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Bonjour. Je m'appelle Amélie Lipp, je suis enseignante chercheuse à l'ENSFEA après un parcours d'enseignante de zootechnie en lycée agricole. Donc, pour la partie formation, j'interviens dans la formation des enseignants de zootechnie, et pour la partie recherche j'interviens dans l'UMR Education Formation, Travail et Savoirs, de l'ENSFEA et de l'université Jean Jaurès de Toulouse,
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et je travaille plus particulièrement sur la didactique des Questions Socialement Vives c'est à dire de regarder comment on peut à l'étude des questions controversées dans les situations de classe, et comment accompagner les élèves à construire des points de vue étayés sur ces questions controversées. Alors ce que je vous propose aujourd'hui, c'est justement d'essayer de mieux comprendre comment les élèves construisent leurs prises de positions
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sur ces questions à enjeux de société à partir d'éléments qui sont souvent invisibles pour les enseignants et ce sont des données qui s'appuient sur mes travaux de thèse et aussi sur un chapitre d'un ouvrage qui est paru en 2022 aux éditions Educagri, et donc si cette présentation vous a intéressé vous pourrez retrouver plus d'éléments détaillés dans ce chapitre
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dont je vous donnerai la référence en fin de présentation. Donc je vais partager mon écran pour débuter cette présentation. Donc l'enjeu aujourd'hui c'est de mieux comprendre en fait les prises de position des élèves sur des questions à enjeux de société. Alors, dans la recherche on parle de Questions Socialement Vives. Alors, les Questions Socialement Vives, ce sont certaines questions à enjeux de société,
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ce sont des questions qui sont triplement vives. Elles sont controversées dans les champs de référence entre professionnels, entre techniciens, entre scientifiques, elles sont aussi controversées dans la société, au niveau des médias. Il est généralement urgent de prendre des décisions à l'échelle de la société sur ces questions, et ce sont des questions qui sont potentiellement controversées au sein de la classe, puisqu'elles concernent directement les élèves.
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Alors si on prend l'exemple du changement climatique, il y a des données robustes, maintenant au niveau scientifique... pour dire que les activités humaines ont des effets sur le changement climatique, mais il existe toujours des controverses au niveau scientifique technique et professionnel pour décider quels moyens on va mettre en œuvre pour atténuer ce changement climatique. ou pour adapter les activités humaines au changement climatique.
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Les élèves, quand ils travaillent sur ces questions controversées, vont progressivement construire une prise de position étayée en articulant trois principaux domaines. Ils vont articuler un domaine cognitif, sur lequel ils vont s'appuyer sur leurs connaissances construites antérieurement, et sur les représentations qu'ils ont par rapport à cette QSV. Ils vont aussi mobiliser un domaine émotionnel,
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toutes les émotions, les affects qu'ils vont ressentir en lien avec ces problèmes qui les concernent. Et il y a aussi un domaine axiologique, avec les éléments qu'ils vont plutôt préférer, ou exclure. Qu'est-ce qui est le plus souhaitable de faire pour eux, mais aussi pour les autres en formulant des jugements éthiques. Et en articulant ces trois domaines, les élèves vont construire une prise de position, et nous souhaitons également qu'ils puissent s'engager
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dans des actions pour transformer certaines pratiques qui peuvent être problématiques ou au contraire améliorer des pratiques qui sont plutôt vertueuses. Alors je vais prendre le cas d'un thème, c'est le cas du bien-être animal en élevage parce que j'ai pas mal travaillé dessus, et on va s'intéresser au problème soulevé notamment par les interventions douloureuses sur les animaux d'élevage.
