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[Musique] [Musique] je vais maintenant donner tout de suite la parole à notre première intervenant
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de Claudia CENI que je présente brièvement pendant qu'elle s'installe claudia est professeur à Sorbonne université et à l'école économique de Paris et directrice de l'Observateur du
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bien-être du ceprema ces recherches portent sur l'économie du bonheur et subjectivité et ressentie des acteurs économiques le bien-être au travail et l'économie expérimentale je signale
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quelques publications récentes bien-être au travail ce qui compte les Français le bonheur et l'argent avec dans certains cas des co-auteurs l'économie du bonheur ou encore le rapport le bien-être en
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France et l'ouvrage les pandémies pandémies nos sociétés à l'épreuve voilà je lui donne sa parole tout de suite merci beaucoup [Applaudissements]
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merci de me permettre de contribuer à la discussion sur le mérite et la méritocratie qui comme Pierre Michel vient de l'évoquer est une notion remise en cause en ce moment notamment par un ouvrage qui n'a pas été cité encore mais
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ce qui est tout à fait explicite s'intitule la tyrannie du Mérite m'écrit par Michael sandle en 2020 et qui dénonce la répartition des ressources des positions sociales dans
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la société comme étant à tort justifié comme reposant à tort sur une justification morale qui serait le mérite alors la méritocratie donc c'est on se
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place dans une situation tant qu'on est dans une situation de rareté il faut allouer les ressources et l'idée de la méritocratie d'un point de vue économique c'est de se mettre d'accord sur un principe d'allocation des ressources donc je vais parler tout le temps du revenu ici parce que c'est plus
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facile mais en fait il s'agit pas uniquement du revenu il s'agit aussi de du prestige de la reconnaissance etc donc la répartition des ressources selon un principe de proportionnalité entre
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les contributions des individus et puis la rétribution que la société leur accorde récompense aux sanctions voilà donc d'un point de vue économique c'est un mécanisme incitatif ça sert à motiver
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les individus les gens à contribué le plus possible à l'objectif que la société leur donne ça peut être de produire plus de richesses ça pourrait peut être plus de créativité ça peut être la défense de la patrie peu importe mais à partir du moment où l'objectif
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est donné les contributions des gens peuvent être observées et ils peuvent être récompensés au sanctionnés encore une fois de manière à peu près proportionnelle voilà donc ça semble dans la mesure où il s'agit d'une règle
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assez simple et assez abstraite si on est d'accord sur le sur cette règle sur l'objectif cette règle peut faire consensus et semble posséder les propriétés de la justice à savoir qu'elle est impartiale et je peux
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s'appliquer à tous de manière donc indépendamment des caractéristiques des personnes donc ça peut être la base d'un contrat de l'acceptation d'un contrat social maintenant se pose immédiatement la
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question de comme Pierre Michel l'a dit de mesurer d'identifier de comprendre reconnaître la contribution de chacun qu'est-ce qui lui revient de quoi est-il vraiment responsable est-ce que donc du
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point de vue de l'efficacité on pourrait ne pas se poser cette question et se dire finalement qu'elle sait quelqu'un contribue et bien tant mieux et il a droit à une position un revenu qui dépend de ce qui reflète cette
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contribution mais si on veut maintenant transformer cette cette observation en un jugement en un jugement normatif il faut pouvoir distinguer on peut vouloir distinguer ce dans l'individu est
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responsable et puis ce dont au contraire finalement il n'est pas vraiment responsable à savoir donc ça conduit à une distinction qui est très très largement utilisée et reconnu dans dans les sciences sociales et en philosophie la distinction entre
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voilà c'est dans l'individu est responsable et puis ce qu'il doit à ce qu'on peut appeler le contexte les circonstances le hasard la chance pas mal chance donc finalement
