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[Musique] cette année 90% d'élèves en âge de passer de baccalauréat en France vont obtenir leur diplôme il n'était que 2% au début du
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20e siècle issu exclusivement des classes favorisées et majoritairement des garçons la démocratisation progressive de l'école portait les promesses d'un système éducatif plus juste et plus
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égalitaire mais l'écart entre les bons élèves et les plus mauvais n'a cessé de croître et aujourd'hui la France est l'un des pays où les inégalités éducatives sont les plus fortes
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quelles sont leurs mécanismes de production est-il possible d'y remédier les chercheurs du CNRS se mobilisent sur cette question [Musique]
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les inégalités se servent très tôt dès la maternelle les interactions des enfants en classe les font apparaître comme par exemple celle liées au genre ou à l'origine sociale je branche mes caméras pour vous filmer
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pour faire rentrer on fait une petite expérience on filme les enfants Sébastien Goudeau chercheur au Centre de recherche sur la cognition et l'apprentissage mesure ses inégalités à
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l'aide d'un protocole original en psychologie sociale en fait on s'intéresse au pouvoir des situations des contextes sur les individus et lorsqu'on utilise cette démarche à la question des apprentissages et bien on
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se rend compte que il y a des situations des contextes qui ont le pouvoir en fait d'influencer le fonctionnement cognitif des élèves et leurs performances le chercheur installe un dispositif multi-caméras autour des élèves de sorte
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à les filmer tous le temps d'une même action ou situation que c'est pour vous un ami et qu'est-ce qu'on fait avec un ami aujourd'hui lors du temps de regroupement autour de l'enseignante le
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chercheur observe les inégalités langagières qui prend la parole spontanément ou pas qu'il apprend le plus longtemps qui la coupe à l'autre qui ne parle pas
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pour chaque enfant fréquence durée et type de prise de parole sont mesurés on peut croiser ça avec l'origine sociale des élèves qu'on mesure avec la profession des parents qu'on a recueilli par ailleurs et donc ce qu'on observe
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c'est que les enfants de milieu favorisés et bien ont tendance à davantage couper la parole à prendre la parole spontanément ils sont si souvent plus interrogés et lorsqu'ils parlent et bien il parle plus longtemps en fait que
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leur camarades de milieu populaire on a fait une autre étude où en fait on a interrogé les enfants individuellement ce qui ressort de ces interviews c'est que et bien les enfants pensent que les élèves qui parlent le plus souvent qui
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parlent le plus longtemps sont des élèves plus intelligents qui sont plus sages qui écoutent davantage sont plutôt des choses qui relèvent des caractéristiques internes de l'élève plutôt que bien sûr des cas des éléments
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qui relèveraient de choses extérieures à l'élève est-ce que vous pouvez me parler de liste de pourquoi est-ce qu'il s'agissait dans cette histoire à quel c'est quand même important parce que ça veut dire que finalement les élèves qui arrivent à l'école en n'ayant pas ce
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bagage culturel ils peuvent interpréter ça comme finalement et bien un manque d'intelligence de leur part et c'est important parce qu'on sait que l'image que les élèves ont de même leur sentiment est bien de compétences
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d'intelligence d'efficacité et bien être très important ensuite lorsqu'ils vont se retrouver dans des situations d'apprentissage si je me retrouve en difficulté et que j'ai l'impression que je suis pas assez intelligent et bien ça
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va pas produire les mêmes effets que si je pense que cette difficulté est normale et que je peux la surmonter même situation de test peut être vécue très différemment par les élèves selon qu'ils appartiennent à un groupe
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stigmatiser c'est-à-dire un groupe qui est la cible dans stéréotype négatif visant la compétence qui est justement évaluée par le test si l'on prend le stère éotype de genre en sciences que nous disent stéréotypes il nous dit que
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tout ce qui est science et technologie c'est fait pour les hommes pas pour les femmes donc quand on est une femme et qu'on efface un test de mathématiques ou de raisonnement logique et bien se
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stéréotype va être activé dans la mémoire et générer cette peur de l'échec que nous véhicules la société depuis tellement longtemps pour prouver l'influence du stéréotype
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en sciences chez les filles Isabelle Régnier a présenté un test comme étant un test de géométrie ou de dessin à deux groupes différents les élèves devaient mémoriser puis reproduire une figure en un temps très
