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[Musique] bonjour à tous un club de discussion aujourd'hui avec Gérald garantir repartant de Goeth pour qui parler est un besoin écoutez est un art le philosophe émetteur en scène fondateur
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de la fabrique des idées et directeurs de la compagnie caractère vient d'inaugurer un centre des arts de la parole qu'il présente comme une solution artistique à un problème citoyen la parole dévoyée un projet qu'il développe
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dans un livre magnifique il faut voir comment se parle co-éditer avec Acte Sud dont les premiers mots font de la parole un sport de combat Gérald garanti est aujourd'hui l'invité de bienvenue au club
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[Musique] [Applaudissements] [Musique] [Applaudissements] [Musique] une émission programmée par Henri Leblanc et préparée par Laura du Teich Perez avec Félicie foger à la
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réalisation et Florent Bujon à la technique et bonjour Gérald chaoti bonjour bonjour olivia nous vivons selon vous une crise de la parole quels sont les symptômes on a invité un docteur on commence déjà
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par comprendre les causes de ce mal un coup de marteau de marteau du non pas du démolisseur mais de celui qui pose un diagnostic effectivement les symptômes sont multiples de cette dégradation
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il suffit de se retourner sur les semaines passées dans un lieu qui est censé porter la parole au plus haut l'Assemblée nationale l'Assemblée nationale avec des porte-paroles l'assemblée asociale est un joli lapsus
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en tout cas exactement là où je voulais revenir c'est-à-dire que évidemment l'absence de parole commune possible c'est la fin de la société et la fin d'un espace commun donc les symptômes on les vie on en souffre on est subi tous
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les jours dans le rapport à la langue dans le rapport à la vitesse qui empêche l'élaboration d'une véritable pensée d'une véritable parole dans une forme d'émission perpétuelle au sens non pas
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d'une émission comme sur France Culture mais d'une projection c'est à dire ce que j'appelle une conception balistique de la parole on confond la parole avec la performance la performance avec l'impact et donc une dimension
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extrêmement réductrice de la parole et d'ailleurs en effet sport de combat voire art militaire et dans certains cas armes de destruction massive donc il y a cette dégradation qui atteint à mon sens
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à la fois d'ailleurs celui qui est parlé puisque plus qu'il ne parle d'ailleurs puisqu'il est traversé et puis ceux qui sont visés puisque il s'agit de d'impact et d'autres et de toucher l'autre et évidemment l'un des symptômes les plus
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flagrants c'est cette absence d'écoute qui est devenu de plus en plus radical on parle de plus en plus on se parle de moins en moins oui à l'occasion de la sortie de son dernier roman de cette
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époque du ressentiment aussi on a le sentiment dans ce ressentiment que plus personne ne s'écoute plus personne ne veut comprendre les positions de l'autre et part avec des préjugés des a priori aussi qui l'empêche d'être vraiment
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ouvert et disponible à cette écoute vous prononcez la mot qui pour moi est cardinal c'est évidemment le mode disponibilité la capacité donc à accueillir à faire de l'espace à faire
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de la place à laisser à l'autre la possibilité d'exister dans sa différence d'interagir et se ressentiment en effet je viens
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d'une espèce de d'auto dévoration je dirais c'est à dire que de nombreux disent jusqu'à la scoliose puisque on se regarde à travers nos miroirs narcissiques que sont les
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écrans qui nous renvoient du même en permanence donc avec une de sentiment d'être dans des communautés fallacieuses et le rapport à la différence et donc aux différents à la divergence et de plus en plus difficile donc de plus en
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plus conflictuelle et ce qui évidemment implique la rencontre et de moins en moins possible en tant que tel donc l'absence d'écoute l'absence de possibilités d'accueillir l'autre dans sa différence et finalement on voit bien
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que cette dévaluation de la parole qui à la fois prolifère et se dégrade est un symptôme pour moi d'un recul de l'humanité c'est pour ça que je considère que cette cette parole
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lacunaire cette parole finalement en moi c'est aussi l'humanité en moi la société des écrans vous l'évoquez effectivement dans ce livre manifeste il faut voir comment se parle qui paraît chez Acte Sud l'écran c'est à la fois la fenêtre
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qui ouvre racontez-vous dites-vous sur l'infini en même temps c'est un miroir où on se contente soi-même et ça sert aussi de mur de parois qui nous sépare qui nous sépare des autres en fait nos vies sont connectés hyper connectés en
