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[Musique] merci beaucoup Stan c'est un plaisir d'être là aujourd'hui merci de m'avoir invité et donc c'est le titre que Stan
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m'a proposé je dois dire l'extraord ire efficacité de l'apprentissage chez le jeune enfant c'est un beau titre j'ai choisi de le garder et du coup je vais pas vous parler que de langage parce que les enfants ils apprennent beaucoup de choses et pas que du langage donc je vais sortir un petit peu de mon domaine
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de spécialité et ce que je pensais vous proposer aujourd'hui c'est finalement voir un peu de quelle manière on peut tester la manière dont les enfants apprennent puisque c'est ça qui nous qui nous préoccupe et si vous
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prenez un bébé ici un nouveau neé on a l'impression qu'ils savent rien faire du tout à part têter et dormir globalement et puis en fait en l'espace pass de quelques années ils vont devenir disons enfin ils vont apprendre un nombre de
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choses totalement impressionnant hein donc évidemment parler marcher avoir des compétences sociales apprendre des connaissances très fines sur leur monde culturel et même faire leur lcer au bout d'un moment suffisamment long et donc
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comment on peut faire pour tester la manière dont les bébés apprennent on a plusieurs stratégies je vais vous présenter aussi aujourd'hui un certain nombre d'expériences qu'on appelle comportemental donc comportemental parce qu'on va observer le comportement des bébés et les mettre dans des sites
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situation où cette observation va nous permettre d'inférer quelque chose sur la manière dont ils apprennent donc mon but c'est vous présenter quelques exemples de ça aujourd'hui pour l'illustrer donc on peut mesurer beaucoup le regard là où il regarde combien de temps il regarde s
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l'utiliser énormément chez les très jeunes enfants on a utilisé la suon c'est pas une mesure très précise on peut aussi regarder combien de temps il recherche un objet caché par exemple dès qu'il soit un tout petit peu plus grand et puis on a évidemment toute une
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panoplie de techniques d'imagerie cérébrale qui peut aussi nous informer sur la manière dont les enfants apprennent aujourd'hui je vous en parlerai pas mais il y a plein d'autres endroits où vous pouvez entendre parler de ça et donc comment vous parler de l'apprentissage du bébé je me suis dit
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que j'allais choisir quelques exemples vous montrer un peu un florilège donc je vais vous parler un petit peu de l'apprentissage du langage on va voir qu'effectivement le langage s'apprend en contexte aussi chez les êtres humains on
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on napprend pas le langage en se faisant enseigner des règles de grammaèire ni du vocabulaire ça marche pas je voudrais vous parler de ce qu'on appelle la pédagogie naturelle qui est un concept très intéressant qui illustre la manière
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dont les enfants savent quand ils sont dans une situation où ils pourraient apprendre quelque chose d'intéressant voilà grâce à leur congénère en l'occurrence aussi vous montrer toujours en exploitant les congénères que des bébés très jeunes arrivent à savoir
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quand ils ne savent pas et donc à demander à quelqu'un d'autre c'est quelque chose que tout ça c'est des stratégies enfin en tout cas demander de l'aide quand on sait qu'on ne sait pas c'est une stratégie qu'on utilise toujours en tant qu'adulte hein donc chaque fois qu'on rencontre un problème
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dont on ne connaît pas la solution on se dit bah tiens je vais demander à par exemple Stan qui sait beaucoup de choses en statistique voilà et puis évidemment un autre outil très puissant que vous utilisez encore beaucoup aujourd'hui
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c'est d'utiliser le langage comme outil d'apprentissage et donc les bébés font ça aussi énormément donc pour chacun je vais vous présenter juste une étude la première donc sur l'apprentissage du du langage j'ai choisi une étude que j'ai
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faite dans mon abo évidemment c'était la plus facile pour moi et donc l'idée c'est de de répondre à cette question comment fait font les enfants pour deviner le sens des mots hein donc vous savez peut-être que les enfants très jeunes même déjà à 6 mois on peut
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montrer qu'il commencent à connaître certains mots très concrets hein des mots comme comme des verbes à partir de 9 mois des verbes comme boire ou manger ou des 6 mois des mots concrets comme je sais pas chaussures mains donc on on
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voit qu'il commence à avoir une petite idée du sens et puis à partir de 1 an et demi 2 ans leur vocabulaire mais explose comme on dit on appelle ça l'explosion lexicale parfois et donc cet accroissement très très rapide du vocabulaire appris par les enfants on
