Waiting..
Auto Scroll
Sync
Top
Bottom
Select text to annotate, Click play in YouTube to begin
00:00:00
voilà donc deuxième communication sur l'accompagnement de la transition on va faire parler quand même un psychiatre et un pédopsychiatre le président de la Société française de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent le docteur
00:00:13
jean-brie donc merci d'être là et nous éclairer un petit peu sur ce parcours sûrement difficile de l'enfance l'adolescence de rappeler que la communication c'est
00:00:27
entre 12 et 15 minutes pour qu'on ait le temps de discuter comment on vient de le faire merci et bien merci à tous de m'avoir proposé de participer à ces échanges donc je vais vous parler de l'accompagnement de la transition et
00:00:40
donc de la place de la psychiatrie dans cette accompagnement regarde des évolutions des évolutions théoriques donc effectivement
00:00:51
la notion de sexe elle vient de la notion de ces carrés qui séparent je vais pas rentrer dans les détails étymologiques mais effectivement dans beaucoup de cultures il y a eu des êtres
00:01:04
parfait mais qui ont menacé les dieux et ont été coupé en deux et chacun recherche sa moitié évidemment c'est un motel très hétéro normatif mais qui a été utilisé
00:01:16
ces carrés qui séparent puisque chez les mammifères on va distinguer d'un côté les mâles de l'autre les femelles en fonction de leurs organes génitaux est-ce qu'on peut pour autant dire qu'il y a une dimension binaire puisque
00:01:29
finalement il existe en tout cas dans la population humaine 2,4% qui vont présenter un trouble du développement du sexe et que ces personnes vont se nommer intersexe mais
00:01:43
effectivement ça considère c'est quand même en lien avec soit une pathologie génétique ou endocrinienne mais qui constitue quand même un pourcentage de la population qui ne pourra pas être
00:01:55
clairement défini par ces organes génitaux et comme vous savez la sexualité chez les mammifères est une dimension intellectuelle voilà alors nous on est des mammifères très particulier puis qu'avec le
00:02:08
développement du cortex préfrontal nous avons développé la capacité à nous penser nous avons une conscience réflexive on se pense et c'est à partir de ce travail de ce penser que on accepte à la notion de soi qui va avoir
00:02:21
donc une importance dans la représentation de soi et l'affirmation identitaire et après il y a beaucoup de difficultés qui alimentent nos consultations sur comment on va articuler ce qu'on pense de soi est-ce
00:02:33
qu'on aimerait être en fonction des idéaux de société de sa famille de religion qui nous traversent et comment on travaille aussi la constitution de l'estime de soi à partir de cette représentation donc comme on se pense on
00:02:47
est donc pas limité à la réalité de ces organes génitaux et on peut depuis l'histoire de l'humanité se penser femme en ayant un pénis penser homme en ayant un vagin et nouveauté on pourrait aussi
00:03:01
se penser au-delà de ces catégories binaires comment la psychiatrie a réagi à ces questionnements tout au long de l'apparition de la psychiatrie qui est une spécialité récente comme vous le
00:03:15
savez et bien en 1838 on interroge Esquirol un aliéniste on sait bien connu sur ben voilà ce garçon de bonne famille les garçons mais il se pense pas il se
00:03:26
vit femme il se déclare femme c'est d'ailleurs un motif d'internement puisque la famille ne n'accepte pas cette situation et on interroge et ce qui rôle comme il a quoi il a quoi et
00:03:39
ben il a un déni de la réalité de son corps puisque on part sur le principe que c'est les organes génitaux qui doivent être le support de la construction identitaire donc si on a un pénis on doit se penser homme si on a un vagin on
00:03:52
doit se porter femme là ça fonctionne pas donc c'est délirant et si c'est un déni de la réalité délire psychose voilà et pendant un siècle on dira que c'est une de psychose il faudra
00:04:05
attendre les années 50 et les travaux de John money dans un premier temps puis de repère scolaire dans un deuxième temps donc psychologue Robert solaire et psychiatre psychanalyse donc tous les deux Américains pour affirmer la notion
00:04:19
de transsexualisme qui va donc être un diagnostic psychiatrique et qui repose sur la notion d'une identité sexuée normale ou anormale l'identité sexuée normale reposant sur la congruence entre
00:04:32
