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la manière dont on réfléchit les violences faites aux femmes on peut les réfléchir de la même manière sur les violences faites aux enfants par exemple je pense à l'iceberg des violences qui est connu sur les violences faites aux femmes avec mon collectif on a fait le
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même mais pour les enfants c'est à dire que en haut de l'iceberg il va y avoir l'inceste le viol l'infanticide et tout en bas on va avoir les violences invisibles en fait les menaces le
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chantage le dénigrement la culpabilisation la pression la dévalorisation encore aujourd'hui la fessée en fait toutes ces violences là c'est un
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continuum des violences les violences psychologiques la manière dont on considère les enfants le fait qu'on leur apprend pas leurs droits qu'on les sensibilise pas au sujet tout ça c'est un ensemble
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[Musique] le plus souvent dans l'histoire anonyme était une femme [Musique] les bras se sont levés les bouches sont
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exclamées maintenant il faut des mots ça dure toute la vie une évasion c'est tout le temps à refaire le féminisme est une révolution pas un réaménagement des consignes marketing
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toutes ces vies infiniment obscures il reste à les enregistrer [Musique] épisode 43
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l'école de la violence je me souviens du premier jour de crèche de mon petit garçon je le conduisais dans un immense bâtiment une grande structure municipale en ouvrant la porte les odeurs de
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cantine m'ont prise à la gorge en rentrant dans la salle j'ai été sidéré par le nombre de bébés rampant au sol les enfants plus grands pleurer regardant par la fenêtre le bruit et l'agitation m'ont assommé
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je tentais de faire connaissance avec les femmes qui allaient prendre soin de mon petit tout en constatant qu'elles étaient bien peu nombreuses pour pouvoir répondre aux besoins de toutes et de tous moi qui avait tenté d'offrir à mon fils
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des premiers mois calmes et paisibles d'être là pour lui à chaque instant je me retrouvais à le plonger dans un monde qui ne me semblait pas adapté à un si jeune être humain un espace que je trouvais violent
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mais je devais reprendre le travail et j'étais heureuse aussi de repartir dans mes aventures ces tiraillements évoquer les réflexions féministes que j'avais lu certaines disaient à quel point il était important
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de multiplier les crèches pour que les femmes puissent aller travailler prendre soin d'elle se libérer [Musique] mais comment partir sereine si on sait que les personnes qui s'occuperont de notre enfant n'ont pas les moyens
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au-delà des soins éléments de lui proposer un lieu de vie adapté est-ce cela la liberté [Musique] j'ai finalement changé mon fils d'établissement
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4 ans après je vis bien différemment ces moments de séparation avec mon deuxième enfant ma fille passée journée dans une petite crèche dans laquelle les salariés déplo un travail immense de réflexion autour
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de l'accompagnement des enfants sans violence je la sens heureuse là-bas écoutez respectez pour le sommeil les repas les jeux accompagnés dans ses émotions fortes de joie de colère comme
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de tristesse ces endroits sont rares est-ce qu'ils ne devraient pas être la norme ces questions commencent à la crèche et se poursuivent tout au long de notre parentalité
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comment nous adultes accueillons nos enfants dans ce monde que leur proposons-nous comment les considère-t-on au-delà des violences les plus graves physiques et sexuelles à quel type de violence invisible sont-ils
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exposés pourquoi ces violences participent de la domination des adultes sur les enfants quand globe ce terme et pourquoi toutes ces questions s'articulent avec les luttes féministes c'est tout l'objet de cet épisode pour
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commencer j'ai demandé à des enfants de 10 ans de me raconter leur vie aux côtés des adultes et notamment des expériences qui les aident auraient vécues comme injuste ou violente les enfants m'ont tout de suite parler
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de l'école moi dans une colonie de vacances il y avait des enfants qui avaient fait des bêtises par exemple ils avaient vidé une crème solaire sur des affaires ils
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avaient vidé un dentifrice du coup comme personne vous laisse dénoncer ils nous ont fait passer ils nous ont questionné pour savoir si on savait des choses ou
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si on s'était donc il l'avait fait et puis comme personne ne disait rien bah ils nous ont puni collectivement et je trouve que c'était pas sympa de faire une punition collective
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je suis d'accord avec feu rouge parce que des fois tu peux faire une punition de la personne qui a fait la bêtise et tout ça après manger bah aussi dans la
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cour des fois il nous prive de jeu parce qu'elle a cantine il y en a qui débarrasse pas assez vite ou il y en a qui font des bêtises à la cantine c'est à dire il prévoit un peu tout le monde
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souvent bah il y a des adultes qui sont violents quand on crie trop qu'on a crié trop fort bah parfois bah il me punisse on va rester au mur
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longtemps c'est une adulte mais elle est hyper autoritaire ah oui un jour ce qu'elle a fait horrible avec ma table il y avait Naya qui
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voulait pas de pain du coup elle l'a mis sur sa table et du coup ce qu'elle a fait c'est qu'elle a dit non mais franchement vas-y il voulait pas de pain bah vas-y allez hop à la poubelle si vous voulez pas de pain et à chaque fois
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alors que à chaque fois elle dit pas de gâchis et après si on gâche et bah elle nous met sur une table tout seul elle nous oblige elle nous en donnant plus gros bout en même temps c'était pour le respect des dames parce que elle faisait
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beaucoup de temps à le faire mais nous après sinon il vomi on pouvait pas tout finir ils appartient pas à vous ils appartiennent à nous c'est nous qui sont responsables de votre corps après il y a une autre amie qui s'appelait Yasmine
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qui m'a dit non mais tu as entendu ce qu'elle a dit une fois quand j'étais toute petite j'étais dans une école et en fait il y avait des garçons qui venaient et genre qui tapait les filles on me les donnant
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des coups de pieds tout ça et moi j'étais dans ce groupe de filles forcément moi j'étais pas d'accord du coup moi un jour je vais décider de partir et voir une animatrice je lui demandais oui bah il y a des garçons
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enfin j'avais à peine commencé ma phrase je voyais en fait et regarder là-bas mais écoutez pas du coup je me suis un peu plus approchée je l'ai tapoté vers le bras et en fait j'ai vu qu'en fait
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elle m'ignorait je me suis senti mal et je suis parti tu te sentis mal comment qu'est-ce que tu as ressenti comme émotion de la tristesse c'est à la fin de la colère parce que on m'a pas écouté et
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aussi j'avais besoin d'aide en fait en écoutant les enfants je me suis souvenu du bruit à la cantine de l'odeur des mauvais plats des cris de la mise au
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coin et des lignes à copier de cette maîtresse qui ne me donnait jamais la parole et me disputer tout le temps je sentais qu'elle ne m'aimait pas je ne savais pas trop quoi faire de ça je ne comprenais pas
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souvent les gens disent on en est pas mort mais si la mort est notre référence n'est-ce pas questionnant pour le psychiatre et anthropologue Daniel Delanoë ce que décrivent ses enfants relève de la violence ordinaire
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dite éducative [Musique] c'est une violence qui est physique ou psychologie ou émotionnelle qui s'exerce sur l'enfant d'une manière telle qu'elle
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est approuvée socialement donc si on prend les châtiment corporels ce sont des gestes qui infligent de la douleur mais dans une visée éducative mais il y a aussi la violence psychologique et le Comité des droits de
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l'enfant de l'ONU et a fait une définition une liste de tous les coups et aussi de toutes les formes de violence psychologiques donc ça peut être la menace l'humiliation faire de
