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merci philippe merci à l'institut de nous avoir invités dans ces décors absolument somptueux donc david cohen et moi nous sommes deux pédopsychiatre david et professeur de psychiatrie et
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dirige le service à la salpêtrière de psychopathologie de l'enfant et l'adolescent et moi je suis praticien hospitalier à l'hôpital necker et tu nous a demandé philippe de donner notre point de vue de psychopathologue d'enfants et
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d'adolescents sur la question du mensonge alors on va intervenir comme ceux ci on a fait une communication à deux voix davidiens interviendra pour commenter d'abord le mensonge sur le plan développement talent je me m'étalerai
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pas trop parce que j'imagine que je vais leproux sera aussi en parlais tout à l'heure put ensuite sur la question du mensonge et de la psychopathologie est ce que le mensonge est une pathologie ou relève de
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la psychopathologie et dans quels cas le psycho pathologique on retrouve le mensonge et enfin une conclusion sur l'idée que mensongers et fictions sont peut-être un mal nécessaire alors sur le
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plan développementale comment peut-on étudier le mensonge c'est l'enfant et quels sont les chercheurs qui ont essayé de mettre en place des paradigmes le paradigme tu l'as pas montré dans ta vidéo philippe mais effectivement il ya
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un certain nombre de recherches qui propose à des enfants comme tu l'as dit ou de ne pas toucher ou de ne pas regarder l'objet c'est ce qu'on appelle le paradigme de la résistance à la tentation est donc un certain nombre de
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travaux ont montré que presque tous les enfants regardent ce qui est caché sous l'objet et plus d'un tiers déjà trois ans mentent en disant qu'ils n'ont pas regardé l'objet qui était caché la quasi
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majorité mme entre 4 5 ans et plus l'enfant grandit plus il est capable de laisser de ne pas laisser échapper son mensonge c'est à dire qu'après les examinateurs essaye de lui demander par des voies détournées si vraiment ou
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d'essayer de le faire se confondre il peut d'abord ne pas laisser échapper le mensonge puis le rationaliser en l'expliquant et enfin feindra de ne pas du tout comprendre ce que veut
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son interlocuteur grâce à on l'a dit à l'ats que sa capacité théorie de l'esprit de premier ordre qui peut qui lui permit de persister dans le mensonge et ensuite à une théorie de l'esprit de secondes horde qui permet de rationaliser le mensonge est de donner
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une explication et cette rationalisation est quelque chose sur lequel on va revenir comme probablement quelque chose de spécifique qui à nous autres humains c'est de raconter des histoires à propos de ce qui nous arrive de ce qu'ont pensé
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de ce qui se passe ce que du prêt qui est l'inventeur j'y reviendrai du terme de mythomanie appelé l'impulsion narrative de l'enfant c'est à dire raconté alors la plupart des auteurs
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dont alvart killy qui ont écrit un article princeps sur ce sujet distingue ce qu'ils appellent les mensonges primaire qui apparaissent vers 2 3 ans où les enfants sont capables de faire des déclarations délibérément fausse en
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cachant à autrui leurs intentions mais sans forcément prendre en compte l'état mental de celui qui écoute on a dit qu'à ce moment là effectivement l'enfant n'avait pas encore construit sa théorie de l'esprit et la question est de savoir est ce que c'est un vrai mensonge un
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accomplissement des désirs ou quelque chose qui est pris dans le jeu plus tard vers quatre ans on l'a redit les enfants mentent en comprenant que l'europe interlocuteurs ne connaît pas la vérité est qu'ils peuvent que l'interlocuteur peut être donc la proie de croyance
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fausse et ils comprennent surtout cette valeur antisocial des mensonges je reviens pas sur la la théorie de l'esprit qui permet à l'enfant de commencer à
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construire ça et puis on distingue ce qu'on appelle les mensonges tertiaire qui apparaissent justement à cet âge qu'il est de 7 8 ans où les enfants deviennent de plus en plus capables de dissimuler et persévérer dans cette rationalisation donc ces trois stades
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dans le mensonge de l'enfant mais pour qu'un enfant puisse comprendre sur le mode adulte c'est à dire qu'est ce que l'adulte pense que c'est qu'un mensonge et qu'est ce que c'est la vérité il faut que l'enfant est acquis un
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certain nombre de compétences des ans l'a vu tout à l'heure des codes sociaux donc de l'intériorisation des interdits la notion de propriété et la négation et la question de ceux du va-et-vient entre
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un processus cognitivement conscient et de motion plus inconsciente qui le pousse à faire le mensonge et dans une interaction permanente entre ces deux niveaux c'est encore un niveau qu'on n'a pas évoqué la question du conscient non