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pense qu'il est rendu possible parce que les enfants justement exploitent la structure du langage pour l'apprendre comme le font les réseaux et donc il y avait cette hypothèse qui a été proposée dans les années 90 par laal glitman une très grande chercheuse qui travaillait
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aux États-Unis qu'elle a appelé l'initialisation syntaxique c'est cette idée que les enfants utilisent le contexte syntaxique d'un mot pour deviner son sens donc sa position dans la phrase je vais vous montrer comment ça marche c'est tout bête si on prend la différence entre les noms et les verbes
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et je vous présente une petite vidéo d'un d'un un pingouin qui saute et puis je vous dis oh regarde c'est une bamoule et puis après je vous dis tu vois elle piredal et ben si vous êtes un bébé de
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18 mois vous allez apprendre que la bamoule ça veut dire pingouin bon ici j'ai une pomme dans la main et et piredaller ça veut dire sauter donc en fait on voit que les enfants des 18 mois sont capables tout comme vous l'avez
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fait ici d'utiliser le contexte dans lequel je vous présente ce mot nouveau pour savoir de quel genre de de de choses il parle dans le monde et effectivement quand on a un mot qui est dans une une position de verbe ben très probablement ça va référer plutôt à une
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action tandis qu'un mot dans une position de nom a une meilleure chance de référer à un objet et les enfants très jeunes utilisent ça donc ça c'est un c'est un fait intéressant donc voilà à partir de 18 mois ils font ça la
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question qui nous intéresse vraiment quand on s'intéresse à l'apprentissage c'est comment ils ont fait pour apprendre les contextes comment ils savent que quand ils entendent c'est une bamoule alors sans doute bamoule représente un objet et donc l'idée qu'on
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a développé pour pour ça elle est encore une fois assez simple j'aime beaucoup aussi le le vocabulaire d'Alain les choses les plus simples sont souvent les meilleures et donc c'est cette idée que si les enfants dès 6 mois ont réussi à
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apprendre le sens de certains mots donc qui qui ont des référents très concrets hein évidemment ils prennent pas des des verbes comme penser et croire à 6 mois mais voilà je sais pas quoi mains chaussures
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ça c'est des mots don il commencent à connaître le sens mais en fait ils peuvent utiliser ces mots qu'ils connaissent pour regarder dans quel contexte ils se produisent et ensuite quand ils entendent un mot nouveau dans un contexte ils connaissent déjà ben ils peuvent projeter sur ce mot nouveau les
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caractéristiques des mots qui connaissent déjà par exemple un bébé qui sait déjà que girafe c'est une girafe un jouet girafe quand il entend c'est une bamoule il se dit ben bamoule peut-être ça réfère à un truc qui est un peu comme girafe et ensuite le un peu il faudra
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définir à quel point c'est précis et donc pour savoir si les enfants font ça évidemment on peut pas juste se contenter de regarder à quel âge ils apprennent X Y ou Z il faut qu'on leur enseigne quelque chose de N c'est comme
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dans l'expérience d'avant quand je vous ai dit on leur enseigné de nouveaux mots bamou et pirdal maintenant je veux savoir comment ils apprennent les contextes syntaxiques donc il faut que je leur enseigne des nouveaux contextes syntaxiqu on n pas d'autres moyens ça c'est un petit peu plus difficile que
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d'enseigner un mot nouveau un mot de contenu comme on les appelle comme bamoule dans c'est une bamoule et la raison c'est que bah des mots nouveaux vous en apprenez tous les jours encore he donc c'est le le le lexique est très grand on apprend les mots très
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facilement les les mots qu'on appelle les mots grammaticaux comme les articles les auxiliaires les pronoms he les et les unes Cuxa on en apprend pas tous les jours des nouveaux effectivement et quand on essaie d'apprendre un mini
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langage donc un langage artificiel complet ben ça prend du temps et on narrive pas à faire ça à 20 mois même quand on fait ça avec des 5 6 ans ça prend 5 6 semaines donc l'idée qu'on a eu c'est de leur enseigner du pseudo français c'est-à-dire on prend tout du
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français et on va juste rajouter deux articles et ces articles ils vont leur permettre d'apprendre quelque chose donc je vais pas vous dire tout de suite ce que c'est on va leur présenter un petit film voyez où on va parler en pseudo français c'est moi qui vais parler en
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pseudo français en l'occurrence et alors je vous préviens tout de suite pour rendre la chose plus facile que à la fin les bébés ils ont une expérience comme ça on leur présente ces deux objets ici et ils entendent au regarde cobamoule et on va savoir s'ils arrivent à deviner
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lequel des deux est le bamoule ok c'est colapin il a entendu copoule rire colapin appelle copoule dis tu me racontes ton
