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Mesdames et Messieurs chers collègues chers amis je suis très heureux au nom des équipes de vous accueillir ce matin nombreuses et nombreux à la Cité des Sciences et de
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l'Industrie c'est un très grand plaisir pour nous de réunir les acteurs de l'enfance et de la culture dans un établissement qui a développé une dilection particulière pour les n elle
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pousse une dilection et une disposition non moins particulière la Cité des Sciences et de l'Industrie je ne vous apprend rien est investi dans la muséographie jeunesse depuis plus de 30 ans et en 2023 la Cité des enfants a
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batttu tous les records en accueillant plus de 830000 visiteurs c'est une fréquentation historique j'ai regardé c'est plus que le nombre d'habitants de Lyon et juste un peu moins que
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Marseille depuis sa création il y a 31 ans donc la Cité des enfants s'attache à l'épanouissement des compétences de l'enfant et propose une découverte du monde à travers une démarche
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expérimentale et manipulatoire tout en s'adaptant aux caractéristiques développemental de chaque tranche d'âge de 7 ans 5 12 ans aujourd'hui on y reviendra en
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2018 le lancement de la ligne de programmation petit curieux qui a vu nêtre les expositions temporaires cabane contraire fragile métamorphose au-dessus
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de nos têtes et bientôt dansé en juillet a ouvert un chapitre nouveau de notre engagement envers les enfants ces exposition ont permis d'expérimenter de nouveaux dispositifs d'adresse au public
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de nouveaux langages scénographiques en particulier en utilisant l'outil numérique de nouvelles thématiques un territoire d'innovation penté avec les scientifiques qui nous
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conseillent avec le jeune public qui nous accompagne désormais dès la phase de conception autant d'essais qui ont contribué à enrichir notre vocabulaire notre palette muséographique et ont
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ouvert la voix à ceux qui se prépare toujours sous l'œil malicieux du chat qui incarne l'identité graphique de notre offre pour enfant ce qui se prépare et bien je veux parler de la
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rénovation complète de la Cité des enfants d'ailleurs plus une réinvention qu'une rénovation au regard des évolutions importantes survenu le temps d'une génération parce que de nombreux
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équipements pour enfants ont vu le jour certain avec notre concours et parce que changer quand tout va bien vous procure un élan joyeux nous nous sommes dit que le moment était propice de faire advevenir une nouvelle Cité des
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enfants les travaux vont commencer en juillet de cette année en commençant par la cité des grand avant le Tour l'année prochaine de la cité des petits pendant les 2 ans que va durer
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cette opération 1 an 1 an avec toujours donc une des deux cités ouvertes nous proposerons une offre alternative combinant exposition
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médiation et événement puisque par ailleurs depuis 2022 nous proposons en décembre une grande fête des enfants alors le temps me manque pour vous parler de la cité des bébés
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expérimenté sous forme de Lab dessiné comme son nom l'indique au bébés depuis la naissance jusqu'à 2 ans je ne voudrais pas non plus oublier la future Galerie des enfants conçue pour le Palais de la découverte par univers
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science et la Réunion des musées nationaux grandpais qui ouvrira en juin 2025 destiné aux enfants de 2 à 10 ans elle ouvrira avec sa première exposition
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temporaire sur le thème de la transparence une galerie à par science comme vous l'aurez sans doute deviné alors l'idée d'un colloque sur le rôle de la culture dans le développement de l'enfance c'est donc imposé
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naturellement non comme un point d'arrivée mais plutôt comme un point d'étape une pause réflexive de jour bienvenu dans le tourbillon du quotidien largement ouverte à toutes celles et ceux qui s'intéressent à cette question
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et si j'en juge ils sont nombreux ce coloque entend donner la parole aux professionnels de l'enfance qui sont en dehors des musées et appartiennent la liste n'est pas limitative au spectacle
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vivant au domaine de la littérature jeunesse au monde de la recherche à la sphère artistique leur contribution nous semble essentielle à l'invention des futures offres culturelles à destination des
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enfants nos échanges vos échanges se dérouleront au cours de deux journées la première aujourd'hui commence dans quelques instants par une présentation de David Lebreton professeur de sociologie à l'Université de Strasbourg
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et membre de l'Institut universitaire de France sur la sociologie du risque et notamment sur le rapport entre notre représentation du risque et l'apprentissage ce jeudi est consacré au
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développement de l'enfant et le rapport que l'offre culturel entretient avec lui et la journée de demain interrogera les récits qui construisent l'imaginaire des enfants alors je voudrais avant de conclure remercier notre partenaire
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l'école des loisirs ainsi que l'équipe d'univers Scien qui a organisé cet événement vous me permettrez de cité par ordre alphabétique Flora brégéger margaot koïic é Lisa faille avant de
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vous souhaiter un bon colloque je voudrais vous citer quelques vers de Jacques brê un enfant c'est le dernier poète d'un monde qui s'entête à vouloir devenir grand et ça demande si les
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nuages ont des ailes et ça s'inquiète d'une neige tombée et ça croit que nous sommes fidèles et ça se doute qu'il n'y a plus plus de fait je vous remercie de votre
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attention bonjour bonjour à tous et à toutes merci beaucoup d'être ici on va passer de jours ensemble à parler d'enfance et de de culture je m'appelle brune Botero euh je vous donne quelques
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petites informations pour que tout se passe bien alors déjà c'est un colloque qui est international donc il va y avoir vous allez entendre du français et de l'anglais pour ceux qui seraient pas à l'aise dans une de ces deux langues il y a des casques à
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que vous pouvez récupérer pour pouvoir entendre une traduction simultanée ensuite petit détail aussi il y a le Wii donc le le nom du du réseau c'est faire grandir les enfants le mot
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de passe désolé de vous l'annoncer comme ça c'est F G en majuscule @ 2024 si vous voulez vous connecter voilà et puis on va commencer direct par accueillir David
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Lebreton que j'appelle à me rejoindre bonjour David alors David Lebreton vous êtes professeur de sociologie à l'Université de Strasbourg euh vous travaillez beaucoup sur les souffrances
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adolescentes notamment vous êtes l'auteur de plusieurs livres dont dévisages une anthropologie paru récemment chez méteyer et conduite à risque des jeux de mort au jeux de vivre au PUF et aussi sociologie du risque
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dans la collection que sais-je c'est des livres que vous pourrez retrouver à la boutique de la Cité des Sciences et de l'Industrie je vous laisse la parole c'est vous qui qui commencez bien merci infiniment pour cette
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invitation pour merci aux organisatrices brune Lisa Margot et puis merci à toutes et à tous de de cheminer un petit moment avec moi lors de mon exposé d'abord je
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voudrais rappeler que dans les que les sociétés accordent une marge de manœuvre très différente aux enfants hein d'un lieu à l'autre d'une époque à l'autre je prendrai pour démarrer l'exemple que
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donne Jared Diamond anthropologue américain qui a réfléchi un peu sur la question et qui observe en nouvelle- guuinée une société où les enfants comme les adultes sont extraordinairement contraints par toute une série
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d'interdits de contrôle et cetera et il se trouve que à l'intérieur de cette société un enfant va partir enfin de de cette société un enfant va partir dans une autre famille dans un autre lieu
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mais tout proche à quelques dizaines de kilomètres et là c'est absolument l'inverse c'est-à-dire que les enfants sont totalement liv à eux-même totalement il y a aucun contrôle des adultes et Jaret Diamond observe
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d'ailleurs avec étonnement que les enfants joue avec le feu sans qu'aucun adulte ne vienne les les empêcher de se brûler par exemple il voit d'ailleurs que beaucoup d'adultes porte des
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cicatrices voilà donc de deux modalités extrêmement différentes d'éduquer les enfants et notamment de les préparer à la question du risque finalement ce sont aussi d'ailleurs des modalités éducat