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conscients ou de l'inconscient au sens freudien c'est à dire de ce qui a été représentée mais refouler car nos nappes cycle acceptable dans le psychisme du patient ou de la personne on distingue
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aussi trois sortes de mensonges en termes on va dire motivationnelle pourquoi l'enfant mentirait il ya le mensonge antisocial qui est une tentative délibérée de tromper quelqu'un pour éviter quelque chose de désagréable
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un blâme une obligation d'obtenir une récompense ou encore de lui faire du mal ça c'est donc la catégorie antisocial le mensonge défensif est plutôt liée au
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désir de se protéger d'une atteinte ou à sa sécurité ou à sa valeur comme personne et c'est souvent quelque chose d'inconscient par exemple un enfant qui pour éviter de se faire rejeter d'avoir
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de mauvais traitement traitement quand il a une relation d'attachement déficiente peu pour se protéger de ses conséquences ne pas dire la vérité et mentir et enfin une troisième catégorie de mensonges qu'on appelle le
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mensonge pro sociale ou mensonge blanc est motivée par des parts d des impératifs sociaux dispositif éviter les sentiments blessant aux autres
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surtout divertir ou aider quelqu'un le prototype c'est le le film la vie est belle ou ce père qui va en camp de concentration avec son enfant raconte toute une histoire par rapport à
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l'endroit où ils sont donc ce mensonge comme s'il y aurait finalement comme s'il y avait des mensonges positif des mensonges négatifs et des mensonges de
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protection dans considérer la question du mensonge ça marche chez l'enfant oblige évidemment indépendamment de ce qui serait auto centré à considérer l'environnement quand même une dimension
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face facilitatrice ou ou qui produirait il aiderait à produire ce mensonge ou en tout cas à la construction et que dans quel environnement l'enfant grandit y at il une famille défaillante rigide qui
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favorise la finalité ou le conformisme dans quels contextes culturels se trouve-t-il on l'a vu qu'en chine probablement les choses sont pas pareil j'y reviendrai est ce que c'est un environnement qui valorise la compétition versus
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l'altruisme quelles sont les contraintes notamment religieuses morales est ce que l'enfant présente un développement harmonieux en termes à la fois d'expérience signifiante au contraire d'expérience
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potentiellement traumatisante et d'identification et surtout la manière dont l'enfant va connaître ou par des adversités précoce et leurs conséquences va être fondamental en termes d' estime
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de soi et de narcissisme et sans enfant qui a confiance en lui ou pas en termes de sécurité intérieure ou d'attachement sécure je vous rappelle que le paradigme de l'attachement signifie que l'enfant a en place un système biologique et
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sociale qui lui permet de faire face à des situations potentiellement stressante c'est à dire en général la séparation et qui se construit des patterns qui sont assez stables tout au long de sa vie donc at il une sécurité intérieure ou n'en at-il pas parce que
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son environnement n'était pas favorisant et ce qu'il investit le monde des adultes comme déloyale ou au contraire comme soutenant et promouvant des valeurs positives et puis at il un
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sentiment d'injustice subit autant d'éléments vous le voyez qui complexifie la question du mensonge il ya eu des études qui ont essayé de regarder quelles étaient les histoires
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qu'on pouvait raconter aux enfants dans les comptes qu'ils pouvaient promouvoir ou au contraire diminué les camps on dire la propension du mensonge chez l'enfant
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donc ils ont comparé des histoires comme celle de pinocchio de pierre et le loup si tu mentes on est vacant dire si tu raconte des mensonges dans le lou va venir te manger parce qu'on viendrait pas pour eux de protéger et au fond ce
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genre d'histoire avec des paradigmes que je détaille pas ne favorise pas l'honnêteté chez les enfants de 7 ans et par contre ils ont essayé de d'autres histoires telles histoires de giorgio washington de cherry tree ou le george
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washington raconte que quand il était petit il a abîmé le cerisier qui est au fond du jardin et qu'il l'a dit à son père il était il était très ici demandé
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si elle allait mentir ou pas et son père lui a dit peu importe pour le cerisier l'important c'est que tu me dis la vérité ce type d'histoire qui favorise de dire la vérité semble beaucoup plus favorisant pour les enfants pour
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promouvoir l'honnêteté parce qu'elle ne se focalise pas sur les aspects négatifs de l'histoire mais sur les aspects positifs donc dire à l'enfant si alors négatif n'êtes pas du tout à ne pas
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produire les mensonges les études transculturelle ont essayé de regarder si on ment plus dans les société collectiviste je pense à au fil de ton petit enfant qui est filmé en chine