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histoire monte dans quatre acteurs avec calivre hop oh hop oh c'est dur avec qu'ivre bon j'arrête
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les bébés adorent ça mais il regardent un film un peu plus long et alors maintenant est-ce que vous avez appris quelque chose vous les adultes donc si je vous dis maintenant au regarde cobamoule combien de vous répondent que
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bamoule c'est cet objet là pas grand monde et si je vous dis kobamoule regarde kobamoule combien répondent à celui-là bon j'ai vu trois mains vous avez raison c'est celui-là et
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donc pourquoi ben parce que on a entendu parler de copoule et colapin et quatre acteurs et calivre et donc effectivement si on cherche les points communs quand on entend cobamoule on va se dire est-ce que bamoule ressemble un petit peu à poule et à lapin ben finalement celui-là
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il a des yeux aussi c'est un animé donc peut-être c'est celui-là et la question qu'on se pose c'est est-ce que les bébés font ce genre d'inférence vous voyez ici cette expérience a été faite avec des bébés de 20 mois ce que vous voyez sur ce graphhe c'est sur l'axe des x donc le
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le temps en millisecondes ici donc il y a les deux images qui apparaissent à l'écran une à gauche une à droite et puis euh ici on leur dit au regard de cobamoule par exemple et puis sur l'axe des Y vous avez la proportion de regard
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vers l'image qui représente l'animé et donc plus la courbe va vers le haut et plus il passe de temps regarder l'animé plus la courbe descend vers le bas plus il passe de temps à regarder l'inanimé et les deux courbes donc la courbe rouge c'est quand on leur dit au regarde
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cobamoule donc avec l'article qui correspond au nom animé et la courbe verte c'est quand on leur dit au regarde capirdal donc avec l'article qui correspond aux inanimé et vous voyez ici effectivement qu'il y a une période de
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temps quand on leur dit au regarde cobamoule où il regardent plus l'animé que l'inanimé donc les bébés de 20 mois sont effectivement capables d'utiliser cette stratégie qui consiste à se reposer sur les mots etmphèmes
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grammaticaux quand on regarde c'est quoi les caractéristiques de ces mots et mororphèmes grammaticaux encore une fois on revient sur la notion de structure qui est là dans l'environnement et c'est c'est ce dont nous parlait Stéphane tout à l'heure ben ces mots émorphèmes
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grammaticaux qui portent la structure syntaxique des phrases ils sont très très très fréquent et donc simplement si on fait une analyse vraiment brutale donc mettons je prends un corpus écrit et je fais juste je regarde les trois
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premières lettres de tout le corpus de de chaque phrase du corpus et euh et je les classes par fréquence ben je vais trouver effectivement en faisant ça l'émogrammaticau donc de la même manière en cherchant les syllabes les plus fréquentes on va trouver l'émogrammaticau et cetera donc on sait
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que les enfants ils sont sensibles très tôt et juste en étant sensible au contexte ça va leur permettre d'apprendre euh effectivement le sens possible des mots et une fois qu'on a dit ça on voit bien pourquoi dans les
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langues euh où il y a des systèmes assez compliqués je pense à l'allemand par exemple où on va avoir des cas différents avec beaucoup d'articles différents les Allemands ils se trompent jamais les gens qui apprennent l'allemand comme une deuxième langue ils
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se trompent beaucoup ben pareil en français avec le genre et donc pourquoi on se trompe effectivement quand on apprend l'allemand à l'école on nous fait apprendre des listes de vocabulaires si on apprenait plus en contexte en immersion ben on saurait en
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fait après enfin quel type de mots précèd des mots de contenu spécifiques voilà et ça c'est la manière dont les enfants apprennent donc c'est une une un modèle d'expérience pour vous montrer comment on arrive à savoir comment ils
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apprennent à parler le deuxième exemple dont je voulais vous parler c'est cette histoire de pédagogie naturelle donc c'est une un concept qui a été développé par des collègues hongrois gergali et ggali chibra et je
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vous présente juste une expérience ici et ensuite je vous explique comment ça fonctionne donc dans cette expérience c'est assez simple le bébé il est assis ici sur les genoux de la personne qui l'a accompagné et face à lui il y a une expérimentatrice qui est juste elle a
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deux objets sur une table en face d'elle et ici dans la première situation qu'on appelle donc le contexte non communicatif elle communique pas du tout avec l'enfant elle garde les yeux baissés hein donc le bébé arrive avec sa maman
