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bonsoir à toutes et à tous et bienvenue à la Semaine du Cerveau donc ce soir au programme génétique et réussite scolaire donc de quoi s'agit-il et ben nos hypothèses
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de travail pour ce soir ça va être les suivants premièrement que les enfants arrivent à l'école déjà inégaux bon ça c'est en fait pas très controversé parce que n'importe quel enseignant de maternelle peut le constater tout
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simplement et deuxièmement le fait que ces inégalités sont dues à une variété de facteurs d'une part des facteurs génétiques et d'autre part des facteurs environnementaux et parmi les facteurs
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environnementaux bon il y en a toute une typologie dont des facteurs qui sont prénataux des facteurs qui sont de l'ordre de la nutrition de la santé et puis évidemment bien entendu l'environnement familial social et puis
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à la limite tout ce qui s'est passé dans la vie de l'enfant jusqu'au moment où mais le pied à l'école ça participe potentiellement aux inégalités qu'on observe en petite section
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et bien évidemment il vous aura pas échappé que dans dans cette liste de facteurs la partie génétique et légèrement controversée et bien entendu c'est pour ça que j'en parle
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alors pourquoi c'est un sujet qui énerve tout le monde ça énerve beaucoup de monde c'est quand même un sujet très débattu y compris parmi mes collègues au sein de l'ENS y compris dans le département de biologie etc ça échauffe
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pas mal les esprits alors pourquoi de quoi ils ont peur tous ces gens ils ont peur d'une part du réductionnisme c'est-à-dire l'idée que on va réduire tout ce qui fait un être humain à ces
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gènes ou à ces neurones en tout cas une description de bas niveau qui paraît pas très satisfaisante ils ont peur du déterminisme c'est-à-dire l'idée selon laquelle va finalement notre génome ça serait notre
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destin gravé dans le marbre et donc si on accepte des explications qui sont basées dans le génome alors ça veut dire que on a plus aucun degré de liberté dans notre vie ça serait tout à fait inacceptable ils ont peur aussi de l'idée d'une
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naturalisation des inégalités sociales c'est-à-dire l'idée selon laquelle si on montrait que certaines inégalités sociales sont au moins en partie dues à
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une origine biologique donc naturelle entre guillemets et bien ça nous conduirait à devoir les accepter à devoir s'en satisfaire et à ne rien pouvoir faire pour diminuer ces
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inégalités et puis enfin ils ont peur de le génisme et de l'idée qu'on puisse s'acheminer vers le meilleur des mondes au sens d'aldos foxley et bien évidemment cette peur est pas totalement affondée puisque
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le génisme a existé et existe sous certaines formes il y a toute une histoire malheureuse à ce sujet et donc bien entendu on peut se poser la question de savoir si les connaissances actuelles en génétique pourrait nous
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conduire dans cette voie et du coup parce que certaines personnes ont peur de tous ces problèmes potentiels soulevés par les connaissances en génétique et bien du coup leur démarche ça va être simplement de refuser d'accepter les résultats de
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la génétique alors qu'est-ce qu'on peut répondre à tout ça ne nous énervons pas premièrement personne ne veut réduire l'être humain à ses gènes le réductionnisme c'est une espèce de vue
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de l'esprit qui n'existe que dans les gens qui veulent le critiquer mais en fait les généticiens les biologistes ils pensent pas faire dur de réductionnisme ils sont parfaitement conscients que il décrivent les choses à un certain niveau
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par exemple un niveau génétique moléculaire ou un niveau cellulaire mais ils ont pas l'ambition ni même l'illusion que on pourrait réduire toute la description de l'être humain à ce niveau là ils sont conscients de
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participer à une grande entreprise de compréhension de l'être humain qui se fait à tous les niveaux de description à un niveau sociologique à un niveau psychologique un niveau cérébral un niveau neuronal cellulaire un niveau moléculaire etc tous les niveaux
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participent à la compréhension il y en a aucun qui a de primauté sur les autres et en fait si on veut vraiment comprendre l'être humain on a besoin de le comprendre à tous les niveaux et de comprendre les liens entre les niveaux mais l'idée de se focaliser sur un niveau qui soit génétique ou
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sociologique c'est juste avoir des œillères et se priver d'une grande partie de la connaissance sur le monde donc la réductionnisme c'est vraiment pas du tout une peur rationnelle on va dire
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concernant le déterminisme on a souvent une compréhension fantasmée de des influences génétiques on les conçoit comme extrêmement déterministes comme si
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elles étaient plus déterminées que des facteurs environnementaux en fait c'est pas plus déterministe que les facteurs environnementaux les gens les les sociologues qui pensent que le milieu
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socio-culturel conditionne totalement le la trajectoire de l'individu de manière aussi déterministe que les gènes la psychanalyse en son temps était de manière extra était extrêmement déterministe également
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donc le fait que ben voilà les inégalités sociales en des causes et quel que soit ses causes ces causes elles sont la cause de de la réussite scolaire de l'enfant par exemple mais
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qu'elles soient génétique ou environnementale peu importe ce sont des causes alors l'idée selon laquelle si les inégalités sociales étaient naturelles alors il faudrait les accepter c'est un
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biais de raisonnement qu'on appelle le paralogisme naturaliste c'est l'idée selon laquelle nature fait loi mais en vérité la nature a jamais été le modèle de ce qui est bon et de ce qu'on doit accepter et de la manière dont on doit
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construire la société en vérité une grande partie de la société humaine et de nos lois par exemple sont construites en réaction en opposition à ce que nous propose la nature donc c'est pas parce
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que quelque chose qui nous déplaît serait naturel qu'on doit l'accepter et que on doit considérer que c'est bien pas du tout non donc si on veut réduire les inégalités sociales on peut le faire quelle que soit leur origine
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et quand tu as pensé que on s'achemine nécessairement vers le génisme ou le meilleur des mondes et bien c'est un autre bière argumentatif qu'on appelle l'argument de pente glissante qui serait que le pire est forcément
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et ce qui nous attend alors bien entendu face à toute connaissance c'est important d'envisager les pires applications possibles pour s'en prémunir mais le pire n'est jamais
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certain une fois qu'on a envisagé les pires applications possibles d'une connaissance on peut faire le nécessaire pour s'en prémunir et en l'occurrence vis-à-vis des facteurs génétiques on le fait déjà on a des jouets déjà des lois
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de bioéthique qui préviennent les applications les plus indésirables donc on n'est pas obligé de penser qu'on va forcément faire le pire de nos connaissances génétiques et notez d'ailleurs que cet argument n'est pas
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propre à la connaissance en génétique c'est vrai pour toute connaissance scientifique finalement la connaissance médicale on peut s'en servir pour soigner les gens on peut aussi s'en servir pour tuer les gens bon est-ce qu'il faut arrêter la recherche médicale non il faut pas arrêter la recherche en
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génétique non plus et quant à l'attitude qui consiste à vouloir rejeter tous les résultats de la génétique au prétexte que les implications qu'on imagine de ces résultats nous déplaisent c'est ce qu'on appelle le paralogisme moraliste
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c'est-à-dire sous le parce que il y a des implications morales qui nous déplaisent on va juste nier l'effet mais ça ça revient un petit peu à prendre ces désirs pour des réalités à imaginer que le monde il est il est il correspond à
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un idéal qu'on souhaiterait mais bon le monde il est tel qu'il est il est pas forcément tel qu'on le souhaite d'accord peut-être que le monde est extrêmement injuste mais si c'est le cas faut peut-être le savoir de manière à essayer de réduire
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ces injustices non voilà un petit peu les éléments de du débat j'ai préféré les aborder d'entrée de jeu avant de d'aborder véritablement les
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résultats de manière à déminer un petit peu les choses parce que je sais que ici parmi vous il y a peut-être des gens qui pensent que c'est ces mêmes scandaleux que je puisse donner une conférence avec un titre pareil donc voilà dégonflons un
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tout petit peu le la baudruche on pourra en rediscuter à la fin au moment des questions et essayons d'aller regarder un petit peu les résultats quels sont en essayant d'éviter les confusions
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entre les valeurs et les faits parce que finalement un autre reproche qui est fait aux gens qui parlent de génétiquementale c'est des procès d'intention c'est de dire ah si vous parlez de génétique et de réussite
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scolaire c'est parce que vous voulez faire croire que la réussite scolaire des enfants c'est gravé dans le marbre que on peut rien faire pour aider les plus faibles etc vous voulez ceci vous voulez cela vous voulez légitimer les
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inégalités sociales bon en vérité les gens qui disent ça ils ont des valeurs qui sont qui donc ils pensent par exemple que les inégalités sociales au moins si elles sont excessives elles sont nuisibles ils
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pensent qu'il est souhaitable de les réduire il pense qu'il est souhaitable de rétablir une certaine égalité des chances et il pense qu'il faut particulièrement aider les plus défavorisés bon et bien moi aussi
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voilà et tous les généticiens qui font la génétique comportementale ils partagent aussi ses valeurs donc faut arrêter de faire les procès d'intention on n'a pas des objectifs totalement fantasmagoriques on veut à peu près tous
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le même genre de société à part quelques extrémistes mais c'est ces valeurs sont totalement indépendantes des faits l'effet c'est les inégalités sociales elles ont
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forcément des causes et ces causes on peut les déterminer par la recherche scientifique mais quel que soit le résultat quel que soit la nature de ses causes finalement ça ne doit rien changer à nos valeurs
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donc finalement si on est d'accord sur le fait qu'on veut réduire les inégalités est-ce que il vaut mieux nier certaines causes de nos inégalités ou est-ce qu'il faut plutôt essayer d'avoir la meilleure
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connaissance scientifique de ces causes et puis en supposant que ça nous donnera de meilleurs leviers finalement pour les réduire efficacement voilà donc ça c'est plus le pari que je fais et vers lequel
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je vais vous emmener ce soir donc pour rentrer dans le vif du sujet on va on va commencer à poser un petit peu les choses et expliciter ce dont on
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va parler ce soir donc premièrement on va on va évoquer deux concepts voisins ce que j'ai appelé réussite scolaire et ce que j'ai appelé niveau d'études réussite scolaire en gros ça va être à