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court lorsqu'il est dit que le test évalue les compétences en géométrie les filles réussissent moins bien que les garçons et mieux que quand il est dit que le test évalue les compétences en dessin
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ce que l'on observe un test à une épreuve un examen c'est une performance et on en déduit un niveau de compétence la compétence n'est pas directement observable on a souvent tendance à penser que bonne performance égale bonne
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compétences mauvaise performance = 1 compétences pas toujours une mauvaise performance peut être le signe que l'élève quel qu'il soit n'a pas réussi à mobiliser l'ensemble de ses
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connaissances de ses stratégies de résolution problème de ces ressources cognitives pour résoudre la tâche et produire une performance à la hauteur de ses compétences réelles ce que nous enseigne les travaux sur les sur les effets des stéréotypes c'est qui peut y
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avoir des éléments dans la situation qui peuvent être défavorables à l'expression de ces plaines compétences tout simplement parce que on n'a pas pu du fait de cette situation là mobiliser toutes nos ressources cognitives sur la
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résolution de la tâche ce qui se passe typiquement dans l'effet de menace du stéréotype c'est qu'une partie importante des ressources cognitives notamment la mémoire de travail va être allouée à autre chose que la tâche va être allouée à gérer le stress
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à essayer de mettre de côté les pensées interférentes d'inhibées en fait ces pensées qui vont tourner de façon automatique dans notre cerveau et nous empêcher de nous concentrer on va être focaliser là-dessus quand la tâche est simple bah finalement on va arriver à
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compenser mais si il attache est trop difficile la conséquence est une contre-performance pas nécessairement un échec mais une contre-performance [Musique] l'élève n'est donc pas entièrement
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responsable ni de ses échecs ni de ses réussites ce qui contredit la croyance en la méritocratie très ancrée en chacun de nous plus on croit en la méritocratie scolaire et puis on se sent rassuré à
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titre individuel mais aussi moi on va être enclin à se dire le système est injuste c'était en gros si je pense que les la réussite scolaire dépend uniquement du mérite des uns et des autres ça veut dire que je pense que le
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système fonctionne finalement relativement bien la croyance en la méritocratie serait-elle un frein au changement du système éducatif pour vérifier cette hypothèse Céline darnon et son équipe
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ont mené une étude sur plusieurs centaines de parents d'élèves après avoir évalué leur niveau de croyance en la méritocratie les chercheurs leur ont présenté une méthode pédagogique fictive dite égalisante qui
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permet aux élèves défavorisés de rattraper leur niveau sur les élèves issus de milieux sociaux favorisés les parents sont ensuite sollicités sur leur adhésion à cette méthode globalement il trouve tous la méthode
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intéressante donc si on leur dit est-ce que c'est bien est-ce que c'est quelque chose qui devrait être mieux à l'école oui oui tout le monde dit l'égalité c'est une chose bien donc c'est quelque chose d'intéressant donc on n'a pas tellement de variations sur cette mesure
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là ce qui en fait montre simplement que voilà l'égalité c'est quelque chose qui est désirable socialement donc généralement tout le monde sera d'accord pour dire c'est bien si les goal l'école est plus égalitaire d'ailleurs c'est la des choses qu'on retrouve un peu dans
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tous les discours quel que soit l'orientation politique là où on observe des différences c'est dans le soutien comportemental à cette méthode c'est-à-dire à quel point ils sont prêts justement à s'engager pour la pour mettre en place cette méthode dans l'école de leurs enfants et là ce qu'on
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obtient c'est un lien négatif c'est à dire que plus les parents croient en la méritocratie scolaire et moins il soutiennent l'implémentation de la méthode égalisante dans l'école de leurs enfants les chercheurs ont ensuite présenté une
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autre méthode fictive qui permettrait à tous les élèves d'augmenter leur performances tout en maintenant l'écart entre ceux issus des milieux sociaux favorisés et défavorisés ce qu'on a observé c'est que le lien
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négatif n'existe que pour la méthode égalisante en fait c'est à dire que si la méthode augmente les performances de tous les élèves tout en maintenant les cartes performance mais là les personnes même les personnes qui croient fortement la méritocratie n'ont aucun problème avec cette méthode en fait donc c'est
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bien la promotion de l'égalité qui semble poser problème aux personnes qui croient très fortement la méridocratie scolaire si la recherche permet de qualifier et quantifier les inégalités à l'oeuvre au sein du système éducatif elle propose