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ou la personne qui l'accompagne ça si là en face de cette expérimentatrice qui ne le regarde pas et puis à un moment donné elle va regarder l'objet qui à sa droite et sourire en genre tiens j'aime bien cet objet ensuite elle regarde l'objet de gauche et là elle fait une grimace en
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mode non vraiment il est horrible celui-là je l'aime pas et à la fin elle regarde le bébé cette fois et elle tend la main au milieu pour que l'enfant lui donne ou l'autre ça se passe à 18 mois effectivement dans un cas comme ça l'enfant va lui tendre un des objets et
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euh ce que vous voyez ici c'est le pourcentage d'objets vers lequel elle a souris hein donc si elle a souris vers l'objet de droite effectivement ils vont majoritairement lui tendre l'objet qu'elle préfère voilà donc ils sont assez coopératifs les enfants ça c'est
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une autre chose qu'on qu'on savait déjà et euh voilà premier résultat maintenant on peut se demander qu'est-ce qu'ils ont appris dans cette circonstance hein donc le truc le plus simple qu'ils ont appris c'est cette personne spécifique
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préfèrent l'objet qui ressemble ici à une pyramide donc pour tester ça il y a une deuxième condition ça va se passer exactement de la même manière donc on démarre l'expérimentatrice regarde à droite et sourit regarde à gauche fait
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la grimace ensuite elle se lève elle s'en va il y a quelqu'un d'autre qui vient qui n'a rien vu de ce qui s'est passé avant elle s'assie elle demande un des objets et là on peut se demander est-ce que l'enfant va inférer que cet objet il est préférable pour tous les êtres humains ou juste pour cette dame
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qui est déjà parti maintenant ben vous voyez que le bébé non il fait pas du tout l'inférence que la nouvelle personne elle va avoir la même préférence que l'ancienne personne aucune inférence comme ça si quelque chose il est même en dessous de 50 % et ça c'est juste la trit pour la nouveauté
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que les bébés ont hein donc ce ce nouvel enfin l'objet qui était pas préféré ben finalement ils ont un peu envie de de voir comment il fonctionne et alors la condition expérimentale cruciale
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maintenant c'est celle-ci où encore une fois c'est tout pareil sauf que on va démarrer en instaurant un contexte communicatif et ça dans cette expérience précise ça va être tout simple ça va être juste l'expérimentatrice commence
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en échangeant un regard avec l'enfant elle regarde enfant en face l'enfant la regarde et la communication s'établit dans d'autres expériences réalisées par le même groupe ça peut être juste en faisant Coucou bébé au début de l'expérience voilà il peut y avoir une
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simple voix qui établit le contexte communication et donc ce qui se passe dans cette circonstance c'est que l'enfant va faire l'inférence que puisque cette personne est en train de communiquer instore un contexte de communication et ensuite fait une sorte
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de démonstration mais il va se dire tiens ça c'est un contexte où il y a quelque chose à apprendre et donc son hypothèse par défaut c'est que la chose à apprendre ça va être quelque chose de général parce que sinon pourquoi l'autre fait l'effort de lui enseigner et donc
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ce que vous voyez ici au départ elle regarde l'enfant ensuite elle sourit à l'objet de droite elle fait la grémace à l'objet de gauche elle s'en va une nouvelle personne arrive elle tend la main et l'enfant va lui tendre le même objet que la première personne préférée
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donc en gros lui il a appris un truc du genre ah bah oui il y a des objets qui sont mieux que d'autres et il y a une bonne chance que d'autres êtres humains aussi préfèrent ces objets là il a appris quelque chose de général et ça vous voyez bien que c'est un outil
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d'apprentissage très puissant en fait parce que si chaque fois que une personne en fait un adulte est en train de vous montrer quelque chose et qui fait ça dans un contexte de communication ben l'enfant automatiquement va se mettre en mode ah
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tiens là j'ai un truc à apprendre donc voilà c'est particulièrement puissant les auteurs pensent que a priori ça se produit pas comme ça dans le monde animal voilà même si évidemment c'est toujours difficile de prouver dans un sens ou dans
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l'autre alors le troisième exemple que je voulais vous présenter c'est quelque chose qu'on appelle parfois la métacognition donc c'est la capacité à réfléchir sur ces propres états mentaux et donc ici ce qu'on va étudier en
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l'occurrence Louis Goupil c'était est-ce que les bébés savent quand ils ne savent pas et cette question de la métacognition elle a été beaucoup étudiée parce que quand on pose la question à des enfants assez jeunes mais qui peuvent déjà répondre en parlant