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réseau des réseaux dissociaux mais vous dites que ça ne suffit pas à faire un espace commun et c'est tout l'enjeu de ce centre de cette réflexion vous ouvrez aujourd'hui c'est comment refaire lien avec la parole comment ne pas s'isoler dans des bulles mais réellement comment
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retrouver une parole qui fasse lien oui se parler pour se relier effectivement et trouver des espaces communs fondamentalement la parole dans une
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conception relationnelle du langage n'est pas simplement un vecteur d'expression de soi et d'ailleurs pour qui le sujet il faut qu'il interse subjectivité il faut qu'il atteint la relation donc pour moi la
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parole est en effet fondamentalement lien opérateur de lien et elle me permet de me dépasser de dépasser aussi le ce qui est simplement le plus sonnel quand
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on dit ça parle le ça c'est à la fois le fait que ce n'est pas le jeu qui parle et puis c'est le ça au sens de la pulsion qui se déchaîne donc arrivé à élaborer une parole pour qui est espace commun et donc qui est je dirais
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co-construction à la fois de soi de l'autre et du lien c'est ce tiers qui fait que quelque chose se passe qui n'est pas dans la simplement l'affrontement mais dans le dépassement et la création disons de cet espace
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c'est exactement pour moi le rôle essentiel de la parole c'est pour ça que quand je parle de paroles de dépassement on est à mon sens quasiment dans un pléonard il me semble que évidemment les paroles peuvent être des paroles de de
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contestation de dénonciation mais au sens fort long terme de parole au sens plat au sens fort elle permet en effet cette parole ben de sortir d'un état qui
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est un état je dirais premier pulsionnel et d'ailleurs à cet égard ce que j'appelle les arts de la parole c'est une manière de canaliser des laborer voire de sublimer il existe depuis 25
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siècles et sans doute plus que ce soit par le théâtre que ce soit par différentes formes des manières de sublimer la parole c'est que le théâtre s'interroge aussi sur le
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pense le public pense la réception finalement de l'oeuvre et c'est ce que vous dites aujourd'hui dans cette pulsion on aimait on émet du message en permanence sans penser à la réception de ce message à l'interaction et à ce qui
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va pouvoir en découler on se parle de plus en plus et on s'écoute de moins en moins voilà pour le diagnostic que vous faites Gérald garouci bien entouré aussi avec toute un nombre de personnalités du
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monde de la culture de du monde aussi de la recherche pour créer et penser ce centre des arts de la parole qui se veut citoyen l'énonciation de nos jours dégénère en dénonciation en stigmatisation en ségrégation gage
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d'inconscience vide de sens et pleine de violence telle qu'elle s'imposent aujourd'hui dans sa version massive la parole extrait de ce livre il faut voir comment se parle j'aimerais revenir sur ce titre emprunté à Alain Souchon qui
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dans sa chanson full sentimentale dit plus exactement il faut voir comment on nous parle à quel nous faisait-il référence pour vous oui et c'est bien pour cela que je remercie Alain Souchon
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d'emblée dans les remerciements je lui dois ce titre et vous avez vous l'avez pointé très justement les gars le fait de passer du loup au feu comment se parle et pour moi déjà pointé le doigt
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sur un problème essentiel où est passé ce nous la chanson Souchon date des années 90 elle a 30 ans il faut voir comment nous parle donc c'est à dire que on subit c'est ce que décrit la chanson
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très belle des flots de parole commerciale de discours qui nous suscite des désirs artificiels donc c'est une chanson pour dire post situationniste
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une chanson qui décrit cette marchandise concentrée un tel de grec elle devient un spectacle et qui fait qu'on est on est dévoré on nous pollue suzer donc le dashifa etc c'est ce que décrit la chanson mais il y a quelque chose je dirais quand même de réconfortant dans
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cette chanson c'est ce nous ça veut dire ce que Souchon fait surgir c'est voilà nous pouvons répondre réagir et c'est ce que la chanson suscite et moi j'écris il
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faut voir comment se parle parce que ce qui est en 30 ans a changé bien évidemment c'est qu'on est passé à un monde de points 0 on est passé au monde des réseaux sociaux on est passé au monde internet on est passé on passe au
