Video: Le mouvement Bricoleur et la formation enseignante

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[musique] Bonjour et bienvenue à mon webinaire sur le mouvement Bricoleur et la formation enseignante. Des écoles partout au Canada se dotent d'une variété d'outils et de matériaux. Par exemple des imprimantes en 3D, des microcontrôleurs, mais également des objets recyclables, des tissus et de la laine pour se transformer en espace Bricoleur,

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créant des occasions de fabrication physique et numérique pour leurs élèves. Comment définir ce mouvement Bricoleur ? Comment et pourquoi devrions-nous former les enseignantes et les enseignants à créer des expériences d'apprentissage qui sont centrées sur le bricolage physique et numérique ? Quelle est la pertinence de ce mouvement pour la communauté

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de langue française en particulier ? Voici des thématiques que nous explorerons ensemble dans ce webinaire. Avant d'aller plus loin, j'aimerais bien me présenter. Je suis Megan Cotnam-Kappel, Professeure agrégée à la Faculté d'éducation à l'Université d'Ottawa. Je suis spécialiste dans deux domaines de recherches : les technologies éducatives et l'éducation en milieu minoritaire. En effet, je suis une citoyenne francophone engagée.

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C'est la raison pour laquelle je suis devenue enseignante, et par la suite, professeure d'université. C'est une lentille qui forme tous mes projets de recherche, tous mes projets d'enseignement, et bien sûr ce webinaire. J'aimerais vous présenter un survol de ce webinaire, destiné à toute personne qui s'intéresse à l'éducation. Nos objectifs sont au nombre de trois. Premièrement, définir le mouvement Bricoleur.

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Deuxièmement, présenter un modèle de formation Bricoleur, et troisièmement, explorer les enjeux de ce mouvement et l'importance de cette formation pour la communauté éducative de langue française. Je tiens aussi à souligner que je vous propose la traduction Bricoleur du terme anglais Maker. C'est par cette traduction que nous affirmons que les Francophones

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font aussi partie de ce mouvement, et de notre façon. Le terme Maker est très utilisé sur le terrain par plusieurs enseignants, et vous l'entendrez dans certains témoignages dans ce webinaire. [musique] Premièrement, définir le mouvement Bricoleur. Oui, la professeure d'université typique, qui commence avec un peu de théorie, mais vous verrez que pour moi, la pertinence de ce mouvement

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n'est pas en fonction de ses outils, mais de ses balises théoriques, qui confirment tout son potentiel éducatif. La théorie sous-jacente à ce mouvement est celle du constructionnisme. C'est une théorie qui soutient que les expériences de production et de partage d'un objet qui est significatif pour une personne est au cœur de comment elle ou il apprend.

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L'objet comme tel devient une représentation des apprentissages effectués. La façon dont la personne raconte son processus de bricolage : comment elle a fait, des défis rencontrés, est en soi aussi une façon d'apprendre et d'enseigner aux autres. Comment un enseignant et ses élèves définissent-ils le mouvement ? Je passe la parole à Joël Desjardins.

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Marie-Curie à la-- Maker. Maker. Maker. Maker. Maker. Maker. Maker. Maker ? C'est quoi ça le mouvement Maker ? Le mouvement Maker, c'est de résoudre un problème à ma façon. Le mouvement Maker, c'est d'être toujours en enquête pour une meilleure solution. C'est faire un produit final en suivant un processus.

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Maker, c'est être innovant. Le mouvement Maker, c'est d'être créative, comme utiliser l'écran vert dans WeVideo. C'est le travail d'équipe. Un, deux, trois, Marie-Curie. Comme ils l'ont assez bien dit mes amis de Marie-Curie, le mouvement Maker, c'est de placer l'élève au centre de son apprentissage par l'entremise d'une enquête

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venant de l'élève pour résoudre un problème qui parle à l'élève pour enfin arriver à un produit final, où plusieurs liens interdisciplinaires ont été créés dans le processus. [bruit de fond] Maintenant, allons voir les élèves de Marie-Curie, et leur demander : qu'est-ce qu'ils ont préféré travailler, explorer dans leur apprentissage Maker