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les résultats ici sont contradictoires et c'est à dire est ce qu en gros c'est société collectiviste favorisent ou au contraire empêche ou diminue la propension au mensonge les enfants en chine trouverait plus
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acceptable de mentir en faveur d'un groupe que les enfants société individualiste comme aux usa mais ceux-ci aignan en cause parce que l'idée c'est que s'il ne se focaliserait pas forcément sur les besoins d'un groupe mais peut-être peut-être plutôt sur les
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conséquences de ce qui se passe si on ment en faveur d'un groupe là dessus les études sont pas tous d'accord un bref résumé sur la question du
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mensonge chez l'enfant on va dire normal au fonctionnement normal maintenant je m'intéressais un petit peu plus au mensonge en psychopathologie est ce que le mensonge fait partie du vocabulaire d'un psychopathologue depuis
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quand est-il apte il a été intégré dans l'eau dans nos paradigmes hainaut classification nosographique au 19e siècle on parle d'allégations mensongères et d'exubérance imaginative
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qui sont signalés dans plusieurs formes d'aliénation mentale au sens de maladies psychiatriques la monomanie intellectuels qui se focalise sur une insulaire de on va dire de d'allégations
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mensongères les folies héréditaire la mégalomanie les délires de grandeur qui se focalise surtout une prévalence des thèmes de filiation fils de louis xiv et
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la folie hystérique qui a va être pendant un moment le prototype de la légation mensongère c'est à dire la création ou la légation de maladie ou de symptômes qui n'ont pas de substratum
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neurologiques et il ya eu beaucoup de mystificateur s'élève dans l'histoire des fausses jeanne d'arc défaut louis xiv etc c'est airness du prêt en 1905 qui va
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créer le mot de mythomanie en distinguant trois formes la tendance constat lors il la définit par une tendance constitutionnel jeu constitutionnel pales de certains sujets à altérer la vérité mentir et imaginer
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des histoires donc vous voyez déjà que dans ces trois notions on verra plus tard ça ne relève pas du tout du même mécanisme ni deux mais de la même organisation psychopathologique altérer la vérité
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mentir imaginer des histoires et imiter des états organique anormaux puisque il désignait sous ce vocable les les conversions hystérique il en distingue trois formes la forme vaniteuse la hâblerie fantastique l'auto
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accusations criminelles la simulation de maladie lamal ligne avec mystification est hétéro accusations calomnieuses et enfin la perverse qui caractérise les
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escrocs les séducteurs d'habitude les mythomanes et renvoyer un vocabulaire très datée du 19e siècle puis le distingue en 1910 qui appelle les délires d'imagination l'autosuggestion
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l'affabulation les délires aiguë souvent qu'ils sont des symptômes de maladie de troubles mentaux organique et puis en 1919 il distance qu'il appelle les déséquilibres
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constitutionnel héréditaire ce qui sera le substratum de l'hystérie mais cette classification là sera d'abord reprise par ailleurs qu'il beaucoup critiqué par les aliénistes et les psychiatres qui
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suivront notamment l'école de charcot et janet par le courant phénoménologique et parler des adeptes de la notion structure dont henriette qui distinguera listerine on parle comme un des zips
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constitutionnel héréditaire mais bien un état à un moment donné de l'effet soit d'une constitution ce qui a été repris par jamais puis critiquer soit d'un d'une organisation défensive par rapport
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à un certain nombre notamment de traumatismes créé plein distingue en 1913 les paraphes renny quow abus lente et fantastique qui sont rapprochés des délires d'imagination en gros on a ce qui relève plutôt de l'ordre des délires
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et puis de legear auront différencier la fabulation de la mythomanie le terme va disparaître des classifications à partir du dsm 3 vous savez qu'il ya eu des diagnostics
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nosographique en psychiatrie qui ont essayé de classifier les maladies cdc m3 en 1981 éclater la notion de mensonges entre ce qu'on appelle les troubles délirants sur toi type de grandeur les trouble factice les troubles faty ce
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sont des allégations troubles qui n'existe pas comme dans ce qu'on appelle le syndrome de munchausen c'est à dire des allégations de maladie en général de manière consciente ou pré consciente avec des actions pour provoquer un
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certain nombre de signes soit c'est là le munchhausen chez le sujet lui-même ou par procuration d'un parent avec son enfant et puis enfin le mensonge qui s'intègre plus dans les parterres dans les troubles de la personnalité qui