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donc je sais pas même 4 ou 5 ans on va voir qu'ils ont tendance à être très sur deux beaucoup trop sur deux même quand il se trompent on va leur dire est-ce que tu as tout compris là ce qui se passe dire oui oui j'ai tout compris voilà donc pendant longtemps on disait
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les enfants n'ont pas de métacognition qui fonctionne bien ils n'ont pas un accès à leur propre confiance et donc dans cette étude là on va prendre des enfants beaucoup plus jeune de 20 mois et on va essayer de trouver une manière
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de tester s'ils savent quand ils ne savent pas mais sans leur poser la question parce que toute façon 20 mois ils disent pas grand-chose encore alors dans cette étude ce qu'a fait Louis Goupil ici c'est c'est un petit jeu hein donc il y a toujours je vous l'ai pas dit au début he mais évidemment ces
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études là avec les bébés il faut toujours faire quelque chose quand même de super intéressant pour les enfants parce que sinon ils descendent des genoux de leur maman ils s'en vont hein donc on a toujours ce cette contrainte qu'il faut que ça soit vraiment très
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ludique et donc ici dans ce petit jeul qu'elle leur propose donc vous voyez que l'expérimentatrice est assise face au bébé elle a deux boîtes et elle va prendre un jouet qui est présenté ici le petit
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objet coloré elle va le montrer à l'enfant puis elle va le cacher dans dans une des deux boîtes alors condition 1 elle soulève les deux boîtes et elle elle repose les deux boîtes aussi avec l'objet caché sous une des boîtes et
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l'enfant est en train de regarder donc il sait très bien où elle l'a mis ensuite on ferme le petit rideau on attend un délai qui peut être variable donc 3 secondes très court jusqu'à 12 secondes il faut qu'il s'en
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souvienne et puis à la fin l'enfant va avoir le choix de pointer hein elle va lui demander quelle boîte tu veux donc il peut pointer vers une des boîtes il est juste un peu trop loin pour l'attraper lui-même et puis l'expérimentatrice va lui proposer enfin
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lui donner la boîte qu'il a choisi il pourra la soulever et donc découvrir l'objet s'il a bien choisi donc ils sont assez motivés pour pour obtenir l'objet et alors voilà j'ai mis une petite photo donc c'est pas la même expérience voyez
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hein mais le voyez le petit rideau le bébé sur les genoux de sa maman en l'occurrence et là elle faisait quelque chose avec des des cubes colorés et alors ça c'est la condition là donc la première
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condition je vous ai montré il y a dans certains essais on leur propose une tâche qui est impossible à résoudre donc ici en fait le rideau il est fermé dès le début donc l'expérimentatrice elle va montrer le jouet au-dessus du rideau ils savent qu'il a un jouet ensuite elle
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cache ses mains derrière le rideau elle va comme avant soulever les deux boîtes et reposer l'une des deux boîtes sur l'objet mais l'enfant n'a aucune idée de quelle boîte contient l'objet donc c'est une tâche qui est devenue impossible il y a plus
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d'évidence et puis avec en plus tout ça on rajoute maintenant deux groupes d'enfants il y a le groupe contrôle qui fait juste ça et puis le groupe test à qui on va proposer euh un choix c'est-à-dire que quand il arrive au
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moment du test il peut soit pointer directement si sait s'il pense qu'il sait où se trouve l'objet ou alors il a le choix de s'adresser à la personne qui l'a accompagné qui peut être sa maman son papa sa nounou et cetera sa
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grand-mère et et lui demander de l'aide et comment on fait ça comment on fait pour dire à l'enfant ben quand tu sais pas tu peux demander de l'aide c'est que tout au début de l'expérience il y a un ou deux essais pour rien et dans ces essaislà on va montrer comment ça marche
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on cache l'objet on soulève on pointe sauf que la toute première fois même si l'enfant pointe on va pas trop regarder où il pointe on va pas tout de suite lui donner la boîte l'expérimentatrice va se tourner vers la personne qui a
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accompagné le bébé qui en fait assis à côté d'elle et qui du coup voit tout même quand le rideau est tiré cette personne sait où est caché l'objet et du coup l'expérimentatrice se tourne vers l'adulte qui accompanne l'enfant et lui
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dit et vous est-ce que vous savez où il est caché et donc à ce moment-là la maman regarde son si le bébé la regarde en retour alors elle va pousser la boîte vers l'enfant et ça du coup ça permet à
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montrer ça permet de montrer à l'enfant que dans ce jeu là qu'on lui présente s'il sait pas il a le droit de regarder sa maman pour qu'elle l'aide voilà il sait que sa maman a le droit de l'aider et donc qu'est-ce qu'on attend de cette
