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[Musique] [Musique] bonjour bonjour à toutes bonjour à tous rebonjour pour ceux qui étaient là cet après-midi
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euh c'est euh ça me fait plaisir de d'introduire donc le 2e la deuxe conférence de ce cycle pour cette année agir pour
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l'éducation donc qui est une une série de de conférence sur l'approche expérimentale pour améliorer l'éducation qui fait partie donc qui est une des initiatives d'agir pour l'éducation un
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groupe de professeurs du Collège de France euh qui essaye de d'agir pour améliorer l'éducation que ce soit par des actions directement dans les lycées
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des programmes de recherche spécifique à à l'apprentissage et un cycle de conférence thématique chaque année ce cycle sur l'approche expérimentale est
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co-organisée avec le laboratoire ID euh qui se trouve à l'École d'économie de Paris euh ou Paris School of Economics et aujourd'hui justement euh pour nous
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parler de d'orientation euh nous avons la chance d'avoir Marc gurgan qui est directeur du département d'économie de l'École normale supérieure et qui est aussi le coordinateur scientifique du groupe
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ID alors qu'est-ce que c'est qu'id va peut-être en parler un petit peu mais je vais en profiter pour en dire deux mots donc c'est une une initiative euh pour favoriser la
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recherche en éducation et en parti particulier mais pas exclusivement la recherche expérimentale donc ça à la fois c'est c'est un travail collaboratif entre de nombreux acteurs y compris
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jipal Paris School of economic l'Université de Grenoble laadep différentes académies euh pour mettre en ensemble pour permettre à travailler
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ensemble des enseignants que ce soit dans le primaire ou dans le dans le secondaire enfin à tous les niveaux du système des chercheurs euh l'adepte donc la la Direction des études et de la je
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sais pas les P exactement prévision et prospective euh qui a des données sur l'éducation donc ça on a commencé par travailler avec eux pour cataloguer les données qu'ils ont donner accès aux
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chercheurs à ces données et pour aider à mettre en relation en fait des porteurs de projet avec euh des chercheurs qui peuvent travailler avec ses porteurs de projet en collaboration pour
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pour évaluer les projets en question donc dans le réseau ID il y a il y a il y a tout le monde tous les acteurs de système des enseignants au à au
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professeurs donc les un certain nombre des des conférences que qui auront lieu cette année s'appuie à sur les travaux d'idées et donc Marc va peut-être commencer par une petite présentation de
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l'initiative en général avant de nous parler d'un sujet qui est d'après mes lectures du monde au cœur des préoccupations d'au moins les lecteur du monde qui est la question de
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l'orientation et en particulier de l'orientation dans le supérieur qui est évidemment pas la seule question d'orientation qui se pose euh mais qui est une question critique pour pour beaucoup d'enfants et de leurs parents
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donc Mar merci merci beaucoup bonjour Merci Merci Esther pour cette introduction très très gentille euh alors je vais
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euh si j'arrive à faire marcher ça évidemment voilà jeis vous parler des la question de l'orientation comme l'a annoncé Esther à l'instant elle elle a dit beaucoup de choses sur sur idée donc
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innovation données expérimentation en éducation c'est un programme qui est financé par l'Agence nationale pour la recherche et notre objectif c'est de faire que il a plus d'expérimentation de politique éducative en France et puis de
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travailler avec le ministère de l'Éducation nationale pour qu'il y ait plus de données qui soit plus facilement accessible à plus de chercheurs en France éventuellement à l'étranger d'ailleurs aussi et tout ça dans le but
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que on comprenne mieux notre système et qu'on comprenne mieux les politiques qui permettraient d'améliorer notre système et qu'on connaisse leur efficacité et leur leurs coût leurs
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bénéfices et de manière à ce que le politique puisse choisir de façon informée ces ces politiques donc on travaille beaucoup avec des chercheurs on travaille avec l'Éducation nationale
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on travaille avec les enseignants que l'on forme à au au au aux approches qui sont derrière ce ce projet qui sont les approches expérimentales et dont à
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l'occasion d'une discussion sur l'orientation je vais illustrer un certain nombre de de de réalisation hein je vais pas parler que d'expérimentation ici je vais aussi vous vous présenter des données assez descriptives euh mais mais on va croiser
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euh au cours de cette heure un certain nombre d'expérimentations alors on commence par les données descriptif pour mettre en scène ce sujet de l'expérimentation alors le graphique que je vous présente de de l'orientation le graphique que je
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vous présente ici c'est un graphique très spectaculaire je vous le décris en abscisse vous avez réparti les ménages français et américains en fonction de
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leurs revenus les plus pauvres sont en bas les plus riches sont en haut et puis on a des données sur les revenus des enfants de ces ménages c'est ce que vous
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avez en en ordonné euh en bas vous avez les enfants les plus pauvres en haut vous avez les enfants les plus riches donc ça va jusqu'au 70e percentille ce que vous voyez sur ce
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graphique c'est une corrélation très spectaculaire extrêmement forte entre la richesse des parents et la richesse des enfants la droite est parfaitement
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croissante et elle a une pente extrêmement élevé ça c'est la première chose qui est frappante la deuxième chose qui est frappante et qu' a surpris beaucoup de monde quand ces données ont été produites c'est que on avait depuis
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un certain temps ce constat pour les États-Unis et on se disait ah aux États-Unis la mobilité sociale c'est pas terrible et puis ces données sont sorties pour la France et comme vous le voyez c'est presque exactement pareil
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c'est-à-dire que notre mobilité sociale mesurée en revenu revenu rendre revenu rendre revenu en France et à peu près aussi catastrophique qu'aux États-Unis alors ça c'est le premier constat
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deuxième constat c'est évidemment quel rôle joue l'éducation dans cette absence de mobilité sociale ou cette faible mobilité sociale euh on se dit intuitivement qu'elle doit jouer un
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certain rôle parce que euh on le sait les niveaux d'éducation qu'atteignent les enfants des familles aisées ne sont pas les mêmes que ceux qu'atteignent les enfants des familles défavorisées et les revenus qu'on a au cours de sa vie quand
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on a fait beaucoup d'études sont plus élevés que ceux qu'on a quand on a fait peu d'études donc sans doute l'éducation est un est un est un médiateur de la relation que je vous ai montré en premier et c'est ce qu'on voit sur cette sur ce graphique sur ce graphique on a
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toujours les parents en en abscisse réparti en fonction de leurs revenus les plus pauvres à gauche les plus riches à droite et en ordonnée on a la proportion des enfants dans chacune de ces classes
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de revenus des parents la proportion de leurs enfants qui ont fait des études supérieures et vous voyez là aussi alors ici pour la France pour les États-Unis les données sont des données qui n'observent que les inscriptions dans le
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supérieur pour la France on distingue les inscriptions et l'obtention du diplôme on sait bien que tous les gens qui s'inscrivent dans un certain niveau d'enseignement supérieur n'obtiennent pas à la fin le diplôme donc il y a une distinction qui est faite mais cette
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distinction il a un petit peu de second ordre ce qui est frappant c'est évidemment le gradient très fort la pente très forte de la réussite scolaire en fonction de de du revenu des parents
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et à nouveau le fait que cette pente si on regarde les choses comparables inscription Inscription aux États-Unis en France cette pente est à peu près aussi forte alors il y a elle est légèrement incurvée en France mais c'est un petit peu un détail elle est à peu
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près aussi forte qu'aux États-Unis donc on a le constat extrêmement frappant et assez inquiétant d'une faible mobilité sociale et d'une faible mobilité sociale qui semble avoir au moins pour partie
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quelque chose avir avec l'éducation et je les ai pas montré il a enfin j'ai pas montré les graphiques de ce rapport il y a un rapport de de de France ça