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métal vert etc donc on est littéralement entré dans un autre monde je pense que c'est un changement de civilisation je pense que c'est le mot n'est pas trop fort il y a eu des révolutions qui ont été liées à chaque fois à des
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changements pour parler comme de vrai de médium voilà de l'imprimerie etc je pense que là ce qui se joue quelque chose d'assez radical dont on ne peut pas prendre toute la mesure c'est un changement de rapport au temps bien évidemment le rapport à l'instantané
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avec par exemple des messages qui ont à la fois le côté lapidaire de l'oral et la fixité de l'écrit ce qui est un changement extrêmement important dans la perception et d'avoir la possibilité des malentendus et des mers interprétations
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donc ce changement là et bien au fait que ce nous est devenu en effet problématique l'histoire de l'individualisme est très longue on peut la remonter en fonction des points de
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vue à l'origine du christianisme à Luther Maxwell le lieu protestantisme donc quel que soit le point de départ de cette histoire très longue et avec des étapes de l'individualisme nous sommes
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entrés dans une radicalisation donc évidemment l'individu bulle l'individu cocon l'individu bunker et c'est communauté en silo font que ce nous bien évidemment est devenu problématique et
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c'est pour ça que je parle le communauté fallacieuse parce que le fait d'être connecté ce n'est pas pareil qu'être relié ce n'est pas parce qu'on est connecté avec un ensemble de ou bien users c'est-à-dire des addicts
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littéralement quand ils se sont traduit le terme anglais ou de se suiveur de followers pas pour ça qu'on est dans une forme de lien donc oui il faut voir comment on se parle et et cette dégradation de nous c'est précisément l'un des enjeux comment on crée un
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espace commun comment une revalorisation de la parole permet de créer cet espace commun et vous évoquez le théâtre le théâtre est un art de l'autre le théâtre c'est précisément la prise en compte de l'autre c'est la parole adressée c'est
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la parole incarnée il suffit c'est tout s'arrête là c'est tout l'électricité saute s'il n'y a plus rien comme nos ravages de Barjavel si malheureusement la radio même les plus possibles si vous et moi Olivia on ne peut plus se parler par un micro on peut toujours se parler
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face à face et on peut toujours se parler à quelques êtres humains et on peut toujours avoir ce rapport au monde ce qui est un rapport de parole adressée de parole à garder donc oui je pense que ce que j'appelle les arts de la parole
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c'est à dire à la fois le théâtre la poésie le récit des arts de la création des arts de l'interaction le dialogue le débat qu'on a tendance à confondre et des arts de la transmission éloquence et
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la conférence qui sont pour moi des arts de la parole sont tous des arts de l'autre des arts du vivant des uns ou la parole permet de créer ce lien et cette élaboration Gérald geroudsi je sais pas si la foule
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qui manifeste en ce moment contre la réforme des retraites et sentimentales ou pas reste que ce nous c'est aussi quand même en ce moment ce nous de la chanson d'Alain Souchon une sorte de Vox Populi qu'un président ne veut pas
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entendre quel dialogue de sourd depuis les débuts de cette réforme de son étude de son de son vote aussi à l'Assemblée nationale et au Sénat la foule qui manifeste n'a pas de légitimité face au
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peuple qui s'exprime à travers ses élus à dit Emmanuel Macron récemment c'est quoi pour vous cette phrase un refus de considérer cette parole collective même si elle ne représente pas tout le monde c'est une parole collective de la
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considérer comme comme légitime la voix du peuple la voix de Dieu en tout cas ainsi pouvait-on raisonner à d'autres moments alors il y a une vraie différence entre effectivement la masse
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parole de masse qui serait dont on a pu voir historique je pense qu'elle a donné puisque la plus portée au pouvoir des mouvements furieux des mouvements destructeurs et puis une parole en effet collective alors qu'il en plus l'a fait
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converger à la fois des paroles représentées qui sont des paroles de syndicat et puis des paroles directes donc il y a ici non pas à mon avis d'absence de légitimité d'un côté et puis les timidité de l'autre qui serait
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celle des parlementaires dont d'ailleurs on voit que le rapport à la parole et pour le moins dégradé enfin moi je trouve que ce qu'on a pu ressentir dans ces 10 échanges qui étaient plutôt des
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investibles et des espèces de de boulets balancer les uns aux autres c'est de la honte c'est-à-dire un sentiment d'indignité véritablement on se sent atteint on se sent atteint quand on voit que la parole est dégradée par ceux qui