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l'enfant un bouc émissaire le ridiculiser l'humilier le dévaloriser c'est une liste assez complète et tout aussi dégradante et destructrice que la
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violence physique c'est tellement incorporé tellement quotidien tellement intégré que cette liste en elle-même a un effet intéressant j'ai lu par exemple à une collègue psy elle me disait qu'elle
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avait jamais été l'objet violence éducative et la menace c'est une c'est une violence psychologie qui dans la voiture si vous arrêtez pas de vous chamailler on vous laisse au bord de la route on viendra vous chercher demain
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c'est une menace et elle se rappelle que ses parents lui disaient ça et qu'elle était morte de trouille elle a réalisé que c'était de la violence éducative donc simplement faire la liste de cette violence psychologique et quelque chose
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d'extrêmement important l'insulte l'insulte c'est une violence psychologique le chantage c'est une violence psychologique absolument c'est souvent une privation mais écoute si tu finis pas des devoirs tu seras privé de
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dessert tout simplement c'est extrêmement quotidien ça peut être des contraintes légères va dans ta chambre la mise au coin aussi qui est beaucoup discutée en ce moment il y a tout un
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là-dessus il y a eu des tribunes donc là aussi ce sont des violences contraintes légères ou il y a une dimension psychologique aussi physique la violence éducative c'est quelque chose qui est ici qui n'est pas interdit mais même
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légitime qui est recommandé prescrit par des textes éducatifs religieuses de toutes sortes et ces conformes à des normes la Suède elle a interdit les violences
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éducative en 1979 l'Allemagne en 2000 donc bien longtemps après 45 ans après la Suède 40 ans après la convention internationale la France a légiféré mais apprend après avoir résisté pendant une
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dizaine d'années la loi 2019 dit que l'autorité parentale doit s'exercer sans violence physique ni violence psychologique point elle est très très loin du projet initial qui avait été
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déposée par les députés mode petit c'est à dire que le projet de loi détaillé la violence physique c'est les coûts c'est les brûlures et les violences psychologiques mais si
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on estime que donner une fessée ce n'est pas violent et bien on est dans le cas de la loi qui a un droit de correction qui disait que quand les coûts les coudes règles
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les coups de pied tout ça quand ils sont d'une intensité raisonnable dans ce cas là les parents ne font qu' exercer leur droit de correction ce qui voulait dire que si moi je donne une claque à mon fils j'exerce le droit de
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correction si je donne une claque à l'enfant de mon voisin là je suis pas dans le droit de correction il porte plainte et je passe en correctionnel donc le même geste et puni ou toléré
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différemment selon que c'est mon enfant ou l'enfant des autres ce qui revient comme disait très bien Christine Delphi il y a un méta droit qui traduit une relation de propriété c'est mon enfant
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j'ai le droit de le frapper jusqu'à il y a une cinquantaine d'années c'est ma femme j'ai le droit de la taper c'est mon esclave j'ai le droit de le fouetter donc c'est mon enfance c'est une relation de propriété quand c'est une propriété c'est mon objet et je peux lui
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faire ce que je veux le droit de correction est implicitement aboli par cette loi mais il a pas été explicitement abolie ce qui était demandé dans le projet de loi donc vous voyez que au niveau du droit
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il y a il y a des enjeux très importants et cette loi elle est très peu connue et ce matin encore j'ai fait une formation à 100 instituteurs et enseignants de collège et je me dis qui connaît la loi
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du 10 juillet 2019 il y en avait 20 sur 100 il y a pas longtemps ma plaquée au mur et on m'a touché les seins un enfant oui bah moi j'ai essayé de lui donner un coup dans les parties intimes et
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malheureusement j'ai mal visé en même temps il était penché trop contre le mur j'arrivais pas à bouger je l'ai dit un animateur et il a dit non mais c'est pas grave et après il a dit oh mais elle est
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l'histoire est réglée il a rien fait du tout moi j'aurais voulu qu'il me croise et qui le parle et qui lui dise que c'est pas bien ou qui sinon lui donne croix
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sur le permis en fait mon eau dans notre école il donne des cours rien du tout en fait au bout de 12 coups on est renvoyé complètement de l'école sur ton permis oui mais c'était parce
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qu'en fait avec ma copine Maina on avait chahuté dans les escaliers mais pour s'embêter vite fait pas beaucoup tu en penses de cette histoire de permis toi tu trouves que c'est bien moi
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j'aimerais bien qu'il y en aille pas quand même on peut c'est mieux d'expliquer que de punir c'est comme punir de l'équation permis du coup c'est mieux d'expliquer au moins on comprend mieux après on leur fait plus normalement
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déjà punir ça sert à rien ça va juste donner à l'enfant plus de tristesse et bah par exemple c'est pareil si tu dis c'est un parent dit à son enfant mais franchement tu es nul tu te rends compte
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les bêtises que tu fais franchement et ben ça va donner de la haine à l'enfance qui va lui donner envie de se tuer ou faire des trucs comme ça est-ce qu'il va le donner de faire pareil comme ça plus grand à part si je choisis d'être voilà ouais
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la domination adulte on pourrait dire que c'est un peu le dernier baston de la hiérarchie sociale d'ailleurs c'est la dernière à être pensée on a pu penser la domination de classe la domination racialisée
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la domination masculine la domination de genre sur les orientations sexuelles la domination sur les enfants ça a été extrêmement difficile de la pensée comme une domination et c'est Christine Delphi
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qu'il a pensé la première elle a montré que l'enfant n'a pas de droit du fait du statut de la minorité l'enfant est mineur elle a montré que le statut de minorité est un statut arbitraire avec
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un âge défini arbitrairement sans aucune considération des capacités réelles de l'enfant c'est à dire à 17 ans on n'a pas de droit comme à 3 ans ou 10 ans
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par contre on peut être puni il y a une majorité pénale à 13 ans mais l'enfant est privé de droit de manière totalement arbitraire il peut pas porter plainte s'il veut porter plainte il doit le faire par ses parents ici les maltraités
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par ses parents que voulez-vous qu'il fasse donc il faut qu'il s'adresse à quelqu'un d'autre il n'a pas le droit de quitter ses parents il n'a pas de liberté de circulation s'il s'en va on a au téléphone à la police elle le ramène chez ses parents il est obligé d'aller à
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l'école il ne peut pas refuser d'aller à l'école et on a le droit de le frapper jusqu'à récemment on a le droit de l'imposer énormément de contraintes qu'on n'oserait jamais faire un adulte et d'ailleurs quand les gens disent oui
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donner une claque à un enfant c'est pas si grave et bien je leur dis mais si on dit donner une claque à sa compagne c'est pas si grave les gens non c'est pas pareil mais donner une claque à un
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adulte c'est beaucoup moins grave que donner une claque à un enfant qui est en situation de dépendance dépend de l'amour ou du rejet de ses parents qui a en formation qui n'a pas les moyens de
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se défendre donc c'est une violence bien plus importante l'effet est bien pire la violence éducative elle est pas efficace c'est à dire que l'objectif pour lequel on tape en violente un
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enfant c'est qui sont obéissants qui travaillent bien à l'école qui réussissent qui se comporte bien ça ne marche pas plus on frappe un enfant plus il va devenir impulsif plus il va y
