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public sénat en partenariat avec le magazine historia vous présente il était une loi quand le sénat écrit l'histoire [Musique]
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là il [Musique]
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madame mademoiselle monsieur bonsoir la plus grande manifestation depuis la libération a eu lieu aujourd'hui à paris nous sommes en 1984 la france se déchire la gauche au pouvoir vient de rallumer
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la guerre scolaire en honorant une promesse de françois mitterrand la mise en place d'un service public unifié et laïc de l'éducation nationale alors pour ses partisans cette fois ci c'est la bonne c'est la fin d'un combat de plus d'un siècle pour mettre un terme à
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l'emprise de l'église sur les écoles mais pour ses opposants en inverse est une atteinte insupportable à la liberté d'enseignement quand ce n'est pas à leur liberté tout court de janvier à juillet des manifestations monstres se succèdent
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des manoeuvres parlementaires aussi déclenché la plus grave crise politique du septennat et c'est ici au sénat que sera donné le coup de grâce qui provoquera la chute du gouvernement comment les catholiques ont ils réussi à
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faire essayer le pouvoir pourquoi les laïcs ont ils perdu la guerre scolaire et comment la gauche at elle fini par abandonner un de ses ministres les plus loyaux et les plus ouverts c'est l'histoire que nous allons vous raconter dans les têtes humour
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[Musique] je mais pour comprendre les ressorts de cette bataille il faut d'abord nous
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replonger dans notre passé au 19e siècle dans la france de 1850 plus précisément à une époque où la république n'est encore qu'un concept fragile et où l'accès à l'enseignement n'est réservée qu'à quelques-uns souvent les plus fortunés bonjour bruno fuligni bonjour
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vous êtes spécialiste de l'histoire parlementaire nous allons revenir avec vous sur les racines de cette guerre scolaire et cette histoire elle commence en 1850 par un projet de loi porté par un homme alfred de fallou ministre de l'instruction publique ont dit pas
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encore ministre de l'éducation à l'époque fallou résume son projet politique de la façon suivante dieu dans l'éducation le pape à la tête de l'église et l'église à la tête de la civilisation c'est donc un fervent catholique que l'on confie sous la
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deuxième république la mission de repenser l'enseignement dans notre pays avant la loi falloux il y à l'obligation pour les communes de 500 habitants d'avoir au moins une école élémentaire pour garçons par ailleurs ça n'est pas
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gratuit sauf pour les plus nécessiteux les enfants de familles ouvrières ne vont pas à l'école souvent ils travaillent idem dans les bassins miniers également dans l'agriculture il ya un travail des enfants très important
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ce qui veut dire que le système est très inégalitaire pour les républicains de 1848 la question centrale c'est de lutter contre ce qu'ils appellent l'ignorance c'est de cela dont se
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préoccupent les républicains de l'époque alors il ya deux grandes tendances il ya une tendance républicaine qui avaient un projet très très large et très démocratique mais qui effraie un petit peu les conservateurs y compris les
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conservateurs à la fal ou qui se voudrait que les prêtres à s'agisse un petit peu les esprits et en commençant par par les plus jeunes il ya donc un objectif politique derrière cette loi falloux la loi falloux un objectif
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politique et social très très clairs et fallou très honnêtement d'ailleurs dira que pour lui le premier devoir d'un prêtre est d'enseigner aux pauvres la résignation voilà donc on veut combattre les idées démocratiques les idées
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sociales voire socialisante qui ont amené la révolution de 1848 et la république à paris donc l'idée c'est de confier vraiment l'instruction aux prêtres donc la voilà cette loi falloux
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on peut la regarder ensemble si vous voulez elle consacre donc d'une certaine façon la mainmise de l'église sur le système éducatif oui nous avons ici un exemplaire du moniteur universel le journal officiel n'existe pas encore en
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1850 et des articles 1er et bien on voit que ce conseil supérieur de l'instruction publique est dominé par des religieux donc le but de cette loi est très claire c'est de permettre aux religieux et bien de retrouver
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finalement l' influence qu'ils avaient avant la révolution ces concessions a fait à l'église avons irrité le camp républicain c'est à dire que lors du lors du débat de 1850 il y a en particulier un éclat extraordinaire
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c'est victor hugo lui n'est pas du tout religieux il croit en dieu mais il n'est pas favorable à une mainmise du clergé sur l'instruction et donc ils attaquent en des termes est extraordinaire ce
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qu'il appelle le parti clérical et il termine par ces mots extraordinaire et évidemment c'est une gifle un pur pour la majorité liberté d'enseigner liberté d'enseignement ce que vous réclamez en
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réalité c'est la liberté de ne pas enseigner c'est à dire que victor hugo accuse le parti clérical les conservateurs et bien de vouloir entretenir l'ignorance est l'erreur dit il plutôt que de faire progresser les
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lumières et dans le discours que prononcera it origo le 15 janvier 1850 il va plus loin il indique qu'elle est selon lui la voie à suivre et il indique que pour lui c'est difficile il en convient mais il faut aboutir à
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l'instruction gratuite et obligatoire et il faudra attendre trente ans plus tard pour pourvoir ce vieux rêve de victor hugo prendre forme avec avec les lois ferry jules ferry c'est le père de l'instruction laïque ils ont que jules
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ferry donc à partir de 1879 et pendant plusieurs années jusqu'en 1886 va être à l'origine d'une série de mesures des décrets et puis deux grandes lois qui vont et bien
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revenir sur la loi falloux et laïcisé l'enseignement en même temps qu'ils le démocratise les deux vont de pair alors tenez elles sont dans les lois ferry on va les regarder ensemble [Musique]
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[Rires] [Musique] voir qu'il ya plusieurs lois ferry ici nous en avons eu tout à fait intéressante alors qui est au stade du
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projet de loi elle est présentée par jules grévy qui est le président de la république et jules ferry qui est à la fois président du conseil des chefs du gouvernement et ministre de l'instruction publique et des beaux-arts
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dans les lois ferry il ya l'idée de s'adresser à l'ensemble des français c'est à dire que l'instruction devient obligatoire je dis bien de l'instruction on peut toujours instruire des enfants chez soi avec un précepteur cette
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liberté continue d'exister mais c'est obligatoire comme c'est obligatoire et que certains parents n'ont pas les moyens de le faire à domicile il faut donc des écoles publiques gratuites et
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donc une autre loi va instituer la gratuité de l'enseignement et comme et toutes les familles n'ont pas les mêmes convictions religieuses et bien cette école publique gratuite elle doit être aussi laïque c'est à dire que
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démocratisation et laïcisation vont de pair avec là aussi un projet politique faire en sorte que l'ensemble des petits français quelles que soient leur département de naissance quelles que soient leurs origines sociales et bien