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sont censés la porter en notre nom voilà jusqu'au fameux bras d'honneur du garde des sceaux à l'Assemblée vous êtes revenu d'ailleurs sur ce geste dans un très bon numéro du 1 consacré à cette question de la parole et vous rappeler à
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quel point est dans AOC aussi cette dimension sacrée et ritualisée de la parole est abîmée avec un geste comme celui-ci je pense que profanation effectivement au sens fort du terme et
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c'est un bras de déshonneur et établement c'est un déshonneur à la fois vis-à-vis de la communauté nationale de la fonction bon donc il est compliqué quand même à mon avis d'un côté de
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revendiquer une légitimité institutionnelle et de voir en même temps que on a des parlementaires qui se littéralement qui s'insulte et qui sont incapables
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d'aboutir à un débat ligne de ce nom et de l'autre côté de daigner à des citoyens et des citoyens qui eux prennent la parole publiquement une forme de légitimité de colère alors
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qu'est-ce qu'on entend par légitime et par légal moi je pense que effectivement il y a un problème fondamental d'écoute il y a un problème fondamental de dialogue qui n'est pas que social c'est un dialogue politique et et on arrive à
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un point où malheureusement le contraire de la parole ça n'est pas le silence le contrat de la parole c'est la violence donc s'il y a cette impossibilité de porter la parole au sens fort du terme et en termes de représentativité et en
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termes de dialogue et même en termes de confrontation effectivement il faut bien que ça sorte autrement et quelque part ce que disait Antonin Artaud où vous avez le sens sur la scène où vous l'aurez dans la rue choisissez
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l'endroit la scène le Parlement les espaces consacrés ou la ritualisation de la parole est possible ou la parole peut être dépassée c'est précisément pour éviter ce qu'on est en train de voir en ce moment c'est-à-dire la violence d'où
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l'importance d'une de l'urgence à réhabiliter l'échange à portée la bonne parole c'est ce que vous faites Gérald garantie je rappelle que vous êtes philosophe émetteur en scène et que vous êtes aujourd'hui le fondateur d'un des
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centres des arts de la parole on va raconter ce projet on y vient tout de suite à cette initiative il est midi 17 sur France Culture France Culture bienvenue au club Olivier j'espère mais d'abord qu'est-ce qu'une bonne
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conversation on va en revenir comme vous le faites dans cet ouvrage il faut voir comment se parle à nos bons vieux classiques et écouter la romancière Chantal Thomas évoquait la force de conviction qui découle d'une bonne conversation selon la définition qu'on
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donnait Madame de Staël les phrases de même de Stan sur la conversation c'est dans les plus belles choses qui est jamais décrite et d'ailleurs j'ai mis du temps à le voir mais sans talent d'écrivain il est très lié à la parole et les moments les
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plus brillants je trouve du texte c'est quand on croit entendre son ardeur a convaincre son ardeur aussi à plaire et ce qu'a dit de la conversation comme force de séduction et
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magnifique et je moi je crois profondément que par la parole indépendamment du de la beauté visuelle en tous les cas
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la changeant cette beauté visuelle et lui donnant une sorte de de force d'éclat supérieur la conversation séduit la conversation emporte mais elle emporte totalement voilà Chantal Thomas
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via Madame de Staël parle de l'envie de séduire par la parole mais autrement dit aussi une bonne conversation à bon échange c'est avoir envie de non pas d'imposer son point de vue mais de mes deux convaincre
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très beau très beau texte et qui ne fait penser à ce texte de Descartes qui nous dit que une des manières de savoir que nous n'avons pas en face de nous des machines c'est précisément l'art de la
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conversation c'est à dire la capacité à rebondir en effet à séduire c'est le pas de côté c'est le mot d'esprit c'est ce qui fait qu'on va être dans dans ce dans
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cette forme d'invention voilà la conversation c'est une invention à deux d'une parole inattendue et en même temps lié à l'instant donc oui conversation
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interaction oui c'est ça une bonne conversation vous nous dites aussi qu'il faut revenir en revenir à l'esprit de complexité qui nous dit que les choses sont généralement un tout petit peu plus