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peu près la performance des élèves dans à peu près n'importe quel test scolaire ok donc vous pouvez penser à des notes reçu en classe vous pouvez penser à des notes reçu aux évaluations nationales
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qui sont faites périodiquement dans les classes en France vous pouvez penser aux notes du bac à la moyenne du bac vous pouvez penser aux notes à un diplôme etc donc voilà des notes des résultats dans
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des tests scolaires c'est ça qu'on va appeler la réussite scolaire et puis par ailleurs le niveau d'études mais c'est c'est le niveau le plus élevé que vous atteignez dans votre éducation d'accord
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pourquoi est-ce qu'on va parler du niveau d'études parce que dans le cadre des études de génétique qui comme vous le savez sans doute nécessite de très très grandes populations pour aboutir à quelque chose
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et bien on agrège les données de plein d'autres études qui avaient été faites pour des motifs différents donc des études qui avaient été faites pour de la génétique médicale il se trouve que souvent on avait posé aux gens une seule question c'était quel
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est votre plus haut niveau de diplôme et à partir du moment où ils ont répondu à cette question bon ben voilà on peut agréger les réponses on peut les mettre tout sur une échelle numérique par exemple le nombre total d'années d'études qu'a fait la personne en
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démarrant OCP donc si vous êtes arrivé au bac vous avez 12 années d'études si vous avez un master vous avez 17 années d'études un doctorat c'est 20 années d'études OK et donc voilà on peut donc ça c'est très simple on pose une
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question aux gens on a une variable qui est numérique et après on peut faire des analyses dessus et on trouve ça dans toutes les bases de données de génétique du monde et c'est ça qui est extraordinaire alors que faire passer des tests scolaires aux gens ou des tests cognitifs évidemment c'est
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beaucoup plus coûteux en temps et en ressources de chercheurs donc c'est pour ça qu'on va parler du niveau d'études évidemment le niveau d'études c'est quelque chose qui est différent distinct de la réussite
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scolaire mais évidemment les deux sont liés puisque plus on réussit mieux scolairement et plus on a chance d'aller loin en dans les études donc on va dire que les deux variables sont corrélés ce qui fait que
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il est possible que je les utilise de manière un petit peu interchangeable au cours de la conférence mais c'est pas extrêmement grave en gros on mesure à peu près la même chose alors maintenant réfléchissons à quels
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sont les facteurs qui déterminent la réussite scolaire d'un enfant alors il y a des facteurs qui sont extérieurs par exemple l'enseignement évidemment et absolument indispensable l'effort bien entendu ça demande des
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efforts de d'étudier et d'acquérir des connaissances et plus l'élève va mettre d'efforts dans son travail scolaire et plus il va apprendre et meilleur vont être ces résultats scolaires et puis les moyens les opportunités il y
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a plein de choses qui se déroulent dans une scolarité le fait d'avoir accès à telle classe à telle école à telle option tout ça ça fait partie ou à tel enseignant ça fait partie des facteurs plus ou moins aléatoires du point de vue
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de l'élève qui vont aussi affecter sa réussite scolaire et son niveau d'étude ultime ok mais il y a pas que ça il y a aussi évidemment les capacités cognitives de
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l'élève donc qu'est-ce que j'entends par capacité cognitive c'est important qu'on le mette bien à plat aussi puisque on va en parler beaucoup donc capacité cognitives finalement ça peut être n'importe quoi ça peut être n'importe
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quel mesure d'une fonction cognitive que on a dans notre cerveau donc ça peut être une mesure de compétences de langage ça peut être une mesure de compétences en mémoire de travail ça peut être une
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mesure de d'attention ça peut être une mesure de raisonnement abstrait ça peut être une mesure de compétence visio-spatiale voilà bon des fonctions cognitives on en a quelques dizaines on peut toutes les mesurer par des tests
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appropriés et on peut voilà donner des scores dans ces différents tests et puis vous voyez j'ai mis en petit QI quotient intellectuel qui est une mesure de l'intelligence générale alors on va pas
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rentrer ce soir dans le débat de qu'est-ce que c'est l'intellig et de tous les gens qui disent ah mais l'intelligence on sait pas ce que c'est et d'ailleurs les tests de QI c'est n'importe quoi si ce débat vous intéresse je vous renvoie à une autre de
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mes conférences que vous pourrez trouver sur internet qui s'appelle info et intox sur l'intelligence pour ce soir je vous demande juste d'accepter que ce qu'on va appeler intelligence générale c'est
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juste une moyenne pondérée des tests des scores dans tous les tests cognitifs ok donc on fait passer aux gens une batterie de tests d'attention de mémoire de langage de visiospatial de raisonnement etc et puis on fait une moyenne pondérer tous ces scores et ça
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vous donne en gros une espèce de moyenne de ce que le cerveau de cette personne sait faire alors bon on échantillonne pas forcément tout ce que c'est faire un cerveau humain mais on échantillonne les fonctions cognitives qui sont en fait
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les plus pertinentes pour la réussite scolaire donc voilà quand je vous parlerai de score de QI d'intelligence générale c'est de ça qu'on parle c'est une moyenne de score et c'est pertinent ici précisément parce
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qu'on sait que ces scores de QI sont un très bon prédicteur de la réussite scolaire voilà qu'est-ce qui nous faut d'autre encore pour déterminer la réussite scolaire bah oui on parle beaucoup des capacités
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cognitives mais il y a pas que les capacités cognitives quand même il y a des choses qui s'appellent la motivation des traits de personnalité comme la conscieniosité ou l'ouverture qui sont des traits personnalités finalement qui
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qui participent à la motivation à s'engager dans les tâches scolaires et qui donc vont avoir un effet indirect sur la réussite scolaire bien évidemment deux personnes qui sont également intelligentes un qui travaillent et un
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qui travaille pas ils vont pas avoir les mêmes résultats ça tout le monde le sait donc c'est important de prendre aussi en compte ces facteurs on n'est pas des obsédés du Qi simplement le lien n'est pas direct c'est pas de la motivation c'est pas
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juste je suis motivé donc je réussis non c'est je suis motivé et si je guide ma motivation vers le travail scolaire alors là je vais produire un résultat sur la réussite et puis après il peut y avoir des des
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liens en boucle donc le fait de travailler sur des tâches scolaires ça améliore les fonctions cognitives en vérité la scolarisation c'est la meilleure intervention qu'on connaisse
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pour améliorer l'intelligence des enfants donc plus ils travaillent à l'école et plus ils développent leur fonction cognitives plus ils deviennent intelligents de même la réussite scolaire a un effet en retour sur la motivation plus on
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réussit et plus on trouve ça sympa en fait d'être à l'école et d'apprendre des choses et plus on est motivé pour travailler et apprendre encore plus donc vous voyez on a une espèce de boucle de feedback positif de la motivation vers
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l'effort vers la réussite et ça renforce encore la motivation de même que il y a une boucle de feedback positif de l'effort vers les capacités cognitives vers la réussite c'est en la motivation envers les phares etc donc ok donc là bon évidemment c'est
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un modèle simplifié mais on va dire on a à peu près bien cerné les facteurs individuels qui sont en jeu en tout cas on va on va essayer de regarder cela et puis après on peut reculer encore d'un
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pas et se dire ok bon mais qu'est-ce qui détermine d'une part les capacités cognitives de l'enfant et d'autre part sa motivation sa personnalité on va regarder d'une part du côté de son environnement bien entendu donc là donc
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l'environnement au sens où je l'ai défini dans la première diapo l'ensemble des facteurs environnementaux qui le façonnent depuis la gestation jusqu'au jour où il rentre à l'école et bien ça a un impact sur son développement
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quotiditif c'est un impact sur sa personnalité c'est un impact sur s'il a un caractère travailleur ou pas c'est un impact donc indirectement l'environnement au sens large son
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environnement social ça va aussi avoir un impact sur quelle école il va quelle enseignant il a etc et puis quels moyens on met à sa disposition pour suivre sa scolarité donc là pensez vraiment voilà environnement social familial donc voilà
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l'environnement de l'enfant évidemment va avoir un impact sur tous ces facteurs et puis aussi et c'est ce qu'on va voir le génome de l'enfant qui peut avoir un impact sur le développement cognitif et
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qui peut aussi avoir un impact sur la personnalité et les et les autres facteurs j'ai pas encore prononcé le mot là ce cette bulle là que j'appelle motivation personnalité dans le jargon les
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collègues appellent ça les facteurs non cognitifs je déteste cette expression parce que évidemment la motivation la personnalité tout ça c'est dans votre cerveau donc c'est cognitif aussi donc c'est vraiment une erreur d'appeler ça les facteurs non cognitifs mais en fait
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quand ils disent non cognitif ils veulent dire c'est pas l'intelligence c'est pas les capacités cognitives c'est autre chose c'est des dispositions cognitives à agir plus ou moins comme si ou comme ça ok mais donc voilà vous
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savez qu'il y a cette équivalence entre avec les facteurs non cognitifs ok donc ça c'est le cadre général évidemment là j'ai rien démontré j'ai juste fait des hypothèses sur les
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facteurs qui pourraient déterminer la réussite scolaire évidemment chacune de ces bulles et de ses flèches doit se prouver avec des données solides on est bien d'accord mais ça va être l'objet de la conférence
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donc je postule que il pourrait y avoir des influences génétiques sur les capacités cognitives sur la personnalité et infinie sur la réussite scolaire et le niveau d'études pourquoi est-ce qu'on devrait croire qu'il y a de telles
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influences génétiques ça n'a rien d'évident mais on a quand même depuis plus d'un siècle rassemblé pas mal de données sur ce sujet donc je vous montre les différentes catégories puis après on les passera en vue de manière plus
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systématique dans des études sur les apparentés comme les jumeaux et les adopter des études sur les mutations génétiques et des études génomiques donc pour commencer les études d'apparentée donc bon à chaque fois je
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mets une petite date de début qui est plus ou moins approximative la 1891 c'est la date de publication de ce livre de Francis Galton qui est bon qui est un grand scientifique à plein de
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sur plein de dans plein de domaines mais qui est qui est particulière enfin qui a particulièrement contribué finalement au démarrage de la génétique comportementale en finalement je tends les bases des méthodes qui ont permis de