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cette année. [bruit de fond] Mon projet préféré cette année était de faire des montages vidéos en utilisant l'écran vert et WeVideo. J'aimais faire les Olympiades de la robotique, parce qu'on a fait beaucoup d'activités avec les Sphero et les Ozobot. Mon projet préféré cette année était le projet de sirop d'érable,

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car j'aimais prendre de l'eau d'érable et c'était très amusant de faire les processus définitivement dans ma classe. Mon projet favoris cette année était d'utiliser le programme Tinkercad, car on avait la chance d'utiliser l'imprimante 3D et faire des objets comme le mini-baton de hockey et la bidule

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pour la machine à thé Finalement, il n'y a rien à l'épreuve du mouvement Maker. [bruit de pluie] Marie-Curie, au cœur du mouvement Maker. Selon les recherches, le mouvement Bricoleur repose sur trois différents piliers. Premièrement, Bricoler comme une série d'activités et de fabrications physiques et numériques qui sont liées à des objectifs d'apprentissage.

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Deuxièmement, l'Espace Bricoleur. C'est la façon dont des espaces et lieux sont aménagés et équipés avec une variété d'outils pour faciliter la co-inspiration, la collaboration et la création. Une salle de classe, comme une bibliothèque, comme une variété de différents espaces, peuvent être transformées en espaces Bricoleurs.

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Selon les recherches, cet espace représente aussi une communauté de pratiques physiques. C'est le partage de processus dans cette communauté qui devient très riche pour le contexte éducatif. Finalement, l'identité Bricoleur. C'est une identité qui se veut participative et inclusive : toute personne qui fait des choses peut s'identifier comme Bricoleur.

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Des activités, comme créer un instrument de musique avec des objets recyclables qu'on peut trouver autour de la maison, comme tricoter un chapeau, ou imprimer un objet en 3D, font tous partie de ce mouvement Bricoleur. L'inclusivité du mouvement est à noter, car une de ses raisons d'être, est de créer les conditions pour que tous les apprenants s'identifient comme Bricoleurs,

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notamment les personnes traditionnellement exclues des savoirs numériques et de design. C'est à noter, car les premiers gros espaces Bricoleurs qui ont émergé, tout comme les champs de science, technologie, génie, mathématiques, étaient surtout occupés par des hommes blancs de la classe moyenne. Progressivement, ces espaces se multiplient dans divers contextes éducatifs.

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Halverson et Sheridan dans leur article sur le mouvement Bricoleur précisent que la grande promesse du mouvement Bricoleur dans l'éducation est de démocratiser l'accès aux discours de pouvoir associés à devenir un producteur d'artefacts, surtout lorsque ces artefacts utilisent des technologies du XXIe siècle. Les fractures et les inégalités numériques divisent les Canadiens.

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Les recherches indiquent que trois différents types d'inégalités touchent les Canadiens. Premièrement, les inégalités numériques de l'avoir. Ce sont des inégalités de l'accès aux technologies et de l'accès à une variété de différents types de technologie. La pandémie a certainement rendu beaucoup plus évident que tous n'ont pas le même accès à une connexion internet haut débit fiable,

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et que toutes les familles ne sont pas équipées de la même façon pour permettre à leurs enfants d’apprendre avec les outils numériques. C’est la première inégalité qui nous divise, mais il y a d’autres types d’inégalités numériques aussi. Il y a des inégalités numériques du savoir. Ce sont des inégalités en termes de compétence et de variété d’usage technologique. Même si l’accès est offert,

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si tous ont l’internet, si tous ont les mêmes équipements, est-ce que tous ont vraiment l’occasion de développer une variété de compétences numériques, des compétences liées à la recherche, la lecture en ligne, créer, coder, participer, se protéger en ligne ? Si l’école n’offre pas ces occasions de développement de compétences numériques, tous n’ont certainement pas les mêmes chances de développer

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les compétences requises pour participer pleinement à la société canadienne. Ce troisième niveau d’inégalité concerne notre capacité de mettre à profit tout notre bagage technologie : les outils, nos compétences pour servir nos intérêts. Dans mes recherches, j’utilise le terme empowerment numérique. Est-ce que tous les enfants sentent vraiment ce sentiment d’empowerment