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que nos sociétés réprouve un peu c'est ce serait d'un côté le le laisser faire complet ou alors de l'autre côté une surveillance absolument vêtilleuse la plupart du temps on est plutôt à mi-chemin de de ces manières de
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faire il y a des sociétés évidemment où le le danger dans l'environnement implique en revanche une très grande attention des adultes par exemple dans la forêt amazonienne je prendrai
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l'exemple des des Indiens wyaki c'est très très difficile de laisser un enfant tout seul dans la forêt parce qu'il va être détruit par les animaux par les serpents et cetera donc dans cette société jusque vers 3 ou 4 ans par
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exemple les enfants sont portés sur le dos de leur mère ou de leur père et ils commencent vraiment à explorer tout doucement tout doucement leur environnement à partir de de 5 6 ans mais toujours avec la proximité d'un adulte mais là il y a une dangerusité de
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l'environnement qui exige donc de de faire attention à voilà c'était pour euh rappelez donc évidemment qu'il n'y a aucune nature dans la manière d'élever les enfants il autant de manièr qu'il
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existe de société humaine depuis l'origine des des humains alors il n'est évidemment de monde que de corps hein le monde commence et fini à travers notre corps à travers nos sens à travers ce
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flux incessant qui qui nous traverse et qui traduit les données multiples de notre environnement qu'il est traduit en odeur en son en image en goût en tactil en ambiance et cetera notre expérience
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du monde est donc toujours affective sensorielle il n'est rien dans l'esprit qui ne soit d'abord passé par l'essens à travers une condition sociale culturelle un genre une histoire personnelle une
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attention à l'environnement et surtout évidemment ce que chacun de nous fait de ces influences puisque nous ne sommes en aucun cas notre culture nous sommes ce que nous faisons de notre culture nous sommes ce que nous faisons des
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influences qui ont on per sur nous et l'enfant entre donc dans l'intégration de la pluralité signifiante sensorielle et affective du monde ce qu'il apprend à cet âge est une matrice de sens et de
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perception qui alimenteront son existence tout entière ces apprentissages précoces conjuguent évidemment ceux de la famille de l'école se prolongent parfois par des affinités
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avec des voisins avec des animateurs par exemple qui transmettent avec passion leur compétenenceces dans un domaine ou leur curiosité qui va faire que l'enfant va rester toute sa vie finalement
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fasciné par les étoiles ou par les arbres ou par les champignons ou d'autres choses de cet ordre une pédagogie participative sollicite l'expérience sensible de l'élève ou de
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l'enfant son ouverture au monde implique d'guiser son attention pour qu'il s'approprie son environnement par corps dans la confrontation à son environnement et non à distance assis
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sur les bancs de l'école en demeurant passif et encore plus dans le monde d'aujourd'hui passif derrière son smartphone les manière de connaître sollicite toutes les ressources physiques et morales de l'enfant
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d'ailleurs pour moi distinguer ressources physiquees et moral c'est un effet de langage c'est très abstrait on n pas on n pas notre moral d'un côté notre corps de l'autre nous sommes tout entiers présent au monde bien
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entendu donc l'enfant donc n'est pas n'est jamais un réceptacle jamais mais le co-auteur toujours le co-auteur de son éducation avec avec évidemment les
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adultes qui les adultes je mets guillemet adultes pour moi ce sont des notions très très flou très vague mais donc l'enfant est le co-auteur de son éducation avec les adultes qui sont les
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enseignants qui sont aussi d'abord et avant tout ses compagnons ses compagnes de route ce n'est jamais le réel que les individus perçoivent mais un monde de signification c'est pour ça qu'il y a de
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la sociologie d'une certaine manière ce n'est pas le réel que les individus perçoivent mais toujours un monde de signification l'une des tâches de l'éducation est de donner à l'enfant des outils de déchiffrement lui rappeler ce
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foisonnement le mouvement inlassable des significations la multitude des points de vues possibles les repères également pour comprendre pour plorer pour élargir sa marge de confiance en lui-même et dans
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ses ressources l'enfant n'est pas moins corps que ses parents ou ses enseignants sa compréhension et son usage du monde découlent des attentions à son égard et des apprentissages qui lui sont prodigué
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l'école induit souvent une longue immobilité qui n'est pas de son âge une discipline qui pour être nécessaire à la dynamiques de groupe de sa classe lui est souvent très difficile à tenir
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d'où le fait que certains enfants sont remuants dissipés comme on dit entravant le bon déroulement des cours c'est ce que toute mon enfance on m'a dit que j'étais dissipé remuant et j'ai passé un
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temps record devant les poils devant dans les coins ou à faire des tours de cour la cour de récréation avec une ardoise dans le dos disant que j'étais vraiment infréquentable hors de la ritualité
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sérieuse de l'enseignement dans la classe la contrainte l'immobilité doit être interrompu par des jeux des exercices physiques des activités de découverte de l'environnement qui
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favorise aussi la dépense la décharge des tensions et une autre relation au monde et aux autres l'enfant est alors saisi comme personne en tant qu'il est son corps et non seulement un réceptacle
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spirituel à remplir l'enfant retrouve la sensorialité du monde le désir de toucher les arbres les pierres de sentir les fleurs ou les végétaux la terre d'entendre à nouveau le silence ou les
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oiseaux de regarder de contempler le monde autour de lui et ne plus simplement les voir pour des raisons utilitaires de de protection de soi du côté du trottoir ou du côté de la cour
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de récréation donc ne plus être devant le monde mais être immergé dans le monde les promenades en forêt par exemple pour identifier les arbres les plantes ou les animaux le jardinage ou les activités
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maritimes pour les les écoliers proches de la mer sont autant d'échapper Bell vers d'autres dimensions de l'existence que l'on ne peut apprendre dans les livres ou à travers la la médiation d'un
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enseignant l'enfant alors s'approprie le monde par corps il apprend à nommer son environnement à interpréter les situations à se protéger également il
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découvre souvent l'entraide la solidarité et accroit également ses habilités motrices et en même temps sa connaissance du monde environnant certains enseignants introduisent ainsi
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dans leur classe des exercices de silence de méditation des mouvements de yoga éminemment propice à l'apaisement de l'enfant à sa disponibilité pour les autres enseignements à l'unification du
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groupe classe mais ils apprennent aussi à l'enfant à être à l'écoute de ces perceptions sensorielles à les comprendre et à élargir ainsi sa connaissance du monde ce sont d'ailleurs aussi pour les enseignants des moments
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de respiration réintroduire la dimension corporelle dans l'expérience pédagogique est une manière de prendre l'enfant comme une personne et non plus seulement comme un pur esprit et au regard de
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l'inertie physique de nombre d'enfants ou d'adolescents aujourd'hui qui sont apé hypnotisé par leur portable il est évident que le le le
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fait de les de les mouvoir de les de les faire bouger ce sont des activités de promotion de la santé bon je c'est c'est pas des trucs qui me passionnent mais en tous les cas c'est vrai que en terme de santé publique ce sont des choses en
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même temps essentielles à rappeler au regard de tous les tous les problèmes de santé que rencontrent aujourd'hui nos enfants ou nos adolescents et les activités culturelles également donc là je pense davantage au théâtre au cinéma
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ou enfin plein de les contes et cetera les activités culturelles sont aussi une manière de lui faire lever les yeux de leur faire lever les yeux de leur portable leur rappeler que leur environnement est infiniment plus vaste
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infiniment plus complexe infiniment plus ambivalent que les informations qu' glanent sur leurs écrans l'enseignement donc varie selon le statut moral du corps dans les
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sociétés selon les conditions social selon selon également la plus banalement que les classes sont mixtes ou non selon les représentations inhérentes au genre également ou ce qui subsiste des