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commencer à analyser les faire les études d'apparenté analyser les les ressemblances cognitives en fonction des ressemblances génétiques alors bon lui même en l'occurrence n'avait pas prouvé
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grand chose dans son livre c'était des des observations relativement anecdotiques mais après ça a permis à d'autres de progresser par là bon accessoirement c'était aussi le l'inventeur de l'eugénisme ce qui fait
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qu'il est plus très populaire aujourd'hui mais bon ça n'enlève rien finalement à sa contribution scientifique donc la première constatation qu'on peut faire finalement qu'il y a la base de toutes ces études d'apparentés c'est que les enfants ressemblent à leurs parents
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alors ça bon on va vous le saviez déjà c'est évident ça saute aux yeux pour tout ce qui est des caractéristiques physiques mais c'est vrai aussi pour les caractéristiques cognitives et psychologiques
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la preuve si vous regardez les scores de QI des enfants qui sont ici sur l'axe des Y en fonction des scores de QI des parents ici sur l'axe des X et bien vous
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trouvez une corrélation ok là vous voyez deux lignes vous voyez deux séries de points rouge et bleu donc rouge c'était au début de l'étude dès que les enfants ont été assez jeunes pour passer un test
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de QI donc disons à 6 ans et bleu c'est un suivi 30 ans plus tard et donc on voit que 30 ans plus tard bon la corrélation entre parents et enfants s'atténue un petit peu mais elle est encore significative bon c'est pas une
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détermination non plus les enfants sont pas identiques à leurs parents mais clairement il leur ressemble en termes d'intelligence générale comme sur les traits physiques donc après toute la question c'est pourquoi
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pourquoi quand on regarde juste ce graphe c'est pas facile à dire parce qu'il y a plusieurs possibilités on pourrait dire parce que les parents transmettent une partie de leurs gènes à leurs enfants et c'est par cette
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transmission génétique que se transmet cette ressemblance mais on pourrait dire aussi mais oui mais attendez les parents c'est eux qui fournissent tout l'environnement de départ de l'enfant et donc forcément si
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ce sont des parents très éduqués ils vont fournir un environnement à l'enfant qui est beaucoup plus favorable au développement cognitif que s'ils sont des parents peut éduquer et donc ça aussi en fait ça pourrait produire ce genre de corrélation donc la seule
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observation de ressemblance entre parents et enfants c'est un fait intéressant mais ça vous dit rien sur le mécanisme de la ressemblance sur le lien causal bon alors du coup mais comment on
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pourrait savoir comment préciser ce lien causal donc là vous voyez on est dans un problème qu'on va revoir plusieurs fois qui a un problème où les facteurs génétiques et environnement et
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environnementaux sont confondus à chaque fois qu'on regarde une ressemblance entre parents et enfants et bien la source de transmission génétique est confondue avec la transmission environnementale et du coup on sait pas
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distinguer l'un de l'autre et donc si on veut arriver à distinguer l'un l'autre il faut essayer de trouver des situations on va pouvoir les découpler ou quelque chose est transmis génétiquement sans qui est plus de
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contacts environnemental ou bien quelque chose est transmis de manière environnementale sans cueillez de lien génétique OK et bien c'est ça les études d'apparentés c'est l'ensemble des situations où on arrive à faire ce
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découplage donc par exemple un premier type de situation c'est l'adoption il y a eu pas mal d'études qui sont basées sur des enfants qui ont été adoptés depuis la naissance et donc qui ont vécu tous leur
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environnement familial dans une famille qui n'est pas leur famille biologique et du coup on peut se poser la question ok mais ces enfants est-ce qu'ils ressent plus à leurs parents biologiques ou est-ce qu'ils ressent plus à leurs parents adoptifs
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et on peut se plat poser sur le plan physique et sur le plan physique vous avez certainement la réponse les enfants vont ressembler plus à leurs parents biologiques à leurs parents adoptifs en fait sur le plan physique ils vont pas du tout ressembler à leurs parents adoptifs a priori il n'y a pas de raison
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ou alors sur de manière très marginale mais on peut aussi se poser la question pour les scores de QI est-ce qu'ils vont plus ressembler à leurs parents biologiques ou à leurs parents adoptifs bon bah là vous voyez la corrélation entre les scores de QI des enfants
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toujours sur l'axe des Y et les scores de QI de leurs parents adoptifs donc des parents qui leur ont fournis l'environnement familial depuis la naissance mais avec lesquels ils ne sont pas reliés génétiquement
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et vous voyez que la corrélation elle est beaucoup plus faible elle est pas nulle mais elle est plus faible donc là vous voyez la courbe rouge la corrélation est de 0,10 et 30 ans plus
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tard et les de 0,06 autrement dit elle est pas nulle mais elle commence à sur le long terme elle tend dangereusement vers zéro vous voyez ça là on commence à avoir un fait intéressant parce que ça nous
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permet de commencer à tirer des conclusions ça nous permet de nous dire ah ok donc là on voit que finalement l'environnement familial fourni par la naissance par les parents adoptifs ça
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relativement peu d'effet sur les scores de QI des enfants qu'ils ont adoptés en tout cas sur le long terme en revanche quand on rajoute une similarité génétique alors là oui pour
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le coup il y a aussi une similarité dans les scores de QI donc ça ça nous permet de d'être un peu plus confiant quand on affirme que visiblement les facteurs génétiques doivent bien jouer un rôle
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mais bon ce n'est qu'un point de données évidemment on va accumuler plus de données de nature différente pour converger vers cette conclusion au passage je vous montre là les données qui sont dans un article de 2021 qui est
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une étude qui a démarré il y a très longtemps et là ils ont fait le dernier follow-up donc le dernier suivi des enfants pour voir ce qui se passait sur le long terme mais en vérité ce type de résultat on le connaît depuis très très longtemps je vous ai mis la référence du
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premier article de Barbara Burks qui date de 1928 ok ça fait presque un siècle qu'on sait ça et pourtant vous vous le saviez pas comment ça se fait il y en a d'autres des résultats comme
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ça donc le deuxième type de situation où on peut découpler les effets génétiques des effets environnementaux ce sont les études de jumeaux puisque comme vous le savez certainement il y a deux types de jumeaux des jumeaux monosygotes les
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vrais jumeaux qui sont génétiquement identiques autrement dit génétiquement similaire à 100%, et puis il y a les faux jumeaux les jumeaux d'isigotes qui eux sont comme les autres frères et sœurs ils sont génétiquement similaires à 50%. et puis dans l'éduc dans les deux
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cas c'est paire de jumeaux elles sont élevées par la même famille et donc elles ont évidemment une certaine similarité environnementale en plus de l'assimilarité génétique qui est due au fait que agrandisse dans la même famille en même temps d'accord mais ça pour le
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coup c'est pas différent entre les jumeaux monozycotes et les jumeaux dizygotes par conséquent si on se rend compte que les jumeaux monozygotes se ressemblent plus que les jumeaux des zygotes et bien ça serait aussi un argument en faveur de
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l'idée que c'est par leur ressemblance génétique plus grande qu'il se ressemblent plus parce que leur ressemblance environnementale n'est pas plus grande d'accord et à nouveau si vous réfléchissez à la ressemblance physique entre les jumeaux bah oui ça
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crève les yeux que les jumeaux monozygotes se ressemblent plus que les jumeaux desigotes et on sait bien que c'est par leur similarité génétique et bien on peut faire la même chose avec n'importe quel phénotype cognitif donc
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n'importe quel score dans un test et regarder la corrélation au sein des pères de jumeaux et comparer cette corrélation entre les paires de jumeaux monosygotes et les pères du jumeaux desiguottes donc ici sur cette figure la
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corrélation c'est ce qui représentait sur l'axe des Y les barres noires c'est la corrélation pour les jumeaux monozygotes et les barrachurés pour les jumeaux dizygotes et donc bon vous avez un certain nombre
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de phénotypes qu'on va regarder et donc ce qui est intéressant c'est que à chaque fois que vous voyez que la barre noire et au dessus de la barrage furet la corrélation pour les monozygotes et supérieures à la corrélation pour les dizygotes et bien ça veut dire que il y
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a un effet de similarité génétique et donc en fait voilà ça veut dire que dans notre jargon tout s'est fait notifs sont irritables il y a une part de facteurs génétiques qui intervient dans les différences dans ces phénotypes
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parmi ces phénotypes on va retrouver l'intelligence générale donc qui est un peu une moyenne de toutes les autres bars donc et je peux même vous donner un indice pour calculer l'héritabilité de
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manière approximative c'est faire la différence entre les deux barres et multiplier par deux donc là la différence entre les deux barres c'est à peu près 25% x 2 on obtient 50%. donc on peut dire qu'à peu près 50% des différences d'intelligence générale sont
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dues à des facteurs génétiques en tout cas sur la base de ces études de jumeaux on a des tests de raisonnement verbal qui évidemment sont des des compétences très pertinentes pour les apprentissages scolaires là on a des
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scores dans un test de mémoire évidemment la mémoire aussi c'est pertinent pour les apprentissages scolaires et là en fait on a une mesure directe de réussite scolaire il y a marqué scolastique scolaires qui ont été passés et on voit
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aussi que il y a une héritabilité de cette réussite scolaire donc là estimez directement et puis il y a même cette autre cette autre paire de barres là vocation
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des élèves les matières qui préfèrent les matières dans lesquelles ils voudraient étudier leurs aspirations professionnelles ok là où ils ont leur vocation entre guillemets donc ça veut dire que c'est pas juste les capacités qui sont influencées par les gènes c'est
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aussi les préférences finalement les préférences que vous avez pour tel sujet pour tel autre pour telle matière pour telle activité ça aussi ça peut être influencé par vos gènes en tout cas visiblement les jumeaux monozygotes se ressemblent plus aussi sur ses
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préférences que les jumeaux d'isigotent donc voilà les études de jumeaux c'est le deuxième gros ensemble de données qui arrivent et qui dit écoutez quand même on pourrait
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pas expliquer tout ça s'il y avait pas des influences génétiques sur tous ces phénotypes mais c'est pas tout on n'est pas restreint aux situations des enfants adoptés et des pères de jumeaux en fait on peut faire la même chose à travers toutes les paires
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possibles d'apparentés quel que soit le lien de parenté et quel que soit aussi le lien environnemental donc là vous voyez on l'a fait pour à peu près toutes les paires à parenté et donc il y a certaines barres que vous avez déjà vu