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l'individu mériterait une rémunération proportionnelle à ce dont il est responsable et en revanche tout ce dont il n'est pas responsable le fruit des circonstances devrait être redistribué à l'ensemble de la société de manière plus
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égalitaire donc dans ce dans l'individu est responsable on peut facilement reconnaître on peut facilement mettre ses efforts ses choix tous ces actions et puis dans tout le reste et bien il y a ces ressources
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initiales son milieu d'origine sa naissance peut-être son quotient intellectuel sa beauté sa taille on sait que ça compte dans le succès économique le milieu d'origine des parents peut-être les grands-parents et comme Pierre Michel l'a dit le talent on sait
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pas trop où le classer est-ce que c'est du côté du de l'individu ou est-ce que finalement l'individu n'en est pas responsable dès qu'on essaye de mettre en oeuvre cette distinction on voit que c'est très difficile d'abord est-ce qu'on veut vraiment être dans une sorte
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d'individualisme éthique ou l'individu enfin on veut isoler l'individu de tout ça tout ça ça transmission dynastique donc tous les efforts des parents et des grands-parents peut-être pour inciter et des leurs enfants ne serait absolument
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pas légitime et puis surtout on voit que toute façon l'effort et la chanson sont forcément liés il faut avoir l'occasion d'exercer un effort parfois les gens n'ont pas cette opportunité et puis l'effort et le talent sont complémentaires aussi si on est doué
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pour une activité les efforts qu'on lui va faire dans ce domaine vont être très fructueux et si au contraire on n'est pas initialement doué pas le cas et donc en fin de compte c'est assez difficile à mettre en oeuvre
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et c'est pourquoi peut-être cette notion de mérite elle méritocratie et souvent remise en cause parce que on voit que bon évidemment elle est difficilement applicable alors ce que ce que ce dont je vais
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parler c'est ce que les économistes expérimentaux essayent de faire leurs questions c'est pas tellement de ce que ce qu'on devrait enfin c'est pas une question théorique c'est plutôt d'essayer de savoir ce que les gens ont en tête pour de vrai c'est-à-dire dans
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une situation idéale si on pouvait organiser la société comme on voulait s'il y avait pas toutes ces confusions tous ces tous ces facteurs confondants est-ce qu'on voudrait vraiment est-ce que les gens voudraient vraiment organiser la société selon un principe méritocratique donc rétribuer uniquement
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c'est dont les gens sont responsables donc vraiment essayez d'isoler peut-être justement uniquement l'effort des gens ou alors peut-être qu'il voudrait aussi conserver aussi une partie des circonstances par peut-être un souci de
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réalisme et donc ce que fait ce que fait vraiment cette littérature en général c'est de proposer une sorte de typologie des préférences sociales c'est-à-dire les principes que les gens voudraient
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mettre en oeuvre ou ont en eux-mêmes au fond de leur cœur comme ça de manière des principes de répartition des préférences sociales donc le premier principe dont j'ai pas encore parlé ça serait au contraire un principe complètement égalitaire dans un monde où on ne serait plus dans un monde de
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rareté on n'aurait pas du tout besoin de distinguer les contributions de chacun et on dirait à chacun selon ses besoins et tout irait bien maintenant dans un monde de rareté il faut ou alors on peut tout simplement essayer de le mettre en oeuvre quand même en disant finalement
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ce qui compte c'est légal dignité des individus et donc peu importe ce qu'ils font ils ont droit à avoir exactement les mêmes positions sociales le même pouvoir le même revenu en dehors de ce principe égalitariste selon lequel rien ne justifie les
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inégalités on peut les gens pourraient avoir un principe qu'on pourrait appeler enfin qu'on appelle en général méritocratique pure c'est à dire qu'il ne faudrait récompenser que l'effort des individus à l'exclusion de tout autre facteur de réussite et puis une
