca permet à  l'enfant de nous imiter et de voir que lui qui est  
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encore beaucoup beaucoup plus fragile que nous, il  va faire plein d'erreurs aussi et qu'il ne va pas   falloir le stigmatiser pour ça. Il va nous imiter.  Beaucoup beaucoup de parents me disent "à partir   de 6-7 ans, mon enfant me ment. Il s'effondre  quand il fait une erreur, dès qu'il a une mauvaise   note." Si nous adultes, on se reconnaît en tant  qu'humain avec nos capacités mais aussi avec nos  
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faiblesses et nos erreurs, eh bien nos enfants  ne nous mentiront pas. Ils nous parleront de   leurs difficultés aussi bien relationnelles  qu'intellectuelles et ils verront que oui,   ils peuvent progresser et que quand on a des  difficultés, il faut le reconnaître et demander   de l'aide. Ca rejoint ce que vous disiez au début.  En tant que parent, il faut du coup aussi être  
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capable de comprendre nos émotions et comprendre  pourquoi on a réagi comme ça. Il faut être capable   de le verbaliser et pas avoir ce côté peut-être  fierté ou je ne sais pas trop de se dire "mince,   je ne vais pas reconnaitre à mon enfant que je  suis stressé ou que j'ai peur de mon rendez-vous   de ce matin et que du coup ce matin, je suis très  désagréable." Mais au contraire il faut réussir à   le dire et à l'exprimer. Oui par contre, il  ne faut pas culpabiliser l'enfant. C'est à  
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dire que quand ils ont des comportements qui ne  nous conviennent pas, qui ne nous plaisent pas.   Souvent, on est énervé. Eh bien il ne faut pas  dire à l'enfant "tu m'énerves" parce que ça va lui   faire perdre confiance en lui. Ca le dévalorise.  Il faut dire "là, je suis énervé. J'ai atteint mes   propres limites." Ca, c'est très très important.  "Il va falloir que je me calme" et dans ce cas là,  
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l'enfant comprend très bien ça et lui après,  il va être capable de dire la même chose quand   il sera énervé. Donc il faut sentir les  signes d'énervement en soi. C'est à dire   que quand on commence à avoir un peu chaud,  la voix qui tremble, le cœur qui s'accélère,   qu'on sent qu'on va disjoncter et bien à ce moment  là, il faut être attentif à ses émotions et à ses  
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sensations. Et à ce moment là, il faut dire  "il faut que je fasse une pause." Les choses   aussi que nous ont appris les chercheurs et qui  est extraordinairement important. C'est que les   tout petits ne savent absolument pas faire face à  leurs émotions parce que le cerveau qui permet de   réguler les émotions n'est pas du tout mature.  Donc le tout petit quand il se roule par terre,   quand il tape, quand il mord, quand il hurle,  quand il déchire ses jouets, et bien il ne le  
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fait pas exprès. Il ne le fait pas pour embêter  ses parents. C'est parce qu'il ne sait pas faire   face à ses émotions. Jusqu'à présent, qu'est  ce que faisait les parents ou les adultes ? Ils   punissaient leur enfant et ils criaient sur  leur enfant et bien maintenant ce que nous   disent les chercheurs, c'est totalement contre  intuitif. Il faut sentir les émotions de l'enfant,   essayer de comprendre pourquoi il a telle émotion  et ensuite au lieu de le punir, il faut l'apaiser.  