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m'échappe sur le sur sur la la les déterminations sociales de la réussite scolaire euh qui
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qui documente aussi de façon extrêmement extrêmement complète il est sorti en septembre dernier France stratégie pardon qui il est sorti en septembre dernier qui documente de façon extrêmement complète à tous les niveaux exactement ce type de phénomène c'est
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quelque chose qui est qui est extrêmement extrêmement bien compris alors une fois que j'ai dit ça j'avais envie de de de partir de d'une citation d'un d'un d'un illustre euh
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membre de cette de cette maison Pierre Bourdieu qui a écrit en 66 dans laarevue française de sociologie un texte tout à fait intéressant et finalement assez profond euh qui dit beaucoup de choses
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sur ce dont on va parler je vais le dire dans un instant la manière dont on envisage nous économiste et aujourd'hui cette question est assez différente dans dans bien des aspects euh de la manière don Bourdu l'envisageit mais sur le fond
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donc ce texte s'appelle l'école conservatrice et je lis avec vous ce qui c'est c'est ce sont les premières phrases de ce texte euh ou la première phrase d'ailleurs euh c'est sans doute par un effet d'inertie culturel que l'on peut continuer à tenir le système
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scolaire pour un facteur de mobilité sociale selon l'idéologie de l'école libératrice alors que tout a montré au contraire qu'il est un des facteurs les plus efficaces de conservation sociale en ce qu'il fournit l'apparence d'une
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légitimation aux inégalités sociales et qu'il donne sa sanction à l'héritage culturel au don social traité comme don naturel alors Bourdieu dans ce dans ce texte fait une distinction qui est
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importante pour nous il dit il y a deux choses il y a la transmission ce qu'il appelle la transmission du capital culturel je résume en terme simple le niveau scolaire qu'atteignent les enfants est déterminé par leur origine
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sociale donc ça c'est un premier mécanisme celui du niveau scolaire que les que les jeunes ou les enfants atteignent et puis dans la section suivante qui s'appelle le choix du destin l'idée que à niveau scolaire donné maintenant l'effet du niveau
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scolaire ils sont passé des choses maintenant Éton donné ce qui s'est passé en terme de construction du niveau scolaire les classes populaires font des choix moins ambitieux et son interprétation c'est elles font des choix moins ambitieux parce qu'ell n'observve pas autour d'elle des
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réussites scolaires ou autant de réussites scolaires ou des réussites scolaires dans les mêmes branches de l'enseignement que les classes favorisées et son expression c'est elles prennent la réalité pour leur désirs c'estàdire voyant ce qui est possible
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autour enfin ce qu' l'adient autour d'elle elle pense que c'est ce qui est possible pour elle et elle se mettent à désirer ce destin alors que d'autres destins sont sans doute possibles et là on est au cœur de la question de l'orientation et c'est
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important ici de bien faire cette distinction il y a la question du niveau scolaire et puis étant donné le niveau scolaire vient la question de l'orientation quels choix font les gens et est-ce que les gens en fonction de
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leur origine sociale ou euh leur le leur genre aussi c'est une dimension qu'on va qu'on va regarder par moment font en fait des choix différents et des choix qui à la fin vont être défavorables au
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aux catégories les plus les plus défavorisées alors aujourd'hui on on envisage pas le le le enfin l'analyse économique moderne que je vais que je vais vous présenter s'éloigne un peu de cette de cette tradition bourdieusienne
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qui est très structurelle où les agents sont un peu surdéterminés on voit plus les les les les les les agents comme des acteurs stratégiques qui agissent qui ont des
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objectifs et des et des plans mais qui sont confrontés à tout un tas de contraintes de contraintes et notamment d'information vous allez voir pas exclusivement mais notamment d'information ça c'est un une distinction et puis l'autre distinction qui est importante c'est que
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au-delà des débats d'école de méthodologie ce qui caractérise l'approche expérimentale c'est que on se pose aussi empiriquement la question de l'action c'est-à-dire on se pose aussi la
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question de savoir si les contraintes que l'on identifie qui sont à l'origine de ces phénomènes sociaux qui sont décrits par Bourdieu sont des contraintes qui peuvent être corrigées qui peuvent être réduites et peut-être pas radicalement
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peut-être pas en réalisant une révolution totale mais comme dit souvent Esther il faut commencer quelque part et donc l'approche expérimentale c'est aussi une approche qui permet
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d'envisager de commencer de commencer quelque part alors si on si on fait un pas en arrière maintenant et qu'on se dit alors c'est quoi une décision d'orientation une décision d'orientation c'est c'est un un problème très compliqué c'est un
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problème très compliqué et dans lequel vont se combiner tout un ensemble de facteurs et j'ai essayé ici de les résumer alors supposez un élève I qui se demande s'il va ou pas choisir une
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orientation une orientation j quelles sont les différentes dimensions qu'il va considérer mais d'abord évidemment son niveau scolaire on l'a dit tout à l'heure et je vais je vais je vais y revenir son niveau scolaire niveau scolaire de cette de cet enfant i mais
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aussi la probabilité que cet enfant réuss dans la philiargie que cet enfant réussisse dans la filiargie s'il est certain qu'il réussira pas il a sans doute pas intérêt à y aller s'il a de fortes chances de réussir et ben pourquoi pas c'est quelque chose qui
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s'envisage les débouchés de cette formation les salaires attendus de cette formation est-ce que si je fais ça je vais trouver un travail facilement est-ce que si je fais ça je vais avoir un bon salaire donc le salaire les
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débouchés associés à cette formation J qui éventuellement peuvent être d'ailleurs propres à i une autre personne aura peut-être pas avec la formation j le même salaire et les mêmees débouché évidemment le goût pour
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les études j le goût de i pour les études J et puis pour leur déboucher si je fais ces études je fais faire ce métier est-ce que c'est un métier que j'ai envie de faire ou pas cette question du goût elle est évidemment dans le dans le dans le paysage et puis
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le coût des études le coût des études J pour rapporter au moyen de I ou de la famille de de I et donc vous voyez qu'il y a tout un tas d'éléments d'ingrédients qui vont compter en principe qui peuvent compter dans la décis d'orientation de
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façon linéaire ou très articulé à à la limite ici peu importe on va pas chercher à à écrire le modèle de cette décision on va plutôt penser à ces différents ingrédients et surtout à
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l'idée que pour chacune de ces dimension probablement l'appréciation qu'en font les gens peut-être peut être imparfaite et non seulement elle peut être imparfaite mais ce qui nous intéresse surtout ici c'est qu'elle peut différer
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selon le genre ou l'origine sociale et ce qu'on va faire à part à partir de maintenant ça va être prendre ces 1 2 3 4 5 éléments du choix d'orientation et se demander qu'est-ce qu'on sait empiriquement qu'est-ce qu'on peut dire
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et éventuellement qu'est-ce qu'on peut faire pour corriger ce qu'on va observer qui euh nous nous fait anticiper que les différents individus non notamment en fonction de leur origine sociale ou de leur genre vont pas en vérité faire face
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aux mêmes conditions quand ils vont devoir opérer analyser euh ou mettre en œuvre chacun des cinq éléments euh qui sont ici alors commençons par le niveau scolaire niveau scolaire euh euh alors
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évidemment le niveau scolaire vous savez ça compte dans l'orientation alors on pourrait avoir une discussion de pourquoi ça compte dans l'orientation ça ça compte dans dans l'orientation principalement parce que euh les euh les formations sélectionnent les élèves et
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puis parce que les séle les formations certifient les élèves et qu'il y a un risque d'échec donc euh n'importe quel élève n'est pas capable de euh faire de suivre avec succès n'importe quelle formation on pourrait discuter sur un
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plan normatif si si c'est une bonne chose ou une mauvaise chose et si le système éducatif pourrait pas être organisé autrement et et et seêtre être indifférent à ce à ce problème à ces rôles de certification signalement il y