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stéréotypes de genre mais qui semblent quand même encore extrêmement ancré dans le monde d'aujourd'hui voilà les moyens accordés aux établissements l'inventivité des équipes la personnalité des enseignants et la
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qualité de leurs échanges mutuels l'ouverture d'esprit des autorités la créativité particulière de chaque professeurs cristallise la réceptivité des élèves leur collaboration propice
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aux action pédagogique mise en œuvre des registres corporels bien différents sont sollicités mais ces activités sont souvent perçu comme dangereus en puissance et très réglementé en ce
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qu'elles exigent de sortir des murs de l'école ne serait-ce que pour aller dans les musées ouou aller visiter des jardins ou ou aller marcher pendant une heure ou deux à la découvert de la forêt
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il faut sortir des murs de l'école et donc voilà problème problème d'assurance de de règlement de responsabilité et cetera et cetera sans compter les parents qui s'y opposent par peur qu'il
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arrive un accident et puis évidemment il y a toutes les logiques assurenciales extrêmement restrictives aujourd'hui qui lit les mains des organisateurs dans tous les domaines que ce soit l'école mais les travailleurs sociaux que je fréquente évidemment très souvent sont
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souvent aussi coincés et ne peuvent proposer à des enfants en souffrance des activités qui leur seraient éminemment propices N sociétés contemporaines sont hanté par le risque car ce sont d'abord
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des sociétés d'individus nous sommes des individus c'est-à-dire des moi personnellement je on n'est plus du tout ensemble dans le monde d'aujourd'hui on est les uns à côté des autres avec des affinités
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relatives avec des des intérêts qui nous réunissent parfois mais le le la difficulté de vivre de nos sociétés tient pour une grande part donc cette individualisation du lien social au fait
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qu'on est seul au monde d'une certaine manière donc nos sociétés sont hantées par le risque car ce sont des sociétés d'individus d'individus qui se sentent démunis face aux menaces qu'ils imaginent autour d'eux ils se vivent
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dans l'autonomie enfin ils se vivent évidemment dans l'autonomie dans l'indifférence relative aux autres et si ce sentiment est propice au déploiement de soi et à la liberté d'ailleurs parce que je suis pas du tout en train de critiquer l'individualisme mais
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l'individualisme c'est l'invention de la liberté alors que les sociétés communautaires comme cell de de la Nouvelle Guinée ou goyaki dont je parlais tout à l'heure sont des sociétés du nous autres où on est ensemble en permanence où où chaque individ chaque
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personne il y a pas d'individu mais chaque personne n'existe qu'à travers le la les interactions avec les autres nous nous existons par nous-mêmes tout çaul sans avoir forcément besoin des autres mais en même temps évidemment ça se paye
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d'un très souvent de l'isolement de la solitude d'un sentiment d'insignifiance de son existence et sentiment de fragilité et cetera et cetera donc donc les individus contemporains non' n'ont
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ni en eux ni dans leur environnement les ressources qui leur donneraient une confiance élargie bien entendu le sentiment du danger est rarement proportionnel aux menaces réelles aux
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menace réelle pressentie la part du fantasme y est considérable tant pour nier toute menace que pour les exagérer la sécurité bien entendu n'est jamais assurée en revanche car les peurs ne
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cessent de se déplacer soulève de nouvelles exigences de protection il est de toute façon impossible de sécuriser l'existence d'un enfant au point qu'elle ne comporterait plus d'incertitude ni de
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danger hein vivre c'est forcément un danger en permanence en une précarité plutôt qu'un danger disons enfin dans nos sociétés en tous les cas où on est quand même relativement protégé donc on
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est en permanence dans la vulnérabilité je dis souvent j'avais surtout développé ça dans dans mon livre conduite à risque toute décision est une prise de risque hein de venir ici plutôt qu'aller ailleurs euh euh ça peut être le risque
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de l'ennui mais ça peut être le risque d'un problème en cours de route d'un accident d'une euh de de louper euh autre chose qui aurait été important mais ça c'est des trucs qui sont simples mais décider de faire ses études dans
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une ville plutôt qu'une autre faire de la sociaux plutôt que de la physique ou décider de ne pas faire d'études et cetera vivre avec quelqu'un mettre un enfant au monde c'était d'ailleurs euh c'est l'un des grands auteurs
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catholiques d'ailleurs du début du siècle don le dont le nom tout de suite m'échappe disait que le plus grand risque qu'on prenait dans sa vie c'était de mettre un enfant au monde parce que là on prend c'est une responsabilité qu'on prend évidemment pour toute sa vie
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mais toutes nos actions impliquent une impliquent des menaces impliquent de l'incertitude de l'imprévisible voilà c'est en d'autres termes notre existence d'individus elle est faite de beaucoup plus
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d'imprévisible que de probable voilà et ça personne au monde n'y pourra jamais rien on est pas il faut assumer notre liberté d'individu donc dès les premières années
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de notre de l'existence évidemment le nourrisson est totalement assujetti à la protection de ses parents un enfant de de 3 mois 6 mois il meurt immédiatement si on le laisse tout seul
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les quelques enfants sauvages entre guillemets que l'on connaît sont des enfants qui qui ont commencé à vivre dans sol ou vers 7 ans enfin comme Victor de laavyon par exemple qui avait suffisamment de ressources pour pouvoir
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savoir qu'il faut manger qu'il faut se protéger des animaux et cetera mais pendant longtemps donc l'enfant est extrêmement vulnérable quoi et puis quand il commence à marcher vers vers de vers 2 ans par là vers un un an un an et
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demi 2 ans et bien évidemment il est confronté à d'autres apprentissages parce que là il est il est confronté à des dangers des dangers de brûlures de chute d'intoxication d'électrocution de noyade de s'il y a une rivière dans les
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parages une un une piscine ou autre euh également les risques d'accident sur la route le gamin qui court derrière son ballon et qui ne fait pas attention c'est le moment où les parents sont
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extrêmement attentif à enseigner à leurs enfants à se protéger parfois en étant très répétitif mais évidemment il y a un enjeu une responsabilité absolument majeure à cet égard que l'enfant se sente vulnérable et qu'il soit toujours
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attentif à à son environnement souffrir s'ouvrir aux autres et au monde est une entreprise risquée pendant de longues années mais ces prises de risqu inhérentes à l'existence participe à la construction
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de soi selon les situations l'éducation mobilise une bonne distance entre surveillance et confiance on peut pas surveiller en permanence le gamma et on peut pas non plus lui faire totalement confiance donc
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il a ce ce jeu ce cette débrouillardis cette intuition que que les parents peuvent avoir que leur enfant court pas trop de risque parce que là il a bien compris cette situation ou autre mais bon mais dans chaque famille ce sera
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évidemment une équation une équation différente plusieurs obstacles participent aujourd'hui à une éducation plinière de l'enfance l'individualisation précoce de l'enfant devenu souvent partenaire à part entière
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des décisions familiales ou de ses activités il n'est absolument plus l'enfant d'autrefois quand je dis autrefois c'était une à une trentaine d'années l'enfant d'autrefois soumis à l'autorité des parents ou des
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enseignants aujourd'hui soutenu souvent par ses parents il récuse toute il récuse souvent toute forme d'autorité n'allant pas dans le sens de sa volonté propre de ses désir c'est après moi le
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déluge je j'ai envie de faire ça je veux pas que quelqu'un m'empêche de le faire et cetera c'est-à-dire que l'enfant est déjà quelqu'un il est déjà une personne B vous rappelez des très beaux films de
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Bernard martinau le bébé est une personne effectivement aujourd'hui on est on a cette cette tendance cette inclination à voir l'enfant comme une personne à partentière et donc de de toujours toujours le considérer comme
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responsable de lui de ses actes et cetera donc la famille contemporaine n'est plus toujours l'instance médiatrice de l'entrée dans un lien social fait de partage et de limite elle