les organes génitaux et le vécu identitaire et évidemment l'identité sexuée anormale c'est quand il n'y a pas cette congruence et pour les personnes qui ont une identité sexuelle anormale
00:04:43
on les nomme transsexuels le grand diagnostic différentiel de l'époque c'est bien différenciée transexualisme et psychose et de bien différencier transexualisme et travestissement
00:04:56
et effectivement comme c'est une pathologie psychiatrique avec un diagnostic psychiatrique et une obligation de suivi psychiatrique voilà dans les années 90 toujours aux
00:05:09
États-Unis je dis de Butler qui n'est pas thérapeute qui n'est pas psychologue qui est philosophe qui est engagé politiquement dans le mouvement gay et lesbiens effectivement remet en question
00:05:21
c'est d'association entre les organes génitaux et l'identité en faisant valoir que au fond quand on
00:05:32
associe pénis et homme vagin et femme c'est une association qui repose sur la culture c'est une association et qu'elle est tout à fait discutable voilà et
00:05:45
qu'elle ne repose pas sur une réalité donc elle ne remet pas en cause la réalité anatomique il y a bien des pénis et des vagins et c'est pas pareil sauf que effectivement elle remet en cause
00:05:58
l'obligation de l'assignation entre ces organes génitaux et l'identité et voilà apparaître le nouveau le courant transgenre qui effectivement comme l'a évoqué Béatrice va
00:06:11
demander une dépatologie et une dépsychiatrisation de la congruence entre les organes génitaux et l'identité et il faudra attendre 2013 pour que les
00:06:25
psychiatres et acceptent d'envisager cette question puisque en 2013 l'Association américaine de psychiatrie vous voyez que ça vient souvent des États-Unis l'Association américaine de psychiatrie décide de supprimer la
00:06:39
notion de transsexualisme dans les manuels de psychiatrie et des sites donc d'affirmer qu'il n'y a pas de normalité de l'identité sexuée qu'il faut renoncer à toute forme de théories de normes ou
00:06:51
de critères sur la notion d'identité sexuée d'accompagner les personnes chercher à les normaliser donc là c'est le rejet des thérapies de conversion et
00:07:01
par contre ils forment une nouvelle identité psychiatrique qui pour l'instant est toujours présente dans la classification américaine qui s'appelle la dysphorie de genre et qui vient dire au fond il y a un grand ensemble de
00:07:16
personnes qui sont peut-être entre 2,5 et 1% de la population qui ne se retrouve pas dans cette congruence organe génitaux identité et dans ce cette vaste de ce vaste groupe il y a un
00:07:31
autre groupe qui a une souffrance psychique spécifique cette souffrance psychique spécifique est liée justement à leur vécu qui n'est pas concurrent à leurs organes génitaux mais peut-être
00:07:44
que cette souffrance elle est liée aussi au regard stigmatisant que la société porte sur eux elle est pas forcément intrinsèque à leur fonctionnement mais il y aurait donc cette souffrance
00:07:55
spécifique reste un diagnostic psychiatrique et qui justifierait du coup pour ces personnes-là pas toutes les personnes trans mais les personnes qui ont une dysphorie de genre un accompagnement psychiatrique et bien l'OMS ne suivra pas l'organisation de
00:08:09
cette nouvelle de ce nouveau diagnostic puisque l'incongruence de genre va être complètement supprimé des diagnostics psychiatriques pour être confiée aux médecins à la médecine de la vie sexuelle c'est à dire que effectivement
00:08:21
on ne n'associe plus cette difficulté dans la dans son vécu corporel à une pathologie psychiatrique c'est complètement dépsicatrisé et
00:08:35
validé par l'OMS depuis le 11 janvier 2022 en France on aime bien utiliser le terme de transidentité alors les critères de la dysphorie de genre posé quand même un
00:08:47
certain nombre de problèmes je vous les montre alors ce qui va être différent avec la notion d'History jorce la notion de transidentité de l'enfant et de l'adolescence parce que jusqu'à maintenant dans le transsexualisme on
00:08:59
considérait que c'était une pathologie de la lutte et qu'on ne pouvait pas l'évoquer avant d'être adulte bien sûr quand on interroge les personnes trans avant d'être adulte ils se sont posés des questions ont eu des véhicules etc
00:09:10
mais on considérait l'enfant l'adolescence sont immature on ne peut pas apprendre en compte réellement ses propos il faut attendre qu'il soit adulte pour prendre en compte ses propos là avec la dysphorie de genre on