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être un socle commun et aussi des références communes y compris en matière historique c'est en cela que cet enseignement et démocratique c'est qu'au fond tout petit français est un futur citoyen et ses lois ferry vont
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déclencher la colère des catholiques à l'époque il faut voir que les lois ferry ne sont pas adopté dans un climat serein et lorsque les républicains arrivent au pouvoir ils commencent par l'expulsion des
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congrégations ce sont plus de 250 écoles religieuses qui sont fermés il ya vraiment un contexte de guerre scolaire de guerre religieuse les lois ferry interviennent dans ce contexte là ici
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donc les ferments de cette guerre scolaire qui va durer pendant un siècle à la fin des années 70 françois mitterrand composent son programme dans la perspective de l'élection présidentielle de 1981 et il consacre donc sa promesse numéro 90 à la
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constitution d'un service public unifié et laïc de l'éducation nationale on se rend pas forcément compte aujourd'hui mais dans les années 70 le mouvement laïque c'est quelque chose dans la politique française oui il faut voir
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aussi que dans les années 60-70 la pratique religieuse l'influencent du du clergé recule beaucoup et que la gauche regagne du terrain y compris une gauche alors non seulement une gauche laïque à
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l'ancienne et hocine gauche marxiste ou marxisante donc dans certains départements le vieil affrontements entre cléricaux et anticléricaux devient une bataille droite gauche dans les
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termes nouveaux qui sont ceux des années 60 des années 70 [Musique] janvier 1984 voilà bientôt trois ans que le gouvernement mauroy peine à mettre en
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oeuvre la promesse numéro 90 de françois mitterrand il faut dire que c'est une mission particulièrement difficile et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle a été confiée à un homme de dialogue et équilibre le ministre de l'éducation nationale alain savary depuis son arrivée rue de grenelle celui ci
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applique la feuille de route que lui a fixé le président il s'agit de convaincre et non contraindre le ministre enchaîne donc les discussions les consultations les négociations les versions du texte évolué mais le projet ne satisfait ni les laïcs ni les
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défenseurs de l'école libre en ce début d'année ces derniers dans une série de manifestations tous les dimanches pour faire pression sur le gouvernement à bordeaux puis lyon puis rennes puis lille chaque fois la mobilisation
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surprend la foule est énorme bonjour bernard tout le monde bonjour mathieu croissandeau en 1984 vous êtes directeur des affaires générales au ministère de l'éducation nationale et ce projet de loi vous en avez été un des
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négociateurs un des artisans quel était l'objectif d'origine de ce grand service public unifié et laïc de l'éducation nationale l'origine textuel dans les 110 propositions de mitterrand
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c'est la 90e l'idée elle est au fond d'essayer de mettre fin à la querelle scolaire la guerre scolaire qui a ravagé sur le plan politique notre pays depuis quasiment un siècle alors très vite
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quand les défenseurs de l'école libre vont entendre parler de ce pollen de ce service public unifié l'éducation nationale ils vont y voir la mainmise de l'état sur l'enseignement privé et même une forme de nationalisation c'était le
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cas alors mais l'ambiguïté de la formule fait que les lie pur et dur l'interprète comme la nationalisation dont il rêve depuis toujours la nationalisation de l'enseignement primaire dans un service
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unique dans une entité unique mais en face la droite et l'enseignement privé l'interprète aussi comme ça et redoute que ça prenne cette tournure là aussi donc en réalité les esprits si
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vous voulez interprète le grand spi rennes comme un danger pour les arts est au contraire comme une victoire pour les autres voilà je voudrais vous nous racontiez qui était annonce avarie est ce que pour vous des l'homme de la situation alors c'est un homme de
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dialogue et la nomme de négociations c'était un homme courage courageux parce que le 18 juin il se trouve directement auprès du général de gaulle et pour être me lisez éducation nationale et pour
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remplir la mission que lui donne le président de la république et vaut mieux être courageux d'ailleurs mitterrand lui a dit si je vous mets s'est confié cette mission elle est impossible c'est parce
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que c'est vous mitterrand sur cette affaire il a toujours pris avec distance et de ce point de vue il avait assorti d'ailleurs de d'une
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lettre le 1er mai 1981 il a envoyé une lettre aux parents d'élèves de renseignement privé où il explique que sa proposition numéro 90 le
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grand spi l'aisne c'est une proposition pour lequel il entend convaincre et non contraindre que ce il y aura ni spoliation ni monopole et ses lunettes
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et d'ailleurs alain savary c'est la seule directive qui n'est jamais une mitterrand si on le sujet se promener toujours avec dans un transparent blanc la lettre la copie de la lettre e denis
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terrain parce que mitterrand n'a reçu que trois ou quatre fois alain savary sur ce sujet là l'enseignement primaire alors à l'époque le pouvoir socialiste et l'enseignement privé ce sont deux mondes qui ne se connaissent pas du tout
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il ya une anecdote qui a raconté pierre daniel qui était donc le président de l'association de parents d'élèves de l'école libre à l'époque et qui explique qu' une des premières fois où une délégation se rend au ministère de l'éducation nationale et que alain
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savary leur propose un café et certains membres de la délégation qui refera café parce que c'est un ministère de gauche qui le leur propose tout à fait parce que dans les dirigeants de l'enseignement catholique pas plus d'ailleurs que dans les chais
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les laïcs il n'y avait uniformité de position est une figure qui se détache c'est le chanoine paul guiberteau guiberteau justement va remplacer le secrétaire-général en place les nommer
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comme l'interlocuteur du gouvernement pour la faire de l'enseignement privé est d'ailleurs les premières rencontres avec le père guiberteau ont lieu je peux le dire aujourd'hui ont lieu chez madame
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delachenal soeur de françois mitterrand dans un appartement tue près du parc monceau nous y allions d'ailleurs avec des ruses de sioux qs genre gazole et moi et nous rencontrions là le père
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guiberteau madame delachenal nous accueillait jeu nous offrait l'apéritif et s'en aller gentiment elle nous laissait et donc pendant quelques semaines nous avons eu des réunions
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régulières chez la soeur de président de la république on a vu d'où un signe qu'ils allaient très bien parce que à l'intérieur réunion le père guiberteau accepté lui ce qu'il refusait toujours jusque là
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mais en janvier il est désavoué par le comité national de l'enseignement catholique celle qui réunit toutes les forces tellement catholique et donc ça nous a montré que paul guiberteau n'avait pas l'autorité sur ses troupes
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d'où le fait que ensuite on a joué une autre carte beaucoup plus importante qui était celle de pierre daniel le représentant des parents d'élèves leur danse en temps des parents et de l'autre côté il ya le camp laïc et les laïcs qui