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aussi des pistes pour tenter de les réduire le laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant explore ce qui pourrait facileiter les apprentissages fondamentaux pour en quelque sorte
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apprendre à apprendre est-ce que vous souvenez de à quoi il sert le cerveau on avait parlé de quoi se repérer dans l'espace très bien est-ce que tu te souviens de quel lobe fait ça non c'est pas le temps moral c'est celui
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qui non c'est pas le frontal c'est le troisième on a dit que c'était un mot anglais pariétal super c'est celui qui est en jaune les enfants tout en haut de notre tête là celui qui nous sert à se repérer dans l'espace on a vu quoi d'autre comme l'homme
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il sert à quoi celui-ci j'arrête pas de vous le répéter [Musique] à réfléchir et à rester concentré concentré avec ses enfants de grande section de maternelle ce qu'on essaye de faire c'est de leur enseigner
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très explicitement à travers 7 à 8 séances finalement des connaissances métacognitives des connaissances sur leur cerveau comment il s'est développe en quoi il est impliqué dans leurs apprentissages le fait que ce cerveau va se transformer au cours des
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apprentissages on sait que c'est extrêmement important parce que justement ça va des effets sur leur rapport aux apprentissages ils vont considérer que quand quel que soit finalement leurs compétences à un moment donné ils peuvent progresser s'ils
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engagent du temps et des efforts dans ces apprentissages et puis on va leur enseigner ce qu'on appelle des stratégies métacognitives c'est à dire concrètement comment on planifie des stratégies avant de rentrer dans une activité on peut penser par exemple à un
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puzzle quand on est face à un puzzle il y a des stratégies qui fonctionnent mieux que d'autres commencez par les coins puis ensuite faire les bords du puzzle avant de s'engager dans le centre de du puzzle et puis on va aussi
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finalement le renseigner à superviser leur strat quand il y en a une qui fonctionne pas comment on est flexible et comment on essaie de trouver une autre stratégie qui serait plus efficace et puis la dernière chose qu'on essaye de le renseigner c'est ce qu'on appelle
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l'évaluation si on veut apprendre de ses erreurs la première chose qu'on doit réussir à faire c'est déjà d'évaluer qu'on s'est trompé donc on va essayer de d'enseigner toutes ces stratégies et donc l'idée c'est de dire que en
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enseignant cela aux grandes sections de maternelle on a peut-être effectivement là un levier de réduction des inégalités éducatives puisque ce qu'on avait montré dans une dans la première année de cette étude c'est que quand vous regardez
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finalement les inégalités éducatives en grande section de maternelle dans le domaine des mathématiques et dans le domaine du langage oral une grande partie de ces inégalités du fait du milieu social d'origine de l'élève s'expliquer par des inégalités dans le
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domaine justement des connaissances et des stratégies métacognitives donc dans le projet que nous menons on va évaluer ces stratégies mais ta cognitives et ses connaissances métacognitives avant intervention après
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intervention et donc en suivant ces élèves en CP et en CE1 on pourra regarder si dans l'acquisition des apprentissages scolaires fondamentaux en maths et en français on observe une réduction des inégalités éducatives
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est-ce que tu penses que tu as fait un très bon travail un bon travail ou un travail moyen avec les jeux donc ça c'est effectivement des données qui vont être ensuite importantes pour les enseignants et il va y avoir tout un
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travail ensuite de médiation scientifique de pouvoir aller diffuser ces informations vis-à-vis non seulement des enseignants de matériel mais aussi ceux de CP CE1 pour dire vous voyez bien
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sûr que on peut faire des maths plus efficacement ou du français plus efficacement mais si on ne cible pas aussi l'ensemble de ces mécanismes très transversaux qui sont impliqués dans les apprentissages donc c'est mécanismes métacognitif on rate finalement un
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levier de réduction des inégalités éducatives un autre levier pourrait-il être le recours aux outils numériques le laboratoire de psychologie sociale et cognitive à Clermont-Ferrand a conduit
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une expérimentation incluant des industriels spécialistes des technologies du numérique des chercheurs des enseignants et des cadres de l'éducation nationale une donnée de base du système éducatif c'est que la classe elle était
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hétérogène naturellement pas cherché sincèrement à écraser cette hétérogénéité la classe était hétérogène parce que le vivant était hétérogène la diversité du vivant c'est la règle d'or du vivant et donc il faut faire avec cet
