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Maintenant, nous allons parler de l'extinction. En effet, comme nous l'avons vu, beaucoup de comportements indésirables s'acquièrent et se maintiennent parce qu'ils reçoivent un renforcement positif, une récompense sous une forme ou sous une autre. Dans certains cas, la récompense est évidente. Par exemple, l'acquisition de biens désirables est une récompense qui renforce le comportement de vol. D'autres cas sont plus subtils, mais très fréquents: l'attention que reçoit l'élève de la part
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des autres élèves et de l'enseignant peut en soi être un renforcement du comportement. Ça se comprend bien lorsque cette attention est positive, par exemple, les rires des camarades. Mais c'est vrai également lorsque cette attention est négative, par exemple les réprimandes ou les cris exaspérés de l'enseignant. Pour certains élèves, attirer l'attention de l'enseignant est une récompense suffisamment puissante pour qu'elle renforce le comportement, même lorsque ce comportement va entraîner une punition.
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Une raison de ce paradoxe réside dans l'immédiateté de la conséquence, l'attention de l'enseignant sur l'élève se manifeste immédiatement après le comportement, alors que la punition éventuelle survient souvent plus tard, avec donc un effet moindre ou nul sur le comportement. Par conséquent, une stratégie importante dans la régulation des comportements indésirables, ça consiste à priver ces comportements du renforcement positif, y compris donc les priver d'attention
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si on soupçonne que ça peut être le facteur renforçant. Reprenons l'exemple du vol. Si on parvenait à détecter tous les cas de vol et à chaque fois à reprendre les objets au voleur et à les restituer à leur propriétaire avant même que le voleur puisse en faire usage, alors on supprimerait toutes les récompenses associées au comportement de vol et du coup celui-ci finirait par disparaître par défaut de renforcement positif, sans même avoir besoin de le punir.
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La difficulté pratique évidemment d'une telle démarche, ça réside bien sûr dans le fait de supprimer toutes les récompenses du comportement et donc de détecter tous les cas. Lorsque ce n'est pas possible, Eh bien, le maintien du comportement de vol, ça dépend du rapport entre les récompenses et les punitions reçues. Dans le cas où la récompense qui maintient le comportement perturbateur est l'attention des autres, alors une bonne stratégie, c'est de priver l'auteur du comportement
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de cette attention, c'est ce qu'on appelle l'extinction. Autrement dit, il s'agit d'éteindre les récompenses, ce qui est bien sûr plus facile à dire qu'à faire, et ce pour plusieurs raisons. Alors, pourquoi est-ce que l'extinction est difficile ? Premièrement, parce que nous souffrons d'un biais de négativité: Notre attention est attirée de manière privilégiée et instinctive par les événements négatifs comme les comportements perturbateurs.
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Du coup, ne pas accorder d'attention à un tel comportement, ça nécessite un effort important et délibéré et une vigilance de tous les instants. Si on laisse le biais de négativité dominer notre réaction au comportement perturbateur, alors on risque de le renforcer accidentellement. Deuxièmement, il ne faut pas se tromper de cible: le comportement perturbateur, est-il renforcé par l'attention de l'enseignant, ou par celle des camarades, ou par les 2,
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ou encore par autre chose? Il est important de bien déterminer ce qui renforce le comportement. Troisièmement, l'extinction peut être efficace en tant que telle, mais si elle est utilisée seule, ses effets sont très graduels et très lents à se manifester. Dans le cas où les comportements indésirables sont dangereux ou très perturbateurs, une telle approche ne suffit pas. Il vaut donc mieux toujours la combiner à un programme de renforcement positif.
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Et puis 4e difficulté de l'extinction, c'est la recrudescence. Au début d'un régime d'extinction, il est possible que, au lieu d'une diminution, on observe une recrudescence temporaire des comportements perturbateurs, et c'est parfaitement normal. Prenons un exemple: votre comportement de tourner la clé de contact de votre voiture est habituellement renforcé par le démarrage du moteur.
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Si un jour le moteur ne démarre pas, il y a extinction, vous allez tôt ou tard arrêter de tourner la clé pour envisager de rechercher la cause de la panne. Mais votre réaction immédiate, ça sera sans doute de réessayer plusieurs fois de suite, peut-être même en y mettant de plus en plus d'énergie et en vous énervant, bien que ça n'ait aucun effet sur la batterie. De même, si un élève a l'habitude de recevoir l'attention de l'enseignant lorsqu'il fait des commentaires à voix haute sans attendre son tour de parole, lorsque l'enseignant ne réagit plus,
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l'élève va répéter au cas où l'enseignant n'aurait pas entendu. Et puis, s'il ne réagit toujours pas, il va parler plus fort, plus longtemps. Autrement dit, il teste la réponse de l'enseignant, il augmente l'intensité du comportement pour parvenir à la déclencher. Et alors si maintenant l'élève se met à hurler et que l'enseignant réagit enfin, et bien du coup, il renforce un comportement plus perturbateur que le comportement d'origine. Autrement dit, l'enseignant produit l'effet inverse à celui recherché.