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a il y a des discussions il y a de la littérature on pourrait on pourrait revenir là-dessus mais c'est pas le sujet donc prenons comme un fait que le niveau scolaire est un est un paramètre qui compte alors à partir de là on le
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sait le niveau scolaire et les résultats scolaires sont corrélés à l'origine sociale donc donc là la politique c'est aider les les élèves à progresser faire des avoir des des dispositifs de remédiation de l'éducation de la
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discrimination positive de l'éducation prioritaire et cetera c'est comme ça qu'on peut agir c'est pas le sujet ici donc on va pas en parler non plus mais je vais quand même dire un mot sur le sur le niveau parce que d'abord quand je
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dis niveau et j'ai siamment utilisé le terme de niveau qui est un terme assez vague et peu précis en vérité le niveau il peut avoir beaucoup de dimensions toutes les discussions autour de parcours sup et des critères de sélection des des
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universités pour accepter ou pas des élèves dans parcours su tourne autour de quelles sont les dimensions qui sont pertinentes comment on les observe et comment on les mesure donc c'est quand même un objet dont on parle un peu abstraitement c'est un objet qui est
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assez difficile à à objectiver et parce qu'il est difficile à objectiver on va voir même dans des cas très simples où les mesures du niveau que je vais vous proposer sont vraiment toutes bêtes que il y a déjà des disparités sociales et
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de genre dans l'appréciation des niveaux scolaires des enfants donc évidemment le niveau ça compte mais il doit être appr et déjà à ce moment-là on peut trouver des on peut trouver des des des inégalités alors je prends un premier
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exemple je vous donner trois exemples trois exemples qui vont d'ailleurs vous montrer que il y a pas toujours des inégalités ce sera le cas du trisème exemple le premier exemple est tiré d'un article sur l'Italie et ce qu'observe
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cet article c'est que les enseignants au collège donnent de moins bonnes notes aux enfants d'origine immigré donc en enfin dans ces données ça veut dire des enfants qui n'ont pas la nationalité italienne par rapport à des résultats
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mesurés par des tests anonymes donc ce que vous avez en absciste ce sont des résultats mesurés par des tests anonymes qui sont corrigés par des gens qui savent pas à qui ils ont affaire à quel élève ils ont affaire donc assez neutre
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par rapport à l'origine sociale des jeunes et ce que vous avez en ordonné ce sont les notes données par les enseignants dans si vous voulez le contrôle continu à l'occasion duquel les les les enseignants notent les élèves
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alors heureusement il y a une corrélation POS c'est-à-dire que les les les enseignants notent mieux les élèves qui objectivement entre guillemets au sens de ce test neutre sont meilleurs réussissent
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réussissent mieux à ces tests donc la relation est positive elle est positive pour les enfants italiens comme pour les enfants immigrés mais ce qu'on voit c'est que de façon systématique pour un niveau un résultat scolaire identique
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mesuré par le test à l'aveugle les enseignants notent plus défavorable ement les immigrants il y a une forme de de de biais de la part des enseignants vis-à-vis des immigrants ça ça illustre
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que cette notion de niveau scolaire et l'appréciation qui en est faite par une autorité qui est susceptible de décider si les enfants ont le niveau ou pas n'est en fait pas quelque chose de si simple et de parfaitement objectif alors ce qui était très intéressant dans ce papier c'est qu'ils s'arrête pas là ils
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font ce constat c'est ce qui motive le le le le l'article scientifique mais ensuite ils vont tester une intervention dans laquelle ils font prendre conscience aux enseignants de leur biais vis-à-vis des enfants d'immigrés et puis
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ensuite ils refont une une opération dans laquelle ils essayent de mesurer euh ce type de euh de discrimination et elle disparaît c'est-à-dire qu'en fait il suffit de faire prendre conscience aux enseignants de ce billet dont ils
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n'ont sans doute pas conscience pour que ce billet disparaisse donc il y a pas de de fatalité absolue mais il y a quand même un un un un fait social qui est euh important et intéressant je vous montre un autre exemple sur les filles et les
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mathématiques c'est tiré d'un article de de Camille terrier alors mon mon graphique est un tout petit peu peut-être compliqué ce que vous avez à gauche blind score c'est la distribution des résultats de filles et de garçons à
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un test à nouveau à l'aveugle un test dans lequel le correcteur ne savait pas s'il avait faire affaire à une fille ou à un garçon ce que vous voyez c'est la courbe de distribution des filles est un petit peu plus bas que la courbe de distribution des garçon est un petit peu
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plus à gauche ça veut dire qu'en moyenne les filles sont un peu moins bonnes réussissent un peu moins bien à ce test en mathématique que les garçons la courb pointillé qui est légèrement plus à droite et ça ce sont les notes données par les enseignants au même groupe d'élèves
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selon que ce sont des filles ou des garçons et vous voyez que le rapport entre les deux courbes c'est inversé maintenant c'est la courbe pleine qui est à droite et c'est la courbe en pointillé qui est à gauche autrement dit bien que les filles objectivement on est
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en 6e en France objectivement soit un petit peu moins bonne en maths que les garçons en 6e les profs les surnotes un petit peu et et leur donne de meilleures notes donc
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l'appréciation que font les enseignants des résultats en mathématique des filles est un petit peu différente de celle que on peut mesurer de façon objective alors c'est pas propre à la France je vous ai montré ce graphique il y a beaucoup de littérature qui illustr ça dans cette
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littérature il y a aussi des débats sur le poids des comportements c'est-à-dire que les filles sont aussi plus disciplinées que les garçons et peut-être qu'une partie des notes que les enseignants donnent reflèteent explicitement ou pas des aspects de
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comportement qui pourrai justifier que les les filles sont mieux notées et il y a des débats là-dessus parce que dans ce papier c'est pas ce qu'elle trouve euh elle trouve pas que c'est déterminé par des comportements dans d'autres dans d'autres articles euh notamment aux
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États-Unis euh on on on discute ce ce sujet mais à nouveau ce que je veux illustrer c'est le la c'est les les les les les marges d'appréciation dernier exemple dans lequel alors au les marges
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d'appréciation sont quand même plus euh plus ténu même si on va on va les on va les retrouver un petit peu donc je j'utilise des des des des graphiques qui ont été produits par ma ma thesard de viv li à PSE qui exploite ce qu'on appelle les fiches navettes les fiches
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navettes c'est les les les fiches en fin de 3e euh sur lesquels les familles et les et le conseil de classe échangent sur les vœux les familles disent voilà je voudrais que que que mon enfant aille en
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seconde générale et technologique ou en seconde pro ou en CAP euh et puis le conseil de classe réagit à à ces demande donc on récupère l'ensemble des fiches navettes là c'est exhaustif hein pour tous les enfants de 3e en France et on
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analyse ce que les uns demandent ce que le conseil de classe répond et ce qui se passe à la fin alors je commence par ce qui se passe à la fin ici en abscisse vous avez les résultat au DNB donc les gens sont classés par leurs résultats au
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diplôme du brevet donc ici vous avez les élèves les plus faibles ici vous avez les élèves les plus forts et puis en ordonnée vous avez la proportion qui entre en seconde générale et technologique que l'on va retrouver inscrit en seconde générale et
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technologique d'accord et puis les différentes couleurs de courbe correspondent aux catégories les plus favorisées la courbe la plus foncée et au moins favoriser la courbe la plus claire alors comment on lit ce graphique ce qu'on lit d'abord c'est que les
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courbes sont croissantes autrement dit plus vous avez vous vous êtes un bon élève au sens de vos vos notes au brevet plus vous avez de Chan d'aller en seconde générale et technologique la proportion est presque de 100 % quand on est vraiment tout en haut de la
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distribution et c'est vrai un peu pour toutes les catégories sociales mais ce que vous voyez aussi prenez un élève qui est un peu au milieu par là là qui a 20 sur 50 au DNB ou un autre qui a je sais
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pas ici 25 sur sur 50 au DNB vous voyez que la proportion prenant 20/ 50 la proportion d'élèv qui va en seconde générale et technologique est plus élevé lorsqu'il est isussu des milieux favorisés que lorsqu'il est issu d'un