00:09:22
considère que le diagnostic pourrait être posé à partir de 3 ans et demi quatre ans à partir du moment où l'enfant peut s'affirmer dans son identité mais vous voyez qu'on est un peu gêné par les critères diagnostics
00:09:34
qui font beaucoup références aux stéréotypes de genre une préférence marquée pour les vêtements typ de l'autre genre alors un garçon aime le rose est-ce que ça veut dire que une
00:09:46
préférence marquée pour les jouer ou les activités de l'autre genre un garçon joue avec des poupées alors est-ce que ça veut dire que vous voyez ces critères pose vraiment de gros problèmes on comprend pourquoi elle a aimé l'OMS ne
00:09:58
suivra pas alors chez l'adulte c'est plus juste bien que certains voilà une forte conviction d'avoir le ressenti typique de l'autre genre c'est quoi le ressenti typique vous voyez donc ces critères posent problème et on comprend
00:10:11
pourquoi ils n'ont pas été repris cela permettra donc aux psychiatre américain d'affirmer que l'identité de genre et le sentiment intrinsèque et profond d'être un garçon ou un homme une fille ou une
00:10:23
femme ou un genre alternatif qui peut ou pas correspondre au sexe à signer puisqu'on va c'est le terme qu'on va utiliser on va considérer que quand on regarde un bébé qu'on voit son pénis et on dit c'est un garçon c'est une
00:10:35
assignation sociale voilà on décide que c'est un garçon il a un pénis donc c'est le terme que les personnes concernées utiliseront être assignées à la naissance d'un genre donc on peut ou pas
00:10:49
correspondre au sexe à signer à la naissance ou à ses caractères sexuels primaires au secondaire et ça c'est très important comme l'identité de genre est interne elle n'est pas nécessairement visible pour les autres c'est à dire que
00:11:01
effectivement il y a ce que je ressens mais ce qu'on voit de moi en fonction des stéréotypes que j'utilise ne permet pas forcément que ça soit évident pour mon interlocuteur on va parler de spectre du genre et ce qui va ouvrir à
00:11:14
la question de sortir de la binarité puisque on va partir sur l'idée que certes des personnes se comprennent en tant que personne binaire comme le Béatrice mais d'autres n'ont pas la
00:11:28
nécessité de se définir en tant qu'homme ou en tant que femme ils peuvent par exemple penser à eux à la fois comme un homme et une femme ils peuvent penser à eux à la fois comme ni un homme ni une
00:11:40
femme où ils peuvent être en mouvement entre les genres ou incarner un troisième genre et dans cette définition on affirme que tout ça n'a aucune trace de pathologie c'est l'identité de genre
00:11:52
normal donc c'est vraiment quand même une évolution dans les concepts alors évidemment dans la transition sociale Béatrice l'a évoqué depuis 2017 avec la mise en place
00:12:06
de la loi à hauteur 2016 effectivement toute personne peut changer son prénom en s'adressant à l'officier d'état civil de sa mairie de naissance ou sa résidence sans aucun papier médicaux par contre pour changer son sexe il faudra
00:12:19
quand même faire une procédure au tribunal de grande instance avec un dossier recueillant un certain nombre de témoignages et n'est pas nécessaire d'avoir un avocat mais il faut voilà alors c'est de plus en plus une formalité et d'ailleurs il y
00:12:32
a une révision de cette loi qui se prépare voilà pour savoir est-ce qu'il faut il faut est-ce qu'il faut continuer à en passer par le tribunal ou pas voilà alors la place de la psychiatrie dans l'accompagnement des parcours de
00:12:45
transition au regard de l'évolution de ces diagnostics nous amène à penser que du côté des adultes il y a possibilité d'un suivi psychiatrique mais non purgatoire contrairement avant puisqu'à
00:12:57
en considérer que c'était une pathologie psychiatrique tout était conditionné par le suivi psychiatrique et le psychiatre était un peu le chef d'orchestre du projet en fonction des certificats qu'il acceptaient ou pas de faire on pour
00:13:10
pouvoir avoir accès aux hormones avoir accès à la chirurgie avoir accès au remboursement là évidemment et il faut savoir que c'est toujours le texte de 2009 à la Haute Autorité de santé qui
00:13:21
régulent en théorie nos pratiques bien que les pratiques est beaucoup évoluées entre temps d'où la nécessité de revoir ces documents et effectivement là c'est plutôt le suivi psychiatrique qui sera soit la demande des patients parce que