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s'est souvent privatisé elle-même à la famille de même d'ailleurs les enfants elle est devenue une agrégation d'individus et même les enfants défendant farouchement leur autonomie j'ai bien le droit je veux faire ça tu m
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empêcheras pas et cetera s'agissant de l'enfant euh très souvent la famille est aussi pourvoyeuse de narcissisme d'un refus de composé avec les autres et même au sein de l'école ou ou dans d'autres domaines où le groupe est nécessaire on
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voit souvent des parents extrêmement agressifs insulter les enseignants refuser que l'enseignant euh émette tel ou tel jugement euh sur le devoir d'un enfant ou le lui reproche tel ou tel de
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ses comportements pourtant fort préjudiciable au groupes classe donc mais laisser croire à l'enfant qu'il possède seul la maîtrise de ses activités revient à l'encourager avoir
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le monde structuré de son seul point de vue et le rendre également incapable d'accepter l'altérité à son entour et pourtant il va vivre en permanence à l'intérieur de cette altérité plus plus
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grandira bien entendu on sait d'ailleurs que beaucoup de travaux aujourd'hui montrent la la diminution graduelle de l'empathie qui est fortement lié à la l'utilisation massive du smartphone le
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fait que l'autre soit toujours à distance qu'on est plus en visage qu'on estit plus sa voix qu'on estit plus sa présence qu'on soit plus attentif à lui il y a plein d'indicateurs sociaux il y a plein d'expériences qui sont menés qui
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montre que les enfants d'aujourd'hui sont nettement moins empathi qu'ils ne l'étit autrefois j'appelle empathie à la capacité de se mettre à la place de l'autre simplement d'où d'ailleurs la
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violence aujourd'hui dans les écoles par le harcèlement et autres ou des gamins n'ont absolument pas conscience qu'il sont en train de détruire quelqu'un avec la la cruauté de leur propos ou les photos qu'il diffusent ou les vidéos et
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autres on est de moins en moins capable dans le monde d'aujourd'hui de se mettre à la place de l'autre et ça c'est une rupture anthropologique aussi qui est absolument saisissante parce que c'est difficile de faire une société sans à tout moment se dire si je fais ça ou si
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je dis ça comment ça va être perçu par les autres en tant qu'adulte on a généralement acquis cette sensibilité là mais on s'aperçoit que les enfants ça devient de plus en plus compliqué de leur faire acquérir du fait de la
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médiation du smartphone particulièrement qui les absorb totalement donc les enfants d'aujourd'hui sont sédentaires fascinés par les écrans hypnotisé par les écrans le plus souvent
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immobile immobile physiquement mais avec l'esprit qui tourne dans tous les sens dans leur téléchargement et leur leur SML la centaine de SMS qu'ils envoient tous les jours et cetera et cetera mais c'est ce paradoxe d'où la nervosité le
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manque d'attention enfin tout tout ce qui est pointé aujourd'hui par les psychologues voilà donc les enfants d'aujourd'hui sont sédentaires fascinés par les écrans le plus souvent immobiles témoignant à leur échelle de l'actuelle
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humanité assise comme comme je la nomme souvent qui caractérise nos sociétés en 2007 il y a pas longtemps un médecin britannique William bird a noté la restriction progressive des parcours
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pédestres des enfants en 1919 un enfant allait à pied et seul pour se baigner dans un lac situé à une dizaine de kilomè une dizaine de kilomètres tout seul à pied une
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génération plus tard en 1950 la distance s'est réduit à 1,5 km en 1979 l'enfant va seul à la piscine qui est à 800 m de là aujourd'hui il n'a le
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droit de marcher que jusqu'au bout de la rue à 300 m voyez cette prodigieuse restriction du monde qu'on inflige aujourd'hui à l'enfance aujourd'hui donc l'enfant n'a
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plus le droit qu'à marcher simplement au bout de la rue seul 11 % des élèves de primaire vont à pied tout seul à l'école 11 % seulement ce qui explique aussi les
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embouteillages et les accidents autour des école avec tous les parents qui viennent chercher leur gamins en voiture en santé publique on sait aujourd'hui que le 800 m la course de
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800 m deux tours de piste il y a une il y a une en 1969 non il y a plus il y a une vingtaine d'années une trentaine d'années les enfants couraient à 800 m en 3 minutes aujourd'hui c'est 4 minutes
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on a perdu une minute ce qui est considérable en l'espace d'une génération voyez l'humanité assise les problèmes de son santé publique qu'on rencontre de plus en plus une surprotection de l'enfant se fait jour
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une infériorisation physique qui va de paire avec son éminence morale le l'enfant l'enfant roi l'enfant tyran et en même temps il est petit il est fragile il faut absolument qu'on veille sur lui donc une ambivalence une
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contradiction même donc on considère que livré à lui-même il court beaucoup trop de risque donc d'innombrables mesures de protection s'impose notamment au niveau juridique par la profusion des règlements dans toutes les activités
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possibles une judiciarisation vêtilleuse lit les mains des éducateurs des des enseignants inquiet d'un incident quelconque et de devoir payer le prix de l'imprévisible le monde de mon enfance
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par exemple si je prends mon seul exemple n'a strictement rien à voir avec celui d'aujourd'hui en primaire par exemple j'allais à l'école à pied et mon école était à plusieurs kilomètres de de de de là j'ai passé mon enfance plus
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tard à parcourir toutes les rues de la Sarte j'ai grandi au man euh toutes les routes de la Sarte en vélo à pied en courant on se baigné avec mes copains dans toutes les rivières dans toutes les mares dans tous les lacs qu'on avait
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autour de nous il y avait aucun interdit nos parents avaient confiance en nous à cet égard je me rappelle d'ailleurs de ma mère qui avait tellement insisté à ce qu'on apprenne à nager très très vite pour se près de la Loire elle avait
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connu des des périodes des moments où des enfants s'étaient noyés celle l'avait pas mal marqué donc on apprenait être mais tous nos voisins étaient dans la même logique tout le monde apprenait à nager 5 6 ans on nageait comme des poissons tous et puis voilà on pouvait
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on nos parents avaient confiance en nous en nos ressources et puis voilà on parcourait le monde environnant on allait explorer les maisons abandonnées et cetera et puis même par rapport à la culture par exemple au sens plus
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traditionnel du terme j'allais chercher les les bibL les les livres et les disques aussi à l'époque à la bibliothèque du du comité d'entreprise des usines Renault où travaillait mon père j'y allais à pied cétait à 5 6 km
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je prenais des bouquins pour ma mère pour moi je ramenais deux trois disques et je faisais le va et viens à pied pendant longtemps et j'avais à l'époque 8 9 ans 10 ans mais jamais nos parents se sera inquiété de ce qu' ce qui allait
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nous arriver en cours de route c'est l'observation que fait également l'un des très grands alpinistes contemporains c'est reinart Messner hein qui a accumulé une dou tous les tous les 8000
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possibles dans et des qui a fait des expéditions absolument prodigieuses donc c'est un un Autrichien du du du Tyrol et qui se souvient également de l'univers des montagnes de
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de son enfance là je cite mener qui écrit à l'époque nous ne connaissions pas les panneaux d'interdiction nous n'avions pas de piscine en revanche nous pouvions profiter du torrent de villenos
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où nous construisions des barrages la culture urbaine a ôté toute responsab hab ilité aux gens on a des assurances pour tout ce qu'on possède tout ce qu'on fait si bien qu'en cas de
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coup dur les autres seront responsable fin de la citation paradoxe donc d'un monde contemporain qui individualise l'enfant dès le plus jeune âge tout dans nos société tout en le maintenant dans une situation de mineur par rapport à ce
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que je vous décrivais ce que décrivit mener ou ce que je décrivais de ma propre enfance je cite à nouveau Messner qui écrit ces espaces de liberté et le pluralisme de valeur qui était qui était
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naturel au temps de mon enfance ont disparu aujourd'hui on doit mettre un grillage autour des étanss il est interdit de franchir les cultures la forêt est tabou et même en escalade on
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craint que d'aucun ne porte plainte en cas d'accident si vous lisez le livre de Mesner verrez que déjà 8 9 ans 10 ans il escaladait avec son frère tous les rochers tout les tous les tous les environ tout l'environnement alpin qui
