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Jusqu'à présent, nous avons parlé de toutes les alternatives possibles aux punitions. Est-ce à dire qu'on peut entièrement se passer des punitions? On peut certainement les diminuer considérablement et ça vaut bien la peine de le faire, mais s'en passer totalement, c'est sans doute une utopie. Les punitions sont un mal nécessaire, il faut donc pas se les interdire. L'enjeu est de les utiliser. Aussi peu que possible, à bon escient, et d'une manière
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qui est vraiment efficace avec un minimum d'effets pervers. Alors comment faire ? Premièrement, anticiper et prévenir les punitions. Avant même la manifestation d'un comportement justifiant une punition, il existe souvent des signes précurseurs qui sont perceptibles par l'enseignant, ou des déviations mineures du comportement qu'il importe de tuer dans l'œuf avant qu'elles ne s'aggravent. Dès qu'un enseignant perçoit de telles déviations,
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il peut faire plusieurs choses sans s'interrompre. Il peut utiliser le regard insistant pour signaler à l'élève que son comportement est repérée sans s'interrompre, il peut utiliser un signal non verbal, convenu à l'avance avec les élèves, se racler la gorge, taper dans les mains, taper doucement sur la table de l'élève ou même, sans s'interrompre, se rapprocher de l'élève en question. La seule proximité physique peut avoir l'effet souhaité.
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Ou même aller jusqu'à rentrer dans la sphère privée de l'élève, cela peut être le toucher en posant calmement sa main sur son épaule tout en continuant à parler ou si le toucher n'est pas acceptable, simplement poser la main sur le dossier de sa chaise ou sur sa table. Dans tous les cas, ces réactions peuvent cesser lorsque le comportement indésirable cesse, il est alors souhaitable d'y associer un compliment ou toute autre récompense brève est facile, de manière à renforcer positivement la cessation du comportement.
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Sous réserve de s'interrompre, l'enseignant peut également ignorer le comportement perturbateur mineur mais récompenser le comportement approprié d'un voisin immédiat de l'élève. Ainsi, non seulement le comportement perturbateur n'est pas renforcé en accordant de l'attention à cet élève, mais on a indiqué explicitement à cet élève un moyen d'obtenir l'attention de l'enseignant. Et si l'effet désiré est obtenu, alors il faut aussi fournir la récompense attendue.
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On peut aussi rediriger explicitement l'élève vers le comportement désiré. Plutôt que de perdre du temps à dire ce qu'il faut arrêter de faire, il faut dire directement ce que l'élève doit faire, donc "lis le manuel, fait l'exercice" et cetera, et récompenser dès que le comportement est adopté, au moins par des compliments. Après, si on doit donner des punitions, quelle punition donner ? Dans la vraie vie,
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une punition, ça peut remplir des fonctions multiples, ça peut être de diminuer la probabilité d'apparition d'un comportement, mais ça peut aussi être de rendre la justice, avec une punition qui est proportionnée à l'infraction, ou encore ça peut servir un objectif moral, comme donner une bonne leçon où faire comprendre que c'est inacceptable. Ces différentes fonctions peuvent tout à fait être légitimes, mais il faut aussi être conscient qu'elles ne sont pas nécessairement compatibles les unes avec les autres.
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Ici, notre seule préoccupation, c'est de diminuer les comportements inappropriés, et de ce point de vue, les seules punitions utiles, ce sont celles qui font effectivement diminuer les comportements inappropriés de manière durable et pas uniquement sur le court terme. C'est d'ailleurs notre définition technique du mot punition. Du coup, vouloir utiliser en même temps les punitions pour atteindre d'autres objectifs,
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c'est s'exposer à rater cet objectif premier. Bien souvent, lorsqu'on veut rendre la justice ou donner une bonne leçon, ça conduit à des punitions sévères, données de manière solennelle, éventuellement en manifestant une colère réelle ou feinte et en proférant des menaces. En revanche, l'objectif de diminuer les comportements indésirables conduit à d'autres modes de punitions: des punitions immédiates, courtes, peu sévères et données de manière
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calme. En quelque sorte, une punition, ça doit être le simple déroulement d'un plan convenu à l'avance. Alors il y a globalement 3 types de punitions: Premièrement, les conséquences aversives. Ce sont des choses qui se produisent, qui sont désagréables comme des regards désapprobateurs, des menaces, des réprimandes, des cris, des coups. Ces punitions peuvent avoir un effet immédiat en stoppant le comportement ciblé,
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mais en général, elles ne diminuent pas la probabilité d'apparition du comportement. Un 2e type, ce sont les privations, comme confisquer un objet ou faire perdre des points ou des privilèges, de même que l'isolement. Envoyer un élève au coin, finalement, c'est le priver de stimulation sociale. Enfin, un 3e type de punition sont les corvées, c'est à dire un travail ou une activité que vous demandez à l'enfant de faire et qu'il considère généralement comme
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déplaisant. Ça peut aussi inclure des réparations des dommages causés. Mais vous voyez, mettre l'élève dans le couloir ou dans un coin de la classe avec pour simple instruction de réfléchir à son comportement, ça, en soi, ça n'a pas grand effet. Si on souhaite que l'isolement contribue à la modification du comportement, il vaut mieux donner à l'élève une tâche. Une tâche, par exemple, d'observer les autres élèves et d'en repérer au moins 3, ou 5 qui ont le
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comportement voulu, et à la fin de la période d'isolement, de donner à l'enseignant les noms de ces élèves et de décrire leur comportement. Ainsi, l'attention de l'élève est focalisée sur une tâche concrète et lui donne l'occasion d'apprendre par observation des autres.
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