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Vous voyez que c'est tout un chemin qui est  contraire à tout ce que faisait les adultes   jusqu'à présent. Et ensuite l'aider à exprimer ses  émotions. Vous voyez ? Ca ne va pas se faire du   jour au lendemain. L'habitude a été prise. Quand  l'enfant par exemple tape ou mord, la plupart des   parents donnaient une gifle aux enfants et puis  ils les punissaient. Donc il va falloir comprendre  
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que l'enfant ne le fait pas exprès. Il n'y a  pas de caprice chez l'enfant. Alors ça ne veut   pas dire qu'on va céder. L'éducation empathique  n'est pas du tout du laxiste. Ceux qui disent ça,   c'est qu'ils ne connaissent rien du tout. C'est  à dire que l'adulte est un vrai adulte. Il doit   transmettre des valeurs. Il doit poser un cadre.  Il doit savoir dire non mais il le fait sans  
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humilier l'enfant verbalement et physiquement et  ça, c'est très très très très très important et   ne pas faire des grands discours à l'enfant parce  que quand le parent commence à faire la morale à   l'enfant, l'enfant n'écoute pas du tout du tout  du tout. Il faut juste dire des mots très très   simples. "On ne fait pas ça. On ne dit pas ça mais  je te fais confiance. Je sais qu'en grandissant,  
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tu vas apprendre progressivement à ne plus dire  ça, ne plus faire ça" et c'est tout. Par contre,   ce qui est très très difficile pour les parents,  c'est qu'il faut des tonnes, des tonnes et des   tonnes de patience parce qu'il ne s'agit pas de  dire ça une fois. Ce sont des milliers de fois   et c'est pour ça que les parents de temps en  temps, oui ils disjonctent. Ils vont tout d'un   coup s'énerver et donc ne pas se culpabiliser  si on s'énerve tout d'un coup alors qu'on  
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n'aurait pas du. Et la plupart du temps, c'est  la fatigue qui fait ça. Donc, je plaide vraiment   pour qu'en France, on fasse comme dans les pays  nordiques. C'est à dire que les parents de jeunes   enfants puissent avoir d'abord un congé parental,  long minimum 6 mois, mais moi je voudrais 1 an  
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réparti entre le père et la mère, et accompagné  parce qu'il faut être accompagné, il ne faut pas   rester seul. Et ensuite que les parents des  jeunes enfants puissent rentrer chez eux tôt,   arrêtent leur travail tôt, pour pouvoir avoir  une soirée tranquille, cool sans être épuisés   avec ses enfants. Parce que c'est quand on est  fatigué qu'on va disjoncter avec les enfants. Il  
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faudrait comme dans les pays nordiques, que toutes  les entreprises s'arrêtent à 17h et qu'on puisse,   eux, la plupart déjeune à 18 heures donc ils ont  une soirée tranquille, longue avec leurs enfants.   On ne peut pas élever ses enfants en rentrant  à sept heures du soir. C'est impossible et ça,   c'est le lot de beaucoup beaucoup de parents,  surtout dans les grandes villes, vous voyez ? Ce  
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sont des choses simples et j'aimerais que nos  femmes politiques plaident ça. Elles ne le font   pas. Surtout quand on voit l'effet domino que  ça a finalement ce côtés de rentrer plus tôt,   d'avoir un plus long congé maternité ou paternité  du coup, d'être plus présent, plus bienveillant,   plus empathique avec son enfant. Du coup,  l'enfant est plus épanoui et derrière,  
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ça fait des générations qui sont sans doute  beaucoup plus altruistes comme vous le disiez tout   à l'heure. Ca transforme toute la société. Les  sociétés nordiques sont transformées, totalement.   Elles sont beaucoup plus, elles le disent qu'ils  sont heureux. Ils sont beaucoup plus pacifiques   alors ils peuvent... Ils ont des difficultés parce  qu'il y a eu beaucoup beaucoup d'immigration et je   n'en veux pas du tout à ces populations, qui ont  eu et qui ont été extrêmement violentées. Il faut  
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donc accompagner toutes ces populations pour que  justement, elles deviennent elles aussi pacifiques   avec les enfants. Il y a quelque chose qui me  vient quand vous parliez tout à l'heure du reflexe   si l'enfant fait une colère, de lever la voix, de  lui demander de se calmer ou de lui ordonner de   se calmer peut-être. Ce qui joue beaucoup, on en  parlait avec Caroline Jambon dans une interview,  
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c'est aussi le regard des autres. Parfois, en tant  que parent, on manque de confiance en nous mêmes.   On se dit "il faut faire ça mais là je suis en  repas de famille. Mon enfant fait une colère. Je   suis au supermarché" et bien le fait de prendre  mon temps ou d'aller l'écouter..., ça va être   perçu comme je ne suis pas capable d'éduquer mon  enfant. Il y a ce côté là où on a besoin d'avoir  