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était autour de de sa maison les parents n'avaient absolument aucune inquiétude ils avaient confiance dans la les capacités de de leurs enfants nombre d'activités autrefois communes à l'enfance sont désormais
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associé à un risque du fait du de ce processus d'assurancialisation de nos sociétés qui identifi les menaces possibles d'une multitude d'activités qui ne posaient autrefois absolument
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aucun problème et on va donc créer d'innombrables d'innombrables règlements les accidents ne sont plus perçus comme relevant du hasard ou de l'épreuve en elle-même mais d'une imprudence d'une défaillance personnelle ou technique et
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puis de toute façon il y a un responsable si je tombe tout à l'heure en sortant du du du du de la Cité des Sciences peut-être enfin pas moi mais en tous les cas il quelqu'un serait susceptible d'accuser peut-être la maie
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de Perie de pas avoir prévu que quelqu'un allait se casser la Yule là et cetera et donc voà il faut chercher absolument des responsables en permanence en permanence ce qui était assez terrible assez cet égard et qui
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multiplie d'ailleurs la notion de risque ça se dit vraiment il y a des risques absolument partout quoi qu'on fasse il y a des risques parce qu'on peut être tenu pour responsable de quelque chose qui nous dépaissait
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complètement donc un souci trop vétilleux de la trop trop obsessionnelle de la sécurité anéantit évidemment les possibilités d'élargissement des ressources physiques et morales il limite forcément la créativité le souci
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sécuritaire en matière d'activité physique ou cult est une entrave au développement de l'enfant elle le rend d'ailleurs beaucoup plus vulnérable aux accidents puisqu'il est pas du tout préparé à y faire face et puis en plus
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physiquement comme il passe presque tout son temps derrière son téléphone portable il a plus du tout les ressource physique d'un gamin d'il y a 30 ou 40 ans rappelez-vous ce que je vous disais de la course de 800 m on a perdu une
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minute en l'espace d'une seule génération donc la la confrontation au risqu qui implique évidemment une vigilance encourage la les prises d'initiatives les remises en question de
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soi le renouvellement du rapport au monde le désir d'expérimentation la curiosité plus on surprotège l'enfant plus il sera apeuré vulnérable et et à la recherche
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en permanence de la protection des autres je fais un petit détour par Émile Zolla on remonte un siècle 120 ans en arrière dans un livre assez fascinant qui s'appelle Paris comme comme la ville
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de de Paris et c'est sur la bicyclette c'est les premiers temps de la bicyclette et à ce moment-là le moment de l'exemple que je vais la citation que je prends vient d'un d'une jeune femme qui s'émancipe à travers le vélo c'est
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très intéressant hein quand on fait l'histoire de de la bicyclette le le vélo a été un outil absolument prodigieux de l'émancipation des femmes à la fin à la fin du 19e et Zola qui est un grand adapte du vélo qui adorait
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faire du vélo avait été parfaitement conscient de ça et et promouvait le vélo aussi d'ailleurs comme une forme d'ouverture au monde pour les pour les petites filles et pour pour les femmes et là dans le dans ce roman donc il met
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en scène un dialogue entre une jeune femme sur sa bicyclette et un ami euh à elle qui est aussi donc qui chemine sur les sur les petites routes où à l'époque il y a pas d'mass il y a aucune voiture évidemment et et la femme explique que
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si si un jour elle a une petite fille la première chose qu'elle lui apprendra c'est à faire du vélo et pourquoi je cite maintenant ola qui parle à travers la bouche de cette jeune femme mettez mettez mettez une jeune femme mettez- en
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une une petite fille mettez mettez-en une toute seule sur une bicyclette et lâchez-la moi sur les routes il faudra bien qu'elle ouvre les yeux pour éviter les cailloux pour tourner à propos et
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dans le bon sens quand un quand un cou se présentera celles qui éviteront les cailloux qui tourneront à propos sur les routes seront aussi dans la vie sociale et seront aussi dans la vie social et
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sentimental franchir les difficultés prendre le le meilleur parti d'une intelligence ouverte honnête et solide et cette jeune femme toujours dans la bouche de d'emilzola décline les les progrès entre
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guillemets induit par les bicyclettes je je les cite la culotte qui délivre les genses l'époque vous vous rappelez les femmes avaient des corset des plein de de jupons et cetera et il a bien fallu pour
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faire du vélo avoir des des culottes en zo au début et puis bon des des trucs qui qui permettaient de pédaler on pouvait pas monter en en écuyère sur ce comme comme sur un cheval quoi il fallait bien
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des des outils appropriés donc voilà elle cite la culotte qui délivre les jambes les sorties en commun qui mêle et égalise les sexes on est fin du 19e qui mêle et égalise les sexes la femme et
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les enfants qui peuvent suivre leur mari éventuellement les camarades comme nous deux avec son copains sont en train de faire du vélo dans la campagne les camarades comme nous deux qui peuvent aller à travers champ à travers bois
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sans qu'on s'étonne et là est surtout l'heureuse conquête les bains d'air et de clarté qu'on va prendre en pleine nature ce retour à notre m commune la terre et cette force et cette gêé neuve
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qu'on se remet à puiser en elle voilà fin de la citation d'Émil Zola mais qui vous montre donc aux yeux d'un observateur extrêmement lucide comme lui l'importance de des activités physiques d'ouverture au monde et en même temps
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qui apprennent à se protéger qui apprennent à repérer les dangers éventuel de l'environnement je vais essayer d'aller d'aller un petit peu plus vite toute façon j'ai dit déjà pas mal de truc mais
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je voudrais j'avais décidé de terminer autrement mon propos donc je j'essaie de passer quelque chose pour avoir le temps de de le faire ou
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je vais vous raconter une ou deux anecdotes bon ça du coup je je je l'ai sans doute passer mais je vous la je vous la rappelle le fait qu'aujourd'hui n nos enfants par exemple connaissent
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plus d'une centaine de logos voire plus de de milliers des milliers de logos mais ils sont incapables de reconnaître un chî d'amaronniers ou de ou d'identifier les oiseaux qu'ils entendent chanter tous les matins de
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leur chambres voilà le paradoxe l'hyper marchandisation de nos société le formatage inoui des esprits la méconnaissance de de l'univers familier qui nous entoure le fait qu'on n' pas les mots on n' pas les on n pas on n'a
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pas les con enfin dans tous les cas les enfants n'ont pas les mots on n'ont pas on ne leur apprend plus rien du tout de tout ça par contre on leur apprend évidemment à utiliser leur smartphone avec efficacité mais finalement on les on les
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déréalise du rapport d'un rapport sensorial d'un rapport de cognitif avec le monde qui les entoure alors il y a des tas de travaux la SA je peux résumer ça en vitesse il y a des tas de travaux
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qui montrent justement combien le ces activités de plein air ouvre l'enfant à la sensor une sensorialité heureuse du monde développe ses habilités physiques apprennent également à l'enfant
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l'entraide la solidarité le l'apprennne comme je disais tout à l'heure à voir qu'il y a d'autres points de vue que le sien il est pas il est pas un petit roi il y a il y a 10 gamins sur
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le terrain de jeu ben il y en a plusieurs qui ont des points de vuees différents donc il faut composer avec les uns avec les autres donc ce sont des des moments extrêmement puissants de socialisation d'ouverture à l'autre également à l'alérité euh le fait de de
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jouer avec le risque évidemment ou avec le fantasme du risque c'est une formidable école de la vie également il y a l'intensité du de le frémissement de l'enfant qui croit qu'il prend des dangers qu'il prend des des risques
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alors souvent il en prend pas des masses mais surtout si les adultes sont là dans dans le coin mais en tous les cas il y a ce sentiment de faire des choses extraordinaires je en donne d'ailleurs un exemple très simple d'une d'une d'une
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d'une d'une petite qui doit avoir 15 16 ans qui a des problèmes avec la justice une petite délincante et le juge pour enfant lui a proposé soit une institution fermée où on