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hétérogénéité le problème c'est que l'enseignant ne peut pas toute la journée et toujours avec la même efficacité redire les choses avec des mots différents pour maximiser les chances qu'il soit compris ou elle
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soit accomplie par l'ensemble de ses élèves en revanche avec les technologies numériques là on est dans l'inépuisable c'est à dire qu'on peut utiliser les technologies numériques pour présenter par rapport à un même objet
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d'apprentissage présenter l'objet sous des formes extrêmement variables des plus ludiques au plus formalisés quand on apprend on fait des erreurs c'est normal et le statut de l'erreur et
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n'est pas le même selon qu'on produit l'erreur en public ou en privé dans une machine ou au tableau devant tous ses camarades de classe on sait que la visibilité de l'erreur est une des
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conditions de reproduction de l'échec chez les élèves les plus en difficulté c'est le fait de faire une erreur en public crée les conditions même de sa reproduction autant tes plusintes et plus de tes plus 3 or laissez erreur
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c'est vraiment quelque chose de très fondamental dans l'apprentissage on doit pouvoir essayer on doit pouvoir se tromper faire une erreur c'est pas la marque d'une incompétence nécessairement
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faire une erreur c'est aussi le fait que on est engagé dans un processus d'apprentissage l'outil numérique développé pour cette expérimentation a concerné 8000 élèves
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250 enseignants 38 collèges deux unités du CNRS et deux entreprises à présent il va être proposé dans le cadre de la formation continue des enseignants de la région Auvergne toujours à titre
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expérimental pour les rendre autonomes par rapport à cet outil les technologies numériques nous permettent d'imaginer une gestion des hétérogénéité sans créer
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de groupes de niveau simplement en variant les ressources numériques et en faisant en sorte que l'objet soit présenté de multiples façons et puissent raisonner positivement avec des systèmes
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cognitifs qui n'ont pas les mêmes bases de connaissance qui qui n'ont pas tout à fait les mêmes caractéristiques et faire en sorte que on puisse aider véritablement tous les élèves autre facteur important des inégalités
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éducatives la ségrégation scolaire qui représente un risque pour la cohésion sociale de notre pays conscient de cela l'État a encouragé en 2015 des expérimentations dans des
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établissements publics parmi elles l'expérimentation dite bipollege s'est déroulée entre autres dans le 18e arrondissement de Paris il s'agit de réunir dans un même secteur de collège
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voisins géographiquement mais très contrasté socialement cette expérimentation s'appuie sur des études statistiques menées par des économistes de l'éducation dans Julien Grenet
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c'est une réforme qui était très difficile à mettre en place elle a suscité énormément de protestations locales avec des manifestations sous les fenêtres de la mairie du 18e des pétitions des grèves d'enseignants et
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donc ça s'est fait quand même dans la douleur la réforme a été annoncée en novembre ou décembre 2016 très rapidement la décision a été votée par le Conseil de
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Paris pour être mis en place à la rentrée suivante la crame principale c'est les élèves très favorisés allaient-ils voir leurs résultats BC pas du tout on ne voit pas de baisse significative du point de vue
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des élèves défavorisés à court terme on voit pas de gains significatifs non plus c'est à dire que c'est en fait pas tellement par ce biais là que les effets se traduisent en premier c'est la littérature le suggère d'ailleurs c'est pas immédiatement par les résultats
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scolaires c'est davantage par tout ce qu'on appelle les les aspects non cognitifs la confiance en soi le fatalisme social l'ambition scolaire ou là les choses évolue davantage la
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coopération entre élèves les réseaux d'amitié et ça pour le coup on a pu mesurer par nos enquêtes par exemple que le fait d'avoir mélangé les élèves faisaient que des élèves de milieu
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favorisés et défavorisés désormais était ami parce qu'ils étaient dans les mêmes établissements ce n'était pas le cas avant [Musique] l'expérimentation bicollege Berlioz koïs
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Vox a été pérennisé mais pas généralisé [Musique] depuis 2015 seulement une vingtaine de collèges sur les 7000 que compte la France ont pu mener des expérimentations
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en faveur de la mixité sociale en France les aspirations des élèves sont très très élevés y compris comparativement à d'autres pays puisqu'effectivement il y a eu un effet d'appel avec toute un ensemble de discours en disant 80% d'une classe