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n'est pas en soi une catégorie nosographique mais plutôt des éléments symptomatique que l'on retrouve chez les personnalité antisociale narcissique et borderline et donc il est dans cette
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catégorie on insiste beaucoup sur la différence entre le mensonge pathologique et les troubles délirants le syndrome de cancer qui fait partie des troubles tu parleras un petit peu qu'ils sont le
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syndrome de cotard et l'ailé que le syndrome de cancer c'est ce qu'on trouve dans le qatar 1 d'accord et je j'ai
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soudain doute et la configuration que ce qu'on appelle c'est à dire dans certaines maladies comme le syndrome de korsakoff la presby ophrenie c'est à dire des cons fabulation d'origine organique comme l'a souligné alain
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berthoz en raison de la dissociation entre les structures du cerveau qui traite de la zone émotionnel et de la zone de la mémoire les liens avec la personnalité histrionique reste par ailleurs controversé dans le syndrome de
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danseurs excusez moi c'est les formes il me semble que c'est les formes plus pluri symptomatique d'un certain nombre de conversions dit hystérique donc les liens avec la personnalité histrionique reste par ailleurs controversé est ce
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que dans la à ce qu'on appelle la conversion il s'agit d'un mensonge ou d'une production factice ou d'une production inconsciente qui relève d'une volonté délibérée de mentir ou d'une
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organisation psychique qui fait que le sujet ne peut faire autrement que d'actes de produire un symptôme qui ne contrôle pas pour ce qui est de l'enfant et l'adolescent selon le dsm le mensonge fait partie des
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critères du troubles de la conduite et que vous voyez que ça n'est pas en soi une entité nosographique milla s'associe à quatre catégories de comportements antisociaux donc le mensonge chez l'enfant fait partie des comportements
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antisociaux agressions envers les humains et les animaux destruction du bien d'autrui tromperie ou vol et violation sérieuse des règles ce mensonge dans la définition peut-être
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intra ou extra familial et lorsqu'il est associé à une combinaison de comportements agressifs ou de conflit avec l'autorité à ce moment là un certain nombre d'auteurs dans des organisations plus
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haut taux prédictive disent que ça fait parti d'un risque de délinquance ultérieure donc vous voyez la nature et la place du mensonge en holographie psychiatrique quelque chose qui a beaucoup bougé et qui est loin d'être
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réglée en fois le mensonge ne fait quand même pas partie de la nosographie psychiatrique alors une question existe-t-il des gens qui ne savent pas mentir alors on a dit deux fois par jour on ne trouve pas de
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gens qui ne savent pas mentir excepté dans un dans une organisation symptomatique qui et l'autisme vous savez que les autistes il ya eu plusieurs théorisation autour
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du trouble princesse dans le tice mme déficit de cohérent centrale déficit de théorie de l'esprit déficit de la la difficulté sur le plan perceptif a organisé ces perceptions et notamment
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dans lés cognition sociale un certain nombre enfin les autistes ne savent pas mentir une un parent d'une fratrie de 4 me disait qu'il avait avec son enfant this le fbi a de la famille qui signale immédiatement dès qu'un enfant avait
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fait quelque chose d'interdît ou ce patient autiste asperger qui était champion de tir à l'arc est qui vendait des déserts que dans un magasin il s'était fait virer assez rapidement parce que quand il conseiller les clients une dizaine acheter surtout pas
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césar qui sont très mauvaise qualité vous les trouverez dans une autre boutique et reprenez toujours ses enseignants pour leur dire ce que vous avez dit monsieur c'est pas juste c'est pas tout à fait exact quand on nous fait des thérapies avec des personnes autistes
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on ne peut pas reformulé ce qu'ils disent ce que fait un petit canal en somme vous me dites que et bien non parce que notre réinterprétation schizo dit jamais exactement ce qu'ils ont dit et à ce moment-là eux le vivent comme
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quelque chose d'un décalage et d'un dévoiement de ce que de ce qu'ils ont dit on pourrait penser que ne pas savoir mentir pourrait être comme une chance c'est au fond un très grand handicap social ça crée des très grosses
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difficultés sociales une de mes patientes à qui on essayait d'expliquer qu'elle était en décalage dans sa perception de l'autre et que les autres ne comprenait pas forcément ce qu'elle disait elle-même ne comprenait pas forcément les les applis sites sociaux
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aller systématiquement voir ses camarades en leur disant est ce que tu as compris ce que je viens de te dire est ce que tu as compris ce que je viens de te dire et devenez harcelante dans la vérification de ce qu'elle savait du décalage dans la communication entre