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accueille des adolescents à problèmes soit la prison je crois et ou la longue marche hein je suis en train de faire référence à l'association soy qui a été fondée ici à Paris par par Bernard
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Olivier et cette petite choisit donc d'aller marcher sur 2000 km hein c'est pas rien sans téléphone portable sans musique et cetera et donc ils partent avec un compagnon une compagne de route il partent du puit en volet puis les
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voilà à mi-chemin tout d'un coup il dans un git ils sont dans avec une compagnie de de marcheurs français et puis tout le monde discute et puis il y a quelqu'un qui se tourne vers cette petite et qui
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lui dit mais toi quand même tu à l'URE vraiment très très jeune tu tu viens d'où et cetera et la petite dit ben on est parti depis en volet grande exclamation de tous les adultes quoi tu
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as marché tout ça et la petite dit son son sentiment de d'émerveillement ce ce sentiment pour la première fois dans sa vie d'être quelqu'un qui a fait quelque chose de formidable et cetera vous voyez comment suffit parfois de pas grandchose
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pour changer une vie mais par contre il fallait aussi oser emmener cet enfant-là sur les chemins sur des sur 2000 km voilà ouverture au monde et puis
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donc se se se défaire de toutes les pesanteurs sociale affective qui est familiale éventuellement qui pèse sur ses enfants
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euh voilà donc quand il est choisi ou consenti en toute lucidité évidemment le risque constitue une ressource identitaire le jeu éventuel avec le danger dans les activités physiques traduit une expérimentation de soi
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parfois par fois dans la parfois évidemment dans la méconnaissance des dangers la surévaluation de ses ressources mais ça fait partie du jeu c'est là où on apprend justement à ne pas rouler trop à ne pas dévaler les pentes avec son vélo à toute allure
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faire gaffe d'avoir des freins je sais pas des tas de choses comme ça qui nous paraissent en tant qu'adulte entre guillemets très banal mais qui le sont pas forcément pour un enfant mais c'est en c'est en expérimentant qu'il va apprendre justement sa vulnérabilité et
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qu'il va ajuster son comportement à cet égard euh voilà je je vois qu'il alors je vais je vais j'ai beaucoup parlé des activités physiques des activités de plein air
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pour vous montrer comment elles sont des formes majeures d'éducation de de réparation dans dans beaucoup de cas pas le temps de développer la manière dont les travailleurs sociaux aujourd'hui utilisent énormément les activités
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d'aventure le les longues marches également le les traversées de désert ou tout un tas de d' l'escalade l'alpinisme euh voilà il y a plein de choses comme
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ça j'ai évoqué ou ou du côté de de la Bretagne on fait souvent faire des croisière à des jeunes toxicomanes ou délinquants ou ou en souffrance personnelle ils partent quelques jours
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ou quelques semaines euh seconder des des marins sur sur des bateaux voilà ça c'est une sont des ressources majeures surtout dans le monde aujourd'hui où on est de plus en plus immobile et et
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dépossédé de sa propre pensée à travers les les gfames les géants du de du de l'Internet qui pensent en permanence pour nous et qui finissent par régir complètement le monde qui nous entoure mais je voudrais terminer par en
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fonction aussi de mon expérience des conduites à risque des jeunes et des manières de les accompagner de les prendre en charge donc au-delà des activités physiques que d'aventure et cetera il y a aussi évidemment le
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recours aux activités culturelles au sens plus classique du terme je vais vite très vite en prendre deux ou trois exemples euh l'un d'entre eux vous pouvez le le le le prolonger s ve en en
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en regardant ce très beau film de de kchinge qui s'appelle l'esquive dans l'esquive vous avez une preuve de français dans le nord de la France qui est qui ve qui monte qui tente de monter une pièce de marivau avec des élèves des
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élèves de milieu populairire parce que quand on les voit quand ils parlent ensemble ce sont des des enfants qui parlent à toute vitesse hein c'est extrêmement difficile de les suivre parce que c'est vraiment une une une vocalisation quasiment comme avec une
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mitraillade véritablement il y a un fils de dans chaque phrase c'est impossible c'est comme un point une respiration que ce soit les filles d'ailleurs ou les garçons voilà mais quand ils entrent dans la dans la dans
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la dans le texte de marivau soudain il se passe quelque chose d'absolument magique ils sont tous en train d'écouter celui ou celle qui lit qui lit un texte il y a une sorte de de redécouverte de
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la langue mais au-delà de la langue évidemment c'est aussi une redécouverte du monde le sentiment qu'il y a pas que la manière de parler de son quartier qui existe finalement il y a beaucoup d'autres manière de parler et puis le théâtre est un dispositif
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anthropologique absolument essentiel le théâtre nous apprend à changer de rôle tout simplement hein c'est-à-dire nous apprend qu'on n jamais prisonnier de sa réputation de son rôle social la la prof
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peut dire à un élève finalement toi je te verrais mieux dans tel ou tel personnage et le gamin va va changer va va changer de personnage il s'aperçoit finalement qu'il est on n jamais prisonnier de soi on est on a le monde
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le monde est toujours devant nous il n'est jamais derrière donc je vois le théâtre comme un outil absolument essentiel de de d'apprentissage de la liberté de manœuvre dont chacun peut
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disposer dans sa vie bon je vais vraiment très vite je termine dans dans quelques minutes il y a aussi l'expérience prodigieuse de pinabahoch la l'une des grandes enfin sans doute la plus grande chorégraphe du 20e siècle a
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vu pertal en Allemagne dans un collège dans un lycée et donc elle est elle est mobilisée par la municipalité pour faire un atelier danse avec des des élèves
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volontaires de sa classe et pendant plusieurs mois donc les élèves vont monter vont vont remonter d'ailleurs une une une chorégraphie légendaire de de pinabou mais à leur âge et puis avec
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leur moyens et cetera alors on en Allemagne donc il y a quasiment la moitié des élèves qui est turque et donc c'est pas facile de mobiliser notamment les garçons parce que pour les garçons et le théâtre la
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danse c'est un truc de d'homosexuel hein je le dis avec avec la civilité ils sont plus brutaux que ça rappelez-vous d'ailleurs aussi le très beau film billly Elliot et la violence que subit
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ce jeune anglais dans sa passion pour la danse aussi bien d'ailleurs violence de la part de ses parents euh ouvrier dur virile et cetera et que que de la part de ses copains de classe pour pour qui
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vraiment c'est un type perdu et un homosexuel refoulé ou vrai et C et cetera donc voilà tout un tas de gamins il y a une moitié de filles une moitié de garçons et ils vont en effet faire un spectacle absolument prodigieux qui a
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été filmé par une documentariste qui suit l'entreprise d'un bout à l'autre ça s'appelle les rêves dansant hein vous trouvez ça en DVD moi j'ai acheté une
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dizaine d'euros c'est vraiment un document merveilleux de qui bouleverse complètement il bouleverse notamment parce que on s'aperçoit au f au fur et à mesure des entretiens que la
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documentariste a avec un certain nombre des élèves que beaucoup d'élèves finalement ont réparé des déchirures qui existaient dans leur dans leur vie pour moi la plus belle la plus bouleversante
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de toute c'est une petite qui doit avoir 14 ans pas 13 14 ans ans et à qui pinaaboche a proposé un moment de faire un solo moment absolument grandiose pour elle toute petite avec les spectateurs
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qui vont souvent les parents qui vont voir le résultat de de ces mois de de travail et à ce moment-là quand elle est interviewé on découvre avec stupeur que son père s'était tué quelques semaines
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avant que ne commence l'atelier danse que la la famille a été totalement désintégrée la mère n' n'a jamais compris pourquoi son son mari s'était tué elle est entrée
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dans une dépression extrêmement sévère les enfants ont été livré un peu à volo et puis elle elle a investi la danse et voilà et il y a ce moment qui je trouve déchirant quand on regarde le film où
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elle dit quand j'ai fait mon solo j'étais convaincu que mon père me regardait vous voyez comment des formes de réparation peuvent exister comme ça de façon tellement simple tellement peu coûteuse par ailleurs mais avec avec