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compliqué que que la manière dont on les pense et ça c'est aussi dans le sillon d'un Kundera et de l'art du roman on va y revenir avec quelques mots de Michel Bouquet à ce sujet mais d'abord je voulais venir avec vous sur les solutions que vous préconisez pour
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retrouver une parole de qualité et donc une exigence aussi de l'écoute vous avez dressé 7 points 7 arts de la parole quels sont-ils Gérald chaotier
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alors cet art de la parole cette plier pour moi constitutif qui sont autant de dimensions de facettes d'abord c'est une manière de botter en touche par rapport à l'art de la parole l'art de la parole au singulier c'est-à-dire
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en général l'éloquence laboratoire et je pense évidemment que les vacances qu'il a de bien parler et fondamental mais je le disais le problème à mon avis actuel l'un des problèmes actuels c'est cette
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réduction de la parole à l'éloquence et une conception instrumentale de l'éloquence donc déjà évoqué avoir une parole creuse avoir une parole c'est l'emballage l'équence et puis
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alors une certaine version d'éloquence et surtout c'est c'est la réduction à la punchline très souvent c'est à dire à cette conception que je disais balistique c'est-à-dire à cette conception d'impact j'ai été frappé en étant à des jurides concours d'éloquence
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ils se sont pardon multipliés depuis le film qui a été consacré à cette question à voix haute de Stéphane de Freitas et la avec Maître Perrier ces concours d'éloquence ils existaient déjà bien évidemment dans tous les barreaux de
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France mais ils se sont beaucoup de multipliés oui et alors très belle initiative très bien de faire donner la parole à ceux qui ne peuvent pas la voir de donner des outils mais la question c'est pour dire quoi et à qui et moi je
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constate souvent pas pour avoir été dans certains jury que il s'agit d'une forme de réduction à la vanne c'est-à-dire à la au trait simplement d'envoyer quelque chose qui qui va pouvoir
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qui va pouvoir être je dirais pris sous forme d'une formule mais d'une formule qui n'est pas forcément argumenté qui n'est pas forcément fondé donc déjà les arts de la parole c'est à dire considérer que l'éloquence est un
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des éléments parmi d'autres et que il s'agit en fait de déployer l'ensemble des facettes qui ne constituent et je l'évoquais la dimension de création le théâtre c'est la parole adressée la parole incarnée
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le récit c'est la parole qui se raconte la poésie la parole qui s'invente qui se formule la parole du fer polyènes fabrication de la langue et ces trois dimensions chacune nous
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permettent d'avoir une parole qui est une forme de création et j'insiste et non pas une parole qui n'est que la reprise des fameuses éléments de langage c'est à dire une dimension industrielle une dimension formatée et j'en veux pour
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preuve un certain nombre de mots qui reviennent désormais tout le temps en mode du coup etc ça dit ces espèces de tics de langage qui qui deviennent des béquilles de la parole bon donc et puis
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je parlais de l'interaction l'interaction c'est par exemple le dialogue et le débat que je distingue parce que on a tendance à confondre le dialogue avec le débat le débat avec le
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combat et le combat avec la destruction de l'autre et c'est un phénomène qu'on observe à peu près à tous les égards on peut y ajouter la polémique avec la controverse absolument la polémique avec
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la beaucoup moins et avec le pugilat donc en effet déjà distinguer les deux distinguer le dialogue et le débat c'est considéré qu'une parole échangée n'est pas forcément une parole confrontée on n'est
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pas tout à fait au même niveau on va écouter les maux de Michel Bouquet formidable acteur qui a beaucoup compté pour vous et vos camps de Molière qu'est-ce qui est important dans le fait de transmettre quelque chose aux élèves
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qu'est-ce qui est important qu'est-ce qui est général pour tous c'est la question que je me suis posée à ce moment-là il y a la lecture savoir lire on m'a dit que c'est un chef-d'œuvre on me dit que le Misanthrope est un
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chef-d'œuvre mais quand je le lis je me dis oui c'est une pièce très bien faite les personnages sont clairs évidents ce que ça veut dire on le comprend mais on s'aperçoit que toute sa vie on lit le
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misanthrope et que toute sa vie avec la pratique de la vie que tout ça devient d'une complexité d'une d'une étrange t d'une subtilité incroyable
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et on se dit mais alors qu'est-ce que je lisais avant alors je lisais quoi j'étais bête quoi mais j'étais pas forcément bête mais je n'avais pas lui assez voilà alors là je trouve que dans