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dans le graphes précédents les jumeaux monozygotes élevés ensemble les jumeaux dizygotes élevées ensemble ils sont là mais on peut aussi avoir des situations
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de jumeaux monozygotes élevés séparément ah ben il se ressemblent un petit peu moins donc on voit bien que la différence entre ces deux barres là ça c'est un effet environnemental quand on parle d'effet génétique ça veut pas dire qu'on nique il y a des effets environnementaux et bien sûr il y en a
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donc là on a un moyen de les quantifier ses effets environnementaux de même on peut comparer la situation des frères et soeurs qui sont adoptés
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donc qui sont mis dans la même famille mais qui ne sont pas reliés génétiquement et des frères et sœurs qui sont reliés génétiquement qui sont des mêmes parents biologiques mais qui sont élevés dans
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des familles différentes donc eux aussi se ressemblent mais pas pour les mêmes raisons etc etc on peut décliner ça sur toutes les paires d'apparentés possibles en modélisant à chaque fois quelle est la similarité génétique quelle est la
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similarité environnementale et après on peut ajuster un énorme modèle statistique qui prend en compte toutes ces relations et qui va finalement aboutir à la même conclusion que précédemment c'est-à-dire que à peu près 50% des différences
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d'intelligence générale entre individus sont dus à des facteurs génétiques donc voilà on a un siècle d'études d'apparentés on a des milliers de ces études qui ont été faites sur des centaines de milliers de personnes et
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qui convergent toutes pour dire la même chose mais malgré tout elles ont été critiquées pour des bonnes et pour des mauvaises raisons donc c'est bien de savoir que il y a pas que ça donc la deuxième vague d'études qui
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permet d'apporter de l'eau au moulin d'influence génétique sur la réussite scolaire c'est les études de mutation génétique et là j'ai daté ça à 1959 parce que c'est la découverte de la trisomie 21 donc vous connaissez bien la
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trisomie 21 et vous savez que ce sont des enfants qui ont une déficience intellectuelle pour la plupart donc un quotient intellectuel très inférieur à la moyenne et sans surprise ça va engendrer de graves difficultés dans
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leur scolarité donc voilà là on connaît au moins un cas où on a un lien direct entre une anomalie génétique qu'on connaît bien et un effet scolaire mais évidemment c'est pas le seul des anomalies chromosomiques on en a
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découvert plein notamment sur les chromosomes sexuels et elles ont tout un impact sur le quotient intellectuel et puis des mutations sur d'autres gènes sur des gènes individuels il y en a partout jusqu'à présent on a dit
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identifier plus de 1000 gènes dont des mutations engendre une perte d'intelligence générale et c'est déjà qui qui ne sont pas arrivés par hasard
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ce sont des jeunes dont on comprend la fonction le rôle dans le développement du cerveau ils peuvent influencer la taille du cerveau ils peuvent influencer la migration neuronale ils peuvent être impliqués dans le développement et le fonctionnement des Synaps et puis ça
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peut être aussi des gènes du développement des facteurs de transcription c'est-à-dire des gènes qui qui vraiment dit l'architecture du corps et du cerveau et puis il y a aussi quelques gènes qui sont pas particulièrement spécifiques au cerveau
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donc on connaît vraiment beaucoup beaucoup de gènes dont des mutations engendre des pertes d'intelligence donc ça c'est c'est un premier une première liste je vous montre
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quelques exemples donc par exemple ça c'est la famille Kei une famille britannique célèbre par le fait que un grand nombre de ses membres avaient un trouble du langage sévère et c'est ce qui figurent en noir ici et vous voyez
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le pedigree sur trois générations donc ce trouble du langage il partait de cette grand-mère elle l'a transmis à 4 de ses enfants sur 5 et puis c'est arrivé chez la moitié de ses petits-enfants
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et c'est la famille qui a permis aux généticien Simon Fisher et à d'autres le découvrir le gène Fox P2 Fox P2 qui est maintenant le principal gène associé aux compétences de langage
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et donc on sait maintenant au-delà de tout d'où te raisonnable que certaines mutations dans le gène Fox P2 engendre des troubles du langage sévère plus ou moins sévères et bien entendu vous
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pouvez imaginer que les personnes en noir ici qui avaient un trouble du langage sévère et ben lorsque la réalité ça a pas été facile de même pour des gens qui ont une dyslexie donc la dyslexie c'est un trouble de l'apprentissage de la lecture
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donc il se manifeste qu'au CP plus tard que les troubles du langage oral là je vous montre l'exemple d'une famille française que j'ai étudié moi-même ou pareil on a une dyslexie qui semble transmise sur trois générations
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transmission apparemment autosomique dominante ça veut dire que ça se transmet comme les yeux marrons et bon avec mes collègues généticiens Guillaume Huguet Thomas bourgeron on est en train de faire l'analyse génétique
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quand c'est pas encore publié dans on a une bonne idée du gène qui a impliqué mais je vais pas vous le dire ce soir mais il y en a d'autres déjà une association à la dyslexie des études sur la génétique de la dyslexie ça fait 20 ans qu'on en fait on a des spots sur sur
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une poignée de chromosomes on a déjà identifié un certain nombre de gènes sur ces chromosomes qui sont associés à la dyslexie et on connaît certaines mutations qui engendrent la dyslexie etc donc sur la dyslexie comme sur le trouble du
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langage oral comme sur l'autisme on sait qu'il y a des facteurs génétiques impliqués au-delà de tout soupçon possible et on sait que c'est un retentissement sur la réussite scolaire les enfants
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alors à ce stade là j'ai souvent des collègues qui arrivent et qui disent ok ok on est d'accord avec l'histoire des mutations on sait que des mutations peuvent engendrer des troupes cognitifs etc mais en fait ces mutations elles sont rares et ça n'engendre que des cas
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très sévères et très rares mais en fait ça n'explique pas les différences individuelles dans le reste de la population je pense qu'ils ont tort je pense qu'ils ont tort je pense que cette distinction
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entre mutation rare mutation fréquente qu'à sévère qu'à peu sévère elle n'a pas de sens en fait les scores cognitifs sur n'importe quel test ils ont une distribution dans la population la Gère représenté par une distribution
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gaussienne mais peu importe et en fait ce qu'on appelle la pathologie ben c'est juste la queue une queue de la distribution c'est les gens qui ont des scores extrêmement faibles donc les troupes du langage la dyslexie
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etc tout ça ça situe là dans la dans la queue de la distribution mais en fait j'ai tracé une ligne rouge ici à -2 écart-types mais c'est parfaitement arbitraire dans la nature il y a pas de limite là la nature c'est continue il
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n'y a pas une distinction entre malade et normale ou entre pathologiques et saint et c'est pareil au niveau génétique il y a des mutations qui interfèrent complètement avec la
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synthèse de la protéine bon bah vous avez pas la protéine et ben ça a un impact majeur sur votre développement sur le développement du cerveau sur vos fonctions cognitives et sur votre réussite scolaire majeure il y a des mutations qui sont un peu moins sévères
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que ça qui vont interférer avec la forme de la protéine qui vont modifier la forme de la protéine ça va avoir un rôle sur un impact sur certaines fonctions de la protéine peut-être pas sur d'autres ça va aussi avoir un impact sur le développement du cerveau sur les
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fonctions cognitives mais moins grand que si la protéine est complètement supprimé et puis il y a des mutations qui sont encore plus faibles que ça qui altèrent uniquement la quantité
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d'expression de la protéine et ça ça peut affecter les fonctions cognitives de manière très faible et puis il y a encore plus que ça il y a des il y a des allèles ce qu'on appelle des allèles donc c'est des anciennes mutations mais qui sont devenus
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fréquentes dans la population et qui diffèrent entre vous et moi et ça aussi ça peut avoir un effet tout petit sur le développement du cerveau sur le fonctionnement du cerveau et sur les fonctions cognitives donc finalement il y a tout un continuum de sévérités des
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fonctions des mutations génétiques qui produisent tout un continuum d'impact sur les très cognitifs et sur la réussite scolaire et donc on balaye en fait toute cette distribution si si vous
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acceptez qu'il y a des mutations génétiques qui ont des effets forts sur les fonctions cognitives et c'est les premières qu'on a découvertes évidemment parce que grande taille des faits c'est plus facile à découvrir et
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bien vous êtes obligé d'accepter que des mutations qui ont un effet plus faible vont avoir un effet plus faible sur les fonctions cognitives il y a pas de raison de faire ce genre de distinction bon et en plus on a des preuves que c'est le cas donc là je vous montre
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quelques exemples donc là c'est collègues ils ont analysé quantitativement l'effet de la longueur des mutations qu'on trouve dans le génome donc là on regarde un type de mutation particulière qui s'appelle les
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délaissions donc vous avez votre ADN et vous avez des segments d'ADN qui sont juste effacés au moment de la transcription afin de la duplication donc il vous manque un bout de gêne par exemple ou un gène entier par parfois et
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donc on peut quantifier la longueur totale d’adn qui vous manque dans votre génome et ce que vous montre ce graphe c'est que plus la longueur d'ADN qui vous manque en termes de délétion est longue et plus votre score de QI qui est
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sur l'axe XY baisse voilà et donc selon que il vous manque 100 000 paires de base ou 600 000 paires de base et ben ça peut vous faire une différence de 30 ou 40 points de QI quand même
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voilà et ça c'est un autre graphe qui vous montre à peu près la même chose sauf que là on n'a pas compté la longueur des délaissions mais on a compté le nombre de gènes qui étaient affectés par au moins une délétions et donc on voit que si vous avez juste 0 à
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10 jeunes affectés c'est pas très très grave mais si vous avez 60 gènes infectées vous avez déjà perdu 30 points de QI ok donc ça c'est une preuve finalement que on peut avoir des effets très
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graduels du nombre de mutations et de la sévérité des mutations sur les scores de QI bon ça c'est la nouvelle méta-analyse qu'on fait les mêmes collègues qui remontrent à nouveau la même fois mais
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cette fois sur 10000 gènes donc il y a 10 000 gènes au sein desquelles si vous avez des délétions et bien ça va diminuer votre QI de quelques points par des lésions et si vous avez une duplication parce
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que ça ça arrive aussi que au lieu au lieu d'avoir deux copies du même bout de chromosome vous allez en avoir trois un peu comme la trisomie 21 mais ça affecte juste une petite portion d'ADN et ben ça aussi ça va avoir un impact négatif sur