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milieu plus défavorisé d'accord alors les fiches navettes elles nous apprennent ce que les parents ont demandé qu'est-ce que les parents ont demandé et bien les demandes des parents les vœux des familles qui sont produits
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dans les fiches navettes ils sont ils vont dans ce sens ça c'est le modèle de Bourdieu il se ils se ils se ils se contraignent eux même ils s'autocensurent eux-même vous voyez alors la courbe est plus haute parce que
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les familles demandent davantage la sconte générale et technologique par rapport à ce qui va ce qui va se passer he toutes les courpes sont plus hautes que précédemment elles sont toujours croissantes plus les élèves sont bons scolairement plus les familles demandent la seconde générale et technologique mais vous avez ce gradient très fort
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entre les plus favorisés qui demandent plus souvent la seconde générale et technologique à niveau scolaire de nez rappelez-vous on raisonne à niveau scolaire de nez ici que les familles les plus défavorisées le la dernière courbe c'est la plus
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intéressante c'est que dit le conseil de classe conditionnellement à la demande donc là on va prendre les familles qui ont demandé général et technologique et on va se dire quelle est la proportion des
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familles qui ont demander général et technologique à qui le conseil de classe dit oui alors c'est à nouveau croissant plus l'élève est fort plus le conseil de
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classe va dire oui et le gradient social le biais social des enseignants il est un peu ambigu si vous regardez le bas de la distribution alors c'est très Bruté parce qu'en fait il y a pas énormément de monde en bas on l'a vu précédemment
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il y a assez peu de parents quand les enfants sont très très faibles qu' demandent le le lycée général technologique donc il y a beaucoup de bruit on a un petit peu l'impression que le conseil de classe soutient un peu les élèves d'origine défavorisé en leur
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accordant plus facilement d'aller en jter alors qu'ils sont très faible bon on a beaucoup d'incertitude vous voyez ça se promène un peu dans tous les sens par contre ici mais c'est pas très sensible dans le milieu de la
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distribution il y a un petite tendance un peu favorable au plus favorisé c'est-à-dire si vous avez demandé de deux élèves dont la famille a demandé GT qui ont les mêmes qui vont avoir les mêmes notes au brevet le conseil de classe va avoir tendance à accorder un
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tout petit peu plus souvent de passer en GT s'il s'agit d'une famille très favorisée que une famille plus défavorisée mais le vous voyez le le le le la distance est est relativement mince c'est pas un billet très très
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spectaculaire mais il y a un un petit il y a un petit quelque chose qui se passe également dans cette dimension alors voilà la question du niveau et de la la la difficulté à à l'apprécier de façon très objective et
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le et le et le le biais social qu'il y a manifestement dans cette appréciation maintenant l'élève il doit apprécier lui-même ses propres chances alors il y a deux choses il y a deux erreurs qui peuvent être faites d'abord l'appréciation de de son propre niveau
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et puis l'appréciation du niveau requis dans la formation est-ce que en fait la formation que je demande est trop dur ou trop facile euh en un sens pour moi euh on va trouver des billets de genre donc
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ici vous avez la probabilité de succès estimé pour soi dans les enseignements de spécialité au au lycée par par les filles et les garçons donc vous avez euh
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certainement les garçons en gris c'est pas dans la c'est pas dans la dans dans la légende mais certainement les garçons en gris et les et les filles en orange pourquoi je le sais parce que les filles pensent beaucoup plus souvent qu'elles
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vont réussir en art en humanité et philosophie euh en euh littérature et les garçons pensent beaucoup plus souvent que les filles euh qui vont réussir alors la
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légende a disparu NSI euh c'est informatique euh ou euh en science de l'ingénieur en math en physique ça c'est la représentation que les filles et les garçons se font de leur chance de de de
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de réussite il y a un article très très marquant un petit peu ancien maintenant de de hxby Avery en 2013 sur données américaines
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ils ne prennent que ils regardent des élèves de lycée ils ne prennent que les T meilleurs élèves les 4 % meilleurs élèves de des lycées aux États-Unis et puis ils font des ils distinguent ils ont des données sur les revenus des
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parents et donc on va regarder les familles qui sont dans le qutil le car le plus riche et celles qui sont dans le car le plus pauvre parmi celles dont les enfants sont dans les 4 % les plus les plus performants scolairement et puis on
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va regarder les universités que c'est que ces enfants demande dans leur dossier à l'issue de dans leur parcours sub si vous voulez à l'issue du à l'issue de de de la à l'issue du lycée c'est C ces universités
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on va les classer en étant selon qu'elles sont plus ou moins sélectives et on va on va définir cette sélectivité relativement au niveau de l'élève donc ils vont dire une une une université sélective c'est université dans laquelle
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la plupart des élèves sont meilleurs que moi université peu sélective c'est université dans laquelle la plupart des élèves sont moins bons que moi d'accord euh et puis il y a des élèves qui sélectionnent pas du tout celles-là on va les mettre tout tout en bas de
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l'échelle elles sont pas sélectifes du tout alors voici ce que voici ce qu'ils observent euh à droite vous avez les élèves de famille des familles les plus riches à gauche vous avez les élèves des familles
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les moins riches et vous avez la distribution donc chaque bar ici correspond à la proportion d'élèves qui ont demandé dans leur vœux des universités d'une certaine degré de sélectivité donc plus on est à droite
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plus c'est une université sélective relativement au niveau de l'enfant plus on est à gauche et notamment ici tout en bas c'est les non sélective euh plus on est dans une université relativement peu sélective par rapport au niveau de l'enfant est ce que vous voyez
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d'extrêmement frappant c'est que on est dans les 4 % les plus forts du pays et bien les familles rich les enfants de famille riches demandent beaucoup plus des formations sélectives et très peu
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les formations pas du tout sélectives tandis que les enfants de familles pauvres qui ont le même niveau scolaire les meilleurs demandent énormément les universités peu sélectives et finalement relativement peu par rapport aux autres
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les universités les plus les plus les plus sélectives en France il y a une enquête qui a été menée par Nina Guillon et Lise wier c'est
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publié ça a été publié assez assez récemment ils ont fait des enquêtes auprès d'élèves de de de classe de 3e en France sur un sur un échantillon assez base d'élèves de classe de 3e on retrouve la même chose euh les élèves
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les moins favorisés sous-estiment leur niveau scolaire par rapport aux catégories les plus favorisées à niveau identique mesuré par des tests elles leur font passer des test pour mesurer
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objectivement encore une fois j'aime pas beaucoup ce terme mais pour objecter de façon assez neutre et en tout cas très cohérente entre les différents enfants un un niveau scolaire donc on compare des enfants deux mêm niveau scolaire et
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selon l'origine sociale des parents on leur dit est-ce que toi tu es bon est-ce que toi tu es pas bon les enfants d'origine sociale défavorisé qui ont pourtant le même niveau scolaire que leurs copains d'à côté se disent moins bon si on leur demande quels sont les
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études qui leur semblent accessibles au lycée puis dans le supérieur toujours à résultat au test donné à résultat scolairire donné elle juge euh les enfants d'origine
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défavorisé jugent moins accessible les euh les les formations les plus ambitieuses et c'est même un peu plus que ça si on leur demande quelles sont les les formations qui t'intéressent que tu aimerais faire
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oublie de savoir si elles seraiit accessible ou pas si tu pourrais les faire ou pas fais abstraction de ça alors c'est peut-être un petit peu abstrait comme question mais fais abstraction de ça dis-nous qu'est-ce que tu aimerais faire dans l'absolu et bien les enfants de famille défavorisés à
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niveau scolaire comparable euh donne une liste de de de préférences qui est également moins ambitieuse alors ça c'est le constat est-ce qu'on peut faire des choses est-ce que donc il y a manifestement un