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cet extrait sur la lecture finalement il dit il dit tout Michel Bouquet de ce qui est aussi votre projet parce que lire ou jouer c'est un peu la même chose le théâtre c'est toujours une forme de relecture qui permet de faire entendre
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aussi la complexité la complexité d'une oeuvre quel est le théâtre que vous vous défendez est-ce que vous diriez que c'est un théâtre ou l'imaginaire reste quand même le faire de l'anse aussi
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d'abord j'ai beaucoup d'émotions entendre la voix de Michel Bouquet car en effet énormément compté pour moi c'est un dialogue de 15-20 ans et [Musique]
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Michel Bouquet peut-être le savez-vous relisez tous les soirs avant d'entrer sur scène deux fois le texte donc s'il a joué l'avare par exemple 1000 fois il la relu 2000 fois quel
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artisan et quel quelle humilité et je dirais que le geste théâtral c'est évidemment un geste de création mais c'est un geste d'artisan d'artisan et d'un artisan de la langue un artisan du
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vert du texte je parle ici du théâtre de texte bien sûr il évite il existe une autre forme de théâtre mais le texte c'est d'abord a donc un art de l'interprétation et en effet comment ce
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texte s'incarne parle et évoque par l'imaginaire convoque des mondes convoque des possibles comment justement par la parole tenue haute et par ses
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œuvres et ses chefs nous faisons surgir des mondes sans forcément d'ailleurs les représenter en les incarnant et c'est toute la dimension vivante de la parole et ce théâtre là ce théâtre
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j'ai passé la moitié de mon temps à travailler de l'autre côté de la Manche ou que ce soit le monde de Shakespeare ou le monde de Molière et c'est ces deux univers il s'agit bel et bien quand j'expire écrit quand vous verrez 4
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langues imaginez 4000 de faire surgir par cette imaginaire que vous évoquez Olivia d'autres mondes et la scène c'est cet espace où peuvent surgir d'autres mots et c'est pour moi moi qui adore le cinéma ce qui restera la supériorité
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éternelle du théâtre c'est-à-dire cette capacité à convoquer l'imaginaire à faire voir l'invisible véritablement à faire vivre les fantômes que sont ces personnages quand j'expire écrit entre
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le fantôme dans Hamlet qu'est-ce qui entre est-ce que c'est l'acteur est-ce que c'est le personnage est-ce que c'est le fantôme qu'est-ce que c'est que être et qu'est-ce que c'est que être sur scène et d'ailleurs la première question d'Hamlet c'est qui est là qui est là
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quand quelqu'un qu'est-ce qui surgit au théâtre qu'est-ce qui nous convoque et c'est pour ça que le théâtre reste cet art parce que c'est un artchaïque que c'est un art d'avenir et que toutes les machineries toutes les industries ne
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suffiront pas à éradiquer ce besoin de parole essentielle je dirais que notre besoin de paroles est infinie et donc notre besoin d'art de la parole dark qui permet de revaloriser de porter la parole du théâtre au dialogue au débat
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dresser ce projet là que vous allez porter avec ce centre des arts de la parole qui a été inauguré le 13 mars dernier et qui se tiendra physiquement à Aubervilliers en région parisienne avec
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un programme qu'on a hâte de découvrir et que vous allez développer bien entouré que vous êtes Gérald garrouty par une communauté de connaisseurs de de sachant qu'ils ont envie de transmettre
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aussi ce plaisir et ce savoir autour de la parole juste une dernière petite question récemment Brian Cox grand acteur Shakespeare vous qui avez effectivement mis en scène entre Londres et Paris
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vient de sont passés par série maniable le festival des séries pour la quatrième saison de succession qui sera à voir sur prime vidéo vous le connaissez vous l'avez croisé oui je l'ai croisé alors au moment de petite éloge de la
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nuit se lancer avec Pierre Richard il nous disait c'est vous qui l'aviez mis en scène espérer se voir un jour confier le rôle du roi liar vous le Shakespeare est-ce que vous allez réaliser son rêve garotier on dirait on dirait ensemble
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avec avec Pierre Richard qui d'ailleurs est envoyé un message à l'éluration du sang vers la parole et en tout cas le théâtre cet espace du rêve donc on travaille elle est réalisée et Pierre Richard ce sera le plus beau roi lire du
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monde merci beaucoup à vous Gérald garrouti plein de belles choses pour ce projet on est avec vous et on suivra de très près ce qui va se passer dans ce centre des arts de la parole
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