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avoir des lésions neurologiques une atteinte notamment du cortex orbitofrontal que la zone du cerveau qui est celle du contrôle de l'impulsion de la réflexion avant le l'analyse d'un
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problème donc plus on frappe un enfant plus il est agressif plus il est impulsif hurler sur un enfant a autant d'effets sur le cerveau que de le donner un coup ça a été démontré par des par l'IRM par des méthodes d'imagerie
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cérébrale et on retrouve ces discussions maintenant avec les débats autour de de la mise au coin va dans ta chambre donc il y a des tribunes des contre tribunes en ce moment autour de ça il y a Caroline Goldman et qui fait beaucoup de
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choses il y a des gens qui s'opp choses Catherine gigang donc il y a un débat mais probablement que avec cette contrainte légère on n'aura pas d'études épidémiologique qui montreront des
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effets ni d'études d'imagerie cérébrale ce sera très compliqué à faire c'est pas sûr qu'on est un jour des études médicales qui permettent de trancher donc on revient à une discussion de principe une discussion de pédagogie de
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psychologie d'éducation une discussion finalement avec des principes moraux qui a repris après un nouveau niveau si vous voulez de discussion quand j'étais petite c'était le moment de la lecture dans ma classe et je
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comprenais pas un mot et la maîtresse au lieu de m'expliquer bah me crier tu et moi je comprenais toujours pas parce que je restais bloqué je dis mais je comprends pas crier tout le temps pour quand les élèves se trompaient ou qu'on
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comprenait pas j'étais triste ça me donnait pas envie d'apprendre en fait du coup quand même créé à chaque fois ça a créé un blocage et du coup je sais plus parler
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quand je savais pas ben je levais pas la main et il y avait aussi des personnes qui levaient pas la main pour dire je ne comprends pas je pleurais tous les matins pour pas y aller et mais j'ai tout oublié et du coup un moment donné
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on est parti crier enfin ça arrange pas vraiment les choses mais expliquer ça par contre la personne elle peut se dire ah tiens peut-être que je peux faire enfin
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autrement pour moi quand on apprend ça donne du plaisir enfin on a envie alors que si en fait tu apprends enfin mais sauf que ça te donne pas envie tu t'ouvres pas pour apprendre pour retenir
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des choses bah moi perso j'ai pas envie du coup sur les droits des enfants toi tu penses qu'il faudrait changer quoi la violence les punitions toutes les
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sortes de violence donc le pédo pédocrinalité violence scolaire maltraitance violent psychologique violence physique enfin justement tout cela bah
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j'aimerais qu'ils s'arrête pour les femmes pour les hommes pour tout pour tout même pour les animaux en fait il faut nous laisser vivre comme on est on a le droit de se tromper de vivre en
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fait et j'aimerais bien qu'il y ait de l'égalité entre les filles et les garçons les que ça soit blanc jaune noir si tu veux mais en fait j'aimerais bien que ça on vive
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dans un monde où il y a pas de rage laissez les enfants pleurer ne tarissez pas leurs larmes elle lave elle désarme ce qui les fait chavirer
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laissez les enfants verser ces ruisseaux qui les apaisent et s'en vont noyer les braises de leur chagrin insensés laisser laissez-les
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[Musique] empêcher que l'on réprime cette rose est légitime ils ont des fleurs à arroser laisser les enfants pleurer avant qu'on les
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habille [Musique] laissez les enfants grandir ne renforcez pas les cases ne craignez pas les orages ni les torrents à franchir
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laissez les enfants gagner le droit d'étendre leurs ailes dans la lumière nouvelle d'une vie inventée laissez-les ils vont s'envoler ensemble un même ciel
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les rassemble ils ont des sommets à gravir laissez-les laissez les enfants grandir avant qu'il nous ressentent laissez-les
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[Musique] laissez les enfants pleurer Anne Sylvestre [Musique]
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dans son livre consacré au châtiment corporel de l'enfant Daniel Delanoë explique que même si les pratiques éducatives évoluent nous sommes toujours les héritiers et héritières de traditions anciennes
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notamment religieuses où l'enfant était considéré comme un être mauvais par nature qu'il fallait redresser notamment en le frappant ou en le punissant pour la sociologue Juliette reine qui
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travaille sur les questions de discrimination liées à l'âge la question de la domination adulte interroge la différence de traitement des adultes et des enfants un des éléments de la violence éducative
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ordinaire qui est pointé dès les années 70 par des militants c'est la question des formes d'interaction et je pense à un film qui s'appelle alerter les bébés
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qui est de 196 donc c'est un couple qui est en train de regarder la télé et il y a des invités qui arrivent et l'autre prend la femme la soie sur le canapé lui dit non bois pas ça c'est pas bon pour
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ta santé qu'est-ce que tu as fait sur tes ongles c'est quoi ce vernis à ongles après quand ils sont à table il lui dit mais pas tes coudes sur la table et il y a toutes ces interactions très bizarres et puis à la fin on voit le visage d'une petite fille qui dit vous aimeriez vous
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être traité comme ça et c'est en gros voilà la technique de renversement des rapports de domination où on montre comment des adultes seraient traités comme des enfants l'indignation que ça
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susciterait chez nous et justement dans cette petite séquence les interactions sont sous forme d'ordre de jugement de rappel au nord de non écoute des désirs des enfants et cette
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idée que c'est pour leur bien c'est leur qu'on sait à leur place ce qu'il faut pour eux et la façon dont ça se traduit par une un manque d'attention alors émotion leur expérience leur mal-être leur désirs leurs
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hésitation fait partie effectivement des violences éducatives ordinaires à la fois on constate une forme juridique de progression et en même temps enfin on a vu quand il y a eu les
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débats sur la fessée que beaucoup de personnes trouvaient que c'était une manière légitime d'éduquer les enfants un autre aspect c'est que beaucoup des
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adversaires de cette dénonciation des violences éducatives ornaires le font au nom du pouvoir des parents mais plutôt du pouvoir des pères c'est à dire que d'abord c'est beaucoup d'hommes en fait
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qui sont prennent à l'éducation positive etc et parfois avec un discours sur la perte de statut des pères dans l'éducation des enfants le Père serait celui qui pose
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les limites qui indiquent les règles les normes qui empêchent l'enfant d'être le roi etc [Musique] Marion qrk spécialise des droits de l'enfant
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c'est intéressé à la Suède qui a aboli les punitions corporelles et les humiliations en 1979 très active sur son compte Instagram elle s'étonne des débats récurrents en France autour de la fessée ou de la mise
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au coin pour elle éduquer un enfant sans violence qu'elle soit physique ou psychologique n'est pas une idéologie éducative qui relève du débat d'opinion ou de la morale c'est la loi portée par la Convention internationale des droits
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de l'enfant adopté par les Nations Unies en 1989 et ratifiée par 196 États dont la France elle rappelle qu'en France un enfant meurt tous les 5 jours sous les coups de
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ses parents alors qu'en Suède entre 2018 et 2021 seulement deux enfants sont décédés à l'argument du risque de faire des enfants rois elle répond qu'ils sont justement une catégorie d'êtres humains
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qui ont le moins de pouvoir dans notre société à Paris j'ai rencontré Elisabeth et claire du collectif SOS périscolaire il souhaite lutter contre les violences et maltraitance des enfants pendant la