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le QI c'est ce qui est en bleu ici mais un impact négatif plus faible que si vous avez une délétion tout ça c'est en moyenne bien évidemment ok donc voyons on est parti des mutations rares celles qui étaient faciles à détecter et qu'on a su
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détecter il y a déjà 50 ans et puis on arrive progressivement vers des des mutations beaucoup plus faibles qui sont en fait des variations fréquentes au sein de la population et donc on en arrive aux études génomiques dont on va
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dire qu'elles ont démarré en gros en 2001 avec le séquençage du génome humain et elles n'ont pas arrêté de progresser avec la réduction des coûts de des techniques de génétique moléculaire et l'amélioration des méthodes
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donc c'est nouvelles techniques génomiques nous ont apportées beaucoup de choses évidemment la première chose qu'elle nous ont apporté c'est une autre manière de calculer l'héritabilité vous souvenez on avait pu estimer l'héritabilité à partir des études de
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jumeaux on peut le faire à partir des études d'adoption à partir de toutes les études d'apparentés on avait abouti à la conclusion qui avait à peu près 50% de facteurs génétiques dans les différents intelligences là on peut refaire une
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estimation d'héritabilité mais cette fois pas du tout avec les mêmes méthodes en allant mesurer directement dans le génome donc ce qu'on fait on utilise les puces à ADN celles qui mesure votre génome entre 500
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000 et 1 million de lettres d'ADN en gros et à partir de ça donc ça cette technique ça s'appelle GTA Jean au moins complexe straight association donc à partir de cette mesure génétique à haute densité
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on va pouvoir calculer des similarités génétiques entre deux individus on pourrait le faire dans cette pièce on pourrait génotyper tout le monde dans cette pièce et puis on vous prend deux par deux et puis on va regarder on va voir que certains d'entre vous sont
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similaires génétiquement plus que d'autres juste parce par le hasard quoi peut-être vous êtes cousin vous le saviez pas et puis par ailleurs on pourrait aussi vous tester sur un test de QI ou sur n'importe quel test et on pourrait voir
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que certains ont des scores qui se ressemblent et certains ont des scores très éloignés et donc après ce qu'on pourrait faire dans cette pièce c'est regarder la relation entre vos différences de similarités génétiques et vos différences de scores de QI et voir
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si un lien entre les deux c'est exactement ça qu'on fait dans ces études sauf qu'on va le faire dans de très grandes populations où on a h à la fois mesurer le génome et mesurer des faits nautiques d'intérêt et quand on fait ça et ben vous voyez à
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gauche vous avez les héritabilités estimés par la méthode des jumeaux donc un certain nombre qu'on a déjà vu donc j'ai c'est l'intelligence générale donc on retrouve 50 % pour l'intelligence
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générale et à droite vous retrouvez les mêmes phénotypes avec l'héritabilité estimée par la méthode GCA donc directement dans le génome et vous voyez que en gros les bars sont un petit peu plus courtes à droite donc les
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estimations d'héritabilité GTA sont plus faibles que celles qui sortent de la méthode des jumeaux pour des raisons qu'on comprend très bien on sait qu'on capture pas tous les facteurs génétiques etc avec cette méthode là donc on sait qu'on sous-estime l'héritabilité c'est
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pas très grave c'est déjà c'est aussi le cas pour la taille remarqué la taille l'héritabilité c'est 80% selon les études de jumeaux et ça tombe à 50 selon les études GTA donc c'est pas propre au phénotype cognitif
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et donc vous voyez que par exemple pour l'intelligence générale on descend de 50% à 35% par exemple vous voyez qu'il y a des variables scolaires là-dedans il y a la lecture il y a les mathématiques bon il y a le langage etc donc ça aussi
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ça une héritabilité selon la méthode GTA là je vous le montre pour des variables qui sont directement scolaires donc là c'est c'est au Royaume-Uni et ce sont donc les kystage ks5 KS2 KS3 donc en
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gros c'est comme les évaluations nationales qu'on a en France à certains certaines étapes clés de la scolarité ils font des évaluations nationales et tous les élèves ont un score sur vous voyez les différentes matières qui sont
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ici l'anglais c'est les barres bleu marines les barres bleu clair c'est les maths les sciences c'est Orange et puis envers c'est le score total et sur l'axe des Y vous avez à nouveau
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l'héritabilité selon la méthode GTA et donc ça ça vous dit que en gros toutes ces mesures scolaires elles ont une héritabilité d'à peu près 30%. elles sont expliquées
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pour 30% par ces différences génétiques qu'on a mesuré dans le génome des élèves vous voyez que c'est à peu près équivalent que ça soit l'anglais les maths les sciences et vous voyez que ça
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a tendance à augmenter avec l'avancement dans la scolarité ce qui est un fait intéressant qu'on pourra discuter plus tard si vous voulez mais c'est pas c'est pas un fait isolé donc là on y est pour de vrai là on est
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vraiment dans les effets génétiques sur la réussite scolaire donc ça veut dire que vous voyez pendant ça fait 50 ans en fait que les gens critiquent les études de jumeaux elles ont des hypothèses qui sont pas bien
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vérifiées ceci cela bon en fait elles sont pas si mal vérifiées que ça mais peu importe ce qui est intéressant là c'est que on a une méthode qui est complètement différente qui repose pas sur les mêmes mesures qui reposent pas sur les mêmes hypothèses et qui aboutit
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grosso modo au même conclusions un peu minorée pour des raisons qu'on comprend donc peu importe peu importe si on devait jeter toutes les études de jumeaux à la à la poubelle toutes les études d'apparentés à la poubelle on s'en fout en fait on a la meilleure
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preuve elle est ici d'accord donc maintenant vous avez un ensemble de données convergentes quand même qui est assez incroyable c'est ça devient difficile de nier qui puisse y avoir des influences génétiques sur la réussite
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scolaire mais il y a encore des gens qui alors on va continuer qu'est-ce qu'on fait à partir de là on peut aussi calculer ce qu'on appelle des scores polygiéniques alors ça c'est quelque chose d'assez malin donc c'est
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l'idée que finalement donc j'ai dit on a on a séquencé votre génome on la mesuré en un million de points un million de lettres à GTA de votre ADN et sur c'est un million de lettres on en trouve à peu
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près 10 000 qui expliquent quelque chose des différences individuelles dans les scores de ce que vous voulez mais en fait chacun donc chaque chaque variation on appelle ça un polymorphisme
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ou un snipe chaque snip n'explique que très très peu de différence dans les scores éducatifs ou cognitifs donc ça n'aurait aucun sens de dire ah je veux je mesure quel snipe vous avez à
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tel endroit et je vais prédire votre réussite scolaire dans sa prédire rien du tout mais comme il y en a des milliers ou des dizaines de milliers qui ont une influence sur les fonctions cognitives ben en fait ce qui est intéressant c'est de cumuler leur effet
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à travers tous et donc c'est ce que fait ce score polygiénique c'est-à-dire on va dire à tel endroit quand on sait qu'il est associé à l'intelligence vous avez quelle lettre vous avez a ou Théo et si vous avez a je vous rajoute un point si
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vous avez été je vous enlève un point et puis on passe au suivant et là vous avez quoi etc et on fait une addition finalement des effets des allèles que vous avez sur tous ces snips dont on sait qui sont associés à l'intelligence ou à l'éducation et on fabrique ce qu'on
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appelle ce score polygénique donc qui capture pas tous les faits qui est mesurable dans le génome mais qui en capture quand même une portion intéressante en fait c'est déjà pas mal on va voir
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que ça a des applications intéressantes de même voici l'étude la plus grande qui a été faite avec le phénotype niveau d'études donc là c'est ça la grande étude qui agrège toutes les études génétiques dans laquelle on avait posé la question aux gens quel est votre plus
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haut niveau de diplôme donc là il y a plus de il y a un million 100 000 personnes si je me souviens bien et là aussi ils ont calculé un score polygénique qui s'appelle aiguière 3 parce que c'est la troisième génération
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de ce score et ce score polygiénique qui compile toutes les toutes les variations génétiques qui ont un effet sur le niveau d'études et bien il explique 11 à 13% des différences individuelles de
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niveau d'études et là ça commence à être pas mal onze à 13%. et d'ailleurs on peut voir l'effet ici donc là ils ont ils ont ils montrent l'effet de ce score polygénique en montrant les donc sur
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l'axe des Y c'est le pourcentage de d'élèves qui obtiennent un diplôme de l'enseignement supérieur d'accord en fonction du scorpoliénique qu'ils ont divisé en quintile donc un c'est les 20%
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qui ont le plus faible score et 5 c'est les 20% qui ont le score polygénique le plus élevé et dans ce que vous voyez c'est que ceux qui sont dans les les 20% les plus bas du scorpoliénique ils ont que 10% de
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chance en moyenne d'obtenir un diplôme du supérieur et ceux qui sont dans les 20% les plus élevés ils ont 50% de chance en moyenne d'obtenir un diplôme du supérieur les barres bleus et jaunes ces deux études différentes qui se
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répliquent l'une l'autre donc on voit que quand même ça fait un gros effet selon vous avez un score faible ou un score élevé ça fait une différence là là on est dans le tangible
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je vous montre l'exemple sur une autre mesure qui sont des scores de lecture donc là ils ont mesuré des scores ils ont fait deux tests de lecture chez des élèves de 12 ans ok reading affiche donc
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compréhension en lecture et là c'est plutôt lecture à voix haute les scores ils sont là sur l'axe des Y et là cette fois ils ont réparti ils ont ils ont comptabilisé les les Scorps polygiéniques en noctiles donc ils ont
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fait huit portions de la distribution donc là c'est le les 12,5% de score les plus bas et là c'est les 12,5% de score les plus hauts et vous voyez que c'est un effet sur les scores en lecture de ces élèves à 12 ans et que selon vous êtes dans le
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score le plus bas ou dans le score le plus haut bah ça fait une différence de plus d'une moitié des quartiers donc c'est loin d'être négligeable voilà alors quand on dit ça explique 11% de la variance est-ce que c'est beaucoup 11% de la variance c'est intéressant de
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comparer avec d'autres variables qu'on connaît par exemple des variables sociales donc là c'est ce que vous voyez sur ce graphe de gauche donc par exemple on sait que le niveau d'éducation des parents c'est un très
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bon prédicteur de la réussite scolaire des enfants donc le niveau d'éducation de la mer ça explique 15% de la variante du la réussite scolaire des enfants ou plutôt du niveau d'études qu'ils atteignent bon