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elle et ses congénères ne pas savoir mentir est un problème très grave cette jeune patiente dans la fratrie de quatre est constamment harcelé par ses frères et soeurs qui ne lui confie plus rien du
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tout donc chez les personnes autistes il est vrai que le mensonge mais n'est pas possible et que c'est à c'est un handicap social venant un petit peu à la mythomanie ce qui en général quelque chose qui intéresse beaucoup et excite
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beaucoup les gens je suis pas une spécialiste de la mythomanie j'ai eu l'occasion d'en croiser dans les dents les syndrome de munchausen qui peuvent par extension faire partie des mythomanes tisseron dit que si on veut
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comprendre quelque chose mythomane il faut pas s'arrêter à la structure de personnalités au fonctionnement mais aux buts et aux intentions des mensonges qui sont à prendre en compte et relève différentes intentions la première c'est
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inventer une nouvelle vie par regret c'est le prototype c'est jean claude romand qui a été barrée dans laquelle question de l'adversaire cet homme qui fait croire à toute cette famille tout sa famille qu'il est un médecin qui
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travaille à genève et qui quand ci et son imposture ou son mensonge est découvert tu sa famille et essayent de se tuer lui-même deuxième
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motivation faire revivre un mort et ré inventer une histoire une existence propre au fait que cette personne ne soit pas morte et la troisième séduire l'autre exister à ses yeux avec trois
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procédés se montrer sous son plus beau jour simuler une maladie dans l'intention de susciter l'empathie j'ai une patiente qui fait régulièrement ça elle à une épilepsie et des troubles cognitifs importante mais elle elle en rajoute
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elle a raconté à ses camarades qu'elle était atteint d'une tumeur au cerveau pour city pour susciter une forme d'empathie et induire une relation aux autres qu'elle a beaucoup de difficulté à obtenir de manière usuelle et puis se
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pose poser en victime vous vous souvenez tous de cette jeune femme marie leblanc qui en 2004 s'est dit victime d'agressions avec son bébé d'une agression antisémite dans le rer d il s'est avéré qu'elle avait complètement
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monter cette allégation est ce qu'il s'agit d'un mode de défense de défense contre d angoisse d'abandon une faiblesse narcissique un manque de reconnaissance par autrui ou d'une constitution pathologique là dessus les
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spécialistes sont pas tout à fait d'accord mais le fonctionnement semble plutôt relié les celui ci le mythomane a besoin d'un public pour se persuader de
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la réalité du monde qu'il se crée il ne peut exister que par la validation par l'autre du mensonges qu'il raconte et si on ne valide pas son mensonge si on ne rentre pas dedans il ya quelque chose qui se dégonfle le mythomane vit
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pleinement son travail d'invention il est conscient mais il est pris dans une forme de compulsion a raconté cette histoire qui ne peut pas arrêter il mêle réalité et fiction ce qui rend d'autant plus difficile la distinction entre la réalité et la fiction il
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cherche à 10 modifié le monde réel par la croyance d'autrui qui est nécessaire comme un feedback à sa construction mythomane michèle méreau qu'on comparait les mythomanes à des joueurs de poker qui abattrait des cartons qui ne
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connaîtraient pas forcément le jeu est la seule chose qui pourrait l'arrêter c'est de lui dire eh bien je veux voir ton jeu et tant qu'on ne lui demande pas de voir son jeu on continue dans la mythomanie et ça rend difficile le traitement le
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traitement par les thérapies cognitivo comportementale ou même en psychanalyse les côtes libre ne sert à rien ça veut dire qu'on rentre dans le jeu et la construction mythomane mythomaniaque ni l'argumentation lui dire mais non ce que
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vous racontez c'est pas possible parce que ceci parce que cela il semble qu'il n'y ait que la mise en face de ces mensonges dévoile t carte qui lui permettre dans l'acte d'avoir une forme
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de reconnaissance directe par rapport par rapport à cézac et donc ça rend cette prise en charge extrêmement compliqué d'autant plus que les mythomanes ne sont jamais demandeurs dead enfin dernier point mensonges et fiction
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un mal nécessaire je voudrais m'arrêter là sur quelque chose qui nous caractérise de manière spécifique comme comme animal l'humain est quand même celui qui à sa
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disposition un langage et raconte des histoires et cette propension fixe fictionnel semble bien être quelque chose qui nous happe caractérise de manière bien plus spécifiques que les poissons ou les autres espèces les
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gorilles lionel naccache qui est neurologue à la salpêtrière propose que la fiction est un objet mentale nos objectifs dont il importe peu qu'il soit vrai ou faux une forme de matériel de croyances qui va donner matière à