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d'âge au niveau baccalauréat venez dans l'enseignement supérieur parce qu'on ouvre les portes et l'enseignement supérieur et donc on voit que les ambitions des élèves et des familles se sont beaucoup élevés les dernières enquêtes nous montrent que 90% des
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parents des milieux populaires y compris des parents d'origine immigrées souhaitent que leurs enfants fassent des études supérieures et aussi parce qu'elles sont très conscients que dans le système français la carrière professionnelle est très
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fortement déterminée par le diplôme initial et que on rattrape pas après dans le monde du travail le fait de d'entrer avec un diplôme de niveau très bas donc il y a des ambitions très très
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élevées et en même temps un système qui s'avère incapable de satisfaire ses aspirations et donc les élèves se rendent compte progressivement que certes ils accèdent au lycée mais ce n'est pas
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nécessairement le même lycée selon qu'ils sont en centre-ville ou en banlieue selon qu'ils sont dans les filières générales ou dans les filières professionnelles et il en est des mêmes ensuite dans l'enseignement supérieur
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qui en France est particulièrement fragmenté donc ça engendre un très fort sentiment des frustrations qui est très dangereux politiquement c'est-à-dire le fait de faire gonfler les aspirations et
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n'est pas donné une réponse ensuite qui soit satisfaisante par rapport à ces aspirations en France à peu près la moitié de la ségrégation en des établissements scolaires vient de
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l'évitement vers le privé c'est à dire que pour se représenter les choses simplement si demain tous les élèves du privé reviennent dans leurs établissements publics de secteur la ségrégation est divisée par deux donc face à ce constat effectivement il
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y a nécessairement une réflexion à avoir sur quel de quelle levier on dispose pour faire que le privé l'enseignement privé participe à cette démarche de mixité c'est d'autant plus légitime que
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aujourd'hui le privé est financé à hauteur de 73% par l'État et les collectivités locales [Musique] pour trouver finalement des leviers d'action de réduction réelle des
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inégalités éducatives il faut une transformation complète de notre système c'est à dire à tous les niveaux il y a évidemment une un niveau qui est la carte scolaire la modification de la mixité sociale au sein des établissements mais il y a aussi quelque
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chose finalement qu'on évalue peu et qu'on interroge peu c'est notre programme si on veut réellement participer à la réduction des inégalités il va falloir effectivement qu'on laisse de la place dans les programmes pour justement
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travailler autour de ces implicites et de ces non-dits de l'apprentissage il y a effectivement un enjeu de pédagogie des chercheurs vis-à-vis du politique mais il y a aussi effectivement la prise en compte que
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nous sommes dans un système qui est difficile à réformer parce que nous sommes dans un système Jacobins dans lequel quand vous voulez entraîner des transformations vous êtes obligé de les entraîner sur finalement l'ensemble du territoire national et donc ça crée des
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tensions particulières c'est pour ça aussi que finalement cette notion qu'on pourrait importer des solutions de l'étranger et les mettre en place directement dans notre système éducatif c'est très probablement pas le cas d'ailleurs c'est ce que vous dise la plupart des chercheurs de ce point de
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vue il va falloir trouver une solution française mais on verra ce qu'elle donne mais c'est aussi ça le véritable enjeu et ça sera de toute façon à la croiser des différentes disciplines et des
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différents apports des différentes disciplines il n'y a pas une discipline une baguette magique qui réglerait tous les problèmes de notre système éducatif et de réduction des inégalités donc c'est ça qu'on peut apporter en tant que chercheur c'est aussi de pouvoir apporter cette vision pluridisciplinaire
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des problématiques d'inégalité éducatives et je pense qu'on ça le le CNRS est en première ligne puisque il a des chercheurs dans toutes les chercheurs et des chercheuses dans toutes les disciplines qui peuvent justement produire ce type de savoir
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après tout l'enjeu cette communiquer auprès des politiques et ça c'est aussi quelque chose qu'on doit apprendre à faire en tant que chercheur comment on peut finalement produire des recommandations qui sont finalement déclinables en politique publique et ça
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c'est aussi quelque chose sur lequel nous devons travailler en tant que chercheur
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