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cantine les siestes ou à l'étude elles ont participé à former ce collectif après s'être rendu compte que leurs enfants subissaient des violences et maltraitance à l'école pour Elisabeth cela a commencé lorsque sa fille est
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rentrée en maternelle à l'âge de 3 ans quand elle est rentrée elle avait bon bah comme je pense comme tous les enfants quand ils arrivent à l'école un petit peu de difficultés à y aller le matin c'était difficile elle pleurait etc etc et trois semaines après elle me
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dit je veux plus y aller je lui dis mais qu'est-ce qui se passe elle me raconte que l'animatrice qui s'occupe de la Petite Section donc des enfants qui ont à partir de 2 ans et demi les amenés et leur a dit si vous continuez de pleurer
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je ferme la porte à clé et vos parents ne pourront plus jamais venir vous chercher et elle leur parlait du loup qui allait les dévorer d'une sorcière et de tout un tas de choses pour leur faire peur pour qu'ils arrêtent de pleurer
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et donc quand moi j'ai essayé d'aller en parler avec donc la responsable des animateurs à l'école elle m'a dit oh mais non mais c'est pas vraiment ça oui vous savez elle n'a que trois ans donc
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ce que elle a dû inventer ou etc etc elle voulait pas croire et puis au fur et à mesure de du temps on a commencé à avoir plus de remontées puis d'autres parents qui commençaient à
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dire bah voilà ce qui s'est passé mon fils de 3 ans a fait une bêtise je me souviens plus quel bêtise et il a été isolé tout seul dans l'escalier de l'école et puis ma fille me disait il nous hurle tout le temps dessus à la
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cantine était un moment mais une épreuve vraiment très difficile pour elle et nous hurle dessus il nous force à manger voilà il y avait tout un tas de choses comme ça on a eu des épisodes aussi on
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nous a raconté un jour un animateur c'était l'animal l'anniversaire d'un animateur les autres animateurs décident de lui souhaiter son anniversaire donc ils installent une table dans la cour ils mettent un goûter des bonbons des
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gâteaux il réunissent tous les enfants pour chanter joyeux anniversaire à cette animateur tous les enfants chantent et après leur disent ah vous touchez pas la table vous touchez pas au bonbon gâteau c'est pour nous et il y avait mais on avait constamment des histoires comme ça qui arrivaient
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mais complètement hallucinante [Musique] un jour il y a une il y a aussi une histoire une petite fille qui était dans la cantine qui a qui a un toc où elle se touche elle se touche les
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parties intimes quoi un animateur va la voir elle était plus long que les autres à manger à la cantine elle lui dit bon tu finis ton assiette au lieu de te tripoter tout le temps voilà des choses d'humiliation comme ça puis il y a eu un épisode aussi où il y
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avait un petit garçon qui a une vie enfin difficile dans sa vie personnelle avec un papa qui battait sa maman qui est parti etc etc et donc il pleurait beaucoup à l'école et il y avait une
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animatrice périscolaire qui réunissait les autres enfants dès qu'ils voyaient ce petit garçon pleurer elle réinitait les autres enfants elle l'emmenait autour de lui et les faisait chanter machin est un bébé c'est un bébé c'est un bébé c'est un bébé elle les a entraînaient à humilier ce gamin
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il y avait deux enfants différents qui nous avaient raconté ça mais ce gamin l'avait pas raconté à sa maman donc bon j'y étais lui dire peut-être que vous devriez aller en parler pour que ça s'arrête et donc elle a été en parler la première chose qu'on lui a dit c'est votre enfant ment
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et systématiquement c'était ça c'était la remise en question de la parole de l'enfant à force de persévérance Elisabeth et d'autres parents ont réussi à faire changer certaines pratiques la mobilisation fut pourtant difficile car
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une partie des parents d'élèves n'estimait pas nécessaire ou souhaitable de se mobiliser c'est aussi ce qui s'est passé dans l'école primaire de Claire elle faisait partie des parents d'élèves élus qui avaient été sollicités après un incident
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à la cantine [Musique] sur l'animateur qui a envoyé un verre d'eau au visage d'un enfant à la cantine et qui ensuite l'a obligé à essuyer le sol donc là c'était vraiment lié la
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violence physique psychologique à de l'humiliation entre temps on avait appris d'autres choses donc par exemple une tape qui a été donnée à un enfant il y avait une classe Ulysse donc en plus un enfant qui était handicapé on s'est rendu compte que le responsable du
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périscolaire avait mal identifié cet enfant donc en fait il avait interrogé mais ce n'était pas le bon enfant enfin il y avait il y a rien qui allait et qu'ensuite la petite fille qui avait été témoin de la tape en fait c'est fait mettre la pression par les deux
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animateurs en question dans la cour donc va se faire mettre la pression quand on est un enfant par des animateurs ça veut dire qu'on est en pleine récré et que d'un coup il y a deux adultes qui s'approchent de vous et qui de leur hauteur vous disent pourquoi tu en as parlé pourquoi tu as dit ça tu es une
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menteuse et en fait comme rien ne bougeait parce que justement les parents et lui n'arrivaient pas à se mettre d'accord et que la directrice regarde un petit peu ailleurs et bien il y a il y a un parent qui a appelé le 119 pour faire état d'un signalement que des enfants
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étaient en danger dans cette école et là évidemment en fait ça a bougé alors par contre ça n'a pas bougé dans le sens qu'on voulait parce que le c'est le responsable qui a été viré alors que les deux animateurs problématiques sont
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restés la partie enfin les parents délégués qui faisaient partie des défenseurs en fait des enfants et qui voulions taper du point sur la table nous avons été victime d'une campagne de dénigrement de
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la partie des parents élus qui eux ne voulaient pas faire de vagues c'est-à-dire qu'en fait il y a une lettre qui nous mettait en cause en disant que nous avions fait virer le rêve et que nous étions une menace parce que dorénavant nous pourrions essayer de
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faire virer des profs au moindre problème ils ont pu dire vous allez trop loin on va pas en faire tout un plat en gros c'était ça que ça voulait dire c'était on va régler ça entre nous on va essayer de pas faire de bruit
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les mots ont beaucoup choqué c'est presque ça en fait qui a créé dissociation des deux sous-groupes c'est que nous on a parlé immédiatement de violence et de maltraitance et là ils ont crié au scandale comment mais non
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mais c'est pas ça des violences c'est pas ça c'est-à-dire qu'en fait il faut tabasser un enfant pour qu'on puisse parler de violence faut secouer un enfant et la sommet contre un mur pour qu'on puisse plusieurs fois pour qu'on puisse dire qu'il y a maltraitance les gens ont du mal à utiliser ces mots
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pour ce qu'ils sont pourtant mettre la pression sur une petite fille enfin tout ça ça participe de la violence qu'elle soit physique psychologique la violence je pensais pas effectivement qu'il fallait redéfinir le mot parce que pour moi de la violence on
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sait ce qu'on sait c'est si on nous le faisait on aimerait pas donc les enfants ils savent bien quand ils reçoivent de la violence ou quand il reçoit votre chose un enfant qui était écrasé dans son lit pour dormir parce que la sieste c'est encore autre chose alors qu'à la cantine la sieste enfin voilà s'il les
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enfants sont systématiquement menacés je vais te prendre ton doudou tu restes dans ton lit tu bouges pas tu parles pas enfin la sieste c'est un moment qui est très cruel les enfants se retrouvent seuls dans un dortoir immense en début d'année scolaire vous imaginez les il y en a ils ont 2 ans et demi et ben non
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visiblement il faut redéfinir les mots et un peu à l'image des féministes qui Martel certains mots et bien les répéter [Musique] c'est à dire qu'à la base on partait pas
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en se disant on va faire un groupe de parents on pensait tous qu'on était des cas isolés mais tous les parents qui nous ont qui nous ont écrit se sont dit on est un cas isolé c'est juste dans mon école qui a un problème avec un animateur et en fait on s'est rendu compte que pas du tout que c'était un