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expérience si les enfants sont capables de mesurer donc ce qu'on appelle ici leur manque de confiance donc s'ils sont capables de savoir quand ils ne savent pas et qui sont capables en plus de partager ce manque de confiance donc de dire à leur normalement là j'ai besoin
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d'aide ben à ce moment-là on s'attend à ce que les enfants du groupe test devrai doivent demander de l'aide spécifiquement pour éviter les erreurs et donc il devrait avoir une performance globale qui serait meilleure que celle des enfants du groupe contrôle et on
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s'attend aussi à ce qui demande plus souvent de l're quand la tâche est plus difficile hein donc l a effectivement regardé ces deux choses-là donc d'abord là on regarde juste le groupe test ce
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que vous avez ici sur l'axe des ordonnées c'est la probabilité qui se tourne vers l'adulte pour demander de l'aide et vous voyez ici que quand laattâche est impossible parce que le rideau était tiré et que l'enfant n'a
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pas vu où était caché l'objet il va demander de l'aide très fréquemment voyez à peu près 3/4 du temps tandis que quand la tâche était possible c'est-à-dire qu'il a vu où était caché l'objet mais peut-être il est plus sûr oou il a oublié il demande de l'aide
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beaucoup moins souvent autour de 30 % du temps et quand on découpe ça même avec les différents délais hein si le délai était court un peu plus long un peu plus long très long voyez que la probabilité qui demande de l'aide effectivement
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augmente avec le délai donc plus on les a fait attendre et plus ils ont d'inquiétude sur le fait qu'il se souviennent bien de où se trouve l'objet et l'autre mesure qu'on peut voir ici c'est effectivement les réponses correctes est incorrect donc cette
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fois-ci vous avez ici le groupe contrôle donc celui qui avait en fait pas le droit de demander de l'aide et le groupe test celui qui avait le droit de demander de l'aide ce que vous avez ici sur l'axe des ordonnées c'est donc le la
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probabilité de répondre he puisque l'enfant avait le choix entre répondre lui-même en pointant ou demander l'aide aux parents dans le cas de du groupe test et donc voyez ici que quand les réponses sont correctes donc quand
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l'enfant finalement savait quoi répondre la probabilité de répondre est assez élevée et c'est la même dans les deux groupes donc quand les enfants savent ils répondent ils demandent pas systématiquement de l'aide et ici vous avez les probabilités de répondre pour les réponses
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incorrectes donc les enfants du groupe contrôle quand ils connaissent pas la réponse peut-être parce que c'est un cas impossible ou peut-être parce parce qu'ils ont oublié ben finalement soit ils font rien et on passe à l'essai suivant ils sont sûr de pas avoir le jouet soit ils tentent quand même après
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tout il y a que deux boîtes c'est une chance sur deux et donc s'ils tentent quand même et qu' répondent ben une chance sur deux ça sera juste faux donc ici on trouve un certain nombre de réponses fausses voilà ils essayent quand même de répondre les enfants du groupe test au contraire quand ils
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savent pas et ben ils répondent très peu parce que ils sont occupés à demander de l'aide à leurs parents et donc à obtenir l'objet et donc voilà ce que ces expériences démontrent encore une fois c'est un outil d'apprentissage
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extraordinaire efficace donc si j'ai besoin d'avoir une information et que je me rends compte que j'ai pas assez d'information justement pour savoir ce que je dois faire et ben je peux demander de l'aide aux gens qui sont autour de moi encore une fois il y a pas
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des tonnes d'études mais c'est pas des comportements qu'on observe très spontanément dans le monde anumal alors que chez les enfants c'est vraiment très spontané donc là c'était pas simple de réussir à le montrer expérimentalement elle a beaucoup travaillé Louise mais c'est des choses qu'on observe beaucoup
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de manière anecdotale disons on s'attendait à observer ce résultat que les enfants soient capablees cap de demander de l'aide et alors la dernière étude que je vais vous présenter c'est une étude parmi beaucoup qui illustre la
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puissance du langage comme un outil d'apprentissage et donc pour cette étude je vais faire un petit retour dans le temps là c'est une expérience de chou et carré voyez en 96 qui travaillait à l'époque sur la représentation des
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objets et qui avait trouvé un résultat très contreintuitif donc je vais le dessin est un peu petit je vais vous le mimer ici sinon j'ai deux objets voyez donc c'est une étude où on va on va