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pour utiliser pleinement les technologies qui l’entourent ? Je vous ai ouvert cette petite parenthèse pour discuter des inégalités numériques, parce que selon moi, valoriser le Bricolage numérique, en particulier dans les écoles, et offrir une formation aux enseignants afin qu’ils se sentent équipés et à l’aise de créer des occasions pour que leurs élèves développent

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leurs compétences numériques par le bricolage, pourrait nous aider à réduire ces fractures numériques qui nous divisent. Cette promesse du mouvement Bricoleur peut seulement se concrétiser avec un personnel enseignant formé pour créer ces occasions d’apprentissage, centrées sur le Bricolage physique et numérique pour tous. Pour ajouter ces éléments de définition que je viens de vous présenter,

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j’ai invité deux personnes à nous partager leur définition du mouvement Bricoleur. Premièrement, voici les propos de Julie-Anne Turner, chercheuse qui s’est méritée un prix universitaire pour sa thèse sur le mouvement Bricoleur et la formation enseignante. Pour moi le mouvement Bricoleur ou le mouvement Maker, c’est un mouvement culturel et éducatif qui est basé sur la conception physique

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et numérique. Le mouvement met vraiment l’accent sur la conception d’objets ou de projets, souvent le contexte d’une communauté de Bricoleurs qui encourage l’apprentissage par la pratique. J’avoue que ma définition, moi-même, a vraiment évolué depuis le début de mes recherches et de mon exposition à la communauté Bricoleur. Avant, je mettais vraiment plus l’accent sur les technologies

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qui sont associées au mouvement, des outils comme les Makey Makey ou des plateformes comme Scratch. Au fil du temps, je me suis rendu compte que ce qui est plus important, pour moi, en tout cas, c’est la question de cette mentalité de Bricolage, cet esprit de résolution de problèmes, puis aussi de mettre en œuvre un projet. Il y a vraiment tout cet aspect communautaire du mouvement

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qui est vraiment au cœur de cette approche, puis d’avoir des gens avec qui on peut montrer notre projet, avec qui on peut discuter, échanger. C’est là où les moments magiques se manifestent. Deuxièmement, voici une vidéo que nous a préparée une enseignante, Camille Boudreau, qui nous partage ses conseils pour développer une culture Bricoleur dans la salle de classe. [musique]

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Bonjour, je m’appelle Camille Boudreau, et je suis enseignante au Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario. J’adopte une approche Maker dans ma salle de classe avec mes élèves depuis quelques années. J’aimerais vous partager mes conseils pour développer une culture Maker dans votre salle de classe. [musique] Mon premier conseil est d’être un co-apprenant ou une co-apprenante dans votre salle de classe. J’ai vite appris qu’il est impossible de tout savoir avant de se lancer

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dans des projets Maker avec nos élèves. Par exemple, je suis loin d’être une experte en programmation informatique, et pourtant, à chaque année, mes élèves me surprennent en réalisant des projets de plus en plus complexes. Pour moi, il est important de montrer aux élèves que je ne sais pas tout, et que j’ai encore des choses à apprendre même à mon âge. J’aime bien l’expression « Be a guide on the side, not a sage on a stage. »

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Mon rôle en tant qu’enseignante, ce n’est pas de transmettre des connaissances à l’avant de la classe à des élèves passifs, mais plutôt d'accompagner et de guider les élèves dans leur apprentissage, en les questionnant pour pousser leur réflexion, et en leur fournissant les outils nécessaires pour atteindre leurs objectifs. [musique] Mon deuxième conseil est de faire confiance aux élèves. Selon moi, le lien de confiance est primordial

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pour le bon fonctionnement avec d'une culture Maker. Il est important d'accorder une importance à la voix de l'élève en salle de classe, et de valoriser leurs idées et leurs opinions. Il faut également apprendre à lâcher prise, donc oublions l'idée des élèves assis silencieusement en rangs d'oignons. La classe Maker est un environnement en constante évolution, qui bourdonne de créativité. C'est donc normal que ce soit parfois un peu bruyant et parfois