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problème du système et que c'était le cas dans énormément d'école et donc c'est comme ça qu'on s'est rencontré avec un certain nombre de parents du collectif et on a dit bon ben voilà on va essayer de faire bouger des choses on peut pas laisser tous ces
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enfants en souffrance on parlait de la sieste tout à l'heure il y a une petite fille qui était maintenue de force elle en avait des bleus sur les bras maintenu de force pendant la sieste par une animatrice pour revenir sur les cantines on a eu
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pas mal de témoignages de où les équipes font entre guillemets comme elles peuvent avec des enfants dès qu'ils ont terminé de manger ils doivent être la tête dans les bras et attendre que tous les autres aient terminé de manger donc ça peut durer un quart d'heure 20 minutes 25 minutes que avec la tête dans
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les bras et on a voilà c'est la cantine c'est un temps qui est vraiment qui est vraiment compliqué à gérer pour les pour les équipes ce système de périscolaire en particulier à Paris est extrêmement opaque et en fait à chaque fois qu'on
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tirait un fil sur un sujet qui touchait au périscolaire il y avait une pelote à dérouler derrière donc que ce soit le statut des animateurs que ce soit leur formation que ce soit les horaires que ce soit le
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nombre d'enfants par animateurs prévus ou réels à chaque fois qu'on tirait un fil on tombait sur une aberration si ça mais en fait il y a rien qui va c'est le système entier qui est comme ça et donc ça faisait sens avec tous les
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témoignages qu'on recevait parce qu'évidemment si on n'est pas formé si on est payé au lance-pierre si on n'a pas de contrat qu'on n'a pas de congés payés et que ça dure pendant des années c'est tellement difficile comme travail c'est tellement précaire c'est tellement
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ça manque tellement de reconnaissance et pas seulement au niveau de l'argent de reconnaissance de à tout niveau bah dans une situation de crise quelqu'un qui n'est pas formé il va revenir aux méthodes à l'ancienne comme on
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appelle ça souvent on nous dit ça endium et cette cette responsable elle était un peu à l'ancienne enfin vous voyez bah non non vas-y raconte balancienne bah voyez les enfants ils doivent se terre à table ils ont aucun droit parce que
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souvent on leur demande par exemple de le bruit visiblement on apporte pas de solution aux animateurs et animatrices pour le bruit et la cantine la solution alors moi j'ai entendu un truc non c'est c'est aberrant
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des animateurs qui pour en gros faire comprendre aux enfants faisaient plus de bruit que donc tous les midis à la cantine ils prenaient des barils et des trucs et ils tapaient ils tapait pour faire plus de bruit que les enfants pour un leur
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montrer à quel point c'était désagréable et de avoir en fait et c'est là où on en revient à la domination pour avoir pour le dessus en fait c'est toujours ça on est toujours dans
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cette espèce de dualité de deux rapports de force entre l'adulte et l'enfant c'est un moindre mal un enfant à qui on force de mettre sa tête dans ses mains genre pour revenir au calme bon bah mais il y a tellement mieux à
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faire les enfants méritent tellement mieux il y a une animatrice qui disait bah mes petites collègues elles savent pas faire elles jurent alors que moi le midi pour qu'il fasse pas de bruit bah ceux qui ont fini je leur fais chanter une petite chanson je les éloigne des tables je les
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mets dans un coin donner des livres donc organiser un petit jeu voilà il y a des choses à faire parce que c'est très c'est complexe c'est pointu mais on en revient à ils sont pas formés ils ont pas les réflexes ils sont dans le ils
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sont dans l'urgence ils sont pas nombreux manque de moyens on en revient quand même au manque de moyens je donne un exemple précis les petits en fait vont évidemment les plus petits besoins d'être changé d'accord ça arrive
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normalement ils ont ils ont pas de couches mais ils ont des accidents donc normalement les personnes qui faisaient ça sont les Atsems qui elles normalement sont diplômés de petit enfant donc elle peuvent le faire les animateurs qui n'ont pas de diplômes sinon il n'est pas
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prévu qui change les enfants et donc en réalité ce qui s'est passé c'est que les Atsems on leur a un moment dit bah maintenant vous allez faire de l'animation bah ça les a pas toutes ravis bon alors d'accord mais on vous enlève le change vous n'avez plus à
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faire sur les temps périscolaires donc c'était plus les atsemets mais du coup c'était plus personne vu qu'il y a eu plein de problèmes ils ont dit oh là là alors vous voyez la logique on va mettre des gens qui s'appellent des renforts pour justement pouvoir changer
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les petits et en fait de moins en moins ils font venir ces personnes là parce que ça coûte de l'argent et donc aujourd'hui personne sur le papier n'est en charge du change des enfants ce qui donne lieu à on va dire une catégorie
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tristement de témoignages que l'on reçoit qui est que les enfants sont très souvent laissés souiller dans leurs vêtements ou changer à l'arrache au milieu d'un couloir laissez tout nu dans
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le couloir le temps que quelqu'un s'y colle en gros c'est ça et on nous a rapporté à des animateurs qui jouent à chifoumi pierre feuille ciseau allez qui c'est qui va se taper de changer le petit machin oh non moi j'ai pas envie oh non vas-y toi oh non
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il me saoule ah mais ça pue on est sur et l'enfant pendant ce temps-là il est dans sa merde rien n'est prévu voilà c'est comme une fiche de poste c'est écrit personne n'est responsable du change des enfants le mercredi et les vacances scolaires
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l'enfant qui pleure au fond du puits sans qu'on veuille longtemps l'enfant qui pleure avait promis de garder le cœur tendre
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l'enfant qui pleure avec hardé tous les soleils tous les étés goûter l'eau de tous les ruisseaux voler avec tous les oiseaux elle le savait t'aimer mes cigarettes
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elle pouvait t'aimer si vrai que l'amour même le plus fou devait fleurir assez genoux [Musique]
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nous avons chacun notre puits ou meurt un enfant tendre nous l'entendons pleurer la nuit sans jamais bien comprendre mais nous abandonnons l'enfant nous
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faisons trois pas en avant on nous décore on nous dit oui maintenant vous êtes guéri et nous découvrons le bonheur une étagère pour le cœur le vent se
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calme et les été reconsidés [Musique] l'enfant qui pleure avait promis de garder le cœur tendre
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aussi s'il vous plaît murer le puits je ne veux plus l'entendre l'enfant qui pleure avait promis de garder le cœur tendre
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aussi s'il vous plaît mur et le puits je ne veux plus l'entendre l'enfant qui pleure au fond du puits Anne Sylvestre
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[Musique] sur la page Instagram du collectif SOS périscolaire les nombreux témoignages d'enfants de parents mais aussi d'animatrice et d'animateurs sont
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accablants beaucoup racontent leurs conditions de travail dégradantes le manque cruel de personnel et de formation la souffrance aussi de ne pouvoir s'occuper correctement des enfants ces témoignages ressemblent à ceux des
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personnels d'epad dénonçant le manque de temps pour prendre soin des résidents et résidents âgées l'institution en elle-même n'est-elle pas violente d'autant plus que les enfants ont bien peu de moyens de
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dénoncer les dérives comme ce fut le cas pour Ilona 10 ans [Musique] j'ai rencontré une maîtresse que j'aimais pas du tout hyper autoritaire qui avait tapé un ami à moi sans faire
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exprès il avait dessiné sur sa table et du coup bah elle l'a crié dessus et elle lui a dit que bah il a fait exprès et elle l'a tapé j'étais en choc un petit peu ça m'a