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vous met la pression et alors le corps laïque est aussi complètement divisé les ultras ils sont fort nombreux les ultras c'est en particulier au sein du canal du comité national d'action laïque comité
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national d'action laïque qui regroupe pour l'essentiel des syndicats ou des organisations de l'enseignement public eux ce sont les purs et durs alors ce sont les purs et durs le cnal et est
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extrêmement intransigeant ils sont pas les seuls on trouve au parti socialiste mais aussi des courants et donc on a des mouvements et sans que le ps le parti
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socialiste n'arrive vraiment à trouver une position commune qui fasse l'unanimité ils sont divisés donc tout le monde fonctionne un peu au jugé et à vinça seront jugés ce
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printemps 1984 il ya eu trois années de consultations de discussions avec les différents partenaires de l'enseignement privé ou ou des laïcs et ça a abouti à l'élaboration d'un projet de loi un
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projet de loi très technique très complexe gelé la sous les yeux vous de voir téhéran sens plénier beaucoup en disant que j'étais trop technique c'était même mal écrire d une fois ne serait ce que son titre projet de loi
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relatif au rapport entre l'état les communes les départements les régions et les établissements d'enseignement privés parce qu'il est question aussi de décentralisation de l'humain dans ce texte ce texte et si technique si complexe que ça va en gros faciliter une
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forme de désinformation une forme d'instrumentalisation parlera par ses adversaires c'est vrai mais comment faire autrement effectivement nous pensions bien que ce texte était très très technique mais les négociateurs
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qu'est-ce qui réclamaient que les gens se prenaient les choses soient écrites noir sur blanc et soient précises car il craignait qu'un jour voilà on l'interprète d'une autre manière donc on était pris entre deux feux l' affaire
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était d'autant plus compliquée à résoudre que on y introduisait la décentralisation ont rénové donc tous les rapports entre les collectivités territoriales et les établissements privés on y introduisait des éléments de
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rénovation du système éducatif si on essaie de résumer ou ici j'ai bien compris les négociations elles bloquent en fait sur deux points la question du financement et la question du statut des
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enseignants du privé que le gouvernement souhaite notamment titularisé le financement le problème ne se posait en réalité que pour les écoles parce que ce sont les communes qui vers ce qu'on
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appelle le forfait d'externat c'est-à-dire un forfait une subvention à l'établissement pour ses dépenses de fonctionnement et le deuxième point sur la titularisation des enseignants pourquoi ça bloquait la grande affaire parce que l'enseignement privé y voyait
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un levier vers l'intégration et la fonctionnarisation de l'enseignement privé et lier les laïcs n'hésitez pas à dire que le cheval de troie dans les
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établissements privés ça allait être les maîtres titulaire justement alors à partir de janvier 1984 les manifestations s'enchaînent dans plusieurs villes dans région à bord et puis il ya un premier point d'or qui est
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versailles le 4 mars avec entre services aux remises voici cent mille manifestants 800000 disent les organisateurs le loch venus de toute la france et des politiques qui s'emmène à ce moment là les manifestants semblent avoir gagné une première bataille qui
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est celle de la communication tout à fait parce que leur combat pour l'école libre s'est mué en combat pour la liberté est ce que vous aviez conscience d'avoir perdu cette bataille d'image à l'époque absolument on s'est bien aperçu
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que à cause des lay pur et dur nous perdions la bataille de la liberté et c'est au nom de la liberté que ces manifestants dans les rues réclamaient la liberté de l'enseignement et la
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liberté tout court le 18 avril le projet de loi que vous avez préparé avec alain savary arrive sur la table du conseil des ministres et françois mitterrand exige qu'il soit revu en détail au conseil malik est une circonstance assez
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rare une procédure assez rare avec minutie le chef de l'état reprend même ici ou là quelques mots quelques fautes de ponctuation que et puis à la fin il demande à chaque ministre de se prononcer sur le texte ça aussi c'est très rare à cette époque ce 18 avril
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vous êtes confiant dans l'avenir de ce texte alors au marché sur des oeufs parce que nous avions je peux pas dire un accord mais nous
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avions mois là du côté de l'enseignement catholique les pierres daniel et le père guiberteau nous disait bon oui ça on est on est par
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contre voilà et donc nous étions confiants si vous voulez de ce côté par contre on les témoins du côté des laïcs et en particulier les parlementaires qu'est ce qui est fait tout basculer assez les amendements laignel bien
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entendu les miels avait été président d'une commission spéciale car le parlement avait voté une commission spéciale et arguant du fait qu'il était président de cette commission il a élaboré des
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amendements avec un certain nombre d'autres parlementaires pierre joxe eaux prennent ils ont fait le siège de pierre mauroy jour et nuit ils ont fait le ciel de
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pierre mauroy pour imposer leurs amendements avec son projet loi alain savary croit tenir un compromis son texte est aussitôt transmis à l'assemblée nationale qui fixe sa discussion au 21
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mai mais l affaire va très vite lui échapper car dans la majorité les laïcs gronde et se font entendre pour eux le ministre de l'éducation nationale a beaucoup trop cédé à l'enseignement privé ils voient ce projet comme un
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reniement comme une abdication un an plus tôt en 1983 les socialistes ont déjà eu du mal à avaler le tournant de la rigueur économique la déroute du ps aux municipales alors pour eux évidemment pas question de renoncer à ce qu'il considère comme un marqueur de
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gauche du septennat pour vous donner une idée de l'ambiance en octobre 1983 au congrès du ps à bourg en bresse ain et du soleil et monte à la tribune pour prononcer cette petite phrase qui en dit long il ne peut y avoir qu'une seule
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école celle de la république cet homme c'est andré laignel pour l'enseignement catholique ce petit homme est-il le diable andré laignel député-maire socialiste d'issoudun s'en défend et ici toute la
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gauche est assez coûte soutenir farouchement la laïcité n'est pas une diableries dit il mais une attitude logique pour un socialiste un extrémiste une formule que rejette non
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seulement les socialistes aux locaux mais bon nombre d'enseignants et de parents d'élèves il dépasse beaucoup d'autres débats que nous avons pu avoir je partage ce qui le concerne entièrement les études
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[Musique] que je pense qu'il est important oui de défendre en priorité bonjour andré laignel bonjour en 1984 vous êtes le député maire d'issoudun une
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ville dont vous êtes d'ailleurs toujours maire aujourd'hui et vous allez prendre la tête de la fronde laïque contre le projet savary tout d'abord avant de rentrer dans le détail je voudrais comprendre ce que représentait pour vous à l'époque cette promesse de françois