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Donc, cette question socialement vive là. Et le scénario pédagogique que je vais vous présenter rapidement a été mis en œuvre dans plusieurs classes de BAC professionnel Conduite et Gestion de l'Entreprise Agricole. Alors, je vais vous présenter très rapidement le scénario pédagogique. L'idée c'est que vous repériez en fait les discours d'élèves, dans quelles situations est-ce qu'on est allé les recueillir, et c'est à partir de ces discours d'élèves là
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que l'on a cherché à comprendre ce qui se jouait pour les élèves. Donc dans ce scénario pédagogique, la première séance était de faire un peu un panorama des problèmes qui se posent en élevage, en lien avec ces interventions douloureuses. Ça permettait aussi de poser ce qui était la notion de bien-être animal, mais aussi de bien traitance, et de bienveillance. La deuxième séance permettait de travailler
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des apports scientifiques sur le processus physiologique de la douleur des animaux d'élevage, que ce soit de la vie intra-utérine jusqu'à la vie adulte des animaux. De montrer que cette douleur est présente. Mais aussi de travailler sur la souffrance des animaux, en mettant en perspective notamment la dimension émotionnelle et psychologique de la douleur. Ensuite les élèves ont travaillé sur un dilemme comme on l'appelle "éthique et professionnel".
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Il s'agit en fait d'un cas concret, une situation d'un élevage donné, dans lequel les élèves vont devoir se prononcer sur le fait de mettre en œuvre ou pas l'écornage des animaux. Donc l'écornage il s'agit de supprimer partiellement ou totalement en fait, les cornes des animaux, et c'est une intervention douloureuse pour les animaux. Donc on a recueilli le discours des élèves lorsqu'ils étaient en train de travailler sur ce dilemme
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éthique et professionnel. Ensuite les élèves ont mis en œuvre avec leurs enseignants une séance de travaux pratiques qui portait soi sur l'intervention de l'écornage, avec une prise en charge de la douleur médicamenteuse utilisation d'un anesthésiant et d'un analgésiant pour les animaux. Ou une situation de travaux pratiques au cours de laquelle il y avait à décider quelle technique de manipulation de l'animal on allait utiliser,
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avec la possibilité d'un éventail de méthodes plus ou moins douloureuses. Et la dernière séance, c'était un retour d'expérience sur des situations que les élèves avaient vécues, donc la situation de TP, mais aussi les situations vécues en stage, ou des situations vécues sur la ferme familiale. Et on a également enregistré les discours d'élèves sur cette situation là.
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Alors je vous propose de nous concentrer sur deux exemples d'élèves, donc deux élèves de BAC Pro CGEA, qui permettent d'illustrer en fait certaines situations d'élèves qu'on a pu rencontrer dans le cadre de ce travail. Donc Aymeric, c'est un élève qui est fils d'éleveur de bovins laitiers, sur la ferme familiale les animaux sont écornés ils n'ont pas de cornes. Et l'enseignant d'Aymeric considère cet élève
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comme un des plus motivés de la classe, mais qu'il manque d'assurance lorsqu'il y a nécessité de manipuler les animaux sur l'élevage du lycée. Donc l'enseignant dit d'Aymeric : ▲lire ci-dessus▲ Alors là, l'enseignant parle d'Aymeric lors d'une situation de TP où il manipule l'animal
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mais il reste en fait à distance de l'animal, c'est ce qui l'empêche de bien manipuler l'animal. Et l'enseignant reprend : ▲lire ci-dessus▲ L'enseignante qui était présente lors de cet entretien et qui a aussi visualisé la situation de TP via un film vidéo, a pu indiquer que elle
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elle interprétait pas le comportement d'Aymeric de la même manière, ▲lire ci-dessus▲ Donc c'est à partir de cette différence d'interprétation du comportement de l'élève entre les deux enseignants que l'on allait rechercher plus précisément au niveau des discours produits par Aymeric lors du scénario pédagogique voir ce qui se jouait pour lui. Donc lors du dilemme éthique et professionnel
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Aymeric va se positionner en faveur du fait de ne pas écorner les bovins sur cette étude de cas concret sur cet élevage où l'éleveur a décidé si finalement il retire les cornes à ses animaux, ou pas. Donc Aymeric est dans un groupe de quatre élèves, Il y en a deux qui se positionnent en faveur de l'écornage et deux qui se positionnent contre l'écornage dans ce dilemme éthique et professionnel.