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Alors, dans un tel cas, l'aggravation du comportement n'indique pas que l'extinction ne marche pas. Au contraire, elle montre que l'attention de l'enseignant agissait bien comme un renforcement, que son absence est bien perçue par l'élève et qu'elle produit un effet. Mais il est important de reconnaître ce phénomène de recrudescence et d'être prêt à tenir bon si ça arrive. Si la recrudescence temporaire du comportement ne peut pas être tolérée et qu'une réaction est nécessaire,
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alors plutôt que de renforcer le comportement en y prêtant attention, il peut être judicieux de réagir d'une manière différente. Par exemple, en faisant diversion, en détournant l'attention des élèves vers autre chose, de telle manière à interrompre le comportement sans le renforcer. Et ce genre de réaction est difficile à improviser, il faut donc s'y être préparé. Il faut avoir anticipé ce qu'on va faire si jamais le comportement se manifeste et qu'on doit déclencher une diversion
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pour y mettre fin. Attention aussi à ce que la diversion ne devienne pas elle-même une récompense du comportement si elle se répète. Plus généralement, l'extinction est souvent nécessaire, mais elle est rarement efficace seule. Il importe donc d'utiliser d'autres ingrédients, comme le renforcement du comportement positif ou aussi des punitions qui peuvent être données sans accorder d'attention à l'élève, par exemple en cochant des pénalités ou en soustrayant des
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points sur un tableau de points qui est visible de l'élève. Enfin, lorsque l'extinction fonctionne, elle diminue la probabilité d'apparition du comportement problématique. Mais ce dernier ne disparaît pas toujours définitivement. Il arrive qu'il réapparaisse spontanément alors qu'on ne s'y attendait plus, et à ce moment-là, si, par réflexe, on réagit, alors on risque à nouveau de le renforcer accidentellement et d'annuler l'effet de plusieurs semaines
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d'extinction. Il importe donc de rester sur ses gardes et de maîtriser ses réactions même lorsque le comportement semble avoir disparu. Alors, quand et comment bien utiliser l'extinction ? L'extinction ne peut pas être la seule stratégie, ni même la stratégie principale d'un programme de modification du comportement. En effet, l'extinction n'enseigne et n'entraine aucun comportement nouveau. C'est une mesure secondaire en complément du renforcement du comportement
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positif, qui peut en accroître l'efficacité. Son intérêt est d'arrêter de renforcer les comportements perturbateurs. Il faut donc commencer par bien analyser les conséquences qui suivent le comportement et qui sont susceptibles de le renforcer et tenter de les supprimer. Si l'extinction ne semble avoir aucun effet, même pas de recrudescence, c'est sans doute que vous n'avez pas identifié tous les facteurs renforçant le comportement,
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par exemple, peut être que ce n'est pas l'attention de l'enseignant qui est en cause, mais aussi celle des camarades. Dans ce cas, vous pouvez tenter de réorienter ou d'étendre le champ de l'extinction. Il peut aussi arriver que le comportement ait une valeur intrinsèque de récompense pour l'élève sur laquelle vous pouvez difficilement intervenir. C'est souvent le cas des comportements d'auto-stimulation comme les mouvements répétitifs. Dans les cas où un comportement est renforcé par l'attention
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des camarades, il peut être utile d'utiliser une approche collective, par exemple, promettre une récompense à toute la classe, à déterminer avec les élèves, si 1h de cours se passe sans aucune perturbation. Et dans ce cas, il est même pas nécessaire de nommer les auteurs des perturbations les plus fréquentes. Une telle mesure agit à la fois sur les élèves perturbateurs en renforçant leur comportement positif et aussi surtout, sur les camarades qui vont rapidement trouver que les comportements perturbateurs
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des autres sont beaucoup moins amusants parce que ça les prive d'une récompense. Alors attention, il s'agit d'un système de récompense collective, ça ne doit pas devenir un système de punition collective, ce qui aurait de nombreux effets pervers, on va y revenir. Donc pour faire marcher un système de récompense collective, toutes les variations qui ont été discutées jusqu'à présent sont à envisager. Si les comportements perturbateurs sont très fréquents, il faut peut être démarrer par un critère plus faible,
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juste 10 Min sans perturbation, de manière à s'assurer qu'il soit atteignable et que des récompenses puisse être données. À l'inverse, si les comportements perturbateurs sont peu fréquents, où sont en diminution, on peut au contraire rendre le critère plus strict et sur des périodes de temps plus longues. De même, les récompenses n'ont pas besoin d'être extravagantes, mieux vaut des récompenses faibles, fréquentes, immédiates, que des récompenses importantes, mais rares et éloignées dans le temps.
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Un système de points peut être un bon compromis entre les 2 en distribuant immédiatement et fréquemment des points de faible valeur qui se cumulent en vue d'une ou plusieurs récompenses tangibles. En résumé, l'extinction est une bonne stratégie générale pour éviter de renforcer certains comportements perturbateurs, elle peut réduire la fréquence de ces comportements, mais seule, elle les modifiera difficilement. Il vaut mieux donc l'utiliser
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combinée au renforcement des comportements positifs.
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