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mitterrand la promesse 90 pour moi c'était une promesse importante c'était d'avoir un grand service public laïque et unifiée de l'éducation nationale c'est à dire donner un véritable caractère républicain et national à
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l'éducation et à partir du moment où cet engagement ne m'a pas semblé tenu alors je les dis on va y venir à issoudun pour se replonger un peu dans l'époque à
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issoudun vous aviez entamé un même un bras de fer juridique à propos des subventions que devait verser la commune à l'enseignement privé que vous aviez refusé d'inscrire dans votre budget je m'étais engagé lorsque j'étais devenue mère à maintenir les subventions
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existantes mais à ne pas en donner de nouvelles et c'est la promesse que j'ai tenus c'était une forme de désobéissance civile à l'époque non c'était simplement le caractère laïc de la constitution qui
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faisaient qu'il n'y avait pas de raison que nous financions l'école privée alors on s'en rend peut-être un peu moins compte aujourd'hui à notre époque mais le mouvement laïque dans les années 80 à la fin des années 70 c'est quelque chose de puissant en france racontez nous
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c'est est un principe républicain j'allais dire au centre des réflexions des idées logis et des philosophies ce qui va plus loin et c'était évidemment
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la résurgence de l'idéal révolutionnaire et ce mouvement laïc il était très présent au parti socialiste au début des années 80 c'est vrai qu'il y avait beaucoup de députés qui étaient issus de ce qu'on appelait les hussards de la
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république ces enseignants souvent du premier degré qui se donnait totalement à leur mission éducative et qui considérait que la laïcité était la préservation de la
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république elle-même alors le 25 avril 1984 en réaction au mont grande manifestation qu'on a pu connaître de la part de l'enseignement privé il ya une grande manifestation laïque qui est organisé par le cnam il est trop tôt
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pour donner des chiffres disons qu'il y à déjà des dizaines et des dizaines de milliers de personnes peut-être beaucoup plus cher locale le comité national d'action laïque qui ouvre le défilé les responsables politiques et syndicaux
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vous y étiez dans cette manifestation bien sûr bien sûr j'avais été invité par le cnal le comité national d'action laïque un mouvement puissant qui avait ses entrées à matignon à l'elysée oui bien sûr bien sûr beaucoup étaient issus
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de l'éducation populaire à commencer par le premier ministre lui-même pierre mauroy qui présidait la fédération léo lagrange qui est une des grandes fédérations d'éducation populaire qui existe encore aujourd'hui que
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reprochez-vous alors au projet savary à sa sortie du conseil des ministres le 18 avril 84 il est là ce projet savary je sais pas si vous vous en souvenez si on peut regarder on a quelques articles quels sont les articles souvenez des articles ça ici on les regarde on
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sentait plus j'allais dire l'ensemble qui posait problème si on prend un article par article il y en a beaucoup qui posait pas de difficultés mais d'abord la promesse n'étaient pas tenus puisque la notion même de service
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public unifié unifié et laïc n'était pas repris dans le texte de loi parce que c'était considéré comme une provocation ce terme là cette grande expression un peu obscur pour le profane c'est pas une provocation
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c'est est le résultat de vingt ans de réflexion sur ce que devait être l'éducation nationale dans notre pays c'était pas du tout improvisé c'était dans les propositions de françois mitterrand et ça n'avait pas été écrit
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sur un coin de table alain savary pour vous avez trahi ou avait trop cédé à l'enseignement privé je veux dire alain savary était un homme de qualité un homme de devoir et un honnête homme mais alain savary c'est plus lente et dès le
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début il a cru qu'il pouvait concilier avec des gens qui n'avaient aucune envie de concilier je parle de l'école privée ce grand service public unifié de l'éducation nationale c'était la mort de l'enseignement privé non se saouler en
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aucun cas sa mort ça se voulait au contraire son intégration sa prise en compte et ça ne l'interdisait pas qu'il puisse y avoir des écoles privées par ailleurs mais pas dans le cadre du service public alors avant même que le
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projet de loi ne soit examiné à l'assemblée nationale vous allez décider de l'amendé vous allez décider de le modifier de le faire évoluer vous aviez conscience à l'époque de détricoter ce compromis que pensait avoir trouvé à nos
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salariés la conviction j'étais partagé par la majorité et la grande majorité du groupe socialiste qui étaient majoritaires au parlement à cette époque était que ça n'avait aucune chance d'aboutir
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et donc j'ai effectivement proposer des amendements au nom du groupe par les amendements ou des ordres laignel non ça a été un travail de groupe et un travail qui a été validé par l'immense majorité du groupe socialiste à l'assemblée tenez
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ils sont là vos amendements est ce que vous aviez conscience on les déposants de durcir le texte d'alain savary est ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'il contenait l'objectif n'était pas de durcir mais de rendre acceptables par
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les laïcs une loi qu'il n'était pas leur idéal et ses amendements le premier il prévoyait que des emplois ne pourront être affectés à de nouvelles classes pré
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élémentaire privée que dans la mesure où dans la même commune fonctionne déjà au moins une classe pré élémentaire publique c'est que vous ne vouliez pas concrètement qu'il y ait un établissement privé qui s'ouvre s'il n'y
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avait pas déjà un établissement public très exactement donc ce n'était pas du tout une exclusion du privé c'était une volonté que le public soit présent également ça c'était le premier amendement voyez que il n'a rien de
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liberticide quant au deuxième c'était simplement de soumettre le maintien des contrats entre l'état et les établissements privés à la condition que la moitié des mètres de
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l'établissement soit intégré dans la fonction publique à l'issue voyez qu'on était vraiment très large d'un délai de sept à neuf ans ce qui l'est c'est tout le temps des transitions tel est
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conditionnée donc les aides de l'état plus des communes au fait que la moitié des enseignants soient titularisés alors il ya quelque chose qui est difficile à comprendre pour nous aujourd'hui c'est que ces amendements en fait vous allez
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en discuter avec pierre mauroy lui-même avant même que les débats ne s'ouvre à l'assemblée nationale et tout ça va se faire dans une réunion à huit clos 100 premiers concernés c'est à dire sans un an savary le ministre de l'éducation
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nationale racontez-nous effectivement pire au gourou a souhaité me rencontrer comment pourrais-je dire non au premier ministre encore plus à un ami donc je suis allé lui expliquer la démarche du
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groupe socialiste pour qu'il comprenne bien que le risque était l'échec s'il continuer sur la même voie concrètement pour bien comprendre on a un premier ministre de