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décision et comportements la fiction est quelque chose qui marque la réalité objectif puisqu'elle après nos actes de l'histoire qu'on va se raconter on va construire des actes des actes de la vie
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et les scénarii explicatifs sont plus forts que tout discours raisonné nous sommes comme ça à propos d'un certain nombre de perception de fonctionnement sociaux d'actes nous allons tout le temps tout le temps raconté des
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histoires nous sommes dans cette espèce de de pulsions ou de propositions comme le disait du prêt à construire de la fiction ou rationalisant ou fixe simplement fictionnaliser nous allons
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indéfiniment construire des pensées des représentations des scénarii intérieur dont l'organisation va dépendre à la fois notre câblage neuronale et on l'a vu tout à l'heure qu'on a un appareil qui nous permet à
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penser mais il faut inhibé un certain nombre d'actes et de pensée pour pouvoir en construire d'autres et en même temps nos expériences premières vont être absolument fondamental dans la manière dont nous allons construire ses fictions et j'entends par expérience première celle
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notamment que nous avons eue quand nous étions tout petit bébé et ses expériences qui était vécue sur un mode sensorielle et qui n'ont pas été par un processus de deux secondes à risation transformer déjà en france est en
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représentation donc nous avons nos pauses c'est consciente nous penser inconsciente que nous avons reculé en refoulé en raison de leur caractère très spécifiques et cette trace perceptif sensorielle qui n'ont pas été
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transformés qui mais qui reste toujours actif chez nous soit sous forme de souvenirs perceptif soit sous forme et frac tente quand ses premières expériences ont été traumatisante la
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madeleine de proust fait partie de ces expériences sensorielles qui sont réactivés sous forme non pas métaphorique mais métonymique quasiment à l'identique donc quand on a eu une mère suffisamment
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bonne qui nous a permis de transformer ces expériences elles ont été transformées en penser à représentation mais parfois elles restent vivaces et sont plus difficiles à transformer nos sciences montre en outre en nous
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trompant permanence à la bertauge nous l'a dit ils nous trompent dans les caractéristiques cognitifs de nous ce que nous percevons mais ils nous trompent aussi dans la valence interprétative que nous leur donnons qui voit la jeune femme ici dans cette image
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qui voit la vieille femme qui n'est pas capable de voir les deux votre interprétation de qui voit la jeune et qui voit la vieille je vous laisse l'interprétation personnelle de savoir
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pourquoi mais vous voyez bien que d'une même image vous pouvez non pas dans la hauteur ou la grandeur mais avoir une interprétation différente de ce que votre sens vous permettre de concevoir
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dans la perception on a trois composantes principales le stimulus dans l'environnement physique donc une lumière un bruit sont des perceptions intérieur que par des processus sensorielle vos organes des sens vont transformer en sang ça
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c'est un processus physiologique ensuite vous allez transformer ses sensations et perceptions par sélection intentionnelle de tel ou tel indice par répétition organisation par patterns et par interprétation dans laquelle les biais
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d'expériences et de mémoire on l'a vue vont transformer votre interprétation notamment cognitives en vous allez en plus tôt repéré tel stimulus et vous allez plutôt le transformer dentelle
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forme perceptive et là vous avez un processus interprétatif plus purement psychique à cognitifs enfin aussi cognitif mais aussi qui dépend de vos de vos fantasmes et de votre imagination et à partir de là un
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comportement va s'organiser qui en boucle va pouvoir ou pérenniser ou activer la recherche de telles sensations donc vous voyez que beaucoup d'intermédiaires peuvent intervenir depuis le stimulus jusqu'à ce que vous
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en faites dans votre comportement les patients qui ont des troupes perceptif ou des troubles cognitifs sont des paradigmes assez intéressant d'études de cette propension fictionnel on a parlé du syndrome de 4,4 gras ou
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illusion des sosies ce qui est un trouble de la reconnaissance de la familiarité dévier des visages par atteintes neurologiques alors le patient ne reconnaît pas mais il va construire une fiction c'est cette femme un jour qu'ils appellent la police
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en pleine nuit elle un syndrome de cap dans dix ans à l'aube la police il y à un homme dans mon lit cet homme est victime ans et son mari qu'elle a depuis 40 ans mais la fiction qu'elle a construite c'est que quelqu'un s'est introduite dans son lit en pleine nuit