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d'autres prises de risque d'ailleurs je pense que j'ai évoqué surtout le risque physique entre guillemets mais aussi le risque plus symbolique en quelque sorte de de prendre la parole en public pour moi ça a été longtemps d'ailleurs
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quelque chose d'absolument impossible mais mais pour des enfants de de danser devant d'autres de de jouer au théâtre dans la hanti d'oublier une réplique ou de ou d'avoir un f rire au moment le
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plus tragique de la pièce don il y a une prise de risque considérable quand on on est entre sur la scène voilà d'où le fait que ce sont des apprentissages absolument essentiels et puis pour terminer donc je je peux revenir sur la
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marche parce que j'ai évoqué l'expérience de de de l'association soy à Paris mais qui est diffusée aujourd'hui partout même dans beaucoup de pays européens il s'agit de faire marcher des enfants sur 2000 km sans
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téléphone portable sans musique et autres mais on peut aussi faire marcher les enfants sur de moindres distances en les faisant sortir de la ville ou simplement en les sortant des d'un quartier en les faisant visiter la forêt
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avoisinante avec des animateurs ornitologues ou ou qui connaissent les arbres ou les ou je ne sais quoi et puis que voilà et on va apprendre aux enfants à repérer les feuilles à repérer les fruits et cetera c'est des truc d'une
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simplicité absolument déconcertante et en même temps qui va mobiliser souvent de la part des enseignants ou des ou éventuellement des travailleurs sociaux beaucoup de de de de de ressources intérieures et de T cité et autes parce
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que on va leur dire mais c'est vachement dangereux si s'il y en a un qui tombe s'il y en a un qui disparaît on s'en remettra jamais voilà donc faut se battre contre vents et
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Marés contre une société hyper hyper enfin où il y a une obsession de sécurité d'un côté ce qui n'empêche pas quand on quand on quand on regarde quand on ouvre la télé parfois de voir des des
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rallyies qui traversent des villages ou des villes Paris Dakar sinistre de de sinistre istre mémoire ou d'autres donc d'un côté vous avez une valorisation effrainée du risque pour des privilégiés
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le sport l'aventure et cetera et puis de l'autre côté vous avez le cette espèce d'obsession sécuritaire qui fait que notre marche de liberté souvent est extrêmement restreint voilà pour
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terminer simplement dire que le risque est vraiment inhérent à nos à nos existences on ne peut pas vivre sans prendre des risques et puis on apprend en permanence de tous les risques qu'on qu'on prend voilà
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ça nous permet de grandir jusqu'à la fin de nos jours même quand on est très vieux voilà merci infiniment de votre écoute minut dans 2 minutes merci merci David Lebreton on va prendre
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quelques question question dans le public mais avant ça alors on a prévu une petite chose c'est que on va parler d'enfants là pendant 2 jours donc les enfants sont au centre de nos discours de nos préoccupations mais il y a pas
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d'enfants vous avez remarqué il y a pas d'enfants ni sur la scène ni dans le public alors on a interviewé trois enfants qui seront nos petites invités en décalé qui interviendront de temps en
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temps dans dans ce colloque et on va écouter une première question donc pour vous David de la jeune Louise OK moi je m'appelle Louise et j'ai 10 ans
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et j'aime bien lire et aussi ne rien faire alors moi ma question c'est pourquoi on a forcément besoin de parents et pourquoi on est forcément on a forcément besoin de tout le temps les
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écouter et pas de nous écouter nous-même je réponds maintenant vous pouvez répondre à Louise elle sera informée de la réponse oui d'accord ben je dirais à Louise que la la manière
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dont les parents veillent sur un enfant s'appelle la transmission d'ailleurs quand on ne peut quand on a 10 ans évidemment on a encore une une énorme méconnaissance du monde même si on est une grande lectrice comme elle semble
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l'être même si on aime ne rien faire ce qui est un aujourd'hui il faut absolument valoriser ça elle est est prodigieuse Louise parce que l'ennui disparaît complètement 30 15 secondes et vous avez beaucoup dans dans la salle vous
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allez tirer votre téléphone portable et on est nombreux dans le domaine de la de la de la de de l'enfance ou de l'adolescence que ce soit du côté de des psychologues des pédopsies ou de ou de la socio ou de l'entrreopo on est
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nombreux à à valoriser l'ennui parce que c'est dans l'ennui justement qu'on apprend que d'abord il y a une on réfléchit on a on est dans un processus imaginaire on pense à des têes truc voilà donc l'ennui est essentiel pour la
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pour qu'un enfant grandisse et puis d'autre part il faut distinguer évidemment autorité et autoritarisme c'est quand les parents sont autoritaires dans le sens de l'autoritarisme ça peut être une tragédie pour l'enfant qui ne peut plus
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faire un mettre un pas de un pied devant l'autre et et puis qui est contraint en permanence l'autorité c'est plutôt assumer une espèce de une sorte de de de charisme de une une aura qui fait que
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l'enfant comprend que ses parents n'ont pas tort de de lui interdire telle ou telle activité et cetera du coup on pourrait faire la différence entre autoritarisme et autorité en jouant sur
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le mot interdit hein l'autoritarisme c'est interdire l'unicité du mot interdire l'autorité c'est inter in tier dire hein interdire étymologiquement ça veut dire
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dire entre soi hein si je t'interdis ça c'est parce que c'est dangereux et cetera l'autoritarisme c'est je t'interdis absolument tu ne discuteras pas avec moi et cetera donc voilà c'est important donc qu'un enfant dispose d'un
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certain nombre de cadres de repères mais en même temps que qui n'est pas le sentiment d'un étouffement ah oui je vais oublier je voulais commencer mon j'ai oublié de commencer mon exposé quand même par deux images majeures de
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je vouslaai dit tout de suite parce que j'en ai pas pour longtemps rappelez-vous dans laarrache cœur de Boris viand parce que c là c'est vraiment l'image fabuleuse cette mère qui a tellement peur qu'il arrive quelque chose à ses
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enfants qu'elle les met dans une cage où évidemment ils vont s'étioler et où ils vont mourir comment oui c'est c'est c'est et
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puis l'autre l'autre l'autre image c'est le dans le très beau film deoré Scola qui s'appelle affreux sale et méchant vous vous rappelez que dans ce quartier hyper populaire de je ne sais plus très
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bien qu quelle ville italienne il faudrait excusez-moi on entend Laurine ça sera pour après peut-être ok donc je reviens à etoré Scola vous
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rappelez que dans ce dans ce village populaire vous avez une immense cage également hein avec des du du des bois des morceaux de bois et cetera et tous les matins dès le début du film
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d'ailleurs on voit une petite adolescente qui doit avoir 13 14 ans qui va récupérer tous les gamins du bidonville je crois que c'est comme ça qu'on pourrait l'appeler et tout le monde s'enferme dans dans la dans la dans cette grande cage et on voit les
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gamins qui Escal qui joue entre eux et cetera et cetera puis la fin du film quand la petite va à nouveau chercher les enfants on voit qu'elle est enceinte avec un très gros ventre voilà deux images absolument
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terrifiantes justement de ce qu'on doit refuser en permanence et l'enfermement de l'enfant dans une sécurité qui le détruit qui l'étouffe il faut faire confiance on peut pas vivre sans confiance de toute
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façon merci alors on va avoir le temps vraiment 5 minutes pour prendre deux ou trois questions dans le dans le public si s'il y en a des questions des remarques vous avez deux personnes qui
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circulent avec des micros ah ça marche pas il faudrait activer le micro je n'aime pas quand mes filles font des choses risquées comme du parapant ce
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genre de chos mais j'ai tellement appris aveces activités que je serais bien mal inspiré de les en privé par confort personnel absolument je CIS qu'il y a une question
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là-basci ah en fait il y en a une en haut on va écouter celle d'en haut et ensuite celle d'en bas pardon on a on vous a repéré en même temps je sais pas si c'est ça marche bonjour merci beaucoup pour ce