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suffisamment confiance en nous mêmes, en ce qu'on  nous dit, ça me fait penser à ça. Alors moi,   je fais confiance à la jeune génération de parents  qui ont compris ça et vous voyez que le travail   est immense parce qu'il faut que toute la société  modifie son regard sur les parents de jeunes   enfants et sur les enfants. C'est ce qu'ont fait  les pays nordiques. C'est à dire que c'est toute  
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la société qui a réfléchi à comment faire pour que  nos enfants se développent le mieux possible et   pour aider les parents. Donc vous voyez, c'est le  regard de toute la société qu'il faut changer. Oui   parce qu'au même titre, c'est assez culpabilisant  de demander de l'aide en tant que parent. On   se dit "je suis censé savoir éduquer mon enfant.  On est deux adultes. On a un bébé. Ce n'est quand  
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même pas compliqué. Il faut qu'on y arrive" et  on est dépassé et c'est déprimant. Alors non,   du tout du tout du tout. Pourquoi ? Je  vous le redis. Depuis des millénaires,   dans le monde entier, tous les adultes ont humilié  verbalement et physiquement en pensant que c'était   la bonne éducation. Ils pensaient que c'était  comme ça que l'enfant allait bien se comporter,   bien travailler à l'école. Donc vous voyez  qu'on ne sort pas de millénaire de formatage,  
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donc ça va prendre du temps. Il ne faut pas du  tout du tout se culpabiliser. Non, il faut par   contre être accompagné. Nous avons maintenant une  loi en France depuis juillet 2019 qui demande que   l'autorité parentale se fasse sans humiliation  verbale et physique, sans violence verbale et   physique. C'est un grand pas mais je n'ai pas été  contente du tout lors de la promulgation de cette  
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loi, parce qu'on ne dit pas aux parents qu'est ce  que c'est qu'une violence verbale, psychologique.   Et pour beaucoup de parents, dire à son enfant  "tu es nul, tu es incapable", ce n'est pas une   violence psychologique, c'est de l'éducation. Les  violences physiques, on ne dit pas ce que c'est.   Pour beaucoup de parents, bousculer l'enfant, lui  tirer un peu les cheveux, c'est normal. C'est de  
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l'éducation donc vous voyez, il faut absolument  que les parents soient accompagnés. Donc   cette loi date de très peu de temps, juillet 2019.  Donc pour sortir de millénaires de formatage,   il va falloir du temps. Oui en effet, présenté  comme ça, ça paraît en effet assez logique. C'est   inspirant et motivant de voir que certains pays  ont déjà fait la démarche. Ils avancent là-dessus.  
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Ca me faisait penser aussi à Thomas d'Ansembourg,  si vous connaissez, qui un de ses livres,   c'est "la paix, ça s'apprend". On est un peu dans  la même logique. Etre parents, ça s'apprend et   ça ne se fait pas du jour au lendemain et comme  lui dit on a appris à faire la guerre pendant   des millénaires. On a éduqué nos enfants d'une  certaine façon pendant des millénaires. Il faut   réussir à changer ça. Oui et donc être empathique  avec son enfant, ça s'apprend puisque comme je  
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vous l'ai dit, les adultes à l'heure actuelle,  et les jeunes parents à l'heure actuelle,   n'ont pas été élevés comme ça. Disons qu'il y  a peut-être, on ne sait pas le pourcentage. Il   y a un tout petit pourcentage de personnes  qui ont été élevées vraiment avec empathie   mais la très grande majorité des jeunes parents  à l'heure actuelle, leurs parents ont éduqué de   façon normale leurs enfants. C'est à dire sans  empathie avec des punitions et des humiliations,  
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donc il va falloir du temps pour modifier tout ça.  Pour synthétiser, ça peut être intéressant, qu'est   ce que vous recommanderiez à des parents qui nous  écoutent, des mamans mais aussi des papas, qui   disent "oui ok je comprends tout ça. Par quoi je  commence ? Comment je me lance dans cette démarche  
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là ?" Dont vous avez parlé depuis le début ?  Alors, comment faire ? Tout dépend où on en   est. C'est à dire que si on voit qu'on y arrive,  c'est formidable parce qu'il y a des parents qui   peuvent y arriver même si l'éducation, c'est la  chose la plus difficile. Et si on sent qu'on n'y  
