Alors, pour résumer ce chapitre, comment diminuer les comportements indésirables? Premièrement, il faut avoir un plan, ça ne s'improvise pas. Il faut définir un objectif clair et précis, des étapes si nécessaires, et un plan de renforcement. Deuxièmement, il faut identifier les antécédents du comportement et dans ce cas, les réduire ou les éliminer. Troisièmement, il faut identifier les conséquences qui renforcent le comportement

et les réduire ou les éliminer. Quatrièmement, il faut identifier et expliciter les comportements opposés positifs, et puis les récompenser. On peut aussi récompenser une période de temps sans comportement indésirable. Si un comportement est non maîtrisé, on peut utiliser le modelage ou la simulation. Cinquièmement, il faut utiliser les antécédents pour augmenter la probabilité

des comportements désirés. Sixièmement, il faut punir les comportements indésirables lorsque c'est nécessaire. Mais dans ce cas, le faire d'une manière efficace, minimisant les effets pervers. Septièmement, il faut adapter régulièrement le plan aux modifications observées du comportement. Et huitièmement, il faut atténuer progressivement les récompenses de manière à rendre le comportement autonome, et de manière plus générale

un programme de modification du comportement doit être flexible. Il est toujours conçu pour atteindre un objectif précis à un moment donné: il s'agit de diminuer tel comportement, d'enseigner et d'augmenter tels autres comportements, chez un ou plusieurs élèves qui ont ce besoin-là à ce moment-là. Mais dans la mesure où le comportement évolue, et c'est le but, le programme peut vite devenir inadapté, En particulier si le comportement évolue

dans la bonne direction et qu'on ne modifie pas le régime, on peut se retrouver à devoir offrir des récompenses beaucoup trop facilement pour des comportements qui sont maintenant acquis, tout en échouant à faire évoluer le comportement vers un objectif plus ambitieux. Il est donc crucial de réévaluer régulièrement l'adéquation du programme par rapport au comportement actuel des élèves et aux objectifs fixés, et de le faire évoluer de manière à toujours viser l'efficacité maximale.

Autrement dit, il faut constamment viser une zone sensible, entre la récompense trop fréquente de comportements trop faciles et la récompense trop rare de comportements qui ne se manifestent jamais. Et plus généralement, il faut à tout prix enclencher le cercle vertueux, il faut cultiver au maximum la qualité de la relation enseignant-élève, avec tous les élèves. Cette relation est primordiale, particulièrement pour les élèves en difficulté

et les élèves défavorisés ne disposant pas de soutien dans leur famille. Pour cela, il faut à tout prix éviter l'escalade négative. Une manière de cultiver cette relation est d'accueillir chaque jour chaque élève de manière positive. Une autre manière est d'augmenter de manière générale le rapport entre les compliments et les réprimandes, et de viser un rapport d'au moins 3 compliments pour une réprimande. Et ce particulièrement avec les élèves difficiles.

Il a été montré que passer quelques minutes par jour de plus avec chaque élève avec lequel la relation est difficile, dans une activité non directive, non autoritaire, juste parler avec l'élève et l'écouter, ça apaise considérablement les relations et ça peut désamorcer une escalade négative. Donc pour conclure, ce chapitre a donné une introduction aux bases du comportement et aux méthodes efficaces pour les modifier.

À mon sens, tous les enseignants et tous les personnels de l'éducation devraient connaître les bases de sciences du comportement qui sont décrites dans ce chapitre de manière à pouvoir gérer les situations les plus courantes. Et tous les personnels de direction, tous les conseillers principaux d'éducation, tous les enseignants spécialisés et tous les psychologues de l'éducation nationale devrait avoir une maîtrise approfondie de ces techniques, de manière à pouvoir aider les enseignants dans les situations les

plus complexes. Ici, l'accent a été mis sur l'intervention individuelle, en particulier sur la manière de juguler les comportements les plus problématiques de certains élèves. C'est évidemment quelque chose de très important, mais on peut aussi penser qu'il est important de prévenir autant que possible de tels comportements. Et dans ce but, on ne peut pas être seulement dans la réaction aux comportements indésirables. Il est souhaitable d'instaurer un climat et des règles cohérentes

au sein de la classe et de toute l'école qui minimisent l'apparition de tels comportements. Il existe pour cela des démarches qui peuvent se mettre en place à l'échelle de la classe, tout comme à l'échelle de l'établissement tout entier. Je vous invite à les découvrir dans les ressources supplémentaires qui sont mises à votre disposition.