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Donc Aymeric lui va justifier sa prise de position en disant : ▲lire ci-dessus▲ Donc Aymeric évoque des risques de blessures, entre vaches, qui ont des cornes, mais en même temps pour lui l'écornage aussi
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est une intervention douloureuse pour l'animal. Donc il va s'appuyer sur la suite de son discours sur cette empathie qu'il a envers les bovins et la douleur que peuvent ressentir les bovins. Et aussi sur le fait que pour lui les animaux ressentent de la douleur au moment de l'intervention de l'écornage. Lors des retours d'expérience, et notamment du retour d'expérience sur des situations vécues sur la ferme familiale
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Aymeric va changer de position Il va dire que cette fois il est préférable pour lui d'écorner les bovins, et qu'il veut maintenir cette pratique sur l'élevage familial d'écorner les bovins. Et pour ça il va s'appuyer dans son discours sur une situation qu'il a vécue avec son père et qui a une forte intensité émotionnelle. Donc il va évoquer cette situation en disant : ▲lire ci-dessus▲
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Donc là Aymeric, il évoque la situation d'une génisse, pour qui l'écornage a raté, ce qui peut arriver. Donc cette génisse avait des cornes, comparée aux autres, et quand son père est allé la chercher au pré avec un seau d'aliments pour la tirer, la génisse est arrivée trop rapidement, et elle a risqué de blesser en fait, le père d'Aymeric. Donc Aymeric, dans la suite du retour d'expérience, va parler de cette crainte, de cette peur qu'il a
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des accidents liés aux cornes des bovins. et du fait qu'il veut maintenir des animaux sans cornes sur l'élevage familial et que pour lui les bovins qui ont des cornes sont dangereux. Donc ça c'est une représentation forte chez lui, de cette dangerosité liée aux cornes. Lors du retour d'expérience sur la séance de TP, qu'il a vécue avec l'enseignant, au cours de laquelle ils ont mis en œuvre
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un écornage avec une prise en charge médicamenteuse de la douleur, Aymeric va maintenir cette prise de position en disant qu'il est préférable d'écorner les bovins. Mais quand on va le questionner sur le fait que, chez lui quand ils écornent les veaux jeunes, avant trois semaines, donc il y a une réglementation qui indique que avant trois semaines il est possible d'écorner les veaux sans utiliser d'anesthésiants et d'analgésiants
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à partir de ce seuil, ensuite, on utilise une prise en charge de la douleur, et donc Aymeric il dit que lui, ils font comme ça sur la ferme familiale et qu'il est préférable pour lui de continuer d'écorner les bovins sur la ferme familiale, sans utiliser de protocole de gestion de la douleur. Ça lui permet de gérer sa crainte, et sa peur notamment liée aux accidents liés aux cornes des bovins, mais il y a un conflit, par rapport à cette empathie
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qu'il exprime en fait envers la douleur des animaux, et donc Aymeric à ce moment là, va utiliser une représentation erronée qu'il a par rapport aux animaux, il considère en fait que les veaux, les jeunes animaux vont moins souffrir que les vaches qui sont plus âgées ou que les génisses aussi qui vont être plus âgées. Donc Aymeric indique : ▲lire ci-dessus▲
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Et donc je lui ai demandé : ▲lire ci-dessus▲ Et là ensuite il a développé en fait, le fait que pour lui les jeunes animaux, de manière générale, ont un ressenti moins fort que les bovins adultes. Alors que dans la séance, qu'il avait travaillé avec son enseignant sur la physiologie de la douleur, et la souffrance des animaux,
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ils avaient travaillé sur le fait que les animaux ont toutes les connexions déjà présentes pour ressentir en fait cette douleur lors des premières semaines de vie, et une douleur qui s'étale sur plusieurs jours. Donc Aymeric est dans une situation en fait d'avoir travaillé cette séance de connaissances sur la physiologie de la douleur, mais cette connaissance rentre en conflit par rapport
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à ce qui est fait sur l'élevage familial, par rapport à son empathie aussi qu'il a vis-à-vis de la douleur des bovins, et la justification de maintenir les pratiques telles qu'elles sont faites c'est d'aller utiliser cette représentation erronée comme quoi les veaux souffriraient moins que les vaches lors de l'écornage même si certes, les cornes sont moins développées avant trois semaines que par la suite. Mais n'empêche que la douleur est présente.