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gauche qui présente un projet de loi d'un ministre de l'éducation de gauche et qui se retrouve face à un députés du groupe majoritaire qui lui expliquent au fond que ses propres troupes ne voterons pas ce texte c'est ça que vous voulez dire que les socialistes étaient prêts à
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ne pas voter ou à voter contre sa mère c'est clair c'est clair que sans les amendements que j'ai proposé et qui était très mineur par rapport au fond très mineures ça ne serait pas passé devant le groupe
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donc il c'est de penser à cette réunion purement il constate vous souvenez des débats à l'assemblée à l'époque globalement tu aurais pas bon si ces violences étaient en angleterre c'est tendu oui bien sûr ça a été assez tendu
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mais vous savez c'est étendus dans la rue moi je suis reçue probablement plus de 1000 lettres de menaces de mort sur les allemands par seulement sur moi en disant on s'en
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prendre à votre fils il y avait une une passion qui tournait à la haine chez certains mais je suis pas sûr qu'il ya eu beaucoup d'épisodes qui a conduit une telle
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déferlante parce que ça dit quelque chose oui de de ce que ce projet doit toucher du doigt d'une certaine ça c'est parce que pour ses opposants faut le rappeler au 6e considéré que c'était une atteinte insupportable à ceux qui se
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considéraient être leur liberté probablement sûrement ça n'était pas le cas ce qu'on est libre dans l'école de la république et je ne peux pas accepter l'idée qu'on ne seraient pas libres dans l'école de la république mais sans doute
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que tout cas les plus extrémistes d'entre eux étaient dans cette pensée que l'ue mette dans l'école de la république c'est lé maître de l'école du diable j'ai reçu les courriers qui
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disait vous êtes le diable incarné voulait que nos enfants soient dans les écoles du diable est ce que vous aviez conscience du coût de avec ses amendements de déclencher ce qui allait devenir une vraie crise politique est sans doute une des plus grosses crises
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politiques du septennat du premier septennat de françois mitterrand savait que c'était tendu on savait que c'était difficile de là à créer une crise politique la démission du premier ministre et du ministre de l'éducation très honnêtement ça n'a jamais été dans
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nos pensées et surtout pendant nos souhaits [Musique] après le vote à l'assemblée la réaction des défenseurs de l'école libre ne se fait pas attendre furieux de ce coup de force il appelle à une manifestation
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nationale à paris le 24 juin ce jour là dans les rues de la capitale c'est une marée humaine les centaine de délégations venues des quatre coins du pays et de toutes les académies par trains spéciaux 6 milles
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carrés plusieurs dizaines de milliers de voitures brandissaient pancartes et banderoles à la gloire de l'école libre et trois cortèges convergent vers la place de la bastille tout un symbole sous les banderoles où s'affiche en gros le mot liberté la foule reprend en
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choeur l'ère des esclaves de verdi dont on a transformé les paroles ils sont 850 milles sur la police mais deux millions pour les organisateurs c'est du jamais vu depuis la libération des trésors d'autres convois déversées sur le pavé
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de paris des centaines de milliers d'autres défenseurs de l'école libre venus de l'ouest et de la bretagne pour la gauche qui vient de subir une énième débâcle le week-end précédent aux élections européennes c'est un
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tremblement de terre et pendant ce temps-là au sénat où le texte a été transmis on s'interroge la droite majoritaire est évidemment opposés au texte mais les sénateurs savent bien que c'est une bataille perdue d'avancé puisque au bout du compte c'est à
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l'assemblée nationale que reviendra le dernier mot alors quelle stratégie adopter c'est la question qui courent au palais du luxembourg bonjour josselin de rohan bonjour en
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1984 vous êtes sénateur rpr du morbihan vous venez d'être élu un an plus tôt qu'est-ce que vous reprochiez sur le fond à ce projet de loi savary c'est très simple c'était une nationalisation déguisée de l'enseignement catholique
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d'enseignement privé pourtant le texte avait été le fruit d'une forme de compromis élaboré avec alain savary et les représentants de l'enseignement privé il ya eu un durcissement à l'assemblée nationale 1 du fait de la
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majorité de l'époque et une très grande méfiance de la part des dirigeants de l'enseignement catholique parce que andré laignel lui nous dit que ces amendements n'ont pas durci le texte ce que c'était au fond des amendements
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techniques il dit ce qu'il veut nous nous avons constaté sur pièce que c'était manifestement une mise au pas et plus que ça de l'enseignement catholique
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et utilise une disparition à terme de sa liberté quand on met son enfant dans une école catholique sait très bien pourquoi on le fait en principe en tout cas on
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sait qu'on va avoir un projet spécifique devant soi qui se réfère à une morale une éthique particulière en cette année 1984 une série de grandes manifestations
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lancées par notamment les parents d'élèves de l'enseignement libre avec un point d'orgue de cette manifestation parisienne du 24 juin vous avez manifesté vous pendant cette année 84 notre budget était manifesté à rennes
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une énorme manifestation ce qui est très clair c'est que toutes ces manifestations sont nées de la base ç'a vraiment été un réflexe des parents
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très bien compris ce qui était en jeu et par conséquent c'est quand même souvent poussé leur hiérarchie je peux même vous dire que il a fallu quelques fois poussé des évêques qui n'était pas très
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déterminés à se mouiller mais même le pape sont aimés les en donnant son avis depuis rome il dit le 29 juin les catholiques ont le droit et le devoir de défendre leur école donc si on n'était plus seulement dans une bataille politique on était dans un enjeu
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sociétal un enjeu c'est comme ça que notre civilisation d'une séquence senteurs tout cas c'est dans le camp d'en face c'était bien c'était bien le parti qu'ils avaient pris de lutter contre un
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enseignement qui sort jamais eu beaucoup de plaisir à accepter les mouvements et les manifestations elles sont le fait de parents d'élèves de l'enseignement libre au départ au départ est ce que vous
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diriez que la droite a d'une certaine façon récupérer le mouvement non le soutenu c'était nos électeurs j'étais en phase totale avec mes administrés comme maire ou ou comme
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conseiller général mais c'était aussi un des premiers moyens de contrer cette gauche au pouvoir qui était là depuis 1980 avec un vrai débat soutenu par l'opinion publique pour nous en a fourni
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l'occasion parce que je veux voir que cette salle ça se situe à l'époque du socialisme triomphant le majorité écrasante à l'assemblée nationale très lié avec des communistes de népotisme
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est très combative imposant des réformes très importantes quand même puis se sont pas seulement des nationalisations par les organisations bon et là il se trouve que à mon avis c'est le premier faux pas qui