00:13:34
ils ont des questions ils ont besoin d'être soutenus par dans ce parcours de transition parce que ça bouleverse leur environnement leur équilibre familiale leur vécu professionnelle et ils sentent ce besoin des traités soutenu évidemment
00:13:46
avec des thérapeutes qui n'ont aucun désir de les normaliser et bien sûr ben on peut avoir une transidentité les troubles psychiatrique qu'il faudra prendre en charge alors faudra-t-il un
00:14:00
avis psychiatrique avant le la transition hormonale la W pass qui est l'association internationale et professionnelle de santé qui s'occupent des personnes trans dit non pas d'avis
00:14:11
systématique sera l'appréciation et du médecin et du et du patient mais ça pour l'instant il faut que la Haute Autorité santé se nomme les choses sur ce point de vue est-ce qu'il faudra un avis
00:14:24
psychiatrique avant la prise en la transition chirurgicale la W passe dit non pas systématique mais voilà il faudra voir ce que la chasse va
00:14:35
proposer voilà alors évidemment par contre et je suis psychiatre d'adolescents les choses sont un peu différentes c'est l'enfant et l'adolescent puisqu'on va considérer qu'effectivement ce sont des êtres en
00:14:47
développement bien sûr il faut prendre en compte leurs paroles il va falloir alors vous voyez la W passe très influencé évidemment par le courant américain et donc ils utilisent les
00:15:00
termes de dysphorie de Georges et l'enfant et l'adolescent puisque en général ce qui va nous amener à rencontrer ses enfants et ses adolescents c'est qu'il y a une forme de souffrance qui s'exprime soit par l'enfant lui-même soit dans sa famille
00:15:13
autour des propos qui peut tenir ce qu'on nous propose c'est à dire il faut absolument à l'accompagnement des parents il faut mettre des mots et des lançons à mettre des mots sur ce qu'il ressent parce qu'évidemment ce qui va être important c'est de dégager la
00:15:27
parole de l'enfant mais ça c'est le ce qui va être important de d'être que parce qu'on sait qu'un enfant peut être pris dans les enjeux de regard avec ses parents avoir envie de faire plaisir ou pas à ses parents et qu'il faut pouvoir
00:15:40
l'aider à pouvoir avoir sa parole propre de ce qu'il sent ressent pour lui ce qui semble être bon pour lui et puis on va demander aussi évidemment de vérifier le développement de cet
00:15:53
enfant la possibilité ou non qu'il y ait des troubles psychiatriques puisque là par contre toutes les études montrent que les jeunes qui présentent un trouble du spectre de l'autisme sans déficit
00:16:05
cognitifs ont plus de vécu transidentitaire que la population générale donc il faudra prendre en compte il y a des hypothèses théoriques peut-être que les patients autistes sont moins sensibles aux stéréotypes de genre
00:16:16
et s'autorise plus facilement du coup à exprimer leur identité il y a cette question du blocage hormonal de la puberté c'est-à-dire la possibilité chez un enfant en grande souffrance qui ne
00:16:29
supporte absolument pas les transformations pubertaires et qui conduisent un refus scolaire anxieux à des tentatives de suicide la possibilité de stopper cette évolution pubertaire pendant un temps puisque c'est un
00:16:42
traitement qui est bien connu dans l'utilisation de la dans le cadre de la puberté précoce et qui pourrait donc être utilisés dans cet indication bien sûr tout un travail d'éducation de la
00:16:54
société sur ces questions et d'ouverture sur une possibilité de se penser au-delà de ces normes qui ont structuré depuis longtemps notre société et évidemment
00:17:06
développer tout ce qui est soutien enfin pour terminer parce que je crois que voilà c'est bon voilà donc on va demander donc là si vous voyez ça va être quand même différent chez l'enfant
00:17:18
et l'adolescent on va demander systématiquement chez l'enfant et l'adolescent d'avoir un accompagnement pluridisciplinaire avec des professionnels formés à la santé mentale au développement de l'enfant d'adolescent et avec des capacités de
00:17:31
repérage ou du neurodéveloppement puisque on a lu qu'il y a un lien entre vécu transidentitaire et troubles du spectre de l'autisme qu'il y a aussi des liens statistiques qu'on explique moins mais qui existe dans tous les pays
00:17:44
occidentaux entre troubles déficit de l'attention et vécu transidentitaire il n'y a pas de traitement médicaux chirurgical de l'enfant donc ça faut être clair dans toutes les recommandations il y a une possibilité