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beaucoup enfin j'ai ça m'a fait rappeler des mauvais souvenirs avec parfois les enfants ou plein de trucs j'avais trop peur chaque fois je croyais imaginer ça imagine elle fait ça
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j'arrivais plus à la regarder je levais plus loin et plus elle doit pour répondre aux questions je faisais plus rien j'en parlais beaucoup à mes copines mais personne ne croyait ce qui veut dire qu'après j'ai commencé à pleurer
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dans cette école j'étais coincé au lit je voulais plus partir j'ai été convoquée par le directeur qui au lieu de parler à la maîtresse il a disputé les enfants le courage j'ai dit
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à ma mère elle a dit non mais n'importe quoi c'est pas possible ça ça se peut pas et du coup ensuite on a été voir la mairie pour tout leur expliquer ensuite on a du coup on a été convoqué dans le bureau mais ils m'ont posé une tonne de
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questions on se prenait dans le comment expliquer un détective en gros il disait quel jour quelle heure c'était quand le midi le soir quelle heure et tout il disait tout ça du coup j'ai commencé à trembler à
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pleurer ma mère m'en met dans le couloir et j'étais dans une autre classe et en plus le pire c'est que la maîtresse elle disait non mais c'est pas vrai j'ai jamais fait ça hein si on croit pas évidemment bah comme on
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va faire des choses c'est pour ça justement c'est fini maintenant on a changé d'école mais ça me rappelle bah c'est souvenir là [Musique]
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en tout Ilona aura raté deux mois de cours il lui était impossible de rentrer dans l'enceinte de l'école encore moins dans sa classe ce qui m'a frappé dans cette histoire c'est qu'Ilona et du changer d'école et
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que la maîtresse soit restée sans accompagnement particulier on a dit à sa maman que sa fille souffrait de phobies scolaires alors même qu'elle poursuit aujourd'hui sa scolarité sans problème dans un autre établissement on lui a expliqué qu'il
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aurait fallu qu'Ilona soit plus forte qu'elle était trop fragile [Musique] tout cela fait écho à ce que des femmes victimes de violence ont pu me raconter à la façon dont leur parole est sans
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cesse remis en cause les faits minimiser et la culpabilité inversée pour l'anthropologue Dorothée du SI qui a travaillé sur l'inceste et les violences sexuelles ce qui fait pourtant
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la spécificité de la domination adulte c'est que nous avons tous été des enfants passant de la catégorie de dominés à dominants et cette domination s'exerce en premier lieu au sein de la famille
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le déni de justice vis-à-vis de la violence on s'en impecte on est socialisé tout ça on intériorise la baigne la punition et le l'absence de soutien qui est une anime on n'a pas de
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les enfants n'ont pas de soutien quand ils viennent dévoiler ou dire qui subissent des violences bon dans mon travail sur l'inceste ça a été moteur de comprendre qu'il fallait
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politiser ces questions et que sur la violence sexuelle si on se limiter à y voir du pathologique et donc un médicaliser la question on comprenait rien en fait alors inversement la j'ai
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envie de faire un pas de côté et de dire on comprend pas comment l'exercice de la domination dans la famille ou des adultes sur les enfants en général c'est à dire dans toutes les sphères de la vie sociale perdure si on prend pas en
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compte la psychologie et la dimension psychologique de qu'est-ce que c'est intérioriser tant qu'on n'est pas revenu aux violences qu'on a soi-même subies ou d'ailleurs qu'on a infligé à d'autres en fait on n'arrive pas à déjouer le
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mécanisme on n'arrive pas à en sortir on les reconduit on se positionne en rapport de force ou en rapport de domination avec autrui donc quand on devient enseignant on rejoue sur cette scène de
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de l'école ou de la classe des rapports de domination mais du coup là qui sont on est on peut devenir le bourreau bon dans la famille pareil on devient parents et on tant qu'on n'a pas
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déconstruit la violence qu'on a ressenti on l'a fait ressentir à d'autres c'est comme ça on rationalise après coup et on légitime parce que sinon on a une mauvaise image de nous-mêmes des attitudes qui sont des
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attitudes de domination et qu'après on les légitime en disant mais c'est normal c'est de l'éducation une fois qu'on a fait un ménage intérieur on voit moins les enfin on change quand même de point de vue sur y
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compris sur les l'éducation ordinaire et qui peut peut-être se passer de de contraintes ou de ou de bonnes musiques ou de ou d'imposer des haricots verts on n'est pas obligé de supposer a priori
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que les goûts des enfants sont des goûts qui sont moins bons que les goûts des adultes que que leur désirs sont moins importants que que leur sentiment sont sont moins affectés enfin
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voilà c'est ça on n'est pas obligé de les subalterniser pour nous aider comme adulte à être pas trop en lutte avec nous-même pas enfin à savoir dire ses limites il
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faut que petit on les a entendus on n'est plus les exprimer et elles aient pu être entendues disons que si ça se passe pas comme ça c'est là qu'on intériorise de la contrainte et un rapport de domination comme quelque chose qui serait bon pour nous et en
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l'occurrence non c'est pas bon et après quand vient pour les filles par exemple puisque parlant de la violence de genre quand on vient le moment de dire non à une avance sexuelle par exemple ou un
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gars qui force un peu trop la main et ben cette fille comme tous les enfants aura intériorisé qu'un truc qu'elle déteste finalement elle cède et après en plus il faut qu'elle se raconte que ça lui a plu
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[Musique] je me suis dit qu'au-delà de ce questionner sur l'efficacité ou la nocivité de certaines pratiques éducatives il s'agissait avant tout de
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prendre conscience de notre position de pouvoir en tant qu'adulte finalement ces questions interrogent la notion d'autorité quelle relation voulons-nous entretenir avec nos enfants
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pour Claire militante féministe la discrimination envers les enfants et le miroir du sexisme l'adultisme le miroir du patriarcat qui impose le pouvoir des pères sur les mers et les enfants
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c'est pourquoi claire a voulu créer le collectif enfantiste de lutte contre les violences faites aux enfants elle veut notamment mettre en avant la question des violences vicariantes que les ex-conjoints exercent sur leurs
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enfants pour atteindre les mers après les séparations claire en a été victime après avoir subi des violences psychologiques et économiques de la part du père de sa fille on a eu beaucoup de violences sur la
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santé de ma fille et son hygiène il reprochait avec ma fille soit sale elle me disait que quand elle arrivait chez lui fallait qu'elle prenne sa douche parce qu'elle était sale
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disait que j'avais pas chez le médecin alors que j'y allais j'ai toujours un problème sur les médicaments il pensait que je donnais pas c'est traitement aussi il me rapprocher souvent de pas lui donner son traitement et la petite se croyait tout le temps malade
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je me souviens un jour à la maternelle d'un parent qui lui dit comment tu vas Elena et elle répond bah je suis malade et donc il lui dit bon et qu'est-ce que tu as dit je sais pas et donc le parent me regarde il me dit bah qu'est-ce
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qu'elle a je dis rien elle est pas malade une fois je vais acheter une paire de chaussures qu'elle adorait elle était trop contente de ses chaussures elle est partie chez son père avec ses petites belles petites chaussures et quand elle est revenue elle m'a dit maman je peux les mettre les chaussures mais je dis
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bah pourquoi on vient de les acheter tu les adorais on dit non papa il m'a dit qu'elle était trop moche puis c'était aussi tout le temps des problèmes sur les heures enfin on avait convenu en fait un système de garde mais ça allait