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Alors je vous propose maintenant d'aller s'intéresser à un deuxième élève, qui est Rudy. Rudy était dans une autre classe toujours élève de première BAC Pro CGEA, et Rudy est considéré par son enseignante comme un élève qui est peu impliqué dans les situations de cours et de TP, voire dans ces scénarios pédagogiques là, s'est révélé être un élève ressenti comme étant provocateur.
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Donc son enseignante nous dit lors d'un entretien, en parlant d'une intervention de Rudy lors d'un des TP où il proposait l'utilisation d'une technique douloureuse, et l'enseignante nous dit : ▲lire ci-dessus▲
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Donc pour cette enseignante, le fait que l'élève propose dans le cadre de ce scénario une intervention douloureuse pour l'animal c'était une provocation par rapport à l'enseignante, et au fait que l'élève sait, que normalement cette pratique n'est pas autorisée sur l'élevage du lycée. Et que habituellement, de toutes façons, cet élève est désengagé dans les cours et dans les TP. Alors, si on s'intéresse un peu plus à ce que Rudy
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a pu exprimer lors de ce scénario pédagogique là. Lors du dilemme éthique et professionnel, dans le groupe de quatre élèves, Rudy se positionne comme ses camarades, ils sont tous assez rapidement tombés d'accord sur le fait d'éviter l'écornage des bovins dans ce cas d'études. Par contre les camarades de Rudy eux, prônent le non-écornage parce qu'ils veulent garantir une certaine esthétique de l'animal,
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un standard de race. Alors que Rudy est le seul élève qui va exprimer aussi le fait que les veaux ressentent de la douleur, que le vétérinaire aussi coute cher donc l'achat de médicaments pour prendre en charge la douleur est un coût pour l'éleveur, et il va exprimer une certaine empathie envers les bovins. Donc Rudy nous dit : ▲lire ci-dessus▲
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Lors du moment de retour d'expérience sur le TP lors de la cinquième séance, Rudy, cette fois, va revenir sur son intervention qu'il a faite auprès de l'enseignante lorsqu'il lui a proposé d'utiliser une technique douloureuse pour manipuler et contenir l'animal. et il maintient sa prise de position en disant qu'il est préférable d'utiliser certaines techniques douloureuses. Cette proposition, il l'a faite aussi au regard
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de son expérience vécue sur la ferme familiale. Donc il oppose les animaux qu'il y a sur la ferme du lycée agricole, avec les animaux qu'il a dans son exploitation familiale. Il dit, Rudy : ▲lire ci-dessus▲ Donc je lui demande : ▲lire ci-dessus▲
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Donc les techniques, en fait, de manipulation, qu'il utilise au lycée Rudy ne les reproduit pas chez lui. Et ce qu'il va exprimer dans le cadre de son retour d'expérience, c'est que pour lui, les bovins allaitants qu'il a chez lui sont des bovins peu dociles et dangereux. c'est des bovins, donc, destinés à la production de broutards, pour la production de viande,
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et c'est des bovins qui sont à cornes sur l'élevage familial. Rudy va aussi exprimer un certain nombre de craintes par rapport aux accidents de manière générale liés aux bovins. Lorsque Rudy revient aussi sur des expérience vécues sur la ferme familiale, il va maintenir cette prise de position, en disant qu'il est préférable toujours d'utiliser des techniques douloureuses
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et il va aller un peu plus loin, en développement, pourquoi en fait il estime que c'est justifié d'utiliser de telles pratiques. Pour lui, les bovins allaitants, donc, sur la ferme familiale sont peu dociles, sont dangereux, mais en plus ils sont conscients de ce qu'ils font. C'est à dire qu'ils font volontairement mal à l'éleveur. Donc Rudy nous dit : ▲lire ci-dessus▲
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Donc quand c'est "là c'est feu", c'est en fait que lui il s'autorise à utiliser des techniques douloureuses, voire violentes envers les animaux puisque les animaux lui font consciemment mal, et qu'il y a une notion de méchanceté en fait de l'animal qui arrive au cours de ce discours là. Donc si on regarde par rapport au ressenti, en fait, que les enseignants ont par rapport aux élèves