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troisième et troisième type de préférence sociale que l'on appelle dans cette littérature libertariens qui consiste à reconnaître le fruit à la fois de l'effort et des circonstances en se disant que finalement ce qui compte c'est ce que font les gens et que
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comment ils contribuent la société peu importe et on renonce à distinguer le rôle de l'effort et du hasard donc si on est très très doué qu'on réussit justement Pierre Michel parler de concours finalement on sait qu'il y a
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aussi le hasard de la naissance on sait qu'il y a plein de facteurs qui font que quelqu'un est plus motivé pour travailler que le goût de l'effort c'est aussi quelque chose qui est inculqué par les parents etc mais finalement on renonce à égaliser complètement
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à éplucher finalement cette notion de de mérite comme un oignon au terme de cette opération il resterait absolument rien et on se dit bah finalement l'effort et le hasard les deux sont également légitimes
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donc je vais vous parler d'une série d'expérience en ligne d'expérience expériences conduite par un groupe de chercheurs évidemment Alexander Capellen Liberty Goden et aussi James cono donc ce sont
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les trois premiers vers les trois les trois derniers plutôt ce sont des chercheurs voilà c'est ça donc James américains évidemment c'est suédoise et les autres sont des auteurs norvégiens et ils ont
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conduit une série d'expériences avec exactement le même dispositif donc ça simplifié mon exposé pour essayer de savoir dans des d'isoler les préférences des social des gens dans des contextes expérimentaux très très simplifié très
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stylisé très pur ou tout ce qui existe dans la société comme facteur confondant et supprimer et on peut vraiment les sujets de l'expérience peut vraiment comprendre les cas où c'est l'effort qui détermine la réussite la performance des gens ou
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les cas où c'est le hasard et la question qui est posée c'est l'importance relative de ces deux sources de réussite alors voilà le dispositif en question donc dans une première étape les sujets qui sont qui participent à l'expérience font un
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travail une tâche qui est vraiment une tâche d'effort pure une tâche vraiment fastidieuse telle que recopier des chaînes de caractères dans des cases des mots ou alors déplacer un curseur pour essayer de le mettre exactement au milieu du segment des choses qui en
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principe ne demande pas de talent rien d'autre que vraiment l'effort enfin c'est jamais vraiment complètement le cas mais bon autant que possible ensuite les c'est les sujets qui participent à l'expérience sont à parier donc mis en
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deux par deux et on leur dit à l'avance que il y en a un qui aura au terme de la de la session recevra 6 dollars et l'autre 0 ils sont bien entendu rémunérés en plus pour leur participation à l'expérience mais il y a une sorte de bonus qui est répartie
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entre les deux et c'est cette forme 6 pour l'un 0 pour l'autre travailleur A6 travailleur B0 et on a deux bras de l'expérience dans un bras cette rémunération est fondée sur leur performance donc c'est comme un concours
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celui qui aura réalisé le plus de cette tâche aura 6 dollars et celui qui a réalisé le moins enfin zéro voilà donc ça ça a lieu et puis dans une seconde étape d'autres sujets qu'on va appeler
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ici des spectateurs impartiaux un patio parce qu'ils n'ont aucune aucun intérêt aux résultats des premiers premiers travailleurs et impatient parce que ils ne connaissent pas du tout l'identité des travailleurs de la première étape et
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et donc ne prennent leur décision qu'en fonction des principes auxquels ils adhèrent donc ce spectacle spectateur imparti au deuxième étape peuvent choisir de redistribuer le revenu les 6 dollars du travailleur a vers le travail
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en vessie ils veulent selon le cas dans lequel il se trouve s'ils sont dans le cas les rémunérations de A et B sont fondées sur le productivité ils peuvent vouloir ne pas redistribuer ou peut-être un tout petit peu s'ils sont dans le cas chance c'est-à-dire que les 6 de l'art