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un un un biais dans la manière dont les différentes euh genrees ou les différentes catégories sociales apprécient leur capacité à réussir dans euh des des des des destinations
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d'enseignement supérieur ou de de lycées plus ou moins ambitieus est-ce qu'on peut y faire quelque chose alors très récemment il y a des des des collègues qui ont se sont livrés à un exercice très très intéressant c'est un papier qui est pas encore qui est pas encore
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publié ils ont fait quelque chose de de très très joli et très spectaculaire ils ont fait une enquête en ligne auprès d'un échantillon d'environ 2000 élèves de terminal qui étaient en train de se demander ce qu'ils allaient mettre dans
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parcours sup et ils ont toutes sortes d'informations ils apparisent ses données à la fin avec parcours vous allez voir donc on va savoir beaucoup de choses énormément de choses sur ces élèves donc c'est une enquête
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extrêmement extrêmement riche mais le constat de départ c'est de voir que Ben même idée même chose que ce que je vous ai illustré dans les trois exemples dans les exemples précédents euh les filles
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d'une part et les élèves d'origine modeste d'autre part sous-estiment leur niveau scolaire relatif donc là on leur demande où est-ce qu'elle se classe où o est-ce que vous où est-ce que vous vous classez dans la distribution des résultats scolaires est-ce que vous
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faites partie des 10 % les meilleurs des 10 % les plus faibles est-ce que vous êtes l'élève du milieu il y a autant de gens plus forts que vous que de gens moins forts que vous est-ce que vous faites partie des 20 % on leur demande
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de se de se placer d'accord euh et ici dans ce graphique on a organiser les données en fonction de la mention qu'ils vont obtenir au bac donc admettons que les mentions très bien sont des élèves
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d'un meilleur niveau et sans doute classé plus haut dans la distribution que ceux qui n'ont aucune mention qui sont en bas qui sont à gauche que vous avez mention assez bien et bien et puis vous avez ici le comment il se classe
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relativement comment il se comment il se juge et les garçons et les filles les garçons en trs plein les filles en ointillé vous voyez que les garçons pardon les filles s'estiment toujours moins bonnes que les garçons dans la
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distribution moins bonne que que probablement la réalité et puis vous voyez ici l'osis ça veut dire catégorie sociale défavorisé il se il se juge aussi surtout parmi ceux qui sont bons il se juge toujours moins bon moins bien
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placé dans la distribution des performances scolaires que les les enfants issus de classes plus plus favorisées et on peut voir dans les données aussi je vous montre pas le graphique on peut voir dans les données que ces élèves qui se
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sous-estiment sont aussi ceux qui font des vœux les moins ambicieux c'estàdire ces élèves qui se sous-estiment précisément on n'est pas surpris ils vont par exemple moins souvent demander des classes prépar alors qu'ils ont eu mention très bien il vont avoir mention
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très bien en l'espace alors voilà à nouveau toujours le même constat rien rien de finalement très nouveau ici l'intervention elle est très étonnante l'intervention donc on va randomiser donc c'est une expérience randomisée on va tirer au sort la moitié de
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l'échantillon à qui on va auprès de qui on va faire cette intervention l'autre moitié on va rien faire comme ça à la fin on va comparer les euh l'échantillon qui a qui a qui a bénéficié de l'intervention et ceux qui n'en ont pas bénéficié pour mesurer si l'intervention
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a servi à quelque chose si elle a produit un changement alors qu'est-ce qu'on fait on leur avait demandé où il se positionne donc par exemple ici vous avez un enfant qui un jeune qui s'est dit euh gu position c'est c'est le ce
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qu'il a répondu il a dit moi je suis à peu près au 55e rang euh nationalement je pense que je suis là d'accord alors comme il y a des données sur les réussites de ces élèves euh l'intervention consiste à lui dire non
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non non non tu te trompes nous on sait et on peut te dire que ton rang il est ici donc il y a ce petit schéma qui est présenté à l'élève tu pensais que tu étais là en fait tu es là tu es au 83e rang donc vous avez une fille là qui se
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qui se sous-estime on lui dit non non tu as tu as tort de te sous-estimer tu es ici donc c'est ça c'est ça l'intervention on a on a présenté ce graphique aux enfants et on a corrigé la perception qu'ils avaient deux mêmes
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qu'est-ce qui se passe et ben il se passe quelque chose de très spectaculaire c'est que cette intervention dans dans le groupe de traitement ceux à qui on a proposé simplement ce petit graphique par rapport aux autres qu'est-ce qui se
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passe et bien les demandes et les admissions aux formations les plus prestigieuses sont euh l'écart qu' y avait entre les filles et les garçons est corrigé et réduit de 80 % il est presque entièrement il a presque
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entièrement disparu donc quand vous dites au fille mais non vous êtes meilleur que vous le croyez elle vous croit elles en tiennent compte et elle demande davantage elle demande comme les garçons
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des formations plus prestigieuses et il se passe la même chose pour les élèves d'origine modeste si vous y dites aux élèves d'origine modeste mais pourquoi tu me dis que tu es dans le 55 tu es dans le 83 et bien il vont si vous leur dites ça
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simplement en leur disant ça vous allez corriger leurs choix ils vont comprendre que ils sont meilleurs qu'ils ne croyaient et donc donc corriger ces billets de perception ça a des effets vous voyez on réduit 70 % l'écart entre les élèves d'origine modeste et les
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autres on a des effets qui sont extrêmement spectaculaire dans C dans cet article un autre exemple un programme qui s'appelle iop equality of opportunity for immigrant
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students de nos collègues italiens à nouveau en partie ceux qui ont ont fait le le travail que je vous ai présenté sur les les immigrés précisdemment c'est un autre c'est un autre article mais c'est un groupe qui qui travaille sur cette question et euh vous avez ben
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toujours la même histoire ici on regarde on regarde les les enfants d'immigrés les enfants de nationalité italienne et on les prend à la fin du collège l'équivalent de la 3è et le système
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italien est un peu comme le nôtre il y a du lycée professionnel et puis il y a du lycée général et technologique lycée général et technologique est généralement plus difficile à à à obtenir euh on voit que chez les garçons c'est
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pas vrai des filles ici mais chez les garçons il y a une différence très forte donc ici en abscisse vous avez le score à nouveau objectif de ces enfants d'accord et en ordonné vous avez la probabilité qui s'oriente qui demande
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une en Italie le conseil de classe n'a pas son mot à dire ce sont les enfants qui décident où il s'orientent d'accord donc c'est vraiment la même le le choix des enfants et et l'orientation effective c'est la même chose donc ici vous avez la probabilité qui qui s'oriente en en en l'équivalent de la
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seconde général technologique à nouveau vous voyez que les coures sont croissantes plus les enfants sont forts scolairement plus ils vont aller vers la filière la plus élitiste mais à nouveau vous voyez aussi que les enfants
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d'immigré se sous-estiment ils sont à niveau scolaire donné ils vont moins souvent demander cette cette orientation que les autres demandent eux très souvent et il
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pourrait la demander et il pourrait même très certainement y réussir donc là aussi il y a une intervention c'est une intervention qui est qui est qui est plus plus lourde plus conséquente que la précédente où on vous montrait juste un
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petit graphique sur Internet euh donc c'est ce programme equality of opportunity donc il sélectionne il travaille dans dans dans 145 collèges ils ont tiré au sort 70 collèges dans lesquels ils mettent le uvre l'intervention les les les autres
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collèges servent de groupe de contrôle et dans les collèges où ils interviennent ils choisissent les 10 meilleurs élèves de l'établissement qui sont euh euh immigrés qui sont national qui sont pas de nationalité italienne et
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ils leur font ils les font entrer dans un programme dont l'objectif est de leur faire réfléchir c'est pas de leur dire à aucun moment on leur dit vous devriez demander la seconde générale et technologi on leur fait on les fait
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réfléchir à leurs objectifs leurs aspirations le rapport entre leurs aspirations et leur niveau d'aptitude donc c'est un programme qui est relativement lourd il y a 12 sessions il y a des sessions en groupe il y a des sessions en individuell il y a des
