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Nous allons maintenant voir comment modifier concrètement les comportements. Alors une première recommandation, c'est d'expliciter le comportement. Dire qu'il faut rester sage, être gentil, ne pas faire de crise, ce ne sont pas des bonnes définitions de comportement positif. Ces phrases ne disent pas de manière suffisamment précise Et explicite ce que l'enfant doit faire, dans quelles circonstances, et donc il y a un risque
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important que l'élève ne sache pas vraiment quels comportements adopter, comment les adopter et dans quelles circonstances. Si on donne des consignes de comportement à un enfant, elles doivent être le plus explicites possible et sans ambiguïté, par exemple, rester assis sur sa chaise tant que l'enseignant n'a pas donné la permission de se lever, ou lever le doigt pour parler et attendre la permission de l'enseignant avant de parler, ou encore,
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Face à une provocation, ne pas répondre et inspirer 3 fois lentement, voilà ça, ce sont des explicitations précises du comportement. Deuxièmement, il est important d'entraîner le comportement, parce que expliciter, c'est important, mais ce n'est pas suffisant. Les parents et les enseignants, ils croient souvent qu'il suffit de dire les choses, qu'il suffit que l'enfant sache comment se comporter.
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Mais savoir, ce n'est pas la même chose qu'agir. Il est possible que l'élève ait une connaissance théorique du comportement adapté, mais entre la connaissance théorique et le comportement effectif, il peut y avoir un immense décalage. Il ne suffit pas de savoir comment se comporter pour changer de comportement. Le comportement de l'enfant, il n'est pas directement contrôlée par ses connaissances, il est avant tout contrôlé par des antécédents et par
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des conséquences lors de ses expériences passées. La maîtrise de ces antécédents et de ces conséquences est donc cruciale. De plus, pour adopter un nouveau comportement, l'enfant doit avoir l'occasion de s'entraîner et de le mettre en pratique de manière répétée. Ensuite, il peut être utile de décomposer le comportement. En particulier si le comportement désiré est complexe, en somme, c'est une séquence de comportements simples, et bien
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il peut être difficile, voire impossible à mettre en place en une seule fois. Dans ce cas, il est important de décomposer ce comportement complexe en comportements élémentaires, de manière à renforcer chacun d'entre eux séparément de manière progressive. Il existe au moins 3 manières d'induire un nouveau comportement. Premièrement, le renforcement direct: si le comportement désiré fait déjà
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partie du répertoire comportemental de l'enfant et qu'il survient au moins une partie du temps, alors il peut être récompensé directement jusqu'à ce qu'il soit employé dans toutes les situations requises. En revanche, lorsque le comportement désiré n'est jamais manifesté par l'enfant, il ne peut pas être récompensé en tant que tel. Là, c'est une situation plus complexe qui va nécessiter le recours à d'autres stratégies telles que le modelage et la
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simulation. Alors, qu'est ce que le modelage ? C'est le renforcement d'une série d'approximations successives, du comportement. Il s'agit d'imaginer un chemin en plusieurs étapes entre le comportement actuel de l'enfant et le comportement désiré. Il faut que la première étape soit parfois manifestée par l'enfant et donc puisse être renforcée, et il faut que cette première étape aille bien sûr dans la direction désirée.