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on voit que dans les deux cas en fait, y'a une articulation fine entre... ce que l'élève ressent en termes d'émotions, les jugements éthiques qu'il va former et puis les connaissances et les représentations qu'il mobilise Rudy qui est considéré comme un élève en retrait voire provocateur pour l'enseignante, est en fait un élève qui n'arrive pas à gérer cette rupture entre le milieu d’élevage familial
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et le milieu du lycée où pour lui, il y a une incompatibilité totale. Il sait que les pratiques familiales ne sont pas autorisées dans le lycée, mais il y a pas non plus de lieu pour pouvoir en discuter donc il préfère être en retrait, et il en discute même consciemment au cours de l'entretien, au cours de ce retour d'expérience, pour dire que il est en retrait puisque de toutes façons il ne peut pas proposer au lycée ce qu'il fait sur la ferme familiale,
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et que pour lui c'est juste une question d'animaux qui sont différents les uns des autres. Alors à partir de ces deux exemples il me semble intéressant en fait de proposer pour mieux comprendre, des fois, des prises de position qui sont divergentes au niveau des différents contextes que les élèves vont pouvoir prendre, qu'en fonction des contextes, ils vont des fois avoir des positions même antagonistes,
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c'est l'importance d'aller regarder en fait cette articulation entre connaissances, émotions et valeurs. Pour essayer de décrypter en fait les stratégies de défense que les élèves vont pouvoir mobiliser lorsque ce sont des questions à enjeux de société et que les dimensions éthiques sont fortement présentes. Donc les élèves vont avoir parfois des stratégies de justification, comme dans le cas d'Aymeric, ils vont mobiliser des représentations erronées
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voire des préjugés pour pouvoir justifier des pratiques envers lesquelles ils ne veulent pas être déloyals. Ensuite ils vont avoir des stratégies de communication, ils vont survaloriser des effets positifs d'une pratique pour minimiser les effets négatifs, ou on peut avoir des stratégies de déresponsabilisation, en indiquant en fait que ce sont les animaux ou les systèmes d'élevage
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qui sont responsables du choix que eux, vont avoir à faire. Alors au niveau des leviers en tant qu'enseignant, alors les connaissances restent nécessaires je ne dis surtout pas qu'il ne faut plus faire d'apport de connaissances dans ces situations là, mais ces connaissances, pour qu'elles puissent devenir des ressources, pour construire des prises de position argumentées elles sont pas suffisantes parce qu'il va falloir aussi travailler
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sur la dimension émotionnelle et la dimension éthique. Donc ça va être d'accompagner en fait les élèves à avoir un regard réflexif pour comprendre en fait les fondements de leurs prises de position, d'arriver aussi des fois à verbaliser les émotions qu'ils peuvent ressentir et les valeurs qui vont être en jeu dans certaines prises de décision ou dans certaines actions qu'ils mettent en œuvre. Ça va être d'élargir et de diversifier le plus possible le vécu des élèves,
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parce que quand il y a une polarité par exemple, entre ferme familiale et puis lycée, c'est difficile, après, pour les élèves de dépasser en fait, cette confrontation là, cette opposition donc en diversifiant le vécu pour pouvoir se confronter à différentes alternatives et vraiment mettre à l'étude dans la classe cette confrontation d'alternatives, quelque soit les pratiques qui sont mises en œuvre
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de pouvoir en discuter et échanger sur leurs limites et leurs intérêts et comment il est possible de les faire évoluer. Et donc tout ça dans l'objectif, en fait, de réduire les dissonances qu'il peut y avoir dans les actions des élèves et dans le vécu des élèves en ouvrant de nouveaux possibles, et en leur redonnant, en fait, du pouvoir d'agir le fait qu'ils puissent à nouveau agir sur des situations qui leur posent problème.
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Donc je vous remercie pour votre attention, et donc je vous invite si vous avez envie d'aller creuser un peu plus loin, d'aller lire ce chapitre d'un ouvrage Educagri qui s'appelle : ▲lire ci-dessus▲
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Et bien-sûr je vous invite, eh bien en mars prochain à venir échanger directement puisque c'est plus facile pour pouvoir, eh bien creuser un peu plus dans le détail ces éléments. A bientôt !
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