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sessions avec les parents on revient vers les enseignants c'est fait par des psychologues professionnels spécialistes de l'orientation qui ont été formés à ce programme et donc dans le programme il y a tout un tas un tas de choses d'atelierers d'exercices de de de mise
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en situation de réflexion sur soi-même donc c'est un programme qui est extrêmement protocolisé c'est-à-dire il y a des il y a vraiment des des des des des séquences très très précises tout le monde a fait tout le monde a fait la
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même chose donc on envoie les jeunes immigrés dans ce dans ce programme et on compare les les les résultats des enfants du groupe test et du groupe témoins en terme de leur orientation
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vers la filière la plus la plus ambitieuse c'est le c'est le graphique que vous avez ici alors à droite vous avez les filles sur les filles ne se passe rien mais on n'est pas très étonné parce que sur les filles il n'y avait pas de différence en fait entre les
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immigrés et les non immigrés les filles les les filles qui réussissent bien scolairement immigrés elles vont en en en seconde générale et technologique comme les autres il y a pas de différence mais sur les garçons vous l'avez vu il y a une différence très
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forte bien ce que vous avez à gauche là en verre un peu plus foncé ce ce sont les enfants donc on on parle des 10 meilleurs enfant de chaque établissement c'est la proportion qui va dans en
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général les technologique donc c'est 67 % chez les garçons immigrés d'accord dans le groupe où vous avez mis en œuvre le programme iop cette proportion passe à 76,5 % donc c'est une c'est une
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augmentation de 10 points de pourcentage euh qui est c'est c'est vraiment très important et c'est extrêmement net et en fait qu'est-ce qui se passe vous voyez à droite on a mis pour mémoire les enfants nés en Italie euh et bien ils rattrapent complètement
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euh le le le le delta hein l'écart entre les deux catégories d'enfants se se résorbe totalement sous l'effet de cette intervention hein et on va mesurer d'autres choses ils ont des aspirations plus élevées donc ils sont plus plus
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plus nombreux ça c'est ce qu'on voit sur le graphique à droite à s'ins généraux euh ils vont moins redoubler une classe et aussi il y a un effet de motivation ils obtiennent des des des des notes plus élevées au testes de lecture et de
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et de et de mathématique plus tard donc à nouveau euh sujet très important celui de cette censure de certaines catégories face à l'orientation et l'idée que il y a des programmes plus ou moins simple
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plus ou moins coûteux mais jamais des programmes qui qui qui qui impliquent de tout révolutionner et et qui sont capables de réduire très considérablement les les écarts sociaux et donc c'est très important à la fois
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de faire le constat mais de se dire que il y a des solutions et qu'on doit absolument penser à ces solutions 3ème catégorie de de vous vous rappelez j'avais listé au début CIN
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catégories on arrive à la on arrive à à à la trème je vais être un peu plus bref sur sur celle-là de manière à terminer à l'heure connaître les formations connaître le rendement des formations
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savoir ce qu'il y a dans le paysage alors il y a deux choses qu'on va observer la première c'est que que les jeunes en général et surtout les jeunes de catégorie défavorisé ont tendance à
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sous-estimer l'intérêt euh souvent pour les économistes l'intérêt est d'abord mesuré par l'intérêt salarial ça peut être aussi l'intérêt en terme de d'accès rapide à l'emploi de poursuivre les
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études et puis l'autre aspect il y a pas que poursuivre les études mais il y a quelles études il y a la il y a l'hétérogénéité des études la carte des études est très complexe et les jeunes la connaissent partiellement et ne
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mesure pas forcément très bien quels sont les bénéfices attirés de telle ou telle orientation donc il y a un article très célèbre de de Robert Jensen alors dans un environnement un petit peu évidemment différent d'e autre un peu
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exotique pour le pour le le le cas que je que je traite implicitement ici mais mais qui est quand même assez intéressant il a travaillé en République Dominicaine il s'est mis à la fin de l'école primaire donc il a fait une enquête nationale il a estimé les
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rendements de l'éducation les rendements de l'éducation ça veut dire combien les gens gagne quand ils travaillent quand ils sont adultes et qui travaillent en fonction des niveaux scolaires qu'ils ont atteint et puis ensuite il a été voir un peu plus de 2000 garçon dans des
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dans à la fin du à la fin du primaire et il leur a demandé comment ils perçoivent ces rendements l'intérêt financier l'intérêt en terme de salaire de poursuivre des études alors si vous comparez le fait de poursuivre des
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études dans le secondaire versus dans le primaire dans l'enquête ce qu'on observe sur le marché du travail de République Dominicaine c'est que l'avantage est de300 pesos donc si vous en moyenne les
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gens les salariés qui ont fait des études secondaires gagnent 10300 POS de plus que ceux qui ont fait des études primaires donc il y a un intérêt financier est-ce qu'on a envie de le saisir ou pas c'est une autre question il y a un intérêt financier à faire des études c'est ce qu'on appelle le
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rendement de l'éducation si on interroge les enfants on leur dit à votre avis combien il gagneent en plus celui qui a fait des études secondaires ils vous disent 300 p donc vous voyez que les enfants sous-estiment énormément euh ce ce bénéfice alors qu'est-ce qu'il fait
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il tire au hasard à nouveau la moitié des élèves la moitié des écoles euh et euh et dans cette moitié d'école il donne aux élèves l'information un peu comme tout à l'heure quand on montrait le curseur voilà où vous êtes là on leur
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dit euh non non mais je vais vous expliquer en fait c'est 1300 pesos la différence d'accord et puis il revient l'année suivante et il les interroge et alors ce qu'il voit c'est pas massif
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hein mais on sent queil s'est passé quelque chose c'est-à-dire que Ben euh les les les enfants ont ajusté leur perception euh de de plus 370 Pau c'est-à-dire ils doivent répondre 670 au
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lieu de 300 comme les autres alors ils sont pas allés jusqu'au bout ils ont pas complètement mémorisé l'ensemble le leur le leur leur leur a priori a continué à les retenir un petit peu en arrière mais ils ont quand même absorbé cette information et surtout ce qui est
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intéressant c'est que 4 ans plus tard on se dit bon ben alors est-ce que du coup ces jeunes qui ont quand même compris que plus qu'ils ne le croyaient c'est intéressant financièrement de poursuivre ses études plus longtemps est-ce qu'ils
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ont poursuivi leurs études plus longtemps la réponse est oui dans les proportions qui sont pas si négligeables que ça 20 020 années d'études ça veut dire que un enfant sur 5 a fait une année d'études supplémentaire euh donc
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c'est pas euh ça peut vous sembler pas énorme à à l'échelle des des des niveaux d'études des gens à la République Dominicaine c'est pas du tout négligeable donc il y a un effet ici à nouveau sur cette sur cette dimension
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alors c'est des résultats qui ont été reproduits mais partiellement euh en Amérique du Nord pour la transition du lycée vers le supérieur j'ai j'ai cité les papiers qui font ça alors partiellement parce que en fait ce que ces papiers font c'est qu'ils vont pas jusqu'à cette étape qui
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est la plus importante de voir si en effet les gens ont changé leur vrai comportement ils s'arrêtent surtout à mesurer les perceptions que les gens est-ce qu'on a fait changer les perceptions des gens donc on est on n'est pas on est on n pas aussi les résultats sont pas aussi intéressants si
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vous voulez d'une certaine manière que dans le papier de Jensen mais le message ici c'est de dire que les gens peuvent sous-estimer l'intérêt qu'il y a à poursuivre des études euh et à nouveau ça c'est quelque chose qui peut se corriger alors évidemment poursuivre des
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études c'est très unidimensionnel et on sait que le que la carte des études supérieures Esther l'a dit tout à l'heure on parle beaucoup de parcoursup en ce moment parce que de très nombreux
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jeunes sont dans les afres de parcours sup et dans parcours sup il y a des milliers de formations c'est épouvantable parcours sup à explorer et donc on se dit que il doit y avoir un problème d'information