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et le zéro de l'art sont ont été tirés à pile ou face ils peuvent vouloir redistribuer le revenu de de travailleurs a vers le travail en B en se disant il y a pas de raison qu'il y en a un qui est ici c'est le 0 alors que c'est le fruit du hasard et ça voilà donc la question qui est posée c'est que
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vont faire ces spectateurs impartiaux est-ce qu'ils vont redistribuer ou non une partie au moins de ces 6 dollars du travailleur a vers le travail en B alors le résultat général de ces expériences qui vous ont conduites de
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nombreuses fois et la dernière fois qu'ils l'ont fait c'était dans le monde entier c'est que le donc la hauteur des barres sur ce graphique représente la part l'écart de revenus relatif entre le travailleur a et le travailleur B donc
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c'est le degré d'inégalité qui est conservé par le spectateur impartial en deuxième étape donc l'écart donc combien par exemple j'ai calculé comme ça ça correspond la barre du Mérite elle
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correspond à laisser 1 en moyenne 5,1 dollars entre les mains du travailleur a dans le cas mérite dans le cas où c'est parce qu'il a été plus performant et puis 0,9 dollars qu'on donne quand même aux travailleurs B parce que bon ben quand même le pauvre et voilà c'est en
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moyenne bien sûr il y a beaucoup de variations mais ce qui est étonnant c'est que même dans le cas de la chance c'est à dire que en fait les 6 et 0 dollar ils sont attribués par pile ou face et bien les gens laissent quand
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même une certaine inégalités donc on égalise pas en moyenne égalise pas les revenus entre entre le travailleur a et le travail en B et c'est ce résultat est assez général donc on voit que à la fois il existe une
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sorte de préférence pour méritocratique c'est à dire pour récompenser bien davantage l'effort mais quand même un petit peu aussi la chance et alors
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une variante c'est que dans un dans une variante de ces expériences les travailleurs de première étape peuvent aussi prendre un risque c'est-à-dire ils peuvent jouer à une loterie qui va démultiplier ou atténuer le gain que font dans ce cas là les spectateurs
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impartiaux en deuxième étape bien ils redistribue le revenu entre le travailleur a et le travailleur B éventuellement mais uniquement s'ils ont fait le même choix on ne redistribue pas du revenu entre des gens qui ont choisi de prendre un risque et des gens qui n'ont pas choisi de croire un risque sur
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le thème c'est leur choix donc il y a une espèce d'égalitarisme de choix on voit que le choix c'est une action individuelle donc on peut effectivement en rendre l'individu responsable alors ce qui était au nom dans ce
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dernier travaux de cette ce groupe de chercheurs Annemasse appellent une Goden est encore d'autres c'est que ils ont réussi à conduire cette expérience au niveau mondial en faisant en recrutant les travailleurs de première étape sur une plateforme en ligne s'appelle
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mécanical qui sert en général à faire faire du travail en ligne à des gens mais que les chercheurs utilisent pour faire des expériences à des sujets donc dans une première étape les sujets sont recrutés et ils font cette une tâche et ils sont rémunérés comme on a dit et
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puis dans une deuxième étape les chercheurs ont réussi à introduire dans l'enquête mondial conduite par galope galop pour Paul qui a lieu tous les ans dans tous les pays du monde et qui interroge entre 1000 et 3000 personnes tous les ans ils ont réussi à introduire
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cette question de combien vous voulez redistribuer du travailleur à vers le travailleur B sachant que dans un cas les rémunérations sont dues à la productivité des travailleurs et dans notre cas uniquement au hasard à la chance
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donc qu'est-ce qui est qu'est-ce qui est possible en fait la répartition initiale que voit les spectateurs impartiaux c'est 6-0 ensuite on leur propose pour simplifier l'analyse de redistribuer un
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petit peu de revenus donc du travailleur du travail urbé par exemple on va prendre un dollar et demi au travailleur a et puis de notre travailleur B ou bien on peut égaliser on fait trois trois est-ce qu'on s'attend si les sujets sont purement égalitaristes ils vont égaliser