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elle va appeler la police deuxième exemple assez intéressant c'est le syndrome de leslie de l'hémisphère droit l'hémisphère droit catherine morin qui est médecin de rééducation l'a bien par là bien n'être analyser et notamment
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quand il survient chez des femmes elles ont donc une atteinte de l'hémisphère droit elles ont une hémiplégie gauche et donc par par l oms elles ne peuvent pas percevoir
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consciemment que leurs bras gauche est atteint ce qu'on appelle une amy négligence et par contre elles se rendent compte qu'il ya quelque chose de pas normal dans cette danse est main gauche elles ont des inférences non
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verbale puisqu'elles ont des perceptions bizarre du corps qui intervient par l'hémisphère droit et elle raconte une fiction et catherine morin a écrit un très bel article sur ce qu'elle appelle les femmes qui ont un enfant dans le bras et elle parle à leurs mains comme
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si c'était un de leurs enfants un enfant mon petit bébé et elles ont une attitude de protection de cet enfant donc on voit bien qu'à la fois il ya méconnaissance du trou mais quand même temps une propension fictionnel à raconter une histoire qui a toujours à
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voir avec l'histoire de ces femmes qui ont pas eu un enfant et cette reconstruction on va dire c'est pas con fabule hante et de manière très claire imbibé d
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expérience de cette femme donc de cette espèce de propension à raconter des histoires de même manière le syndrome de déconnexion hémisphérique qui fait que vous ne pouvez pas avoir de communication entre votre cerveau droit et le cerveau gauche et donc il y avait
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des expériences connues de guazzini gars qui qui projette dans les méchants dans un emmy champ gauche un ordre levé vous qui a qui arrivent à l'hémisphère droit mais l'hémisphère gauche étant déconnecté il ne peut pas
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lire cette information mais à ce moment là le patient se lève et quand on lui demande pourquoi vous levez vous il raconte une histoire je me lève parce que j'ai envie d'aller faire pipi je me lève parce que j'ai soif c'est à dire que d'un ordre perçu de
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manière non consciente au plan cognitif le sujet va le transformer a raconté une fiction autour de ce qu'il a perçu de manière non consciente catherine morin appelé cette construction des chimères des chimères
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qui sont des objets qui n'existe ni dans la réalité mais qui existe quand même et ni ni vraiment dans le psychisme je travaille beaucoup avec des patients qui ont des agnosie visuel c'est à dire
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pour des raisons aussi neurobiologiques une impossibilité de construire une représentation cohérente de ce qu'ils perçoivent soit sur le plan souvent visuels et les troubles nouveaux visuels sont souvent accompagnés de difficultés
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importantes de perception de l'environnement et ses patients ne reconnaissent pas les objets un objet orange héroïque cette taille là c'est une orange par inférence sémantique parce que quand c'est orange et de cette
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taille là iront ça doit être une orange et ils ont des symptômes qui sont très particuliers qui sont un espèce de va et vient entre le très général de la ces motivations qui donne un discours à ses plaqués et le très particulier d'une
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perception phénoménologie qui est tout à fait étrange et non congruente à celle de la perception d'autrui navigue dans un espèce de monde perceptif dont il n'arrive pas construit une cohérence et
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raconte des histoires elle c'était ma patiente c'était raconter des histoires d'héroïne comme un espèce de double fictionnel qui très longtemps l'afld est considérée comme une jeune psychotique qu'elle n'était pas elle avait juste une perception est une organisation
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phénoménologique qu'elle n'arrivait pas à rendre congruente à ce que les normaux typique perçoivent la même manière chez le schizophrène le on a relié la production délirante à ce qu'on appelle le défaut d'agents tivité comme si
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c'était le schizophrène n'arrivait pas à attribuer ce qu on a généralement comme pensée intérieure un espèce de langage interne comme venant lui-même et venant d'auch prix est temps donc perçu comme
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extérieur a lui même est vécue comme un phénomène hallucinatoire et on lorsque l'on s'arrête chez les regarder un petit peu là valence signifiante des
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productions dites délirante chez les schizophrènes on s'aperçoit qu'à c'est souvent presque toujours on peut les relier à des éléments biographiques du patient et c'est d'ailleurs ce que tu as retrouvé dans le syndrome de cotard
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je te laisse se dire deux mots là-dessus comme vous l'avez vu donc il n'y a pas de vérité perceptive et il ya même peut-être pas de vérité du tout ceci n'est pas une pipe un nos sens ne cesse