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jamais je pouvais pas récupérer ma fille quand je devais la récupérer quand il rentrait de vacances moi il devait la ramener à telle heure il l'a ramenait pas quasi tous les jours en fait il y a un souci
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des fois il ramenait la petite il était bourré en voiture et après c'est mis il a retrouvé quelqu'un et là ça s'est empiré il voulait plus me ramener la petite fallait que j'aille la chercher
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chez lui des fois sur le en fait il laissait la petite à l'intérieur c'est un appartement il est c'est la petite à l'intérieur il fermait la porte et il mettait la pression sur le palier et moi j'arrivais pas à me défendre les banques donc ça a été une horreur je me
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faisais insulter au téléphone et puis moi ma fille va récupérer dans des états où tu enfin elle était très nerveuse elle pleurait beaucoup généralement elle se déchargeait en fait
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sur moi donc je savais que les deux premiers jours c'était toujours compliqué elle me parlait surtout de ce qu'il racontait à la maison parce qu'il parlait de moi en mal
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et de toutes les fins les violences psychologiques qui pouvaient lui faire le fait qu'elle était sale moche par exemple il y a un jour il lui a fait peur parce qu'il racontait des histoires
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qui font peur il faut lui faire voir des films aussi qui sont pas de son âge elle voulait pas aller chez son père elle hurlait il y a des fois où j'ai fait elle était dans mes bras elle s'accrochait elle voulait pas partir j'ai dû la mettre dans la
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voiture lui mettre la ceinture donc dans la voiture de son père et elle lui enlève attendait les bras vers moi et il y a les enfants qui pleurent parce que ils ont pas envie d'aller quelque part ça
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mais il y a les pleurs d'un enfant qui souffre et moi en plus j'étais très stressé parce que moi j'avais peur qu'il me fasse du mal rien que le regard en fait
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il a un regard noir et alors ça je pense que je pense que il y a peut-être que les victimes de violences conjugales qui peuvent comprendre ce que je dis mais rien qu'un regard
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ça vous immobilise et ce regard là c'est il est terrifiant et moi ce regard là il fait écho au regard de ma mère quand j'étais petite donc je pense qu'il y a aussi des choses
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qui se répètent en fait dans ta vie moi je l'ai pas eu de père et ma mère elle travaillait et elle avait trois enfants seuls et donc tu es un peu voilà j'étais surtout avec mes sœurs en fait
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et donc je me sentais très seul et pas aimé il y a eu beaucoup de dénigrement que j'étais bête
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que enfin en gros que j'étais pas belle que j'y arriverai pas souvent même comparé à mon père me disait que j'étais comme mon père alors qu'elle disait que mon père était pas quelqu'un de bien que forcément on
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fait le rapport et après quand j'étais adolescente par contre là tu le prends vraiment pour toi et là tu t'aimes pas toi même quoi comme j'avais 15 ans je pensais que
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j'étais nul et que je servais à rien et donc à 15 ans j'ai eu mon premier amour et j'ai été victime de violences conjugale à 15 ans et en fait
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lui aussi il m'a dénigré mais pour moi c'était normal parce que c'était ce que j'avais vécu enfin c'est pareil il m'a jamais frappé mais c'était des violences psychologiques et sexuelle
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je pense que si on m'avait donné la confiance et l'amour quand j'étais jeune je l'aurais pas été victime de lui on se conjugale comme ça aujourd'hui je me sens plus responsable parce que aucune femme n'est responsable des violences qu'elle subit et aucun
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enfant n'est responsable des violences qui subit aussi mais même si je ne suis pas responsable si on m'avait appris à m'aimer ici j'avais appris les choses autrement ça m'a apporté de la confiance et de
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l'amour je pense que quelqu'un qui me dénigre non ça passe pas j'aurais compris que c'était pas normal ce que je
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vivais [Musique] pourra-t-on un jour vivre sur la terre sans colère
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sans mépris [Musique] sans chercher ailleurs qu'au fond de son cœur la réponse au mystère de la vie dans le ventre de l'univers
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des milliards d'étoiles naissent et meurent à chaque instant où l'homme apprend la guerre à ses enfants je suis trop petit pour me prendre au sérieux trop sérieux pour faire le jeu des grands
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assez grand pour affronter la vie trop petit pour être malheureux verra-t-on enfin les êtres humains rire aux larmes de leur peur enterrer les armes
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écoutez leur cœur qui se bat qui se bat pour la vie je suis trop petit pour me prendre au sérieux trop sérieux pour faire le jeu des grands [Musique]
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assez grand pour affronter la vie trop petit pour être malheureux [Musique] la croisade des enfants
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Jacques Higelin Dorothée du SI m'a expliqué que le concept de domination adulte permettait aussi de penser la violence des femmes les mères sont aussi nombreuses que les pères à exercer des violences physiques
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ou psychologiques pour Juliette renne cette constatation s'explique aussi par le fait que les mères sont celles qui s'occupent le plus souvent de leurs enfants on ne doit pas non plus oublier le
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nombre important de mer célibataires nombreux entre elles occupent aussi des travaux précaires et peu reconnus pour changer les pratiques il faudrait revoir toute l'organisation familiale et
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son articulation avec le travail salarié le partage des tâches parentales et domestiques limites aussi les formes de violence éducatives le pétage de plomb lié à la
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charge mentale et la responsabilité matérielle de s'occuper dans plusieurs enfants petits à la fois et aussi propice à des formes de violence d'un
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point de vue féministe la critique de l'imposition aux maires d'une relation privilégiée d'office par défaut aux enfants mais il y a aussi
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toutes les réflexions féministes depuis les années 70 et puis aujourd'hui queer sur des formes de famille alternatives ou les enfants sont
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d'autant plus protégés des violences que ils ont plusieurs adultes référents ça veut dire aussi possible confidente dans un cercle plus large d'adulte
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et la difficulté encore plus grande des enfants par rapport aujourd'hui où on en est la situation des femmes c'est l'absence d'un tiers-lieux en fait entre l'école et la famille c'est à dire que
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quand on dénonce les violences éducatives il y a une forme de balancier entre certains qui vont plus insister sur l'école comme lieu de violence et la famille comme
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lieu de protection mais quand on sait que la maison peut être aussi le lieu de violence intrafamiliale et de violences éducatives l'école parfois apparaît comme le lieu refuge ou les ou les
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enfants auraient une écoute et ce que n'ont pas les enfants c'est c'est un tiers-lieux c'est ce que j'évoquais tout à l'heure l'absence de capacité juridique des
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mineurs le fait qu'ils doivent avoir un représentant légal et que ils peuvent certes aller déposer plainte au commissariat mais tout concourt à ne pas leur donner cette idée ce pouvoir le fait de savoir qu'ils peuvent le faire
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et donc c'est là un ensemble de contraintes légales et institutionnelle et organise nationale qui crée de l'impuissance et de la qui les renforce dans un statut de
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victime silencieux et c'est une des formes qui est dénoncée dans la domination adulte c'est le fait que on présume de façon un peu standardisée que un enfant de tel âge
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est capable ou pas de faire certaines choses et en présumant ces incapacités on contribue à les produire et c'est la même chose avec le sexisme
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au 19e siècle les femmes bourgeoises étaient présumées incapables d'un certain nombre d'efforts physiques et comme on les empêchait de réaliser le moindre effort physique elles étaient finalement assez faibles physiquement et