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et bien le score polygiénique il explique 11% oui 15 % 11 %, c'est pas si différent que ça le revenu du foyer ça explique 7%
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de la rue de du niveau d'études des enfants donc c'est pas négligeable les revenus du foyer mais c'est inférieur à ce que explique ce score polygiénique donc là là vraiment donc vous voyez je vous
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montre à quoi ça ressemble ce genre de corrélation à droite donc à droite on a la corrélation entre le niveau donc c'est dans l'étude PISA ça le niveau socio-économique de la famille qui est une mesure composite du niveau
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d'éducation et du revenu des parents sur l'axe 2x et là le score dans l'étude pizza et vous voyez la corrélation ici elle est de l'ordre de 0,3
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et en gros c'est le plus grand résultat de la sociologie de l'éducation ça c'est la corrélation entre niveau socio-économique de la famille et réussie scolaire des enfants bon bah voilà et ben le score polygiénique il
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prédit à peu près la même chose donc c'est pas du tout quelque chose de négligeable c'est du même ordre de grandeur que toutes les autres variables sociales qu'on sait déjà mesuré depuis longtemps et qu'on juge important alors à ce stade là les collègues
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sceptiques disent oui mais ces effets génétiques sont confondus avec des différences sociales et ils prennent par exemple pour exemple la capacité à manger avec des baguettes donc on vous raconte l'histoire suivante
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imaginez vous faites une étude génétique où le fait nautique c'est la capacité à manger avec des baguettes et vous faites ça sur le monde entier alors évidemment les Asiatiques ils savent mieux que les Européens manger avec les baguettes et
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donc forcément vous allez trouver des gènes dans le génome dont les certains snips sont statistiquement associés au fait de manger avec des baguettes par exemple des gènes qui codent pour les
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yeux ça va être associé statistiquement au fait de manger bien avec des baguettes mais en fait il y aura aucun lien fonctionnel ça sera juste une association statistique complètement bidon parce que elle sera confondue avec
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un facteur culturel qui est que les Asiatiques culturellement ils apprennent à manger avec des baguettes donc voilà ça c'est une histoire intéressante alors et en général ses collègues ils
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disent donc vous voyez c'est n'importe quoi donc toutes vos études on les balance à la poubelle alors que les gens sérieux ils se disent ah bah oui c'est intéressant c'est vrai que potentiellement il y a une confusion
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entre les facteurs génétiques qu'on mesure et peut-être des différences sociales culturelles ethnique qui pourrait fournir une autre explication
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aux effets génétiques qu'on mesure alors évidemment cette histoire des de manger avec des baguettes elle est marrante mais c'est le résultat qu'on obtiendrait si on faisait les études génétiques n'importe comment sauf qu'en fait on fait pas les études
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génétiques n'importe comment donc déjà on les fait pas à travers des populations très différentes parce que on sait que les populations très différentes elles vont différer à la fois génétiquement socialement culturellement géographiquement écologiquement etc donc tous les
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facteurs vont être confondus et on saura jamais les distinguer donc on ne fait pas ça on essaye déjà d'utiliser d'étudier des populations qui sont les plus homogènes possibles donc en général c'est des populations européennes
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si on trouve qu'elles sont pas assez homogènes on exclut tous les gens qui sont pas caucasiens etc etc et on restreint l'analyse à des gens qui sont vraiment proches par ailleurs on sait que du fait des migrations on en arrivera jamais à analyser une
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population qui est parfaitement homogène d'un point de vue ethnique et donc en fait on va mesurer les différents ethniques entre tous les individus de la base sur la base des données génétiques et puis on va ajuster sur ces facteurs
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génétiques donc en fait toutes les analyses statistiques contrôle déjà pour tout ce qui est de l'ordre de la similarité ou de la dissimilarité ethnique et aussi de ce qui pourrait être de la stratification culturelle
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sociale voilà qui fait que les gens sont à la fois génétiquement différents et culturellement différents tout ça c'est déjà pris en compte dans les analyses et puis par ailleurs on se dit bon mais
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quand même effectivement même si on a bien ajusté tout ça peut-être qu'il reste encore un petit peu de corrélation entre nos différents génétiques et des différences culturelles et sociales qu'on n'a pas
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réussi à ajuster et qui pourrait confondre nos analyses et donc dans ce cas plutôt que de jeter tout à la poubelle on va essayer d'être un petit peu malin et de trouver des méthodes qui permettent de
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mieux contrôler tout ça et donc voilà ce qu'ils ont proposé ils ont proposé de regarder dans quelle mesure les Scorps polygiéniques prédisent l'effet nautique cognitif qui nous intéresse pas seulement à travers les familles
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mais au sein de la même famille autrement dit on prend des paires de frères et sœurs qui grandissent au sein de la même famille on mesure leur scorpolygiénique et on mesure leur intelligence leur réussite
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scolaire ou ce que vous voulez et on va se demander est-ce que les différences que ses frères et sœurs ont en termes de scorporégénique explique les différences qu'ils ont de réussite scolaire ou de niveau d'études et là pour le coup on
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est au sein de la même famille la famille ne change pas le milieu social ne change pas l'école ne change pas ils sont identiques en tous ces points là donc on peut plus dire que là ce que ce que votre corps polygiénique explique c'est confondu avec la culture l'ethnie
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machin etc ça n'est pas confondu c'est vraiment un effet purement intrafamilial et bien quand on fait ça les effets de prédiction des Scorps polygiéniques sur la réussite scolaire ils sont diminués
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de 40%. autrement dit les critiques avaient raison les effets génétiques sont effectivement partiellement confondus avec des différences entre les familles qu'elles soient ethniques sociales culturelles etc on ne sait pas
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forcément mais effectivement il y avait ce genre de différence mais ce que ça veut dire aussi c'est qu'il reste 60% de l'effet qui qui reste valable dans la famille autrement dit vous génotyper un frère une sœur etc et
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vous pouvez prédire grâce à leur corps polygiénique dans une certaine mesure bien sûr en moyenne le cas il ira plus loin dans les études et là vous êtes sûr que c'est pas confondu avec des effets environnementaux on voyait les généticiens sont quand même très
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astucieux et ils ont été vraiment très très loin pour répondre à toutes les critiques qui leur sont faites et ils les ont pris au sérieux ok alors jusque là on a parlé en gros que de capacités cognitives et de leurs
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résultats la réussite scolaire et le niveau d'études mais comme je le disais il y a pas que les capacités cognitives dans la vie il y a aussi des facteurs entre guillemets non cognitifs qui sont tout à fait cognitifs tels que la personnalité la motivation etc peut-être
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il serait temps aussi de s'en préoccuper dans l'esprit de certaines personnes c'est l'axe situe le degré de liberté non génétique il se disent ah oui bon d'accord l'intelligence ok c'est influencé génétiquement mais le truc qui
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fait vraiment les différences et qui font que on n'est pas on n'est pas déterminé par notre génome c'est que moi je serai travailleur et moi je serai plus motivé pas toi etc bon mais en fait il y a pas de raison que ces qualités là
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soit moins influencées génétiquement que les autres et de fait c'est ce que trouve cette nouvelle étude qui est tout à fait récente qui est sorti l'année dernière et que j'ai plaisir à montrer puisque c'est une étude d'une de nos anciennes élèves qui
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est parti des études génétiques sur les facteurs cognitifs qui influencent la réussite scolaire et qui a cherché tout ce qui avait dans le génome qui expliquait la réussite scolaire une fois
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qu'on a ajusté sur les facteurs qui expliquent les très cognitifs ok je sais pas si j'ai si j'ai bien expliqué ça c'est ce qu'ils appellent études génomique par soustraction donc on enlève tous les tous les snips qui sont
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déjà associés à l'intelligence et on va chercher parmi tous les autres ceux qui prédisent encore quelque chose de la réussite scolaire et on en trouve et on en trouve qui prédisent la
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réussite scolaire alors vous voyez à peu près donc ça ça vous représente la taille des faits donc c'est comme un coefficient de corrélation là sur l'axe des X et donc ça prédit à la fois le
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donc il faut un scorpoliénique pour les facteurs cognitifs et ils font un autre score polygiénique non c'est pas des Scorps oui c'est ça c'est un autre score polygiénique pour les facteurs non cognitifs et le cognitif il est en bleu
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le nom cognitif il est en orange et les deux sont corrélés avec la réussite scolaire à peu près 0,25 donc en gros pour ce qui est de la réussite scolaire les facteurs cognitifs et non cognitifs
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entre guillemets contribue à peu près à part égale à la réussite scolaire en revanche si on regarde sur des sur le QI par exemple on voit que le score polygiénique cognitif prédit plus que le
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score polygiénique non cognitif ce qui est normal puisque scorporigineux cognitif il avait été optimisé pour ça mais c'est intéressant de voir que le score polygiénique non cognitif il prédit aussi dans une certaine mesure le
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QI autrement dit mais bon c'est un peu logique ça se voyait dans le dans le petit schéma que vous avez fait avant c'est à dire que les faveurs des des facteurs tels que la personnalité la motivation le fait d'être travailleur
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etc bah oui c'est un impact aussi sur votre développement cognitif dans la mesure où ça vous incite plus ou moins à travailler à faire des efforts à apprendre etc donc voilà ceci pour dire que on n'a pas oublié les facteurs autres que
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l'intelligence les capacités cognitives etc et que oui eux aussi ils sont influencés par des facteurs génétiques alors à ce stade bon en général à ce stade la conversation il y a plus
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personne mais il y a quand même encore un autre argument qui ressort souvent c'est ok mais ce ne sont que des associations statistiques mais en fait on ne connaît aucun mécanisme causal entre ces variations génétiques et le
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l'intelligence ou la réussite scolaire etc alors en fait bon déjà c'est pas vrai puisque tout ce que je vous ai montré sur les mutations génétiques ces gènes ils ont été parfaitement
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étudiés on connaît très bien quelle est leur rôle dans le développement cérébral dans le fonctionnement cognitif etc donc on connaît quand même pas mal de mécanismes causo qui aboutissent à la cognition pour un certain nombre de
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gènes on va dire quelques centaines mais évidemment il y a tous les autres qu'est-ce que c'est avoir une petite variation un a qui se transforme en sur tel portion de gemmes qu'est-ce que quel effet ça peut faire