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c'est qu'ils avaient qu'ils avaient commis et on n'allait tout de même pas laisser passer l'occasion alors c'était une occasion de s'opposer humeurs combattives au sénat mais comment s'opposer à ce texte parce qu'on rappelle que vous saviez très bien que
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dans le jeu les règles parlementaires c'est à l'assemblée nationale que revient le dernier mot vous avez hésité sur la stratégie à suivre au sein du groupe au sénat y avait un leader de l'opposition qui était charles pasqua
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est incontestablement lui qui était à la manoeuvre racontez nous un petit qui était la seule qui était charles pasqua était une figure politique et les paumes agents pasqua c'était quelqu'un qui a est un vieux gaulliste qui avait été un
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des compagnons du général il avait été député après 1968 puis il est arrivé au sénat il a très vite pris la présidence du groupe dès qu'il est arrivé au sénat il
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est devenu l'animateur de l'opposition parce que c'était quelqu'un de très intelligent très ingénieux un sachant parfaitement utiliser les ressources du règlement du
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sénat pour pouvoir se poser et il avait acquis beaucoup d'influencé compris d'ailleurs sur le président power il est très proche du président power charles pasqua ou l époque oui et le président
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pères il cherche la manoeuvre à suivre il cherche le l'astuce qui permettra de contrer efficacement ce projet du gouvernement la suite je vous propose que d'écouter charles pasqua c'est lui qui nous la raconte oui l'emporté avec lequel j'avais des
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relations très très suivi me demande d'aller le voir il me dit j'ai demandé à voir françois mi temps je vais le voir avec quatre amendements qui devraient permettre de régler tout ça
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sente histoire je lui ai dit je vous retrouve bien optimiste il est parti voir françois mi temps je me rappelle j'étais sur le boulevard saint germain lorsque l'on m'a
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fait chercher on manie le programme poher viennent de rentrer il veut revoir d'urgence il me dit ça s'est très mal passé il a refusé toute discussion et il
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m'a dit vous avez déjà fait partir un paysan de la république vous ne me ferez pas partir en 2d je n'accepterai aucune discussion alors alain poyart me dis je vois pas trop ce
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qu'on m'a pouvant faire moi je vais réfléchir un tueur allemande trop temps et je m'étais dit il y a une seule parade mais peut-être que ça va vous paraître excessif et difficile à mettre
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en oeuvre le dicôlon jeudi c'est l'appel référendum le président power a été très heurté dans sa manière de concevoir les choses par l'attitude de mitterrand et donc par
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conséquent il a trouvé en pasqua quelqu'un qui était prêt un des initiatives permettait de mener un combat qu'est ce que vous en avez pensé quand il l'a
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proposé cette initiative de référendum toi que c'était une très bonne idée parce que c'était un moyen d'abord d'embarrasser sérieusement le président refusait de consulter le peuple c'est
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quand même quelque chose qui est enfin sur le plan de la démocratie c'est à sa pureté 1 donc c'était une bonne idée et alors cette proposition de référendum elle fait l'objet d'une motion mais une motion que vous avez signé mais il y à
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votre nom josselin de rohan cette motion en fait elle va bloquer l'examen sur le fond du texte savary l'idée c'était de le bloquer en demandant l'arbitrage du peuple et vous
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n'avez pas regretter de ne pas avoir examiné ce projet de loi savary sur le fond d'avoir fait entendre et valoir vos arguments ne l'avons pas refaite pas examiné croyez bien que il ya eu beaucoup de réunions préparatoires au
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sénat pour examiner le texte en commission notamment en commission mais en dehors de ça il ya eu des groupes de travaux informel et elle doit exister dans les groupes j'ai
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participé à l'un d'entre eux et nous avons entendu monseigneur guiberteau enfin et tous les responsables de l'enseignement public donc nous avions une idée tout à fait arrêtée sur ce texte mais en prenant
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cette initiative ça a permis de faire capoter le texte et in fine est de faire tomber le gouvernement vous attendiez à ça alors nous n'avions pas bien dans l'idée de faire tomber le gouvernement parce que le sénat n'a pas la possibilité de faire
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nous ne venons pas des motions de censure nous ne pouvions pas le faire comme à l'assemblée par exemple non ce qui se passait c'est que mon avis l'opposition très ferme du sénat ne
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reflétaient l'opinion être l'opposition très forte d'une très très large partie de la population qui avaient manifesté dans les rues là je vais vous donner un à côté une anecdote le jour de la grande
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manifestation de paris le 24 juin françois mitterrand demande à jacques chaumont mon collègue jack chaumont sénateur de la sarthe ce chaumont est ce que vous allez participer cet après midi à la grande
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manifestation et chaumont lui dit oui monsieur le président de la république elle lui dit mitterrand vous y rencontrerez la moitié de ma famille donc que ça vous donne une
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mesure de l'émotion générale mais c'est le sénat qui a donné le coup de grâce à ce gouvernement mauroy où il a il a donné un coup de pioche est ce que le sénat a outrepassé ses droits pas du tout il était parfaitement d'un
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saumon dans son rôle il se trouve que c'était une majorité de droite qui était dans l'opposition ce la démocratie le 5 juillet le sénat adopte la motion proposant un référendum sur
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l'enseignement privé françois mitterrand est tendue en déplacement au puy en velay en auvergne il s'exprime pour la première fois sur le sujet je ne renoncerai à rien dit il et pourtant sept jours plus tard le même françois
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mitterrand annonce en direct à la télévision le retrait du projet de loi savary entraînant dans la foulée la chute de son gouvernement le gouvernement déposera un nouveau projet de loi fixant les rapports entre l'état
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les communes les départements les régions et l'enseignement privé sur les points qui relève à l'évidence des procédures habituelles bonjour jean louis bianco bonjour en
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1984 vous êtes secrétaire général de l'elysée vous êtes donc un des plus proches collaborateurs de françois mitterrand et en ce début juillet le président de la république que par est coincé par l'initiative du sénat qui a été de demander un référendum sur le
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projet savary quelle ambiance règne à l'elysée je crois qu'à l'elysée tout le monde à peu près compris que j'avais pas brûler ce poire que ce projet de loi dans sa forme finale telle que les résultats d'innombrables pas là pour
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mener par savary avec tout le monde est une chance de passer de moi je n'ai pas le souvenir que françois mitterrand se sentait coincé parce que c'est finalement grâce à pasqua et au sénat consonne est sorti grâce à tizi pasqua
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qui dit faut faire un référendum et françois mitterrand nous dira si moi quelle excellente idée simplement l'article 11 de la constitution ne permet pas dans sa rédaction actuelle nous faire un référendum sur le service public unifié l'éducation nationale dont
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il faut faire un référendum pour modifier l'article 11 il fast close modifié on pourra en effet faire le référendum que c'était pasqua sauf que naturellement il ya jamais eu de référendum sur le référendum c'est pasqua qui nous a aidés à passer la charasse et mitterrand travailler