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placer l'enfant face à un petit théâtre c'est un peu comme tout à l'heure avec le rideau et tout et donc sur cette scène il va y avoir un écran donc par exemple ici ce pupitre voilà donc l'enfant ne peut pas voir ce qui se passe derrière le pupitre et puis il y a
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une expérimentatrice ou un expérimentateur caché dont on ne voit rien sauf peut-être quelquefois une main qui va de derrière l'écran sortir un objet SICI je vous montre une pomme voilà et ensuite un autre objet va
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sortir et puis à nouveau on sort un objet puis l'autre objet et puis ce qu'on fait à la fin c'est qu'on va enlever l'écran hein donc là tout à coup on va voir qu'est-ce qu' avait caché derrière cet écran et là il y a deux
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choix soit quand on enlève l'écran on trouve deux objets ça c'est ce à quoi vous vous attendez vous les adultes soit de temps en temps on a supréptissement escamoter un objet on soulève l'écran et il y a plus qu'un objet là derrière vous les adultes vous devriez être surpris
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hein c'est un tour de prestigitation les enfants de 12 mois aussi ils sont surpris quand on leur fait ça ils se disent B non il devrait y avoir deux objets là derrière les enfants de 10 mois ils sont pas surpris et ça c'était très contreintuitif parce que par
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ailleurs on sait très bien que à cet âge là et même bien plus jeune les enfants savent que quand un objet est caché il existe toujours hein donc c'est pas parce queils croient que les objets ont disparu non ça ils font pas ça on peut même montrer que dès 4 ou 5 mois les
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enfants sont capables de faire des soustractions donc si on fait une expérience comme ça il y a un écran voilà je vous montre que je place un objet derrière l'écran je vous montre que je place un deuxième objet derrière l'écran maintenant je vous montre que je
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sors un objet je le range ailleurs après si je lève et il y a zéro ou deux objets les bébés sont surpris ils s'attendent à trouver exactement un objet ok donc ils sont capables de garder trace du nombre de choses qui se passent et donc quand ils sont pas capables de le faire dans
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cette situation en gros c'est parce qu'ils pensent que finalement une pomme a pu se transformé en bouteille hein comme ils ont vu que un à la fois ils se disent ben après tout j'en ai toujours vu qu'un donc peut-être à la fin il y en avait qu'un et que la pomme se changer
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en bouteille pourquoi pas hein donc c'est que à cet âge-là ce qui compte pour eux pour individuer un objet c'est plutôt la continuité spatiotemporelle hein le fait d'avoir vu la chose au même endroit et pas tellement finalement le
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les caractéristiques individuelles de l'objet donc ça c'était surprenant mais très bien répliqué et donc je vais vous montrer quand même du coup les résultats de cette étude pardon donc ici on mesure
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après après le le petit cinéma là on soulève l'écran et on regarde juste pendant combien de temps l'enfant regarde le résultat final donc un objet ou deux objets dans le cas présent deux objets c'est ce à quoi on s'attend donc ça devrait pas être surprenant un objet
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c'est surprenant si l'enfant est surpris devrait regarder plus longtemps donc dans une étude comme ça on mesure d'abord ce qui se passe dans une ligne de base donc maintenant je prends des bébés qui n'ont pas vu le film enfin ils n'ont rien vu du tout il s'est rien
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passé pour eux juste ils arrivent ils s'assoient devant on lève l'écran et il y a soit un objet soit deux objets ni l'un ni l'autre n'est attendu quand on fait ça il préfère regarder deux objets juste parce qu'il y a plus de trucs à voir c'est plus intéressant donc il
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passe plus de temps à regarder le deux objets que le un objet voilà mais ils n'ont aucune attente et quand ils ont vu le petit film où il devrait s'attendre à avir un seul objet donc être surpris regarder ça plus longtemps ben voyez qu'en fait il y a aucune différence
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entre ces deux conditions qui suggère que les enfants sont pas surpris c'est ce que je vous disais à l'instant alors le rôle du langage dans tout ça donc quelques années plus tard toujours feichou a fait cette deuxième étude où maintenant c'est exactement pareil sauf
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que en même temps qu'on fait apparaître les objets on va les nommer donc par exemple on va dire oh regarde une pomme ah tu as vu une bouteille oh regarde une pomme une bouteille une pomme une bouteille et
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ensuite on lève l'écran et on montre encore une fois soit deux objets soit un objet et dans cette circonstance ce qu'on voit c'est que maintenant les enfants sont surpris quand il y a plus que un objet donc ici vous avez toujours la
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ligne de base on voit qu'il préfère enfin il regarde plus longtemps pardon quand c'est deux objets qu'un objet parce que c'est plus intéressant maintenant quand ils ont eu cette petite scette avant où on leur a montré regarde