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arrive pas, il faut vraiment vraiment en parler  et on en parle à des gens qui nous comprennent   et justement nous donnent de l'empathie parce que  quand on est compris, ça nous donne de l'empathie,   donc ça développe notre empathie pour nous mêmes.  Donc c'est très très important. Il faut oser en   parler. Beaucoup beaucoup de parents quand on leur  demande comment ça va avec leurs enfants répondent  
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"il n'y a pas de problème." Alors que ce n'est  pas vrai. Tous les parents ont des difficultés   avec leurs enfants. C'est très compliqué d'élever  un enfant donc pouvoir en parler de façon normale   et donc rien que ça, ça aide déjà. Ensuite, si on  sent qu'on a envie d'aller plus loin et bien dans   ce cas là, on essaye de faire des ateliers de  parents. Et moi, je prône évidemment toutes les  
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formations dont je vous ai parlé tout à l'heure  ou la Communication Non Violente qui est vraiment   un travail de fond et puis si on sent qu'on va  vraiment disjoncter, il faut voir un médecin   ou un psychologue parce qu'on a très probablement  besoin d'aide personnellement, mais il ne faut pas   rester seul si on sent qu'on va disjoncter avec  son enfant. Oui et puis peut-être aussi trouver le  
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bon professionnel parce que comme vous le disiez,  tout le monde n'est pas forcément formé à tout   ça. Non non et puis trouver son équilibre. C'est  très important de trouver un équilibre dans sa vie   personnelle. C'est-à-dire trouver des choses qui  nous font du bien, si possible tous les jours et   c'est à chacun de trouver ce qui lui fait du bien.  Ca peut être chanter, ça peut être se promener  
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dans la nature. Plein plein de choses mais c'est  à chacun de trouver son propre équilibre et puis   beaucoup beaucoup parler avec son conjoint quand  on n'est pas une femme seule qui élève son enfant   ou un homme seul qui élève ses enfants, et qu'on  a un conjoint, c'est la majorité quand même des   familles. Il faut beaucoup beaucoup parler  avec son conjoint, avoir de l'empathie pour   son conjoint, le comprendre parce que quand on  est deux, on a tous les deux eu une éducation  
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différente, donc une façon de voir l'enfant de  façon différente. Donc il faut beaucoup beaucoup   échanger et se donner de l'empathie, avoir une  écoute empathique. Ca me fait penser, on a souvent   ces retours là ou encore malheureusement, les  mamans ont tendance à se documenter, à regarder  
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des conférences, à lire des ouvrages et comprendre  un petit peu tout ça et dans pas mal de cas, les   papas sont beaucoup plus réticents à tout ça, en  partie aussi parce que vous l'expliquiez au début,   peut-être on ne va pas revenir dessus, et du coup  il y a des mamans qui disent "Moi mon problème,   c'est mon mari, mon conjoint qui lui n'est pas  trop dans tout ça." Elles demandent comment on  
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peut faire. Qu'est ce que vous diriez à ces mamans  qui se demandent comment impliquer leur conjoint   dans cette démarche ? C'est tout d'abord  comprendre son conjoint et avoir une écoute   empathique pour lui. Ca veut dire comprendre  ses émotions, c'est à dire et comme je vous   l'ai dit au tout début, pour beaucoup d'hommes,  il ne fallait surtout pas qu'ils montrent leur  
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émotion. Eh bien, ça les confronte à beaucoup  de choses puisque l'empathie, c'est un travail   sur les émotions. Donc ils se disent "oh oui  les émotions, c'est pour les femmes." Non non   non non non c'est pour tous les humains, donc d'abord si la femme commence à critiquer son   homme, eh bien ça va faire l'effet inverse.  Si elle lui donne des injonctions "il faut  
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que tu lises ce livre là. Il faut que tu  ailles écouter telle conférence", et tout,   ça va faire l'inverse. On n'aime pas du tout avoir  des injonctions et que quelqu'un nous force. Il   faut qu'on se sente libre. Par contre, de quoi  ont besoin tous les humains ? D'être écoutés et   compris. Donc la première chose, c'est que  la femme écoute son homme. Qu'est-ce qu'il   a à dire ? Et le comprenne et l'aide à parler de  ses émotions face à cette question là "pour toi,  
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quand tu es avec notre enfant, qu'est ce que tu  ressens comme émotions ?" Et la plupart du temps,   je peux vous assurer, moi qui ai vu des  milliers et des milliers de parents, c'est   de l'inquiétude et un sentiment d'impuissance.  C'est à dire qu'ils sont inquiets parce qu'ils   voient leur enfant faire telle ou telle  chose et ne savent pas comment faire. Donc   ils se sentent impuissants et ils auraient besoin  justement d'être compris dans ces sentiments là.  
