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Nous allons maintenant expliquer plus concrètement comment modifier le comportement des élèves. Nous allons voir que l'on peut agir sur les 3 composantes du modèle: antécédents, comportement, conséquences. Dans cette vidéo, nous allons voir comment on peut agir sur les antécédents et comment on peut modeler le comportement. Et dans les vidéos suivantes, nous verrons comment agir sur les conséquences. Alors Premièrement, comment bien exploiter les antécédents ?
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Notre comportement est en permanence influencé par des antécédents, un mot par exemple, Bonjour, un sourire, un geste de la main, un élève qui lève le doigt, une odeur, un panneau de signalisation, une myriade de stimulations nous parviennent en permanence et influencent ce que nous allons faire l'instant suivant. La plupart du temps, nous ne sommes même pas conscients du fait que notre comportement est une réponse parfois quasiment automatique à ses antécédents.
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Du fait que l'effet des antécédents est souvent inconscient, nous pouvons avoir tendance à les négliger. Et de fait, la plupart des enseignants et des parents, lorsqu'ils veulent modifier le comportement d'un enfant, se focalisent sur les conséquences du comportement. "Si tu fais ci il y aura cela et si tu fais pas ci... et cetera. Ils utilisent aussi des antécédents, mais souvent de manière peu efficace, par exemple en donnant des ordres. Il est important de ne pas négliger l'effet des antécédents
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et de les utiliser judicieusement. En effet, pour un même comportement, certains antécédents augmentent la probabilité que ce comportement survienne, alors que d'autres la diminuent. Voici quelques exemples d'antécédents qui diminuent la probabilité d'un comportement: Le fait de donner des ordres, le fait de s'énerver, de crier, de perdre le contrôle de soi, les menaces et les ultimatums,
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Les répétitions qui rendent les demandes aversives, Les arguments d'autorité: "parce que c'est comme ça". Il existe aussi des contextes qui sont globalement défavorables, comme la faim ou la fatigue, autant les connaître et adapter ses exigences à ces contextes. À l'inverse, on peut augmenter la probabilité que les comportements désirés se réalisent en utilisant des antécédents et des contextes
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favorables, par exemple, être poli, dire s'il te plaît, garder un ton aimable, chaleureux, calme, le fait de sourire. Globalement, on a plus envie de faire ce que dit quelqu'un de poli qui sourit, que ce que dit quelqu'un qui aboie des ordres. Être clair et spécifique sur la nature du comportement demandé: plus c'est vague, moins on se sent concerné et moins on obéit. Être le plus proche possible du comportement souhaité, et immédiatement
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avant le comportement souhaité, quand c'est possible. Ca ne doit pas empêcher de prévenir à l'avance de ce qu'on va demander, mais une demande claire et précise sur le moment, ça c'est ce qui permet le mieux de déclencher le comportement. Un autre antécédent favorable c'est le fait d'être physiquement proche et aussi affectueux ou rassurant, mais pas menaçant. On obéit plus facilement aux gens qui sont proches qu'aux gens qui sont loin.
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Ensuite, le fait d'offrir des choix, ne serait-ce que des choix apparents. Les gens aiment avoir le choix. Par exemple, s'il y a 2 activités à réaliser dans une matinée, des maths et du français, le simple fait de donner le choix de l'ordre des activités et de faire voter les élèves en 10 secondes là-dessus, ça peut donner à la majorité des élèves le sentiment qu'ils ont eu ce qu'ils voulaient, et ça renforce leur motivation à s'engager dans l'activité et ça ne coûte rien
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du tout à l'enseignant. Lorsque le démarrage est difficile, il est utile aussi d'aider à commencer plutôt que d'ordonner. Ca peut être fait notamment pour quelques élèves qui ont du mal à démarrer les tâches. Ça peut être aussi délégué à des camarades bienveillants, donc par exemple, pour un élève qui n'arrive pas à commencer l'exercice: "regarde, j'écris les premiers mots et maintenant, tu continue". Parce que parfois le comportement a une certaine inertie. Le plus difficile c'est de démarrer.