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un canard regarde une balle ils vont regardez voyez légèrement plus longtemps la situation avec un objet qui est surprenante que la situation avec deux objets qui est attendu c'est ce à quoi ils s'attendent et ce qu'on mesure ici
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évidemment c'est l'interaction entre ces deux conditions hein c'est pas juste une différence ici et alors la dernière la dernière condition dans cette étude particulière c'est ce cas où
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en fait on va quand même parler nommer les objets sauf qu'on va mettre le même mot pour les deux objets donc je vais dire oh regarde un jouet tu as vu un un jouet tu vois un jouet un jouet un jouet et quand on fait ça bah à nouveau les
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enfants se disent finalement il pourrait y en avoir que un peut-être que la pomme s'est transformée en bouteille après tout et donc c'est ce que vous voyez dans ce dernier résultat ici on retrouve la même chose que pour la ligne de base
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c'est-à-dire que les enfants regardent juste plus longtemps là où il y a deux objets parce que c'est un peu plus intéressant il y a plus de choses à voir et voilà et donc pour résumer un petit peu tout ce que je vous ai
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présenté donc il y avait cette étude sur comment les enfants devinent le sens des mots je vous ai montré qu'effectivement les enfants exploitent la structure grammaticale des langues c'est pas une surprise et que dans ce cas-là il se repose beaucoup sur les
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mots et les morphèmes grammaticaux qui sont des élénements extraordinairement fréquents je sais pas du tout j'en suis sur le temps ça va ok très fréquent souvent très courts facile à repérer les enfants les
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repèrent très tôt et donc les utilisent en l'occurrence comme un informmatif sur les les propriétés des mots qui les entourent donc un exemple d'un système d'apprentissage très efficace pour le
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langage et qui repose sur la structure du langage cette idée de la pédagogie naturelle que donc les bébés vont interpréter spontanément certains indices sociaux comme le regard direct ou comme le fait de s'adresser de parler à un enfant comme indiquant qu'ils
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entrent dans une situation d'apprentissage en tout cas une situation qui a un potentiel d'apprentissage et donc du coup dans cette situation ils vont prêter attention à ce qu'on leur dit à ce qu'on leur montre pour éventuellement en tirer
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des généralisations sur leur environnement cette idée que les enfants très jeunes don 20 mois sont déjà capables d'identifier les situations où ils ne savent pas tout et en plus sont capables de demander de l'aide donc encore une fois une procédure
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d'apprentissage très efficace qui fonctionne bien chez l'humain peut-être pas ailleurs et le dernier point S que le langage lui-même est un outil puissant d'apprentissage et donc là je voudrais juste ici mentionner quelques
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idées de Lise pelk qui est une de nos grandes grande développementaliste une de nos collègues que Stan a déjà invité dans son cours d'ailleurs qui elle dit effectivement juste le fait la manière
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dont on nomme les objets est extraordinairement informative sur le monde qui nous entoure donc par exemple elle dit il y a cette phase où les enfants arrivent vers 2 ans 2 ans et demi ils passent leur temps à demander c'est quoi ça c'est quoi ça c'est quoi ça c'est quoi ça et on leur dit estce
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que dis disent c'est si on est dans une culture comme la notre où les enfants vivent en ville et il disent c'est quoi ça c'est un arme c'est quoi ça c'est un arbre c'est quoi ça c'est un arbre ben finalement ils savent qu'ils ont pas besoin de faire attention à la taille de l'arbre à la forme des feuilles et tout
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c'est pas un truc très pertinent dans ce mondelà dans une société de chasseurs cuueilleurs où c'est très important de reconnaître chaque plante parce qu'il y en a qui sont mangeables et les autres pas chaque plante aura son nom spécifique évidemment donc quand on
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demande c'est quoi ça c'est quoi ça c'est quoi ça on a chaque fois un mot différent et du coup ça dit à l'enfant bah oui là il faut faire attention c'est un peu comme ce qu'on voyait dans l'expérience de fou hein si je vous dis c'est un jouet c'est un jouet B en fait j'ai pas BES besoin d'encoder les
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différences ici ça n'a aucune importance et voilà donc le langage pourrait être aussi la chose qui nous permet entre autres d'acquérir toutes les différences culturelles que les enfants acquierèrent merci [Applaudissements]
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[Musique] [Musique] beaucoup
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