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un peu bordélique. [bruit d’enfants] [musique] Mon troisième conseil est de repenser le concept de l'évaluation. En effet, je dis souvent à mes élèves que c’est le processus qui compte et non seulement le produit final. Les conversations et les observations que l'on peut faire dans un espace Maker sont riches en information, et nous donnent une meilleure idée

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du rendement de l’élève. C'est donc l'importance de la fameuse triangulation. [musique] Mon cours beatbox [bruit d'élèves] Excellent. Peux-tu m'expliquer comment tu as fait ? J’ai enregistré ma voix sur ça, ici, dans "son". Là, juste, on peut descendre et là je les ai ajoutés ensemble. Là, quand je touche à un bol avec de l’eau, ça fait du son.

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Excellent. L’espace Maker permet également aux élèves de développer leurs habiletés d'apprentissage et leurs habitudes de travail. J'ai rapidement pu observer les effets positifs d’une culture Maker sur la collaboration entre les élèves et sur leurs habiletés en communication et en organisation. [musique] Mon dernier conseil est d'impliquer la communauté. L'espace Maker est un espace de collaboration et de partage.

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Quoi de mieux que d'inviter de vrais experts à venir répondre aux questions de vos élèves ? Cela peut se faire en personne ou même virtuellement. La communauté scolaire a également beaucoup contribué au don de matériel pour notre espace Maker. Vous seriez surpris de tout ce qu'on peut faire avec des boîtes de carton et des objets recyclés. N'hésitez pas à solliciter les gens de votre communauté qui se feront un grand plaisir d’embarquer dans votre foyer.

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[musique] J'espère que ces petits conseils vous seront utiles pour développer la culture Maker dans votre salle de classe. Qu'est-ce que l'apprentissage Bricoleur ou Maker ? Joel Desjardins va nous en parler. Pour moi, l'apprentissage Maker, c'est d'avoir la chance d'apprendre, de découvrir des choses, en construisant avec l'aide d'un processus

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de création. Il est facile d'apprendre des concepts par cœur, il est facile de dessiner un angle sur un papier, mais ce n’est pas toujours facile de comprendre c'est quoi cet angle-là ou quel est ce concept-là. Maker, c'est de prendre l'élève et de le mettre au centre

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de son apprentissage. Ce qui veut dire, c'est donner les outils à peut-être savoir différents types d’angles, peut-être savoir une propriété de la matière, et ensuite de prendre cet élément-là et de le mettre dans un projet de création, qui va apporter l'élève à comprendre le concept. Au lieu de lui dire--

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C'est une chose de donner quelque chose, et c'est une autre chose de découvrir quelque chose. Je crois qu'un élève dans le processus Maker a une meilleure compréhension à la fin, d’un concept, que d'un élève qui n'a pas eu la chance de découvrir ce concept-là dans un laboratoire Maker. Dans un laboratoire Maker, l'élève a la chance d'essayer

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de construire et de voir un produit final à la fin qui est construit. Prenons les angles, par exemple. Savoir la propriété... la bille ira plus loin, soit avec un angle aigu ou un angle obtus. On place l'énigme sur papier. Mais pourquoi pas mettre l'élève dans l'action ? De cette manière, l’élève a la chance de découvrir avec plus

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de sens que juste l'œil et les oreilles. Il peut toucher, il peut voir. C'est vraiment ce que je crois qui est l'enseignement Maker. Ayant présenté quelques définitions du mouvement Bricoleur, et avec cette belle vidéo de la part de Camille pour voir comment on peut vivre le mouvement en salle de classe, j'aimerais maintenant vous présenter les éléments clés

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d'une formation Bricoleur. À partir du modèle que j'ai développé avec mes collègues, ici à l'Université d'Ottawa, à partir d'une des recherches sur les expériences d'apprentissage les plus importantes selon le personnel enseignant d'une formation Bricoleur. Le modèle comprend sept composantes que je vous présenterai brièvement ici. Une formation Bricoleur valorise la collaboration, notamment dans l'exploration de matériaux et d'outils,