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donc évidemment les gens sont posés aussi la question donc imaginez si tous ces gènes qui ont été trouvés associés à l'intelligence à la réussite scolaire si tous ces gènes si ce n'était que des
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artefacts statistiques ok des faux positifs c'était voilà la statistique mais il y a aucune biologie derrière donc ça veut dire que les gènes sur lesquels on mesure ces signaux statistiques en fait il pourrait c'est
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des jeunes qui pourraient faire n'importe quoi dans le corps en fait ça pourrait être des jeunes qui sont expliqués exprimés dans le gros orteil et qui participent à la croissance de mon ongle par exemple ça pourrait être des jeunes qui sont dans l'intestin ça pourrait être des jeunes qui sont dans
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des cellules du foie qui participent ou dans la rate bref il serait si ces gènes étaient juste des des faux positifs statistiques qui devraient être homogènement distribué dans toutes les fonctions physiologiques bon évidemment
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les gens ont regardé et en fait ces gènes codent des protéines qui sont très très majoritairement exprimés dans les neurones c'est ce tous ceux qu'on voit en jaune là toutes les grandes tailles
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des faits donc la plupart des gènes qui sont associés à la fois aux facteurs cognitifs aux facteurs non cognitif puisque c'est issus de cette étude et bien ils sont beaucoup ils sont
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sur-représentés parmi les gènes qui qui sont exprimées dans les neurones c'est plutôt rassurant puisque les neurones c'est un petit peu ça qui fait la commission et différentes catégories tout dans tous
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les Bleus les jaunes les noirs et les Violets tout ça c'est des gènes impliqués dans les neurones et par exemple voyez les gènes qui sont exprimés dans les cellules vasculaires c'est ce en verre mais eux ils sont pas tellement sur représentés d'accord donc
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c'est pas du tout ce qu'on s'attendrait si tout ça c'était que des artefacts statistiques il y a une vraie donc on n'a pas vraiment compris le mécanisme causal de chacune de ces variations génétiques elle est fait ça sur la
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cognition mais on est quand même un peu rassuré sur le fait que ça tombe pas sur n'importe quel gêne ça tombe sur des gènes qui ont un lien plausible avec le cerveau et la cognition donc c'est pas
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totalement n'importe quoi et d'ailleurs on peut vérifier que ces gènes ont c'est plutôt ces scores polygiéniques ont aussi une influence sur des phénotypes cérébraux comme des volumes de matière grise dans le virus
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temporal supérieur temporal gauche qui est ici en rouge et qui est associé aux fonctions langagières par exemple ou aussi dans des fibres de matière blanche qui relient les deux hémisphères ou qui
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relient le cortex à des noyaux plus plus centraux donc on sait quand même que ces jeunes ils jouent un rôle dans le cerveau il y a pas tellement de doute là-dessus donc je vois que le temps passe je vais
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essayer de conclure quand même un dernier truc qui est qui est assez intéressant à voir c'est de se dire bon tout à l'heure on nous a dit ah vous avez des effets génétiques mais en fait les effets génétiques qui sont peut-être
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confondus avec des facteurs environnementaux bah oui ils étaient partiellement confondus avec des facteurs environnementaux mais en fait cet argument il va dans les deux sens du coup ça veut dire que quand on regarde des effets de facteurs environnementaux
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peut-être ils sont confondus avec des facteurs génétiques ouh là là qu'est-ce qui se passe en fait ça aussi on le savait depuis longtemps le statut sociaux économique donc pour un enfant
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c'est une moyenne du niveau d'éducation et du revenu des parents et bien on peut trouver que le niveau le statut socio-économique de l'enfant est irritable et en fait on le savait depuis longtemps déjà par les études d'adoption
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par l'observation du fait que le niveau social donc par exemple le niveau d'études ou le niveau de revenus atteint par un enfant adopté une fois qu'il est à l'âge adulte et plus corrélé au niveau
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social de ses parents biologiques qu'à celui de ses parents adoptifs déjà ça suggéré que ce niveau social atteint en quelque sorte il avait une composante génétique et puis maintenant à nouveau on est
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capable de le mesurer au niveau génomique donc là vous voyez cette colonne colorée qui est un petit peu difficile à lire ce que ça vous dit c'est partout il y a des étoiles que ce
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score polygiénique et du Hyères il est capable de prédire dans une certaine mesure des choses telles que le niveau d'éducation de vos parents le niveau de revenu de vos parents le nombre de livres dans la maison le niveau social
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moyen du voisinage est-ce que vous avez été allaité ou pas l'âge de vos parents à la naissance est-ce que votre mère a bu de l'alcool pendant la grossesse etc est-ce qu'elle a une dépression est-ce que la télé est tout le temps allumée
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chez vous tout ça aussi c'est prédit par vos gènes alors comment c'est possible ça paraît complètement contre intuitif mais pas tant que ça donc repartons de notre petit modèle des déterminants de la
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réussite scolaire on en était là on était remonté à un niveau le génome de l'enfant environnement de l'enfant ok bon mais qu'est-ce qui crée l'environnement de l'enfant c'est variable environnementales qu'on a mesuré qu'est-ce qu'il est détermine au moins
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au début de la vie c'est principalement les parents donc le niveau d'éducation des parents ça joue un grand rôle dans la nature de l'environnement de l'enfance et puis les ressources qu'ils ont aussi par exemple la variable nombre de livres à la maison c'est conditionné
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par les ressources aussi donc évidemment ça ça influence beaucoup l'environnement de l'enfant et comme je vous l'ai dit on agrège ces deux mesures dans ce qu'on appelle le statut socio-économique d'accord mais tout ça ça vient d'où l'éducation des parents et les
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ressources des parents ça a été influencé à la base par les capacités cognitives des parents forcément c'est pas déterminé par leur capacités cognitives mais forcément il y a un lien entre les deux et ses capacités
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cognitives des parents elles viennent d'où elles ont été influencées en partie par leurs gènes d'accord pas uniquement par leurs jeunes mais aussi par leurs gènes pour les mêmes raisons que chez leurs enfants
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et par conséquent et comme vous le savez le génome des parents il est transmis pour moitié au génome de l'enfant et donc ce que vous voyez là c'est que cette corrélation qu'on connaît bien entre le statut socio-économique des
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parents ou n'importe quel autre mesure environnementale dans l'environnement de l'enfant et sa réussite scolaire et bien cette corrélation elle est confondue avec un autre chemin causal
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qui passe par le génome et qui se trouve ici d'accord donc quand vous analysez une corrélation entre des caractéristiques des parents et la réussite scolaire des enfants
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vous pouvez faire l'hypothèse que c'est par une transmission purement environnementale mais en fait ça peut être faux peut être parce que il y a aussi un autre une autre voie de transmission qui peut être gênée ça c'est troublant et bien les analyses
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génétiques ont estimé l'importance de cette deuxième voie et trouve que c'est à peu près 50% de la corrélation donc cette corrélation de 0,3 entre statut socio-économique de la famille réussie scolaire de l'enfant elle est expliquée
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pour à peu près la moitié par une transmission environnementale et pour une autre moitié par une transmission génétique vertigine n'est-ce pas et on peut même faire encore plus fort
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parce que comme vous le savez les parents transmettent 50% de leur gêne à leurs enfants mais il y a 50% qui ne transmettent pas à chaque enfant et du coup on peut on peut aussi prendre
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les allèles du parent non transmis à l'enfant et se demander mais ces allèles non transmis à l'enfant est-ce que ça a aussi un effet sur la réussite scolaire de l'enfant et bien la réponse est oui ça a aussi un
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effet sur la réussite scolaire de l'enfant et pourquoi et bien parce que donc là vous avez une mesure de l'effet direct du génome des parents donc ça ça
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serait les allèles transmis par les parents au génome de l'enfant et donc ça c'est un effet direct sur la réussite scolaire mais les allèles des parents qui ne sont pas transmis aux enfants ils ont quand
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même une influence sur les capacités cognitives des parents et donc sur l'environnement que les parents vont fournir à l'enfant et donc ça va aussi affecter la réussite scolaire mais par la voix environnementale et donc cette
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transmission génétique donc en fait c'est compliqué parce que c'est une transmission environnementale mais induite par des facteurs génétiques elle a une taille qui est à peu près la moitié de la transmission génétique directe vous voyez c'est fou ça même les
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facteurs génétiques non transmis ont un effet et les facteurs environnementaux sont en fait induits par des facteurs génétiques de la régénération au dessus donc tout ceci pour dire que vraiment
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aujourd'hui en 2022 il faut arrêter on peut plus nier qui a des influences génétiques sur la réussite scolaire et pour autant il y a pas lieu de les opposer aux influences environnementales bon elles sont partiellement confondues ce qui nécessite quelques précautions
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dans les études mais elles sont aussi additives et là vous voyez une illustration du fait qu'elles sont additives donc là dans cette étude ils ont analysé l'effet à la fois du revenu des parents et du scorpoli génique de
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l'enfant sur la probabilité que ils auraient un diplôme de l'enseignement supérieur donc les quatre paquets ici là c'est 4
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quartiers de revenus des parents du père en l'occurrence donc ici c'est les 25 les 25% de parents les plus pauvres et ici les 25% de parents les plus riches et puis au sein de chaque catégorie de
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revenus les quatre bars là c'est 4 quartiers de scorpo-génique pour l'éducation donc en gris clair les scores polygiéniques les moins favorables à la réussite éducative et en
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noir les Scorps polygiéniques les plus favorables et vous voyez qu'en gros ces effets sont linéaires et additifs autrement dit ben voilà il y a des gens qui ont vraiment pas de chance parce que
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ils ont des Scorps polygiéniques très défavorables et en plus ils atterrissent dans une famille où il y a moins de ressources que les autres et bah eux ils ont moins de 10% de chance d'aller dans l'enseignement supérieur enfin plutôt de terminer dans l'enseignement supérieur
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alors qu'il y a des gens qui ont beaucoup de chance non seulement ils ont des bonnes prédispositions génétiques et en plus ils arrivent dans une famille riche et eux ils ont 60% de chances d'obtenir un diplôme de l'enseignement supérieur donc
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voilà il y a pas à choisir entre les facteurs génétiques et environnementaux les deux ont un effet additif donc après mais peut-être on n'est pas obligé d'aller jusqu'au bout de mes diapo et on peut en garder pour la séance de questions il va y avoir les