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ils vont toujours dire bah moi je veux ils vont réaliser ils vont faire trois trois ils vont en redistribuer 3 euros de A vers B comme ça chacun aura 3 euros à la fin s'ils sont libertariens ils vont dire bah finalement ce qui compte
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c'est le résultat et donc ils vont toujours choisir la répartition 6-0 et s'ils sont méritocrates pur ils vont redistribuer le revenu de averbé quand le revenu de Anne n'est pas fondé sur son effort donc quand il y a un facteur
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chance donc ce qu'on voit c'est le graphique que je vous ai déjà montré on voit que en fait on laisse quand même un peu un peu d'inégalité même quand c'est dû à la chance mais ce qu'on voit aussi c'est dans cet article c'est que en fait le
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facteur chance je vais pointer mais j'ai peur de faire des bêtises c'est ça c'est ça ouais c'est ça voilà donc le facteur le degré d'inégalité de revenus des quarts de revenus entre A et B qui est
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laissé même dans le le cas chance même dans le bras de l'expérience chance et beaucoup plus élevé dans les pays qui sont pas des pays de l'OCDE donc pas repétats-unis Canada Australie que dans les pays de l'OCDE donc c'est comme si
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les deux groupes de pays sont également méritocrates c'est à dire qu'il y a quand les quand le répartition du revenu est fondé sur la productivité des joueurs ils laissent l'inégalité dans le cachant qui corrige plus mais moins dans
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les pays non CDE et si on veut regarder par pays ce que font les gens donc toujours les mesures l'écart de revenus entre A et B on voit que à droite du graphique on voit quoi non ça c'est le cas chance
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on voit que selon les pays il y a quand même une grosse différence dans la conservation de l'inégalité entre les joueurs selon les pays la pente la pente est forte là là il y a la France ici il y a moi je vois rien mais c'est ça doit
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être Canada Suède Danemark enfin tout ça l'Europe surtout l'Europe du Nord et puis plus on avance vers des pays d'Asie et des pays moins développés et plus en fin de compte on va laisser un grand écart de revenu entre A et B même quand
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le revenu est dû à la chance c'est ici il y a de mémoire la Chine l'Inde le Vietnam et d'autres pays d'Asie et développement et on voit que dans le dans le bras de l'expérience mérite il y a aussi des différences entre pays mais bien moins un grand en fait le gradient
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la pente de la courbe elle est vraiment très très plate de nouveau ici à la France et là de nouveau et la Chine etc donc il laisse il conserve plus d'inégalités mais ce qui est vraiment surtout frappant c'est le le la perception la légitimité de du hasard
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dans la la l'inégalité qui est implémentée par les joueurs par les sujets on peut aussi représenter les choses comme ça donc ça c'est la part des des méritocrates en bleu donc dans les rues de selon les pays la part des libertariens et puis
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les égalitaristes et on voit vraiment que dans ces pays toujours et même la Chine l'un des etc la part des méritocrates pures qui ne valoriseraient que l'effort est très faible quasiment zéro et la part des libertariens qui qui
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reconnaissent le rôle de la chance et beaucoup plus forte alors je ne commande pas le graphique passe aussi de temps mais ce qu'on voit c'est que la chance c'est plus légitime dans les pays pauvres ok pourquoi alors les interprétations
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pour l'instant ce sont juste des hypothèses elles ne sont pas validées par des expériences on sait rien en fin de compte c'est moi qui l'ai propose la première peut-être à laquelle je prends le plus c'est que peut-être ces pays comme la Chine l'Inde et d'autres pays
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en développement sont dans des périodes de fortes croissance macroéconomique la croissance macroéconomique est un phénomène global qui ne dépend pas du contrôle de l'individu et donc les gens acceptent qui sont habitués à vivre et accepter l'idée que il y a un facteur
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qu'on peut appeler chance c'est à dire simplement des circonstances qui échappent à notre contrôle individuel voilà donc la deuxième explication ce serait que il y a un plus fort bien plus fort biais de statu quo dans dans ces