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de reconstruire les objets de la réalité cette salle n'existe pas le lustre n'existe pas ce micro n'existe pas nos perceptions notre appareil neuronale décomposer recompose souvent tout le
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temps la captation de la réalité est alors y at il à ce moment là une marge entre réalité et fiction et mensonges qui est très ténue on l'a vu on reconstruit où on construit son futur en fonction de la manière dont on a
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construit nos souvenirs existe-t-il une vérité une vérité narrative on est des êtres qui avant une propension à retrouver toujours du pareil dans une infinie de capacité à fabriquer du différend en serre mais
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magistretti nous le rappelle on a un appareil neuronale qui nous permet encore combinaisons infinies de connexion de souvenirs d'organisation donc on est appareillé pour aller vers un niveau maximal de nouveautés de
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complexité d'enrichissement et en même temps on est des êtres très névrotique qui revenons constamment à nos expériences première à nos perceptions première à nos organisations aux patterns à ski et le familier à skis
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qu'on nous avons vécu donc on est constamment en oscillation entre ce qui est allé chercher du pas pareil mais pas trop de pas pareil et à revenir à du pareil et c'est cette dialectique entre pareil pas pareil qui serait
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probablement notre moteur fictionnel retranscrire nos expériences première intimement personnel en une infinité de recombinaison de deux obsessions nos fantasmes est d'arriver à faire ce
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va-et-vient suffisamment pas pareil pour être créatif suffisamment pareil pour être construits organisé comme pattern évidemment cette combinaison est à ses limites qui dépendent à la fois de
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l'environnement et de la capacité du sujet à saisir cette offre un dernier point à verser est ce qu'il y a des gens qui sont
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convaincus finalement que manteaux aux autres je vous en toucher un mot parce que le complexe de l'imposture a été retracé par pauline rose clair il ya des personnes qui sont convaincus que leur réussite n'est dû qu'à un concours de
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circonstances à leur travail acharné à des relations mais jamais à leurs compétences et à leur intelligence ça nous est tous arrivé dans des moments de doute et de là où on était de se demander si on n'était pas en position d' imposteur sommes-nous aujourd'hui en situation d'
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imposture et ces personnes sont persuadées qu'elles trompent leur monde et ne mérite pas ce succès qu'elles vivent dans la crainte qu'on découvre la réalité derrière la réussite et par compulsion s'efforce de créer des
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situations qui va confirmer le doute et les inquiétudes et quand elles sont gagnantes et que la réalité montre le contraire elle souffre de ce qu'on appelle le complexe d'imposture vous voyez nous sommes aussi des êtres à pouvoir nous
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créer une autofiction de mensonges à nous mentir sur notre capacité de mensonge pour conclure est ce qu on pourrait essayer de comprendre ce qui différencie chez l'enfant le menteur le malade le
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mythomane ou l'artiste qui raconte quoi à qui est ce que la réalité entre guillemets existe ou comment elle est reconstruite et qu'elle est l'intentionnalité si on peut parler d'intentionnalité l'enfant se raconte des histoires à
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partir d'une réalité qui au fond une construction imaginaire à partir de la réalité sont éteintes l'intentionnalité et égocentré pour reprendre ce que proposait alain berthoz le menteur me
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raconte des histoires à partir d'une réalité qu'il connaît et 7,60 son but c'est de la dissimulation transitoire c'est une proposition l'imposteur où les mythomanes me racontent aussi des histoires en
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mélangeant réalité et mensonges le but c'est tromper l'autre mais au fond pour se tromper soi même vérifié chez l'autre qui s'est trompé soi même le fouet le malade se raconte des histoires mais il interprète la réalité
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externe et comme une dimension subi pour laquelle il n'a pas le choix il n'a pas de véritable l'intentionnalité de se tromper enfin peut-on proposer qu'un artiste est quelqu'un qui raconte tout simplement des histoires dans une dimension n'ont
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pas de réalité mais de construction fictionnel fictionnel et dont l'intentionnalité et le partage et la création et si j'ajoute les propositions que nous a fait alain berthoz en
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dimensions des goudes à lens dalo centration l'enfant est d'abord i go puis à l'eau centre est le menteur va de lego vers l'autre l'imposteur c'est un halo au service de son ego il va chercher les autres ce qui va le servir
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lui-même le fouet le malade est totalement égocentrée et l'artiste est celui qui sait faire ce va-et-vient souple et créatif entre la gaule ego et lalo sans pression on verra tout à
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l'heure si ça confirme aux hypothèses je vous remercie
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