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Oui, encore une fois ça commence par soi même,  essayer de comprendre l'autre dans ses émotions   et ouvrir la discussion sur ces bases là. Tout à  fait et ça change tout. Oui mais j'ai vu beaucoup   beaucoup de situations dont vous me parlez, de  femmes qui justement étaient très en colère contre   leur conjoint. Oui. Mais si on est en colère,  c'est impossible. Alors on a le droit d'être  
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en colère, donc il faut en parler à quelqu'un.  "Oui mon conjoint, il m'énerve. Il ne veut pas   s'intéresser à ceci, à cela. " Mais en tête à  tête, il faut l'écouter et le comprendre. J'ai   une dernière question. C'est plutôt une  remarque mais j'aimerais avoir votre retour   dessus. Pour ces mêmes personnes qui... donc on a  vu que c'était important de prendre soin de soi,  
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d'être bien pour pouvoir justement être posé, être  disponible pour nos enfants, pour nos conjoints   et notre entourage mais certaines personnes  culpabilisent un petit peu en pensant que c'est   un peu égoïste de s'occuper d'abord de soi. "Voilà  je suis maman, épouse. J'ai quand même des rôles   aussi principalement à faire autour des autres",  vous avez déjà sans doute rencontrer ce genre de  
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personne, qu'est ce que vous leur dites ? Eh bien,  si on ne prend pas soin de soi et justement de   nos émotions parce que même la fatigue, c'est une  émotion, c'est une sensation, une émotion, eh bien   on va disjoncter avec son conjoint et avec son  enfant. Donc c'est essentiel soi même, de prendre   soin de ce qui se passe en nous. C'est fondamental  fondamental fondamental ! Si on ne prend pas soin  
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de nous, on ne peut pas prendre soin de l'autre.  Si on n'est pas empathique avec soi même,   si on ne se comprend pas, si on ne comprend  pas nos besoins parce que chaque émotion   est reliée à un besoin. Par exemple, si je  ressens de la fatigue ou de l'énervement,   il faut que je comprenne de quoi j'aurais  besoin et généralement, c'est très simple,   si on est fatigué ça veut dire qu'on aurait besoin  d'un peu de repos. Si on est énervé, il va falloir  
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comprendre quel est le besoin derrière. Si un  homme ne veut pas entendre parler du tout et   s'élève quand sa femme lui parle d'éducation,  il va falloir comprendre de quoi il aurait   besoin. Vous voyez ? Donc ça, c'est extrêmement  extrêmement important. Très bien. Merci beaucoup.   Avec grand plaisir. C'était passionnant. Merci  pour tous ces échanges. On va conclure ici. Est ce  
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que vous avez un mot pour finir ? Est ce que vous  avez une actualité que vous voulez partager ? Vous   parliez par exemple d'un colloque je crois ?  Est ce qu'il y a d'autres choses que vous voulez   partager sur votre actualité à vous ? Moi, je ne  mets pas mon actualité sur les réseaux sociaux. Ce   que je peux te dire, c'est que je suis sollicitée  en permanence. Je refuse la très grande majorité  
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des sollicitations parce que je n'ai pas le temps  donc je choisi celles qui me paraissent les plus   utiles. Mais pour moi, le fait que je sois très  sollicitée, ça me donne confiance parce que je me   dis que oui les gens ont envie d'entendre ces  messages là et ont envie justement que notre   société soit plus humaine et plus pacifique. Donc  c'est très très important et ce que je voudrais  
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dire aussi parce que c'est quelque chose souvent  qui m'agace, donc j'ai envie de le partager, quand   je parle des pays nordiques qui ont réussi eux à  avoir cette société là, on me dit "oui mais nous,   c'est la France, ce n'est pas du tout le même  contexte" mais je ne vois pas du tout pourquoi   on ne réussirait pas à être aussi humain qu'eux.  C'est juste une question d'humanité donc moi,   j'ai confiance parce que notre pays est en route  et je pense que, vous en êtes le témoin et qu'il  
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y a des hommes qui sont en route aussi. Donc  j'ai confiance. Super. Merci beaucoup. Donc   c'est un immense progrès. Ceux qui arrivent  là maintenant... Cette conscience de comment   il faudrait élever les enfants, est un immense  progrès pour notre humanité donc notre humanité   est en train de progresser. Donc ça, il faut  aussi en avoir conscience parce qu'il y a  
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beaucoup beaucoup de discours très pessimistes  alors que moi je pense qu'on est en train de   progresser. Donc, il faut être fier de nous  mêmes. Merci pour cette note d'optimisme pour   finir. C'est vrai que c'est très encourageant  et c'est vrai qu'on voit quand même de plus en   plus d'initiatives et d'appropriations sur tout  ces sujets là et c'est super positif. Puis je  
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voudrais aussi pour terminer, dire que j'ai une  immense immense gratitude vis-à-vis de tous ces   chercheurs du monde entier qui travaillent sur ce  sujet là et que c'est grâce à eux que cela avance.   C'est grâce à eux. Donc il faut être conscient  de ça. On n'est pas seul avec ces questions là.   C'est le monde entier qui est en train de se dire  comment on fait pour que nos enfants deviennent  
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des personnes qui vont bien. Merci Catherine.  Ce sera le mot de la fin. Avec grand plaisir.
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