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pays peut-être une sorte une forme de d'attribution de signification au hasard une troisième explication possible c'est le manque de confiance de dans l'état pour redistribuer le revenu dans des pays où la gouvernance est moins bonne et donc après ça se reflète dans le
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comportement des joueurs dans les expériences peut-être aussi s'agit-il de société moins individualiste qui n'ont pas connu exactement la même révolution des lumières au même moment que les pays de l'OCDE et donc qui sont moins
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attachés au lien pur entre contribution de l'individu et rétribution de l'individu ce sont des hypothèses à Vénus Fary ensuite on voit aussi dans cette toujours dans le même article que les
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sujets qui effectivement qui réduisent l'inégalité dans l'expérience sont des gens qui vivent dans des pays moins inégalitaires et donc en fin de compte ce que font les gens dans l'expérience c'est pas ça c'est lié quand même à leurs conditions
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de vie et à ce qu'ils observe dans leur pays donc probablement à leur croyances comme on dit alors compréhension de comment fonctionne leur société alors donc on voit on voit que jusqu'à maintenant ce qu'on
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voit c'est que j'ai perdu mon chronomètre jusqu'à présent que donc il existe quand même dans des situations très très épurées quand les sujets peuvent comprendre d'où vient la rémunération des gens on voit qu'ils ont une préférence méritocratique pure c'est à
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dire de valoriser uniquement les formes mais pas uniquement malgré tout cette critique de la méritocratie existe depuis longtemps et très très forte en ce moment pourquoi parce qu'il y a des limites à la méritocratie on en a déjà parlé un petit peu premièrement toujours
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dans cet article à la fin de l'expérience les sujets répondent à un questionnaire c'est souvent le cas leur demande à votre avis pourquoi dans votre pays les riches sont plus riches que les pauvres est-ce que c'est parce que ils ont travaillé plus
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dur ils ont du talent ils ont fait un peu des on se sont comportés de manière criminelle ils ont pris des risques ils sont plus patients etc donc ce qu'on voit c'est assez étonnant enfin moi très étonnant
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le plus grand gagnant donc ça mesure l'intensité la réponse l'intensité de la de l'accord enfin de la ces candidats et l'explication de l'inégalité entre riches et le plus grand gagnant c'est la famille est-ce que les gens ont eu la
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chance d'avoir une famille qui leur a ouvert des opportunités ensuite le fait de prendre des risques d'autres facteurs un peu individuels et puis tout au bois de la liste le travail est dur et et le
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talent ça c'est en moyenne dans les pays et puis si on veut distinguer au CDE et non au CDE on voit qu'ici la famille dans les pays de l'OCDE les gens pensent beaucoup plus qu'ailleurs que la famille
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le milieu d'origine compte beaucoup plus que dans les pays non CDE et par contre talent et travail dur sont toujours en bas de la liste alors ici dans les pays de l'OCDE on croit beaucoup à
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l'importance de prendre des risques ici on croque plus un peu plus l'activité illégale mais bon donc c'est assez étonnant ah d'accord [Musique] alors là bon
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c'est pas trop quoi faire ok donc je vous je vous le raconte peut-être bon donc dans toujours dans l'enquête on demande aux gens à votre avis est-ce que c'est juste
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que le les gens qui travaillent dur soit mieux payés tout le monde est d'accord oui 84% des gens sont d'accord est-ce que c'est juste que les gens qui ont plus de talents soient mieux payés les gens sont
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à peu près d'accord 64% des gens est-ce que c'est juste que le hasard détermine le revenu pas du tout personne est d'accord sur une échelle de 0 à 10 ils sont à 3 en moyenne est-ce que vous trouvez que dans la dans votre pays comme vous voyez les riches est-ce que
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est-ce que les riches dans votre pays à votre avis sont riches parce que ils ont beaucoup travaillé pas du tout en moyenne 4 sur une chaise de droit à 10 en moyenne 4 voilà et une dernière chose j'enlève ça parce que