00:17:56
de blocage de la puberté à partir du Stade 2 de Tanner pour éviter ces enfants qui ne supportent absolument pas ces transformations pubertaires et qui amène à une détresse psychologique qui
00:18:08
risque de d'entraîner une perte de chance dans les apprentissages et la socialisation alors après chez les adolescents il est discuté une approche médico-chirurgicale pour lequel pour
00:18:20
l'instant il n'y a pas de de d'âge repère mais on nous demande d'évaluer la maturité la le discernement et de voir qu'en fonction de son développement de sa maturité de sonnement et de
00:18:33
l'autorité parentale les choses qui peuvent être mises en place chez lui je vous remercie pour votre attention pour votre clarté et votre conclusion sur un sujet
00:18:50
qui est assez difficile à cerner finalement alors on donnait la parole à la salle je vais vous poser la question qu'il faut pas poser je suis un petit peu là pour ça quand même et c'est la question on a vu
00:19:04
d'un point de vue épidémiologique les demandes augmentaient de façon plus exponentielle multiplication par 10 en 10 ans l'influence des réseaux sociaux et en particulier les réseaux sociaux qui sont
00:19:18
fréquentées par votre clientèle entre guillemets par des adolescents et de plus en plus jeunes ça commence à partir de l'âge de peut-être même à l'école primaire quel est votre point de vue et
00:19:32
quelle façon on peut passer d'un stade de qui est considéré comme normal Standard a une quelque chose qui pourrait être considéré comme pathologique du fait cette influence et en particulier des influenceurs
00:19:44
influenceuses qui défilent sur ces réseaux alors moi je vais vous parler donc de 13 ans d'expérience puisqu'on a ouvert la consultation et à 13 ans à l'époque où on parlait encore de transexualisme et on avait dit demande par an là
00:19:57
aujourd'hui effectivement je n'arrive plus à suivre avec Guy demande par mois voire plus en fonction de certains mois moi ce que je vois sur le terrain je dirais qu'il y a deux niveaux il y a les adolescents en général
00:20:10
puisque moi dans mon service on s'occupe des adolescents de toutes les problématiques pas spécifiquement sur la transidentité particulièrement la transidentité mais pas que et là on voit qu'effectivement les adolescents d'aujourd'hui y questionnent et
00:20:23
questionne là où moi j'aurais été rouge de la tête aux pieds et j'aurais pas pu dire un mot à l'orage il questionne ils en parlent et quel merveilleux sujet pour nous faire ressentir qu'on est vraiment des vieux
00:20:34
cons et qu'on a rien compris et ça c'est formidable quand on est adolescent de pouvoir nous titiller etc le problème c'est qu'il nous il faut qu'on reste tranquille voilà on s'excite pas pourquoi pas
00:20:47
tu vois les choses comme ça bah après tout mais qu'est-ce que ça qu'est-ce que ça représente pour toi et là et là on voit les adolescents ça tombe complètement d'un ton voilà et puis après il y a un petit pourcentage d'adolescents qui présente une
00:21:00
souffrance réelle très importante et qui eux vont venir jusqu'à nous pour demander peut-être envisager le changement d'identité envisager mais je
00:21:11
vous dis simplement à Paris en 10 ans en disant nos trois services Robert Debré la Pitié-Salpêtrière et le sienpa au ghu nous avons accompagné 40 situations de
00:21:23
blocage de puberté et 400 réassignations hormonales vers l'âge de 16 ans en 10 ans si on considère que dans la tranche d'âge des adolescents il y aurait on estime que chez les adolescents
00:21:36
justement il y aurait 2 % d'adolescents qui se sentent concernés par ce questionnement vous voyez qu'on est loin de l'épidémie qui nous est expliqué donc il faut différencier la question du discours de société des jeunes qui
00:21:48
interrogent qui remettent en question et qu'effectivement s'inscrit dans un mouvement de société moi j'ai pas l'impression qu'ils sont sous influence c'est juste que il y a une nouvelle façon de se penser qui n'est pas pathologisé si je reprends le discours
00:22:02
de certains adultes que j'ai rencontrés parce que je trouvais que c'était nécessaire de comprendre comment ils avaient vécu leur enfant il dit mais j'ai tenté d'en parler moi à cet âge-là mais on m'a renvoyé tellement de choses négatives que j'ai lutté contre cette
00:22:17