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Une fois que par renforcement, cette première étape se produit plus fréquemment et que la 2e étape commence à se manifester, alors on peut commencer à renforcer une 2e étape qui se rapproche un peu plus de l'objectif, et ainsi de suite. Par exemple, dans un cas réel que vous pourrez lire après la vidéo, un enfant passait son temps à marcher sur les tables des camarades. Comme il n'était jamais assis à sa chaise, il était impossible de renforcer le comportement d'être assis à
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sa chaise. Et dans ce cas, une première étape, ça serait par exemple que l'enfant soit au sol et pas sur les tables. On va donc récompenser tous les cas où l'enfant sera au sol, même s'il est debout, même s'il est ailleurs qu'à sa table de manière à ce qu'il soit de plus en plus souvent au sol et de moins en moins sur les tables. Une fois que le comportement de marcher sur les tables aura disparu ou presque, et qu'il est le plus souvent au sol mais aux 4 coins de la classe
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et jamais assis, alors on peut commencer à renforcer les moments où il est proche de sa place et grâce à cette 2e étape, on va atteindre un stade où l'élève sera presque toujours dans un petit périmètre autour de sa table. S'il s'assoit parfois sur sa chaise, on pourra en 3e étape renforcer directement ce comportement. S'il n'est jamais assis, il faudra peut être en passer par une autre étape intermédiaire, par exemple en le récompensant à chaque fois qu'il
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touche sa table ou sa chaise, et ainsi de suite. C'est cela le modelage, c'est renforcer les approximations successives d'un comportement ou d'un geste. Par extension, le modelage peut aussi s'appliquer à un comportement sur des durées de plus en plus longues. Dans la suite du cas précédent, on va en arriver à récompenser le seul fait de s'asseoir même l'espace d'un instant, et puis, une fois que l'élève s'assied plus fréquemment,
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on récompensera le fait de rester assis 5 Min sans se lever et puis 10 min, et ainsi de suite. Au fur et à mesure que l'élève progresse, on élève le niveau d'exigence pour obtenir une récompense jusqu'à ce qu'il reste assis l'heure entière. Alors, dans ce genre d'approche, le principal piège, c'est de vouloir progresser trop vite ou d'avoir un objectif trop éloigné. Il vaut mieux avoir des objectifs proches,
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facilement atteignables, de manière à pouvoir les renforcer fréquemment, que des objectifs lointains qui peuvent paraître inatteignables et qui ne fournissent des renforcements que très rarement dans le meilleur des cas. Et de même, il ne faut pas être trop exigeant sur la réalisation du comportement. Le modelage ne requiert jamais la perfection. Renforcer une approximation du comportement, du moment qu'elle va dans la bonne direction, est toujours préférable.
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Enfin, une 3e manière de guider l'émergence d'un comportement qui n'est pas manifesté, c'est la simulation. Les simulations sont souvent utiles pour développer 1) soit des comportements en réaction à des situations très rares ou dangereuses sur lesquelles on ne veut pas, où on ne peut pas s'entraîner en situation réelle, ou 2) pour développer des comportements qui ne se manifestent jamais.
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Alors un exemple du premier cas, c'est par exemple l'apprentissage du comportement d'évacuation en cas d'incendie. On ne peut pas compter sur les incendies réels pour entraîner et renforcer les comportements d'évacuation dans le calme. On fait donc des simulations, c'est à dire des jeux de rôle où tout le monde a été instruit du comportement à adopter, mais on sait qu'être instruit n'est pas suffisant, donc on simule la situation. La sirène sonne, tout le monde sort calmement et à
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la fin, on récompense les participants lorsque la simulation a réussi. Ca, malheureusement, c'est une étape qui est souvent oubliée. Et puis on répète régulièrement ces simulations de manière à ce que ce comportement soit bien renforcé et qu'il puisse se reproduire automatiquement si jamais la situation réelle survient. Un exemple du 2nd cas de figure, les comportements qui ne se manifestent jamais, c'est lorsqu'un élève fait une crise à chaque fois qu'il
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est confronté à un refus, une frustration ou une provocation. Les réactions calmes ne se présentent jamais et ne peuvent donc pas être renforcées. A nouveau, une simulation peut être la solution. Dans une situation calme, on fait un jeu de rôle dans lequel on explique à l'élève comment réagir dans de telles situations, par exemple: Respirer profondément 3 fois pour se calmer, ne pas crier, ne pas frapper et focaliser son attention
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sur autre chose. Et on le prévient qu'il obtiendra une récompense s'il adopte ce comportement. Et puis après l'avoir prévenu, on joue véritablement la situation. Par exemple, on déclare qu'on refuse quelque chose à l'élève, ou on fait semblant de se moquer de lui. Et puis on récompense l'élève s'il a adopté le comportement désiré. Cet entraînement est bien sûr à répéter régulièrement jusqu'à ce que le comportement se manifeste aussi en situation réelle.
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Alors bien entendu, ce type de simulation se fait plus facilement en dehors de la classe, avec des enseignants spécialisés par exemple. Je ne vais donc pas développer plus en détail les techniques de simulation, mais je vous laisse un document à lire sur le sujet. Le plus important à retenir ici, c'est qu'il faut: Premièrement, remplacer les comportements indésirables par des comportements opposés positifs. Deuxièmement, formuler ces comportements opposés positifs de la manière la
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plus précise et la plus explicite possible. Troisièmement, entraîner le comportement désiré de manière progressive, en le renforçant positivement. Je vous laisse un certain nombre d'exemples et de documents à lire et d'activités à faire. Dans la prochaine séquence, nous aborderons la manière d'utiliser les conséquences, c'est à dire les récompenses et les punitions.
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