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pour beaucoup de gens euh en terme de comprendre ce qu'il y a savoir ce qu'il y a savoir ce qui est bien pour moi et puis il y a autre chose c'est que les rendements salariux sont très hétérogènes selon selon les selon les
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filières d'enseignement donc ça j'utilise un papier de de de collègues suédois qui ont fait un travail très très très très précis parce qu'en fait estimer les rendements salariaux de filière d'enseignement c'est c'est assez
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compliqué ils ont fait un travail très très élégant et vous voyez ici il y a il y a il y a des différences très fortes de de rendement salariux ce qui paye très bien c'est la médecine le droit le business qui paye pas pas pas terrible
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c'est les sciences sociales ou ou être enseignant ou faire des études de sciences mais qui soient pas des enfin les études de sciences ou d'ingénieur c'est un peu au milieu donc il y a de très grandes hétérogénéités dans les rendements tout à l'heure on a parlé des rendements en général de faire des
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études avec le papier de Jensen mais c'est plus compliqué que ça qu'est-ce qu'il faut faire si on veut avoir facilement un emploi si on veut bien gagner sa vie peut-être que c'est pas très important pour vous de bien gagner votre vie mais si ça l'est ça fait partie de l'équation et donc c'est un un
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environnement très complexe quelles sont les formations à quoi ell mèneent et qu'est-ce que ça représente et tout cet ensemble d'informations là il y a des raisons de penser que les gens le le le maîtrisent de façon très très partielle
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très inexacte et euh et aussi euh avec une dimension sociale avec un gradient social je reviens à à la à à l'étude de de de Guillon et Willer euh elle montre que les élèves
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d'origine défavorisé ont une connaissance moins complète des formations de la diversité hein des formations à la fois au lycée et dans le supérieur que les élèves d'origine
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favorisé et il y a aussi une littérature qui est partiellement sociologique qui décrit l'influence on revient un peu aux idées initiales de Bourdieu l'influence de ce qui est observver dans l'environnement immédiat sur ces
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connaissances ce que je connais ce que je sais qui existe ce que je sais à quoi ça mène c'est ce que les gens autour de moi ont fait mais des filières des des potentiels euh dont personne autour de
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moi ne peut me donner l'exemple et ben d'une certaine manière ça n'existe pas ça n'existe pas pour moi et ça c'est susceptible de créer de forts gradients social alors ça c'est c'est une question c'est une question très compliquée et en
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fait il y a pas tellement de littérature qui regarde ça en se demandant qu'est-ce qu'on pourrait faire et on est avec des avec des des collègues de l'École d'économie de Paris on est en train de
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faire une expérimentation à partir d'une plateforme qui est déployée par l'onicep dans le cadre de ce qu'on appelle la plateforme à venir c'est un dispositif qui s'appelle mon projet sup donc c'est
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une une un un un un service en ligne si vous voulez auquel ont accès des élèves de terminal on fait cette expérimentation dans environ 50 lycées en ce moment on
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vient de tirer au CLAS au sort les classes qui vont faire différentes versions de ce de cette de cette plateform forme et ce que fait cette plateforme c'est que elle recueille de
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l'information auprès des jeunes elle commence par recueillir de l'information auprès des jeunes sur les métiers sur ce qui les intéresse ce qu'ils ont envie de faire en terme de métier en terme de formation donc il donne toutes sortes
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d'informations ça ça m'intéresse ça ça m'intéresse pas moi j'envisage plutôt de faire comme si je veux aller loin je suis prêt à aller étudier loin pas loin et cetera et à partir de ça il y a un algorithme qui attire le attention sur
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les métiers et les formations qui sont probablement pertinents pour eux étant donné ce qu'ils nous ont décrit comme préférence c'estd il est impossible de les balancer dans l'océan infini de toute l'information qui existe donc ça
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sert à rien de leur dire alleer sur le site et puis il y a il y a il y a 5000 trucs à regarder il ça sert à rien donc ce qu'on fait c'est qu'on on réduit considérablement l'ensemble d'informations qu'on leur présente et on essaie de le réduire de la façon la plus
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cohérente possible avec ce qu'ils nous ont dit de manière à ce qu'on leur présente l'information qui qui si on se trompe pas trop est la plus susceptible d'être pertinente pour eux mais avec un peu de chance on va leur montrer des formations auquell il n'auraient jamais
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penser dont il ne connaissait pas l'existence donc ce que vous avez dans les extraits de la plateforme que vous avez ici là on voit pas très bien ici l'élève il commence à taper des des des mots clés de choses qui les intéressent de domaines qui l'intéressent alors
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ensuite on lui fait des propositions donc il sélectionne ça et après l'algorithme lui dit tiens toi vu tout ce que tu nous a raconté regarde cette fille je leunicep sur géophysicien et géophysicienne et puis ensuite il va y avoir une étape on va lui dire si on
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veut être géophysicien ou géophysicienne ou si c'est des sujets qui vous intéressent voilà les formations qui existent et puis ensuite c'est interconnecté avec parcours sup il peut atterrir directement sur parcours sup et voir comment où sont ses formations et
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éventuellement les mettre dans sa dans sa liste de choix et donc l'idée de cette expérimentation c'est de voir si on arrive à faire accéder les élèves à la complexité de l'information qui probablement sans ça est extrêmement
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inaccessible et encore une fois et distribué de façon très inégale selon les milieux sociaux donc ben je reviendrai peut-être un jour vous dire si ça a marché ou pas 4è domaine les
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goûts euh ici vous avez je vous ai parlé je vousi présenté les les les enseignements de spécialité en fonction de est-ce que les filles et les garçons pensaient pouvoir réussir ou pas évidemment les les les les enseignements
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spécialité qui choisissent reflètent très forcément très fortement est-ce que il pensent il choisir ou pas et sans doute probablement ça reflète leur goût à un instant donné vous voyez les filles prennent presque pas
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mathématique informatique ou mathématique sciences de l'ingénieur ou mathématique physique elles prennent énormément humanité ses humanité littérature et cetera pas de pas de pas de grande surprise
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ici alors une des une des une des interventions dont on parle beaucoup pour essayer de modifier ce qui est peut-être le goût des gens mais qui est un goût qui n'a
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pas de valeur absolue et sur lequel probablement on peut agir et faire réfléchir les gens et éventuellement les faire les faire évoluer c'est ce qu'on appelle les rô modès et sur les rolles modè il y a une il y a une expérience intéressante qui a été mené par une
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équipe de l'École d'économie de Paris Thomas Breda et des et des co-auteurs qui vient d'être publié il teste une intervention qui est menée en seconde et en terminale qu'est-ce qu'ils font c'est
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vraiment un truc en fait très léger pendant 1 heure il y a une femme scientifique qui intervient dans la classe qui parle de son métier qui parle des carrières scientifiques qui explique et qui illustre par sa propre personne
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que les carrières scientifiques sont accessibles aux femmes et qu'elles peuvent y réussir aussi bien que les hommes ils projettent aussi une vidéo sur les carrières scientifiques et sur la notion de stéréotype de genre donc
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ils ont tirer au sort 300 classes de secondde et terminale sur 600 qui sont dans l'expérience qui reçoivent la pardon qui reçoivent la visite de ces femmes euh première chose qu'on voit à l'issue
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de la visite on compare on fait av passé des des des questionnaires à à tous les jeunes qu' parle leur réponse selon qui faisait partie des 300 qui ont rencontré les femmes qui ont été exposé au rôle model ou des 300 qui sont dans le groupe
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de contrôle on voit que leur jugement sur un certain nombre de stéréotypes sont altérés les jugements sur est-ce que vous pensez que les femmes ont les mêmes aptitudes que les hommes en math euh les femmes n'aiment pas les sciences et cetera il y
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a toute une toute une liste de de jugements de cette nature euh l'intervention redresse les jugement c'est les filles comme les garçons d'ailleurs disent moins souvent les femmes ont pas les mêmes aptitudes en math ou les femmes sont pas fait pour
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les sciences et cetera on corrige ça ce qui est vraiment intéressant c'est pas juste de le corriger on est content c'est que ça ait des conséquences alors ça n'a pas tellement de conséquence ça en a même pas du tout sur le choix des