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temps euh je sais pas si ça relève de la question ou l'interrogation mais c'est vrai que j'ai enfin je pense être plus jeune que vous vouloir vous en forcer et
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c'est vrai que j'ai la enfin dans ce que vous peignez de votre enfance ou j'ai la sensation que il y a beaucoup de mes pratique qui était pas si loin de ce que vous décrivez dans l'autonomie et enfin
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je trouve ça un peu dur la manière dont vous avez condamné euh de manière aussi globale et générale sans considérer par exemple facteurs urbains rural les facteurs sociaux qui font que bah cette
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autonomisation de l'enfant et cette prise de risque parfois elle se fait presque malgré soi parce qu'on n pas le choix que de payer quelqu'un pour accompagner l'enfant à l'école que de bah d'accompagner les enfants parce que
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on on peut pas se permettre le matin d'y aller en voiture et je trouve que c'était très enfin très oui très très très dur parfis tu cette condamnation aussi sévère de de la pratique enfin des
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enfants avec les écrans et enfin voilà je je trouvais parfois que enfin moi dans mon ressenti je pense avoir été des enfants qui commence en tout cas à grandir avec les écrans et bah j'ai
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aussi été à pied à l'école j'ai aussi fait de la randou j'ai aussi étais dans des lacs me baigner parce que j'ai peut-être grandi en milieu rural je sais pas si ça influence mais je trouvais que
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voilà c'était un peu sévère peut-être peut-être une réponse d'une peties minute pour qu'on reste dans les temps si possible oui oui non je n'ai absolument pas du tout moralisé j'ai j'ai essayé de décrire des
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situations qui sont de notoriété courante et et qu'analy aujourd'hui les les les psychologues les psychanalystes les philosophes ou les sociologues les anthropologues comme moi qui ne sont pas fascinés par les technologies qui plutôt
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essaient de d'analyser leurs conséquences en matière de connaissance en matière de sociabilité ou autre donc moi j'observe plutôt d'abord une sorte de disparition de l'enfant plutôt des adolescents on a l'impression qu'une
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génération a disparu sous nos yeux mais vous allez me dire c'est pas seulement les les adolescents il suffit de marcher dans les rues de Paris ou de Strasbourg ou n'importe où dans le monde et on ne voit plus personne parce que tout le monde avance tiré en avant par son
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portable hypnotisé par son portable ce qui fait que quand on est perdu et qu'on cherche son chemin par exemple on sait plus du tout à qui s'adressaer et je pense que ça c'est c'est justement une métaphore de l'extraordinaire désorientation du monde dans lequel on
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est plongé on n plus personne aujourd'hui pour nous guider pour nous aider pour nous pour nous indiquer dans dans quelle direction aller et une une dernière image rurale justement je marche je suis très souvent en Lorine
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dans dans un petit village et quand je vais marcher euh je je passe par exemple à 2h euh je vois 4 5 gamin sur la place du village qui sont en train de pianoter
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derrière leur portable dans l'abribus quand je reviens 3 ou 4 heures après ils n'ont pas bougé ils sont toujours là alors que leurs parents étaient des hommes ou des femmes qui parcouraient la campagne qui allaient se baigné dans un lac qui n'était pas qui n'est pas très
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loin il cherchait des champignons voilà donc le il y a eu comme il y a une espèce de décorporation du monde de désensorialisation du monde et qui est relativement nocif sans doute mais en même temps vous avez c'est difficile de
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de répondre lentement pardon simplement parce que en même temps je sais vous avez raison de dire que les les enfants qui grandissent avec ces outils sont comme des poissons dans l'eau hein et effectivement j'ai bien entendu mais ils
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ne savent pas ce qu'ils perdent d'une certaine manière ils ne savent pas l'épaisseur du monde la saveur du monde euh qui est qui aurait pu exister s'il n'avait pas en permanence la médiation du portable dans leur relations avec les autres sans compter d'ailleurs tous les
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dégâts en terme de harcèlement et autres quand même il y a il y a cet aspect-là aussi en teres d'école ou de d'université ou autre c'est qu'on s'aperçoit que nos gamins n'ont absolument plus aucune culture générale aucune culture générale ils sont prêts à
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croire n'importe quoi donc ils sont un terreau merveilleux pour le populisme mais pour la post vérité et tous ces trucs là ça par contre ça ça aura des conséquences sociales qui peuvent être absolument catastrophiques hein si vous
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leur dites que les martiens atterri à Paris vont se précipiter pour aller voir comment quelle tête ils ont quoi ils n'auront absolument pas le recul pour se dire ils sont en train de me raconter des blagues c'est des sujets qu'on va
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aussi explorer dans d'autres tables rondes à travers la parole d'autres personnes donc on continuera à se poser ces questions qui sont pertinentes et intéressantes je crois qu'on a peut-être enfin voilà il y avait une dernière
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question je je je vous laisse la poser rapidement mais après on va vite passer à la suite si vous le voulez bien ok euh bonjour et merci pour votre parole j'ai beaucoup appris et j'ai une question euh
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par rapport à ce que vous avez dit c'est plutôt une description monde en fait et de de le
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dire comment on est dans quel monde on vit oui et moi ce que j'avais envie d'entendre aussi c'est que faire en fait c'est que euh une monde qu'on le qu'on
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le dit on est en recul l'enfant il a perdu la contact avec la réalité par une système mondial qui domine le monde
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système capitalisme qui euh qui qui favorise cette cette mentalité et eu qu'est-ce qu'on peut faire ça veut dire est-ce que euh l'individu peut faire quelque chose
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tout seul euh moi j'ai un enfant j'ai envie de l'emmener dans la nature je travaille avec dans une centre hébergement euh avec les immigrants est-ce que toute seul je peux
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faire quelque chose dans ce système comme d'ailleurs dans le travail comme d'ailleurs dans tout dans tout l'échell de la société je je veux pas vous déranger plus merci beaucoup oui
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finalement c'est tout tout l'objet du du colloque de de de de comment dire de de conjuguer toutes les expériences des uns et des autres je crois qu'effectivement il faut lutter contre le formatage des
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esprits ça par contre c'est difficile de de si je dis ça c'est difficile de dire que je suis un moralisateur parce qu'on voit bien comment finalement le l'esprit de nos enfants est incroyablement formaté aujourd'hui sans compter celle
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de de nombreux l'esprit de nombreux adultes également mais en même temps c'est c'est nous qui qui avons comment dire c'est nous qui sommes les maîtres d'œuvre de nos existences la petite Louise par exemple elle disait qu'elle
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lisait énormément qu'elle aimait bien ne rien faire et cetera donc le le monde est toujours devant nous ça c'est pour moi une phrase fondamentale que je dis souvent quand j'interviens sur les conduites à risque le monde n'est pas
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derrière nous il est devant nous c'est à nous de le construire la manière dont les parents vont être vont être créatifs ouvrir leur enfant au monde les emmener dans les forêts et cetera voilà les
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emmener au théâtre à la danse les faire les voyages et cetera il y a 1000 manières d'ouvrir l'enfant au monde et qu'il ait un usage un usage réflexif du par exemple des du téléphone portable du
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smartphone mais pas qu'il soit appé complètement par par lui voilà ça c'est c'est toujours entre nos mains évidemment donc on ne ne nous faisons pas toujours les les complices de ces grands euh euh comment dire ces desgâs
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femmes qui qui contrôlent aujourd'hui le monde qui sont qui ont plus de puissance que les États et qui refusent de payer leurs impôts faut aussi le rappeler donc on est c'est pas du tout un univers que nous devrions valoriser si on se veut se battre pour le service public pour la
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solidarités pour l'amitié et cetera parce que ce sont des dispositifs qui vont absolument à l'encontre de de toutes ces valeurs qui sont les nôtres incarnés par des hommes qui qui sont également dans les valeurs de l'ultra
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l'ultra capitalisme l'ultralibéralisme avec lequel on avec lesquel on peut pas vivre si on a pas beaucoup beaucoup d'argent c'est l'immense immense immense majorité du monde peut pas vivre comme
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ça merci David Lebreton je vous remercie bon travail
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