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c'est vraiment pas joli une dernière chose donc une expérience de pensée pas une expérience en ligne mais une expérience de pensée que je peux vous soumettre donc on a fait jouer en première étape sur la même chose de
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travailleurs Bob et William et et on leur avait dit à l'avance que en fonction de leur productivité c'est un concours à un tournoi celui qui aurait le la plus grande performance recevrait 200 dollars et celui qui aurait la moins bonne performance recevrait 0 donc ils
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ont ils ont travaillé et on a identifié le meilleur performant le plus grand la meilleure performance c'était celle de William et donc William A 200 euros et Bob à 0 maintenant question au spectateur
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impartial que vous êtes en fait on n'est pas tout à fait sûr que ça soit William qui est vraiment oui la meilleure performance il peut y avoir un doute il y a 25% de chance pour qu'en réalité ça soit Bob donc on pense avec trois cartes de chances que c'est effectivement William mais il y a une petite chance
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pour qu'en réalité ça soit Bob qui est fait le plus la plus grande la plus grande contribution est-ce que vous voulez redistribuer de un peu de revenus de William verbob que font les gens ils redistribue un tiers du revenu à Bob
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donc conserve quand même le voilà donc dans le doute ça veut dire quoi dans le doute on va vers plus de d'égalisation d'égalitarisme parce qu'on n'est pas tout à fait sûr que les réalisations des gens et leur position sociale soient
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vraiment du à leur effort et non pas au hasard troisième limite à la méritocratie c'est l'empathie ce qu'on voit dans ces expériences c'est que tant que ça reste tant qu'on est à faire un spectateur impartial qui retrait de distribuer de
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l'argent entre des des joueurs anonymes etc il met en oeuvre des principes qui sont en général ces principes d'équité de proportionnalité dès qu'il y a la moindre information puis qui peut personnaliser les joueurs leur nom de famille leur origine géographique leur
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affiliation politique ça devient beaucoup plus égalitariste les spectateurs imparti au redistribuent beaucoup plus donc différence entre peut-être la morale et les mœurs la quatrième limite c'est que le critère de rôle s'applique le plus souvent c'est
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à dire que quand on a affaire quand le spectateur impartial à faire à des répartitions entre un plus grand nombre de joueurs pas deux mais cinq ou beaucoup plus il va toujours prendre en compte la situation de la personne qui est la moins bien lotie le plus pauvre il va faire en sorte que cette personne
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est le revenu le plus élevé possible ça moi j'appellerai ça un principe de solidarité dans un groupe ou dans une société on veut pas que les plus pauvres soient dans des situations quand même trop défavorisées et peut-être indigne
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c'est ce que rôle s'appelle le maximine donc vous savez ça donc conclusion je sais plus j'en suis mais c'est pas grave du point de vue du temps peut-on rejeter la méritocratie en tant que principe comment on l'a dit au début la méritocratie est rétribue les gens qui
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contribuent aux objectifs qu'elle assigne la plupart des gens adhèrent à ce contrat social ils acceptent aussi plus ou moins le rôle du hasard et donc on pourrait remplacer le mot mérité qui aujourd'hui a une connotation morale par le mot acceptable qui aurait une
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connotation purement pratique pour ôter toute cette justification qui s'étend après à l'organisation de la société elle-même mais en fait la critique de Michael sandle c'est que le système
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méritocratique bon lui parle des États-Unis mais ça se transpose très bien à d'autres pays comme la France ce système méritocratique est essentiellement scolaire valorise une classe éduquée celle qui dit possède les
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diplômes de la evilique par exemple qui est arrogante et qui croit qui attribue son sa situation sociale sa position prééminente dans la société à son talent personnel donc qui justifierait son statut et son salaire élevé et en
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contrepartie ça humilie ce qui se trouve en bas de la hiérarchie sociale et qui ce qui non seulement sont frustrés objectivement par leur position de vie mais en plus sont obligés par cette justification méritocratique de 60 sans