idée qui était folle à partir de des témoignages de l'entourage et pendant des années j'ai vécu avec cette idée qui m'a taraudé là maintenant on dit bah on peut en parler et pourquoi pas je n'ai pas obligé de se penser homme on n'est
00:22:30
pas obligé de se penser femme donc finalement l'adolescence qui est le moment du questionnement identitaire parce que on se confronte aux transformations pubertaire qui nous amène à s'interroger sur qui on est ben
00:22:41
oui le discours le discours a est très élevé mais je vois dans les adolescents qui viennent aussi à part la plupart questionne cette question du genre mais très peu vont jusqu'à venir à la consultation spécialisée pour accompagner ce parcours
00:22:55
et moi je reviens sur cette idée bien sûr qu'on est influencé par les idéaux d'une société dans sa construction mais franchement oui tant qu'on en est au moment
00:23:09
déclaratif de penser à notre prénom etc parce que souvent ce qui nous est présenté c'est ça serait à la mode c'est-à-dire les adolescents ont besoin d'intéresser les adultes donc ils utilisent ce sujet pour les intéresser
00:23:23
mais franchement dans le quotidien ce qui vivent c'est pas sympa en fait ça peut peut-être faire fantasmer quelques adultes mais le reste du temps dans les relations entre eux dans ce qui vivent au fin fond de la cité du 9 3 ne voilà
00:23:37
etc c'est plutôt il faut pas en parler parce que si j'en parle c'est très dangereux pour moi c'est quand même ça la réalité de ce qu'on vit en France quand on est un adolescent oui sur le doigt quelle est l'influence
00:23:54
des réseaux sociaux dans ces recherches d'identité on vient de c'était la question on vient de répondre à la question c'est la question qui te pose oui
00:24:08
merci beaucoup vraiment et puis c'est c'est des éléments qui sont très forts et là vous venez de le rappeler c'est un acte de courage que de que de prendre que d'en parler tout simplement encore aujourd'hui j'avais une question moi sur
00:24:21
ce que je m'occupe la chirurgie de curiosité où on a des évaluations psychiatriques dans la prise en charge de ces patients qui font partie des éléments HS de recommandés et c'est vrai
00:24:33
je comprends tout à fait de la partie voilà des psychiatrise cette pathologie enfin cette réalité et mais par contre l'évaluation psychiatrique notamment de
00:24:45
problèmes qui peuvent être révélés par le changement parce que c'est un trauma c'est un changement physique sociétal enfin c'est très profond comme on peut le voir un petit peu dans le dans l'obésité on a des phénomènes de trauma
00:24:59
qui sont là par avant qui revient l'évaluation psychiatrique de la de la sortie de la prise en charge je voulais avoir votre avis sur ce point là donc notamment sur les évolution péjorative
00:25:10
post-opératoire alors ça prévoir moi j'aime bien reprendre cette phrase de mon maître j'ai misèse qui disait les psychiatres on est très fort pour prédire le passé voilà donc ça prédire l'avenir
00:25:25
heureusement toujours de bonne surprise et parfois des mauvaises surprises mais je pense que ce qui va être important c'est l'accompagnement psychologique au cours du port du parcours de transformation c'est à dire qu'effectivement moi ce que je vois avec
00:25:38
les adolescents en tout cas dans leur première partie de l'adolescence c'est le combat identitaire dans un premier temps et important me sentir légitime dans ce que je ressens et la parole que j'utilise après il y a ce confronter à
00:25:51
la réalité de ce parcours les effets des hormones les possibilités chirurgie commencer quand on grandit à ce confronter à la réalité de la sexualité qu'on n'avait pas forcément anticipé quand j'avais 15 16 ans parce que là
00:26:04
j'étais dans l'affirmation identitaire et voilà mais moi je pense qu'à partir enfin moi je vois à partir du moment où ils sentent que c'est pas c'est pas une indication normative
00:26:15
obligatoire et qu'on reste à je suis là pour vous accompagner à vivre mieux ce que vous avez à vivre moi j'ai jamais eu de refus en fait mais ils peuvent donner leur point de vue ils peuvent expliquer ce qu'ils attendent ou pas et c'est ça
00:26:27
ce qui change par rapport aux propos d'avant ou disait diagnostic obligatoire obligation psychiatrique obligatoire là où on accompagnement psychologique parfois est largement suffisant bien on
00:26:40
vous écouterez des heures merci beaucoup
End of transcript