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questions de ben oui mais alors qu'est-ce qu'on fait toute cette connaissance est-ce que c'est vraiment la catastrophe que nous avait annoncé les collègues sceptiques qui voulaient absolument pas croire aux effets génétiques ou est-ce que finalement
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c'est pas c'est pas si grave que ça donc il y a eu pas mal de propositions sur ce qu'on peut faire de cette connaissance par exemple mon collègue anglais enfin américain basé en Angleterre qui s'appelle Robert plobine il a proposé
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que on pourrait mesurer les scores polygiéniques de tous les enfants dès la naissance avant même qu'il manifeste des capacités cognitives et des apprentissages scolaires de manière à prédire un petit peu quelles sont leurs aptitudes plus pour les maths plus pour
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le français plus pour la musique de manière à pouvoir leur fournir le plus tôt possible un environnement qui leur permet de développer au mieux leurs aptitudes etc c'est une une voix possible il y a eu d'autres propositions
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d'utiliser les Scorps polygiéniques pour identifier des enfants qui sont particulièrement à risque de développer des troubles qui affectent la réussite scolaire par exemple la dyslexie la dyscalculie etc de manière à nouveau pouvoir leur proposer un programme
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préventif le plus tôt possible avant même qu'il manifeste les troubles de manière à diminuer le risque qui puisse les développer c'est intéressant évidemment il y a aussi des gens et des entreprises qui travaillent sur l'utilisation de Scorps polygiéniques
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pour sélectionner des embryons qui auraient le meilleur potentiel pour l'intelligence la réussite scolaire et tout ce que vous voulez et on commence déjà à vous en vendre pas en France mais dans d'autres pays et puis une autre proposition ça serait
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d'améliorer grâce à ses outils les recherches sociales les recherches en sciences sociales et en sciences de l'éducation et d'améliorer les interventions et les politiques éducatives alors qu'est-ce qu'on peut penser de toutes ces propositions sur
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les trois premières personnellement en dehors de la question de savoir est-ce que c'est vraiment souhaitable ou pas moi je suis sceptique sur la faisabilité pourquoi parce que en fait les Scorps polygiéniques pour
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l'éducation n'ont pas de vraies valeurs prédictives au niveau individuel donc là vous voyez à nouveau le score polygiénique sur l'axe des X et le niveau d'études atteint sur l'axe des y voyez la corrélation qui explique bien
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11% des différences individuelles mais le truc qui est frappant ici c'est que dans chaque point est un enfant c'est l'énorme variabilité sur l'axe des y
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autrement dit si vous connaissez le score polygiénique de quelqu'un en gros il peut atteindre n'importe quel niveau d'études entre aussi ses 18 ans alors évidemment en moyenne il sera plus
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proche de 12 ans mais ça n'est qu'en moyenne mais la marge d'erreur que vous avez autour de la prédiction elle est colossale autrement dit la capacité que vous avez à faire une prédiction correcte pour un individu elle est très
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très faible elle est à peu près du même ordre que celle qu'on aurait si on raisonnait sur la base du niveau d'éducation de la mer ou du revenu du Père or vous pensez bien que imaginez qu'on
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ait envie de prendre des décisions à partir de là et qu'on se dise bon ben on n'a pas besoin de d'attendre la fin de la scolarité on peut utiliser les scores polygiéniques pour pour dire qui va aller dans une université très sélective
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ou qui ira dans un dans un programme d'apprentissage si on fait ça sur la base de ce genre de données ça a autant de sens que de de distribuer les étudiants dans les universités sur la base du revenu de
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leurs parents est-ce que vous auriez envie de prendre des décisions éducatives sur la base du revenu des parents des élèves et ça paraît un petit peu absurde non seulement c'est pas assez prédictif pour être vraiment informatif mais en plus c'est une
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variable qui est trop éloignée pour être pertinente si on veut vraiment prendre des décisions pertinentes autant mesurer le niveau scolaire des élèves ok c'est quand même c'est quand même finalement le niveau que par exemple ils ont au bac
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ou dans un examen d'entrée à l'université c'est le meilleur prédicteur de la réussite à l'université bien meilleur que n'importe quelle mesure génétique que vous pourriez faire donc en fait on voit que c'est ce corps génétiques ils vont pas avoir de valeur ajoutée ni de valeur du tout en fait
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pour faire des prédictions pour des individus qui auraient vraiment un sens voilà on pourrait discuter les implications pour les études en sciences sociales parce que pour les études en sciences sociales aussi il y aurait
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beaucoup à apprendre en mesurant les effets génétiques en complément des effets sociaux de manière à pouvoir décorer les deux à pouvoir mesurer des effets d'intervention sociale qui ne sont pas confondues avec des effets
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génétiques on pourra y retourner à la discussion si vous voulez je vais sauter pour pouvoir terminer pardon ah on a plus de OK donc à la fin pourquoi est-ce qu'il est difficile de réduire les inégalités
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parce que quand même on peut pas dire que toutes les politiques qui ont été proposées jusqu'à présent brillent par leur succès ça fait longtemps qu'on se préoccupe des inégalités scolaires et sociales et que quand même on peine à les réduire donc peut-être une
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explication c'est parce que toutes ces interventions toutes ces politiques elles sont basées sur l'hypothèse que les inégalités sont d'origine entièrement sociale et cette hypothèse clairement elle est fausse
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on connaît pas mal d'interventions efficaces qui font progresser les élèves en moyenne mais en général les interventions qui font progresser les élèves en moyenne elles font progresser les élèves favorisés encore plus donc elles ont tendance à accroître les
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inégalités parfois elle les garde constante mais celle qui les réduisent on a du mal à les imaginer pour l'instant et donc peut-être une clé de réflexion c'est de se dire comme les élèves ils ont des prédispositions différentes en
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fait peut-être que il réagissent de manière différente à des interventions qui sont administrées de manière uniforme et que l'idée de on va faire une politique pour tous et ça va marcher pour tous peut-être que ça marche pas comme ça en fait parce que ils sont pas
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tous pareils et donc on voit quand même que si vraiment on a à cœur de réduire les inégalités sociales bah il y a quand même intérêt à avoir une vision un petit peu complète du problème qu'on veut résoudre bon je vais vous passer la question de les de ces inégalités je
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termine par les messages pour les enseignants parce que les enseignants évidemment ça les préoccupe beaucoup ces histoires d'inégalités donc comme je l'ai dit dès l'entrée à la maternelle ils observent que les enfants sont inégaux pour des raisons génétiques des
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liaisons prénatales des raisons familiales sociales etc mais en fait du point de vue des enseignants peu importe les causes d'abord on les connaîtra jamais parce que là ce que je vous ai montré on connaît les causes en moyenne on peut dire tel proportion de facteurs
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génétiques sociaux machins mais en vérité pour un individu donné qu'est-ce qui fait que moi je suis comme je suis ça sera impossible de jamais déterminer exactement pourquoi je suis comme je suis donc l'enseignant il peut et
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souvent les enseignants ils ont un peu tendance à spéculer à oui tel enfant il est comme si parce que ses parents sont milieux familial machin etc il spécule beaucoup sur les causes familiales des problèmes des enfants mais en vérité ils
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ont pas moyen de savoir de déterminer avec certitude quelle est la cause des problèmes et puis en plus de toute façon tous ces facteurs là ils peuvent rien y changer que l'on que les la cause des problèmes de l'enfance ou à génétique soit
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familiales soit sociale etc de façon tout ça c'est dans le passé et l'enseignant n'a aucun levier d'action sur ces facteurs là donc le mieux qu'il puisse faire l'enseignant c'est prendre les enfants tels qui sont
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évidemment ces différences elles sont elles vont se manifester sur les compétences cognitives et scolaires de l'enfant et là pour le coup c'est quelque chose sur lequel l'enseignant il peut agir par son enseignement sa pédagogie ces interventions il peut agir sur les apprentissages de l'élève et sur
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le développement de ces fonctions cognitives donc par exemple si on constate que à l'entrée à la maternelle il y a un élève qui a un très faible vocabulaire on n'a pas besoin de savoir si il a un faible vocabulaire pour des raisons
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génétiques ou sociales ou culturelles ou linguistique on peut intervenir tout de suite pour améliorer son vocabulaire on peut lui apprendre des mots on peut lui lire des histoires etc etc etc il n'y a pas besoin de spéculer sur les causes on
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peut intervenir donc c'est à ce niveau là que c'est pertinent c'est en se focalisant directement sur le niveau cognitif et scolaire autrement dit on peut pas changer le passé de l'enfant mais on peut agir dans son présent et par conséquent on peut
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avoir un levier sur son avenir et d'où l'importance de la différenciation parce que si on traite de manière égale des enfants qui sont à la base inégaux mais en fait ça va au
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mieux préserver les inégalités et au pire les accroître alors que en fait à partir du moment où on a compris que les enfants sont fondamentalement inégaux et bien il faut accepter de les traiter de
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manière inégale et donc typiquement des des plus ceux qui en ont le plus besoin et ça c'est ce qu'on appelle la différenciation pédagogique et c'est pas juste aider plus c'est aidé d'une manière différente qui leur convient mieux et ça c'est loin d'être évident
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mais c'est un petit peu aussi toute l'idée derrière le la différence entre égalité et équité et l'idée de compensation des handicaps etc donc et c'est ce que réclame tous les parents d'enfants avec dyslexie dyscalculie et
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toutes les formes de handicap c'est à dire que il faut arrêter avec ce dogme qui consiste à vouloir traiter tous les enfants de manière égale c'est une cause de grande catastrophe il faut accepter qu'ils sont inégaux et donc les traités
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de manière inég ale c'est-à-dire traiter chacun d'une manière qui est plus adaptée à son profil assez prédisposition voilà et donc pour conclure je vous laisse avec un certain nombre de lectures bon il y en a que vous
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trouverez sur mon blog bien sûr je mets en exergue le livre de page Harden qui est sorti l'année dernière aux États-Unis dont la traduction en français est en cours ça va sortir aux arènes j'espère cette année qui est
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absolument remarquable c'est le meilleur livre qui a jamais été écrit sur la génétique du comportement donc si vous devez en lire qu'un lisez celui-là je vous remercie et [Applaudissements]
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