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il en va de même on peut le montrer assez facilement pour les enfants c'est à dire que si on leur apprend pas ou si on les laisse pas se débrouiller dans la ville prendre les transports publics à 10 ans et ben effectivement le jour ils vont se retrouver à devoir le faire ils
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vont être complètement perdus et toutes les formes de dépendance qu'on crée de ce type là en termes d'orientation de débrouilles d'US de l'argent etc créer
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des incapacités qui sont d'autant plus visibles que dans d'autres sociétés des enfants du même âge n'ont pas du tout ces incapacités parce qu'ils sont pour des nécessités sociales ils sont conduits à devoir se débrouiller tout
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seul par exemple sur la propreté les enfants aux États-Unis on découvre beaucoup plus tard que dans des pays d'Afrique ou on va pas acheter un des couches jetables pendant 4 ans
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c'est là où on peut parler d'agisme au sens où on contribue à produire des incapacités qu'on attribue ensuite à la nature des enfants dans nos sociétés il y a quand même une
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forme dans certains domaines de régression dans la danse powerment ou dans la dans la façon dont on pourrait en pouvoir et donner en
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capacité les enfants par rapport à d'autres époques et d'autres sociétés [Musique]
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la cause des enfants est encore peu prise en compte par les combats féministes qui se sont construits autour des luttes pour le droit de ne pas être mère aujourd'hui claire utilise ses connaissances d'activistes féministes au
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service des droits des enfants ces derniers participent au rassemblement quel organisme régulièrement claire a aussi appris à sa fille à se défendre et l'accompagne pour qu'elle puisse vivre le plus librement possible
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[Musique] j'ai appris à ma fille ses droits qu'il est interdit de frapper les enfants aujourd'hui à la 9 ans s'il se passe
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quelque chose assez quoi faire elle connaît le 119 j'ai toujours fait de la prévention à ma fille à partir du moment où on était en âge de comprendre sur les violences en
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particulier les violences sexuelles le consentement que personne n'a le droit de toucher ses parties intimes que son corps lui appartient jamais obligé à faire de bisous un adulte n'a pas le droit de lui dire
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enfin qu'elle est bête c'est l'estime qu'il y en a le doute ne la respecte pas la loi de le dire elle a le droit de répondre aux adultes donc elle a le droit de parler et ça les adultes ils ont du mal à se
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dire qu'un enfant a le droit à la parole pour eux c'est un enfant qui est mal éduqué mais elle a le droit de dire ce qu'elle pense dans le respect d'autres oui mais un enfant il a le droit il a le droit de
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penser en fait elle a le droit d'avoir un avis on veut éduquer les enfants comme des militaires mais c'est pas des militaires en fait c'est des êtres humains à part entière
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mais moi je pense que c'est un échange en fait je pense que nous en tant qu'adulte on peut apprendre des choses à l'enfant comme l'enfant peut apprendre des choses en tant que adultes mais au-delà de l'éducation je pense que ce
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qui prime c'est la confiance et l'amour on m'a dit une fois que j'étais extrémiste c'est parce que je lui donne pas de fessée je la puni pas je fais pas de chantage pas de menaces enfin moi je m'aperçois quand même qu'il
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y a une problématique dans c'est que en fait ce qui se passe à la maison dehors c'est pas comme ça ma fille m'a demandé une fois mais vraiment pourquoi il y a qu'ici qui a de
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la gentille pourquoi dehors c'est tout le temps méchant là du coup c'est comment pouvoir parce que faut quand même un que les enfants puissent vivre en société j'essaie de expliquer en tout cas à ma fille que
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dehors il y a bah il y a de la violence il y a des gens méchants qui ça là on aura toute sa vie et qu'il faut apprendre en fait à se protéger apprendre à se défendre et puis
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apprendre à vivre au milieu de ces gens d'ailleurs ma fille me fait rire aussi parce que du coup souvent je l'explique un enfant violent et elle le lit dans les livres aussi c'est peut-être un enfant qui vit des choses chez lui comme
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elle le comprend des fois elle me raconte elle dit écoute moi j'ai vu un élève tapé un autre donc j'ai été le voir et je dis qu'est-ce qui se passe dans ta maison et du coup la fille lui a dit bah c'est
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vrai tu as raison ma mère me tape et donc elle lui a dit mais tu sais c'est pas normal tu sais que tu peux appeler le 119 elle parle aux élèves
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et elle leur dit ce qu'il faut faire et du coup c'est marrant parce qu'aujourd'hui du coup elle est devenue copine avec cette fille qui au début était plutôt violente est-ce que tu aimerais faire changer quelque chose oui j'aimerais que il y
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ait plus de patriarcat donc j'aimerais que les femmes et les enfants puissent vivre libre et ne vivent plus de violence déjà ça veut depuis très longtemps que tout le monde essaye de se battre pour
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ça ma mère elle a dit dans 50 ans c'est fait c'est réglé je peux te dire aussi tout ce que j'aimais les trucs que j'ai mis j'aime beaucoup chanter d'ailleurs
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je vais peut-être participer à The Voice bientôt du coup j'adore créer les histoires j'adore parler en anglais j'adore la grammaire mais par contre je déteste les maths ça me donne ma tête
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les chiffres mais tu en as décidé toi aussi ne cherche pas à comprendre moi je sais depuis longtemps qu'un jour se défait le
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temps que l'amour change de camp mais tu t'es trompé de page le tendre n'a pas changé il m'a pris qu'un peu de large il a voulu voyager
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[Musique] va déplie les biens des ailes ma chérie il faudrait que tu essayes toi aussi
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que sais-tu donc de mes ailes de qui me les a coupé qui a piégé l'hirondelle pour la mettre au poulailler
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moi la vie tu peux me croire je ne l'ai pas demandé c'était ma plus belle histoire ne va pas me l'abîmer c'était un podcast à soi de Charlotte
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bien-aimée réalisé par Arnaud forest qui en compose aussi les musiques originales [Musique] comme souvent cet épisode amène bien d'autres questions notamment autour de
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l'articulation entre domination adultes et socialisation jeanrée comment éduquer des garçons féministes ce sera le thème du prochain épisode merci à daliborca milovanovitz à Hazel à
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Frédéric collaboration Sarah Bénichou lecture des textes Emma bretonne et Jeanne Coloma un podcast à soi et produit par Arte Radio vous pouvez le réécouter sur toutes les plateformes de podcast et sur
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le site Arte Radio.com écrivez-nous à l'adresse un podcast à soi à d'art et France.fr sur le facebook d'arther radio l'Instagram Charlotte bien-aimée ou Twitter un podcast à soi
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vive la radio vive les podcasts vive la révolution féministe [Musique] moi je t'ai laissé les ailes ma chérie
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mais je peux lisser les tiennes moi aussi ça ne se fait pas si vite déjà tu ne comprends plus tu as l'âge de la fuite
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moi celui du déjà-vu mais tu restes celle où je t'ai fait marcher mais pourquoi toujours te taire il le faut pour t'écouter
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[Musique] mais oui j'ai toujours mes ailes ma chérie mais tu as ouvert les tiennes sur ma vie
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et s'il faut que je revole laisse-moi m'habituer ne dis pas de choses folles tu as toujours su volé mais tu fais de la Volti tu pourras
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voler plus bas et si je prends le vertige je volerai avec toi [Musique] et nous garderons nos ailes
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[Musique] ma chérie Anne Sylvestre
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