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ensemble y compris d'ailleurs charasse accompagnant mitterrand libye a surpris tout le monde il est en train de gratter pour ce référendum sur le référendum je vous propose d'écouter cette annonce du référendum sur le référendum par françois mitterrand c'est dans une
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allocution télévisée le 12 juillet qu'il soit bien clair que je ne considère pas qu'il soit illégitime ou choquants qu' ici ou là on n'ait songé à
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soumettre au référendum les nouvelles dispositions sur l'école volume par le gouvernement ces dispositions traite en effet d'un
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problème suffisamment important pour que la souveraineté nationale puisse s'exprimer de cette façon à ce sujet encore faut-il que les institutions
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l'autorisent dans l'état présente notre droit ce n'est pas le cas le moment est venu d'engager la révision constitutionnelle qui permettra au président de la république
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lorsqu'il le jugera utile est conforme à l'intérêt du pays de consulter les français sur les grandes questions qui concernent c'est bien précieux
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inaliénable que sont les libertés publiques c'est une manoeuvre assez habile ce référendum sur le référendum c'est très habile et c'est frappant de voir quand on l'entend la précision extraodinaire des termes qui l'emploie
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chaque mot est pesé chaque mois son importance il n'emploie pas un terme pour un autre et il quand andy lit dès le début certains ici ou là on pensait à référendum lee hsiu la cei a pas que moi
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puisque pasqua et le sénat l'ont dit et en fait alors que le sénat pensait le mettre en difficulté en demandant un référendum bien sûr nous qu'il aurait pu vous probablement perdu dans l'opinion publique lui retourne en proposant cette autre référendum où la droite auraient
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été forcés de voter et juridiquement était imparable il fallait en effet toucher à l'article 11 s'étaient pas c'est pas seulement une manoeuvre c'était une nécessité juridique et constitutionnel et dans cette même allocution il va annoncer d'une façon assez sibylline le retrait du projet de
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loi savary c'est la conséquence logique il a trouvé une échappatoire il sait très bien qu'on va pas continuer éternellement donc il le dit bien ce soit compris dans les semaines et les mois qui viennent une annonce pas
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maintenant la nouvelle maintenant c'est qu'on travaille sur le référendum sur l'affairé noble et puis tu ça va s'évanouir dans les sables le problème c'est que le principal concerné alain savary n'est pas en de l'abandon de son projet de loi je vous propose d'écouter
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bernard tout le monde nous le racontait le 12 juillet à la savary n'a absolument pas été prévenus à je peux en témoigner puisque j'étais avec lui et c'est à la télévision que nous l'avons appris comment il l'a vécu ah ben c'est un
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homme qui ne pleurait pas mais si ils auraient pu pleurer voilà c'était la fin si vous voulez d'une oeuvre de plusieurs années de travail pour essayer dans l'histoire
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dans l'histoire de terminer enfin la querelle scolaire pourquoi ne pas avoir prévenu alain savary parce que je pense que dans l'esprit de françois mitterrand le
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secret absolu était nécessaire je ne sais pas dire qu'il était au courant à part charasse par définition et moi personne ne m'en a parlé j'en ai parlé à personne je pense que céder car le secret est indispensable à l'exécution
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de la de la manoeuvre au centre manoeuvres militaires sait pas qu'il ya une défiance vis-à-vis d'alain savary parce qu'on dit qu'il n'a sacrifié oui mais il a il a beaucoup travaillé pour essayer dès qu'ils ne soient pas sacrifiées mais les souvenirs de samedi matin dans le bureau du
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président revoyez stylo à la main le projet de loi de savary pour essayer de l'améliorer de le rendre plus lisible et compréhensible il ya passé des heures et des heures c'est pas utiliser quelqu'un qui veut envoyer savary à l'abattoir alain savary va remettre sa démission
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dans la foulée d'alain savary pierre mauroy va démissionner le premier ministre monsieur pierre mauroy a présenté au président de la république la démission de son gouvernement
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le président de la république a accepté cette démission alors est-ce que c'est lui qui est à l'origine de sa démission ou est-ce que c'est françois mitterrand qui l'a poussé à démissionner je ne sais pas je pense que pierre mauroy jeu le bla probabilité pour moi c'est quand
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moreau a démissionné parce qu'il trouvait ce n'était pas normal que savary et si j'ose dire accessoirement lui c'était quand même qu luminis n'en soit après une chirurgie la pression qui n'a pas été prévenu il se sentait désavoué exactement on dit qu'il était
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fatigué politiquement humainement oui françois mitterrand voulait s'en séparer à ce moment de son septennat françois mitterrand mon avis était hésitant il est hésitant parce qu'il avait un lien affectif avec mauroy vraiment très
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profond je pense que le moment où ils se sont séparés est un des moments les plus les plus rudes sur le plan affectif pour mitterrand et pour moi je reviens à françois mitterrand il avait reçu l'éducation catholique lui quel regard il avait son enseignement privé
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il n'avait pas un regard négatif ce qu'il ne supportait pas c'est le mot école libre il ya l'école les copains soit livre comme si l'école publique n'était pas libre j'avais vu piquer des vraies colères retirer des manifestes des affiches faites par la droite avec
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des barreaux derrière lesquelles on voyait un enfant qu'il fallait libérer pour attirer dans l'école privée catholique il y tenait à cette proposition numéro 90 du grand spi lundi l'idée n'est pas ce qu'il avait déjà fait un chemin il fait faire un
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chemin au parti socialiste et à la gauche avant le slogan des années 70 c'était argent public écoles publiques argent privé écoles privées mais c'était aussi on nationalise on nationalise enseignement privé hors des 72 ans
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programme commun et dans les propos de françois mitterrand il fait toujours attention à dire même quand il est premier secrétaire il faut rassembler les différentes formes d'enseignement dans un grand service public rassemblé s'est pas cassé c'est pas supprimé et c'est d'ailleurs ce à quoi arrive le
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projet savary avec le recul comment vous expliquer cet échec du projet savary je pense que l'échec était presque inéluctable quand on regarde le détail d'abord ce pour des raisons historiques philosophiques culturelles idéologiques
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la laïcité française s'est bâtie sur une guerre entre l'église catholique et l'état notamment sur le contrôle des consciences donc notamment sur l'enseignement privé est ce que ce projet il aurait pu voir le jour en tout début de septennat s'il avait été fait dans la foulée
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l'élection de françois mitterrand non parce que je pense qu'il fallait du temps pour aboutir à ce à quoi savoir et habile a abouti avec 7 cd le service public local qui rassemble tous est une idée très belle mais évidemment trop girondine pour notre culture dominante
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qui est très jacobine que chaque français petits français le lundi matin de 8 heures à 8 heures 15 face au même cours sinon on n'est plus dans l'égalité et qui avait eu un certain nombre de clignotants qui s'était lui-même vous même vous avez été l'auteur d'une note