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en facilitant la cocréation et encourageant le développement d'une communauté d'apprentissage Bricoleur. Explorer et bricoler. Il est important de vivre le processus de bricolage dans le cas d'une formation. Il ne suffit pas simplement de parler de codage, ou de pensée design, ou de fabrication. Les enseignants ont besoin d'avoir l'occasion de le faire, de fabriquer avec leur main, d'explorer sur l'ordinateur,

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et de vivre les moments de frustration et de joie qui l'accompagnent. Réfléchir. Une formation Bricoleur incite les enseignants à réfléchir sur leur rôle, leur apprentissage, et surtout leurs élèves, pour développer les dispositions nécessaires pour mettre en œuvre une pédagogie et une culture qui est inspirée par ce mouvement. Construire son identité.

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Ici, les enseignants nous ont raconté qu'ils ont développé non seulement une identité plus Bricoleur lors de leur formation, mais également leur identité professionnelle. Ils se sentent mieux équipés, par exemple, pour naviguer, un peu de risque dans la salle de classe, naviguer parfois le chaos qui est associé à ce mouvement Bricoleur, et de changer un peu de posture

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dans la salle de classe pour être plutôt co-apprenants avec les enseignants. Il y a tout un processus de construction d'identité professionnelle liée à cette formation. S'engager avec des recherches. Les enseignants nous ont raconté l'importance, dans le cadre d'une formation Bricoleur, de présenter les concepts sous-jacents au Bricolage. Ces connaissances leur permettent par la suite de mieux intégrer

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cette pédagogie, mais également de justifier des pratiques novatrices. Le dernier élément du modèle, s'orienter vers la communauté, n'est certainement pas le moindre. Le potentiel pour la démocratisation des savoirs de ce mouvement nécessite une orientation vers la communauté locale. Il n'existe pas une liste magique d'outils, ou une seule façon de créer un espace Bricoleur.

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Tout dépend des besoins de la communauté locale, des savoir-faire, des connaissances qui peuvent contribuer à la formation continue des enseignants, mais également à développer ces occasions riches d'apprentissage pour tous les élèves. Pour terminer cette partie du webinaire, sur la formation Bricoleur, je vous invite à écouter les propos de Julie-Anne Turner sur l'importance d'offrir cette formation

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au personnel enseignant, et de l'importance de ce mouvement pour la communauté. Une formation Bricoleur peut prendre plusieurs différents formats. Je vais parler ici de l'exemple en particulier, d'une formation en particulier, l'Institut canadien pour l'apprentissage des littératies numériques. L'Institut fait une semaine de développement professionnel ayant lieu à l'Université d'Ottawa.

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Puis, les enseignants et enseignantes qui participaient avaient la chance d'apprendre un peu plus au sujet des littératies numériques et de différentes composantes du mouvement Bricoleur. Un des buts de la semaine, c'est de conceptualiser, puis de créer un projet à présenter à leurs pairs. Cet aspect de créer quelque chose, un genre de produit final, c'était clé pendant cette semaine de formation, parce que les participants prenaient une position d'apprenants.

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C'était essentiel de vivre cette expérience pour comprendre un peu plus ce que les élèves ressentent lorsqu'ils participent au processus de création. Ça permet de faire des erreurs, de sortir frustré.e lorsqu'on rencontre des problèmes, puis cette satisfaction d'avoir accompli quelque chose de tangible. Toutes ces émotions font partie de l'approche Bricoleur. À la fin de la semaine, on a eu plein de projets vraiment d'inventeurs.

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Par exemple un bracelet d'autorégulation d'émotions, ou des plans pour la conceptualisation d'un espace Bricoleur dans son école. Je dirais aussi qu'un autre aspect particulièrement important de cette semaine d'apprentissage à l'Institut, c'était d'encourager les collaborations entre les participants. Même si les participants devaient créer un projet de façon individuelle,

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on a vu que tout le monde s'est entraidé d'une certaine façon pour avoir l'avis, pour la résolution de problèmes, ou juste pour s'encourager. Cet aspect communautaire, c'est vraiment clé au sein du mouvement Bricoleur, c'est une des caractéristiques principales de cette approche. Puis, ce qui m'a vraiment frappée de l'Institut, c'est que les participants ont non seulement collaboré