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Mais une fois qu'il est démarré et bien il continue sur sa lancée. Dans le même esprit, il est souvent utile de faire précéder les demandes à faible probabilité par des demandes à haute probabilité. Ce que ça veut dire, c'est qu'il vaut mieux commencer par une série de tâches faciles que tous les élèves vont exécuter facilement avant de lancer une tâche difficile. Si on demande d'emblée une tâche difficile, l'effort peut être trop important pour certains élèves.
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Donc on commence par une série de demandes facile à réaliser. Par exemple, "ouvrez votre cahier, écrivez la date en haut, recopiez l'énoncé". Ces tâches sont réalisées facilement et de manière quasiment automatique par les élèves, ça permet de démarrer le comportement. Et ensuite, ils auront plus de chances de continuer vers des tâches plus difficiles qui sont des demandes à faible probabilité. Enfin, un dernier antécédent favorable est le fait de lancer
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des défis, suggérer qu'une tâche va être difficile et que les élèves ne vont peut être pas y arriver, c'est une bonne manière de les stimuler et de les motiver, à condition bien sûr que la tâche soit vraiment à leur portée, car les tâches trop difficiles ne motivent pas, au contraire elles découragent. On en reparlera dans la partie sur la motivation. Bon jusque là rien de ce que j'ai dit n'est très compliqué, ni particulièrement sophistiqué. Il s'agit de petits trucs très basiques
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mais qui néanmoins peuvent vous conduire à interroger la manière dont vous demandez des choses aux élèves et, le cas échéant, ça peut vous conduire à améliorer l'efficacité de vos demandes. Plus généralement, un antécédent globalement favorable au bon comportement, c'est entretenir un bon climat de classe. Si les élèves se sentent en sécurité, en confiance, s'ils se sentent respectés et soutenus par leur enseignant, alors ils sont dans un état d'esprit qui est un
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antécédent globalement favorable au bon comportement. À l'inverse, les climats de classe conflictuels, les ambiances répressives, les sentiments d'injustice, constituent des antécédents globalement défavorables au bon comportement. Il existe bien sûr de multiples manières d'entretenir un bon climat de classe et c'est un sujet qui dépasse largement le cadre de cette formation. Je vais tout de même citer un type de démarche
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qui est simple à mettre en œuvre et qui a prouvé son efficacité. C'est un programme américain qui s'appelle "positive greeting at the door", PGD, autrement dit "accueil positif à la porte". Et l'idée est vraiment toute simple. Il s'agit, au début de chaque cours, d'accueillir chaque élève à la porte de la classe de manière positive, en lui disant Bonjour, en l'appelant par son prénom, éventuellement juste en lui souriant ou en lui faisant un
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signe. Le plus important, c'est d'établir une connexion positive et individuelle avec chaque élève de la classe. Plus précisément, cette manière de démarrer la classe a 3 composantes: Premièrement, la connexion positive avec chaque élève dès l'entrée dans la classe. Deuxièmement, l'énoncé collectif de messages de rappel des comportements attendus, ce qui vise à guider les élèves dans la transition
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entre le couloir et le travail scolaire. Et enfin Troisièmement, des messages ciblés en direction de certains élèves dont on sait qu'ils en ont plus besoin que les autres, soit pour récompenser leur comportement positif à l'entrée dans la classe, soit pour leur rappeler de manière préventive le comportement particulier qui est attendu d'eux. Plusieurs études ont montré que l'utilisation de cette approche avait un effet positif sur les comportements en classe.
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Donc je vous montre une de ces études. Dans cette étude, une moitié des enseignants avait été tirés au sort pour suivre une formation au programme PGD Les élèves de ces enseignants ont augmenté le temps pendant lequel ils étaient engagés dans leurs tâches scolaires entre le début et la fin de l'intervention. C'est ce que vous voyez en trait plein, alors que les élèves des enseignants qui avait une suivi une formation contrôle n'ont pas progressé. C'est ce que vous voyez en traits pointillés.
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De même sur le 2nd graphique, les comportements perturbateurs ont diminué dans les classes des enseignants qui avaient suivis la formation PGD, mais pas dans le groupe contrôle. Ainsi, on a donc de très bonnes raisons de penser que la démarche d'accueillir les élèves positivement en début de chaque cours est un bon moyen d'établir un bon climat de classe et constitue un antécédent favorable au bon comportement et au travail scolaire.
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