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oui c'est pas très optimiste à l'époque surgir la vérité même inquiète dès le départ quand ils ont commencé à recevoir beaucoup de gens je me suis rendu compte que c'était que dans le rapport de force des manifestants et les deux ce qui se
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disait sur la voie publique et laïque été battus largement battu y compris des sondages officieux compris xavier les résultats et qui montrait que l'immense a été attaché ça se sentait parce que les français est attaché pas parce qu'ils étaient
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catholiques vous aimer l'école privée parce qu'ils voulaient pas une solution de rechange si leurs gosses marche mal à l'école publique et ils avaient éteint leurs cours cc des consommateurs en génération de parents consommateurs c'est pas du ratio de parents idéologues
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[Musique] bonjour alain chabod bonjour en 1984 vous êtes journaliste politique vous
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avez donc suivi cette bataille cet épisode de la guerre scolaire d'abord quelle image quel souvenir en gardez vous comme tout le monde la grande manifestation du jeu c'était tellement incroyable de voir la droite qui effectivement avait investi la rue la
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rue c'est la gauche bien entendu mais là c'était incroyable toute la droite mobiliser tous côte-à-côte main dans la main il avait remporté la victoire politique qu'ils attendaient depuis qui
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trônait à quel moment avez vous senti que l'échec était inhabitable pendant cette manifestation laquelle vous faisait allusion ou juste après bien avant en fait parce que il ya eu évidemment les ibères parlementaire il ya eu des projets qui étaient mis sur la
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table puis enterré puis modifiée en fait l'elysée matignon et au parti socialiste franchement tout le monde était à des degrés divers très réservé très mesurée
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à l'égard de ce projet est au fond françois mitterrand avait déjà dit que 20 83 dans mon souvenir on pourrait jamais mettre tout le monde d'accord c'était irréconciliables déjà et alors
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cette guerre scolaire elle va provoquer une crise gouvernementale avec la chute du gouvernement mauroy ils étaient usés pierre mauroy à l'époque c'était inévitable il était fatigué on racontait aussi qu'il avait des petits soucis de santé enfin il y avait une petite alerte
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et puis il était épuisé et pierre mauroy où il avait assumé la rigueur les restructurations la sidérurgie franchement le départ de la gauche et tout le monde le sait était flamboyant
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80 et puis à partir de 83 c'est difficile donc le pierre mauroy il est fatiguée un petit peu fatigué et puis au fond savary va démissionner et mon roi il dit
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mme cissé la loi est abandonné je m'en vais aussi et c'est courageux ses loyers il a été loyal et ils s'entassent 1984 c'est donc un tournant majeur dans le septennat le
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tournant majeur du septennat peut-être on se souvient plus de celui de 83 toujours le tournant de la rigueur on ne cesse d'évoquer quand on parle de la vie politique française mais ce tournant de la rigueur il a été sous la contrainte
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économique évidemment et puis deuxième tournant effectivement c'est l'école parce que celui là c'est une défaite politique c'est une défaite politique le gouvernement était obligé de renoncer à ce qui était une ambition de la gauche
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laïque enfin un peu mettront pas l'école privée en tête ont aidé à le présenter de lui donner de l'argent donc ça c'est effectivement un échec politique est au fond la sortie par cet incroyable
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propositions de françois mitterrand le référendum sur le référendum parce qu'effectivement il n'était pas possible de l'organiser directement sur ce sujet a été une trouvaille politique incroyable et le génie politique de
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françois mitterrand et là c'était une riposte aux coups de génie politique de charles pasqua qui avait proposé au nom de la majorité sénatoriale une motion pour maître françois mitterrand au pied du mur avec sa proposition de référendum c'est le sénat en fait tu sais que tu as
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eu la peau de ce projet de loi savary ou du gouvernement mauroy et à cette proposition de charles pasqua bon alors pression sur le président de la république c'est que françois mitterrand n'avait aucune envie il a dit à l'époque
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au président du sénat devrait pas tomber comme vous avez fait tomber le général de gaulle donc ça donnait une idée du rapport de force mais au fond c'est quand même charles pasqua qui permet à françois mitterrand de trouver
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la porte de sortie la plus spectaculaire c'est à dire le référendum sur le référendum donc on peut dire qu'il l'a contraint mais on peut dire aussi qu'il a aidé à sortir de ce très très mauvais pas c'est un sujet maudit pour le
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pouvoir cette bataille scolaire on en revivre un épisode au début du gouvernement balladur avec notamment 7 projet de révision de la loi falloux oui c'est très difficile jan aps colère il faut vraiment la
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protéger dès qu'on touche à l'école à l'école privée alors déjà les lois pour tout le monde l'école publique déjà c'est compliqué c'est toujours extrêmement risqué pour un gouvernement mais la mitterrand pense effectivement
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qu'il a enterré chimie terminé clos la guerre scolaire pour lui oui mais il regardera en spectateur balladur et françois bayrou aussi avec
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un projet de loi dans l'autre sens qui va leur causer beaucoup beaucoup de problèmes oui une bataille qui se jouera à front renversé puis ce sont les mecs qu'on trouvera sont dans la rue et pour retrouver la droite la droite catholique
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ce peuple de droite dans la rue il faudra en fait attendre près de 30 ans à l'occasion du mariage pour tous exactement on a retrouvé avec l'émergence des étangs d'un mouvement conservateur à l'occasion du mariage
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pour tous la droite dans la rue à unis globalement très unie parce que c'était effectivement là aussi une bonne occasion de mobiliser ses électeurs la droite ne manifeste pas beaucoup mais quand ils manifestent ils sont beaucoup
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ils sont beaucoup très organisés et ils sont très nombreux mais je crois que le record de 12 juin 84 n'a jamais été un million trois cent mille deux cent mille on va pas chipoter effectivement c'était c'est la
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démonstration de force incroyable [Musique] il est des batailles qui marque qui raconte une époque celle de l'école libre vous l'aurez compris aura illustré une confrontation politique un enjeu de
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société un choc de conviction parce qu'il semblait remettre en cause au fond quelque chose de très intime le libre choix pour chacun de l'éducation de ses enfants le projet d'alain savary fut enterrée avant même d'avoir pu voir le jour en france il ne faut toucher aux
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grands principes qu'avec la main tremblante comme le disait montesquieu à propos de la constitution leçon politique qui résonne encore aujourd'hui dans nos mémoires et dans nos consciences
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[Musique]
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public sénat en partenariat avec le magazine historia vous a présenté il était une loi quand le sénat écrit l'histoire
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[Musique]
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