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sentir responsable et donc de se sentir de se voir eux-mêmes comme étant non méritant et stupide c'est pas moi qui le dis c'est c'est Michael sandle donc ça ça nourrit le populisme le trumpisme les
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gilets jaunes le brexit etc et l'explique ce que pointe Michael sandle aussi d'autres auteurs comme David good art Mathieu Crawford ou Christopher laash enfin cette ce groupe
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de penseurs philosophes américains c'est que l'une des raisons pour de cette de dysfonctionnement de cette méritocratie c'est qu'elle valorise les gens selon un seul axe qui est
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d'accord c'est le je sais pas pourquoi ce qui est l'axe de la de la du diplôme l'axe de la de la certaine forme de d'intelligence ou de capacité alors qu'en réalité dans
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la société il y a plusieurs types de talents et notamment eux parlent beaucoup des travailleurs manuels des talents moins intellectuels et donc en fait ça conduit à penser que si on multipliait le nombre d'axes de
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performances reconnues et légitimes si on pouvait mesurer la contribution des individus pas uniquement sur un seul un seul axe dans une seule dimension et en fonction d'un seul critère qui serait qui est ici la performance
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académique disons ou enfin bon un certain type de performances à ce moment-là ça créerait beaucoup moins de de frustration et de malheur puisque finalement chacun sur un certain axe serait quand même dans une position assez élevée et la deuxième chose
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peut-être c'est que bon là on a parlé que de revenus parce qu'on économie quand on fait des expériences on peut répartir que de l'argent parce que c'est facile c'est une métrique continue c'est fongible devrait pas redistribuer de la reconnaissance symbolique entre un sujet a et un sujet B mais en réalité il
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s'agit pas ici de parler que d'argent il y a aussi d'autres d'autres monnaies d'autres modes de rémunération de récompense des sujets et notamment ses récompenses symboliques on peut le
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prestige la reconnaissance en France un ordre du Mérite voilà bien nommé on a le la Légion d'Honneur on a le Panthéon aux grands hommes la patrie reconnaissante on a on a applaudi les infirmières pendant le covid donc en fin de compte
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on pourrait s'il existe aussi non seulement de différents axes de valorisation mais aussi différentes manières de valoriser les gens peut-être que ça rend cette cette notion de méritocratie plus acceptable est-ce que
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dernière question vraiment juste une question je me demande enfin il existe des reconnaissances symboliques existent pratiquer évidemment dans beaucoup de professions sont prestigieuses et pas
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forcément les mieux payés mais je me demande s'il y a pas un seuil au-delà duquel quand la rémunération monétaire financière devient très forte quand le chant de la de la valorisation monétaire ou financière s'étend vraiment très très
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loin et quand les inégalités de rémunération deviennent vraiment très fortes est-ce que ça ne rend pas négligeable en fait la valorisation symbolique et je pense à ça parce que nous avons réalisé à l'observatoire du bien-être
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une enquête très grande échelle sur le bien-être des enseignants et en termes de satisfaction sur une échelle de 0 à 10 satisfaction vis-à-vis de leur salaire ils sont à 3 sur 10 qui est complètement inédit comme dans ce genre
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de mesure et est-ce que vous trouvez que votre métier est valorisé par la société également à 3 donc en fait pourtant c'est un métier qui était très valorisé par la société et l'enseignement c'est quand même clé c'est ce qui forme la nation les talons les forces vives etc
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donc je demande s'il y a pas un seuil en dessous duquel quand la valorisation monétaire tombe et on sait que c'est le cas des enseignants qui ont perdu énormément de pouvoir d'achat depuis les années 80 la rémunération symbolique finalement ne joue plus tellement et du
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coup c'est un des une des explications de ce rejet partielle de la méritocratie je m'arrête [Applaudissements]
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[Musique]
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