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pendant la semaine comme telle, mais certains ont aussi gardé contact, même s'ils n'enseignaient pas à la même école nécessairement, pour se demander des conseils, partager des ressources, puis des choses comme ça. Dans le fond, c'est le design de la formation, donc cette semaine intensive qui était basée sur la conception d'un projet a vraiment fait en sorte d'encourager les collaborations

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pour les participants à court terme puis aussi à long terme. Je pense qu'il y a plusieurs avantages de former les enseignants et enseignantes avec cette approche. Premièrement, je crois que le mouvement Bricoleur contribue au fait de redéfinir où et comment l'apprentissage a lieu. Ce courant pédagogique permet l'essai-erreur, les découvertes, puis l'exploration.

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Dans le contexte scolaire, je crois que ce processus d'apprentissage lors du Bricolage représente une partie qui est aussi importante que ce genre de produit final. Je crois aussi qu'il y a beaucoup de valeur à ce que les enseignants et enseignantes vivent cet espace Bricoleur, cette expérience Bricoleur pour comprendre un peu plus les défis auxquels les élèves font face lorsqu'ils entreprennent un projet.

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Ça permet de se positionner comme co-apprenant, puis de comprendre que la collaboration est clé pour faire avancer ce projet. Enfin, je dirais qu'une autre bonne raison, c'est que c'est le fun. Cet aspect ludique du mouvement bricolage, c'est une composante fondamentale. Il peut certainement y avoir des défis, mais lorsqu'on voit les gens s'amuser en apprenant, je crois que c'est vraiment motivant.

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En termes de pertinence dans la communauté, l'approche Bricoleur a d'énormes bénéfices. Juste le fait de donner ce sens d'agentivité aux élèves, leur permettent d'innover, d'explorer, puis de prendre des risques. Il y a énormément de valeur dans ça. Je crois aussi que le fait d'être soutenu par une communauté, de comprendre, de collaborer pour résoudre des problèmes, d'être soutenu, puis qu'on a de l'appui tout au long de notre projet,

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il y a aussi énormément de valeur dans ça. Enfin, un des aspects très essentiels ou un aspect clé du mouvement Bricoleur, c'est le fait de comprendre qu'on peut être créateur ou créatrice de contenu, donc de comprendre que le monde est construit à la fois par des idées, et puis aussi par des matériaux tangibles, et qu'on peut contribuer à sa construction

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en tant que Bricoleur. Puis ça, je pense qu'il y a énormément de valeurs dans ça. Ça vaut de l'or. J'espère que les possibilités de ce mouvement et le besoin d'offrir une formation Bricoleur à tous les enseignants sont maintenant plus évidents pour vous. Dans cette troisième et dernière partie du webinaire, j'aimerais réfléchir ensemble sur le potentiel du Bricolage pour l'éducation, en contexte linguistique minoritaire en particulier.

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La recherche indique que les Francophones en contexte minoritaire n'ont pas assez de ressources, ni d'espace numérique qui reflètent leur langue, leur culture et leurs expériences. Dans ces conditions, les Francophones ont le choix de participer en Anglais ou de traduire, remixer et créer pour répondre à leurs besoins particuliers. Ce mouvement Bricoleur,

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qui encourage tous les participants à créer et s'identifier comme Bricoleurs, encourage également le développement de compétences numériques, la création d'une communauté et le partage de ressources et de connaissances. Le mouvement Bricoleur peut permettre aux Francophones de faire rayonner leur langue, leur culture, leurs connaissances, de partager des ressources entre nous, qui nous reflètent,

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qui nous représentent, et de nous positionner comme leader et agent de changement au Canada. Je prends ici position qu'une formation offerte au personnel enseignant, axée sur le Bricolage physique et surtout numérique, est pertinent pour tous, mais un besoin urgent pour la communauté éducative en contexte linguistique minoritaire. Je vous remercie d'avoir pris le temps de suivre ce webinaire.

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J'espère surtout avoir piqué votre curiosité, et que ce n'est que le début de votre démarche d'apprentissage sur le mouvement et la formation Bricoleur. [musique]