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filles d'aller en première ES donc à l'époque il y avait encore la première a donc la la la première à à à forte dose scientifique avec des matths des physi de la physique et cetera il y a pas d' fait ici pour les les les jeunes filles
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qui sont en terminal on a un effet qui est net hein c'est-à-dire que les jeunes filles qui ont été exposé au rôle modè vont s'inscrire davantage dans les formations universitaires de mathématiques de physique d'informatique
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c'est-à-dire les formations les plus masculines dans lesquelles les filles ont le moins tendance à aller on va voir un effet sur les filles qui vont qui vont dans ces dans ces dans ces dans ces domaines alors évidemment le dans le
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groupe de contrôle c'est 17 % ça passe à 20 % dans le groupe traité on n'a pas rejoint comme dans certains cas que je vous ai présenté précédemment on n'a pas fait disparaître l'écart qui existe
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entre les différentes catégories de de de jeunes puisque le taux d'inscription des garçons par définition puisque ce sont les filières les plus masculines il les très élevés donc évidemment on s'est mis dans le cas le plus le plus difficile à à corriger hein mais mais
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mais évidemment on n' pas rattrapé le 38 % mais on voit quand même c'est intéressant parce que après tout euh c'est une intervention extrêmement légère extrêmement peu coûteuse 1 heure dans l'année avec une femme scientifique
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ça suffit quand même à altérer même si c'est faiblement ça suffit à altérer les choix donc on sent bien ici que ces stéréotypes qui sont très profondément ancrés dans le jugement des garçons comme défilles et qui ont des
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conséquences sur leur orientation ces stéréotypes ben il y a pas de fatalité on on on on on a des indices sur les manière dont on pourrait les faire évoluer et donc peut-être qu'en le faisant plus plutôt plus souvent plus
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systématiquement et et et et même en dehors de la classe par toutes sortes de moyens qu'on peut imaginer on arriverait à faire changer ces ces postures fortement et puis le dernier sujet sur lequel je vais terminer c'est le coût
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des études ben une partie du renoncement aux études des catégories les moins les les plus défavorisés à niveau scolaire égal vous pourriez aller là faire des études longues mais vous allez pas les faire parce que vous avez pas les moyens
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de les faire donc ça c'est c'est un un fait qui est assez bien documenté mais à nouveau il y a un problème de connaissance c'est-à-dire il y a quand même des politiques publiques qui sont là pour corriger le fait que et
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bien des familles qui ont moins d'argent pourrai être tenté de renoncer à des études c'est pas souhaitable donc il y a des politiques publiques qui sont là pour corriger ça mais ces politiques publiques elles sont pas toujours bien
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visibles par les personnes et notamment par les personnes qui pourraient qui devrai en bénéficier donc il y a un article là là aussi un tout petit peu ancien de hoxby et Turner qui qui qui regarde ça aux
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États-Unis donc on retourne aux États-Unis il voit que les lycéens de famille modeste mais toujours il regardent les les élèves de très bon niveau comme dans le papier de tout à l'heure euh il demandent pas les aides
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financière ce qui fait que il ne candidate pas aux meilleurs universités qui sont assez chers mais pour lesquelles en fait il pourrai aller sans aucun problème parce que les aides financières existent il y a pas de raison pour eux qui demandent pas ces
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universités là ce sont de très bons élèves elles sont cher mais on peut les aider ils le font pas ils le font pas sans doute parce que ils ne ils ne ils ne ils ne perçoivent pas le fait que les aid existe où ils ont pas envie de les
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demander où ils trouvent ça pénible de les demander euh on peut imaginer plein de mécanismes et ici dans ce papier ils ont à nouveau une expérience randomisée dans laquelle ils donnent à ses élèves des informations sur l'existence des
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aides et sur comment on fait pour les obtenir parce que les gens peuvent savoir que ça existe mais se dire c'est super compliqué je sais pas par quel boule prendre je sais même pas sur quel site ou avec quel formulaire je vais les demander on leur explique comment faire on le fait pas pour eux mais on leur explique comment faire qu'est-ce qu'on
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voit on voit des effets de ce de ce dispositif pour les bénéficiaires de l'intervention la probabilité de candidater à une université dont le niveau est au moins égal au leur c'est la même norme que
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celle qu'on a utilisé dans les graphiques que vous vous rappelez bleu clair et bleu foncé plus haut augmente elle augmente beaucoup elle augmente de 56 % et ça c'est demandé l'université et leur inscription effective dans
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l'université augmente de presque autant 46 % ça veut dire qu'ils vont être pris dans ces universités il y a pas de problème ils ont le niveau et ils auraient dû le faire et ils peuvent le faire mais ils ne le font pas et leur donner l'information les les aider à
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comprendre comment faire et bien vous voyez ça change énormément de choses donc à nouveau le coût des études c'est objectivement un obstacle il existe des politiques publiques pour corriger cet obstacle remédier à cet obstacle mais
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elles ne sont pas forcément complètement utilisé par les catégories les plus défavorisées c'était mon 5e ma 5e étape et là aussi on voit qu'il y a un gradient social gradiion social qui existe qui est préoccupant qu'on peut
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aussi chercher à corriger il y a pas de fatalité absolue dans tout ça donc si je résume ce que j'ai dit euh mais évidemment le niveau scolaire on le sait tous c'est un déterminant
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très fort de l'orientation mais euh il reste des espaces de décision et c'est ça le c'est ça le le défi de l'orientation c'est les espaces de décision qui restent euh euh conditionnellement au niveau scolaire et
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ces espaces de décision y contribu aux différences sociales ou aux différences de genre et vous avez vu dans mon déroulé de 1 2 3 4 5 qu'on les observe à toutes les étapes que analytiquement on
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peut identifier comme étant les composantes par lesquelles on doit passer pour prendre une décision d'orientation à chacune de ces états on va voir ces imperfections et ces imperfections qui ont une direction soit
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en fonction du genre soit en fonction de de l'origine sociale la probabilité de réussite les débouchés et cetera alors il y a plein de mécanismes j'ai pas cherché ici à faire de la théorie sur les mécanismes c'est un manque
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d'information c'est un manque de confiance en soi ce sont les stéréotypes il y aurait beaucoup de choses à à dire pour être plus analytique hein ou plus théorique sur sur sur sur les mécanismes euh mais déjà regarder les choses à plat
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et regarder l'effet des interventions c'est faire une une une très grande partie du du du chemin euh les politiques peuvent être efficaces il y a des choses à faire qui peuvent infléchir c'est pas une fatalité
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c'est pas juste un constat de l'injustice de la société c'est aussi à travers l'expérimentation l'idée que on identifie des choses qu' peuvent faire et on retrouve une forme d'optimisme dans le fait que et bien toutes ces choses-là sont des choses que l'on peut
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faire bouger ce sont pas des choses qui sont ancrées définitivement et puis dernière chose pour être tout à fait clair euh j'ai fait un choix dans cette présentation parce que on peut pas parler de tout qui est suite d'envisager
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l'orientation comme un processus de décision des élèves et des familles évidemment on aurait pu on devrait on pourrait parler de de l'autre côté du marché c'est-à-dire les règles
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d'administration d'admission des élèves donc le côté des universités de l'institution et cetera les règles d'admission des élèves la discrimination positive donc tout n'est pas tout ne repose pas sur le choix des familles
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l'institution a elle-même euh euh un travail à faire par exemple en faisant de la discrimination positive euh donc il y a il y a tout un un un un un versant de cette question de l'orientation je je tiens à le dire pour
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terminer dont je n'ai pas parlé pas parce que elle n'est pas importante qu'elle n'existe pas et qu'il n'y a pas de de de sujet mais simplement parce que pour parler exactement 1 heure et et 2 minutes il fallait que je fasse des
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choix merci beaucoup pour votre attention [Musique]
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